"Le public veut entendre les histoires des femmes !"
La nouvelle génération de femmes réalisatrices, la projection du court-métrage de Judith Godrèche : rencontre avec Iris Knobloch, présidente du Festival de Cannes. #Cannes2024
La nouvelle génération de femmes réalisatrices, la projection du court-métrage de Judith Godrèche : rencontre avec Iris Knobloch, présidente du Festival de Cannes. #Cannes2024
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00:00Il y a juste une étude qui est sortie à Hollywood, que malgré le grand succès de Barbie,
00:05qui a été tourné par une femme, un grand succès commercial,
00:09la plupart des grands budgets à Hollywood passent encore aux hommes.
00:15Je crois que c'est un réflexe dans le sous-conscient qu'on donne plus de confiance
00:21à un homme de pouvoir gérer un gros budget.
00:25Et pour moi, c'est un changement d'état d'esprit qui va arriver.
00:28J'ai confiance.
00:30Il y a Louise Courvoisier, qui a 28 ans.
00:32Il y a Gathrie Binger, qui a 38 ans.
00:33Noémie Merlin, 35 ans.
00:35Ça vous inspire quoi, cette nouvelle vague,
00:37ces jeunes réalisatrices qui ont entre 30 et 40 ans ?
00:41Ça m'inspire qu'elles osent.
00:44Les femmes prennent confiance en elles-mêmes.
00:46Mais il y a aussi le public qui veut entendre les histoires des femmes.
00:51Et ça, c'est absolument clair et formidable.
00:54Barbie de Greta Gavic est un formidable exemple.
00:58Il y a quelque chose qui est remarquable aussi cette année
01:00dans les femmes qui viennent présenter des films à Cannes,
01:02notamment Noémie Merlin et Céline Salette.
01:04C'est des actrices qui passent derrière la caméra.
01:07C'est peut-être une façon pour elles de se réapproprier le narratif,
01:10de se réapproprier leur cœur, notamment pour Noémie Merlin,
01:13qui joue dans le film.
01:15Qu'est-ce que vous en pensez, vous, de ces femmes actrices
01:17qui, tout d'un coup, passent le cap et passent derrière la caméra ?
01:20C'est le reflet de la société.
01:22Et je trouve que la société est en train de changer.
01:25On est tous, mais ça s'applique aussi aux hommes,
01:29parfois trop coincés dans un box.
01:31On nous met là-dedans, on dit qu'elle a fait une chose dans sa vie,
01:36ou la personne, ce n'est même pas juste la femme,
01:39et elle ne pourrait pas faire d'autres choses.
01:41Et je trouve, dans la vie, il faut savoir se réinventer.
01:45Il faut prendre des risques.
01:47Et je suis ravie que les femmes, maintenant aussi,
01:50osent prendre des risques, parce que c'est ça,
01:53c'est sortir de sa zone de confort et d'aller devant.
01:59Et parfois, les femmes sont plus prudentes,
02:02parce qu'elles se doutent un peu plus.
02:04Et je crois que c'est en train de changer.
02:07Ça me réjouit énormément.
02:09Il y a eu un autre moment très fort depuis le début du Festival de Cannes.
02:12C'est la présence de Judith Godrech,
02:14qui est venue présenter son court-métrage « Moi aussi ».
02:16Il y a eu cette photo aussi, en bas des marches,
02:18avec ces presque 100 femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
02:22Vous étiez là aussi.
02:23Pourquoi c'était important pour vous d'accueillir ce film et Judith Godrech ?
02:26Pour moi, c'est vraiment extrêmement important.
02:31Je suis extrêmement fière que les paroles des femmes se sont libérées.
02:36Mais encore plus important, qu'elles soient entendues.
02:39C'est vraiment le grand changement pour moi qui est arrivé.
02:44Ça a pris peut-être plus longtemps ici en France qu'aux États-Unis,
02:49où la parole s'est libérée beaucoup plus tôt.
02:52Mais je crois aussi qu'elle était plus tôt entendue qu'en France.
02:58Il y a une vraie transformation dans notre industrie.
03:03Il y a une prise de conscience collective que c'est plus acceptable.
03:08Et je peux juste vraiment encourager et applaudir
03:13ces femmes qui ont su s'exprimer avec beaucoup de force et beaucoup de courage.
03:18Et pour nous, d'avoir Judith et ce film à Cannes,
03:22c'était vraiment donner notre respect aux femmes et aux personnes
03:27qui ont osé vraiment dire ce qui leur est arrivé.