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Deuxième du classement de la Coupe du monde de biathlon la saison dernière, Lou Jeanmonot sera très attendue dès la première étape à Kontiolahti (à suivre à partir de samedi en direct sur la chaine L'Équipe) et nous raconte sa vie et ses sensations de biathlète en vidéo.

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Sport
Transcription
00:00Là, il y a la fille de l'IBU qui vient et qui me dit
00:02« Bah Lou, le Globe, il est pour toi ! »
00:03Je suis là…
00:07Je pense que j'avais vers 6-7 ans, ils nous ont inscrit
00:09au club de l'Olympique Mondeur,
00:11qui était à 10-15 minutes de chez moi.
00:13Et puis en fait, de fil en aiguille, j'ai pu voir un peu
00:15les plus grands qui essayaient le biathlon,
00:17et ça m'a tout de suite plu.
00:18Je les regardais un peu en mode « Oh, c'est les rockstars ! »
00:20C'est ça que je veux faire.
00:23Celui qui me saute à l'esprit comme ça,
00:25c'est mon premier championnat de France.
00:27C'était du ski à roulettes, c'était au plan d'automne,
00:29dans l'Ain.
00:30Ma première vraie course de biathlon en 22.
00:32Il y a Alexis, là il y a Marie-Laure,
00:35Martin, Nanas, Marie…
00:40Je suis arrivée en mode…
00:42Tu te mets dans le start Coupe du Monde,
00:44tu profites, tu prends toute l'énergie qu'il y a à prendre.
00:46Après, c'était un peu différent parce que c'était
00:48période Covid, donc il n'y avait pas de spectateurs.
00:50Mais en tout cas, je me rappelle de toute l'ambiance,
00:52tout était en plus grand.
00:54On a 15 000 trucs à faire en moins,
00:55on ne teste plus les skis, on se fait masser,
00:57on est dans des hôtels un peu,
00:59voire carrément meilleurs.
01:00Je me rappelle, je dois faire ma première interview
01:02à l'équipe à côté de Thierry Lecoff.
01:06C'est une bonne ambiance quand même.
01:08J'aime bien ce qu'il se passe.
01:10Moi, j'étais là, je débarque avec mes yeux d'IBU Cup.
01:12C'était fou et j'ai beaucoup aimé
01:15parce qu'en plus de ça, c'était un enchaînement
01:18de deux semaines à Nove Mesto,
01:19ce qui a permis en fin de première semaine
01:21à tout le monde de se retrouver dans le camion,
01:24dans le truc, pour faire un petit peu la fête
01:26et célébrer les médailles qu'il y avait eues dans la semaine.
01:28Et c'était une fête dont on se rappelle encore.
01:31Donc c'était vraiment une belle entrée en matière.
01:37C'est mes parents, c'est sûr.
01:39Ils me soutiennent à mort, ils y croient à mort.
01:41Mais bon, il n'y a pas trop de fondement
01:44à ce soutien-là à la base.
01:46C'est juste parce que je suis leur fille.
01:48Et donc oui, c'est les tout premiers.
01:50Après, j'ai vraiment la chance d'avoir toute ma famille,
01:52mes parents, mes grands-parents, ma sœur.
01:55Mes tontons tatas, mes cousins.
01:57J'ai une quantité de soutien folle
01:59et j'en suis vraiment reconnaissante.
02:03Fou.
02:04J'ai ce truc bizarre,
02:05où les courses où il y a beaucoup de monde,
02:07beaucoup de bruit,
02:08où j'entends beaucoup mon nom,
02:09ça me donne...
02:10Je suis à l'échauffement,
02:11donc normalement un peu focus sur ma course en théorie.
02:13Et j'ai souvent envie de pleurer.
02:14J'ai un truc qui me prend dans la gorge.
02:16Et je ne sais pas du coup quelle émotion exacte c'est.
02:18Il y a un truc, c'est un peu de la fierté,
02:20du stress, de la joie, de la reconnaissance.
02:23Il y a un mélange de 15 000 émotions
02:25qui font que j'ai la gorge qui serre.
02:26Et je suis là...
02:27C'est quand même fou ce que j'ai mis.
02:28Et le grand boss, c'était fois 15 000.
02:32Je ne m'en rappelle presque même pas.
02:34J'étais vraiment, vraiment contente
02:35parce que c'était un truc,
02:36je savais que c'était possible
02:37et donc j'avais très envie d'aller la chercher.
02:39Et puis du coup, j'étais relayeuse une,
02:41donc il y a le temps un petit peu de s'y faire
02:43et puis d'apprécier aussi les courses des autres.
02:45Donc ça s'est fait un peu progressivement,
02:48un peu finalement comme ma première gagne individuelle,
02:50c'était sur le sprint et j'avais un petit dossard.
02:52Donc du coup, j'ai eu le temps de m'y faire petit à petit
02:54au fil de la course.
02:55Ce n'est pas comme une victoire sur un sprint
02:57ou une masse où c'est bam, d'un coup c'est plié.
03:00Là, c'était petit à petit.
03:03Donc la joie est venue crescendo
03:04et puis c'est cool de pouvoir profiter de ça en relais
03:07parce qu'il y a tout le monde
03:08et puis tout le monde est content.
03:09Et puis surtout le staff, c'est la victoire en relais.
03:11C'est OK, c'était nous les meilleurs aujourd'hui, basta.
03:15J'ai eu un moment donné dans la course,
03:16je me suis dit que ce n'était pas moi aujourd'hui la meilleure
03:20et que j'acceptais d'être deuxième
03:22s'il y avait meilleur que moi.
03:23Donc en fait, je m'étais un peu demandé,
03:25j'avais fait à cette idée-là.
03:26Et puis au final, quand je relance le sprint,
03:28c'est plus par...
03:30En fait, c'est par principe.
03:31Un sprint, ça se gagne.
03:33Du coup, je passe la ligne, rôtie complète.
03:36Et puis là, du coup, j'étais par terre
03:38et puis je n'entendais vraiment plus rien.
03:40J'étais tellement cuite.
03:41Et du coup, c'est après, quand je me relève,
03:43je me dis ouah, mais je me suis envoyée un doublé
03:46et puis sur un sprint en plus.
03:48Et là, il y a un petit laps de 15 secondes
03:51où on se dit ah, j'ai fait du bon boulot aujourd'hui.
03:55Beaucoup, beaucoup de stress.
03:56Je ne dirais pas que je l'ai mal vécu,
03:58mais en tout cas, je n'arrivais pas à me détendre.
04:00J'étais stressée au pas de tir,
04:02je n'arrivais pas à régler.
04:03En coucher, normalement, je suis assez détendue
04:05et puis je règle bien.
04:07Là, j'en mettais dans tous les coins,
04:08je n'arrivais pas.
04:09C'est comme si j'avais bu 15 000 cafés.
04:11Voilà, à peu près.
04:13Il y avait ce truc et même si je me disais
04:14oui, normal, tranquille, c'est un dossard,
04:17dans ma tête, il n'y avait rien à y faire.
04:19J'étais tendue au possible.
04:21Mais je suis contente de l'avoir vécu
04:22parce que j'espère bien le récupérer l'année prochaine.
04:27En fin de semaine, je fais mes photos
04:28avec les quatre médailles,
04:29la routine qu'on fait toujours après les courses.
04:33J'étais là, j'avais mes quatre médailles,
04:34mais je me disais, j'imagine,
04:36il y avait six courses,
04:37tu as réussi à t'envoyer quatre médailles.
04:41Ce n'était pas un truc que je voulais,
04:44mais que je m'imaginais réalisable,
04:47concrètement, c'était encore différent.
04:50Je me suis régalée.
04:53Au final, la Maastacht,
04:54je ne l'ai pas trop regardée.
04:57Du coup, dernière course, bien allée.
05:00Là, il y a la fille de l'IBU qui vient
05:01et qui me dit,
05:02le globe, il est pour toi.
05:03Je suis là, c'est trop bien.
05:06C'est un globe, c'est pareil.
05:08C'est un des trucs après lesquels
05:10on court tous en tant qu'athlète.
05:12Puis de le ramener à la maison,
05:13j'étais là, oui, c'est le mien.

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