Avec Maria de Ameida, membre du Comité de vigilance des enfants placés et Rania Kissi, cofondatrice du Comité des vigilances des enfants placés
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00:00Quand même, mais quand même, quand même, l'aide sociale à l'enfance, 80 000 places d'accueil dans les établissements de l'ASE, 74 000 jeunes accueillis par l'ASE, très bien, et des marches légitimes, des marches importantes, des marches essentielles, mais, mais, mais, mais, il y a des problèmes, et il y a des problèmes, et aujourd'hui, nous recevons le comité de vigilance des enfants placés, les enfants placés qui n'ont pas de voix dans les procédures qui décident de leur vie,
00:29sans avocat, il reste les grands oubliés de leur propre protection, l'accompagnant des 18-25 ans, les violences institutionnelles, tout cela, on va en parler avec Maria de Almeida, responsable de chaque pas compte, vous allez nous dire ce que c'est que chaque pas compte, et du comité de vigilance des enfants placés, et avec Rania Kissi, cofondatrice du comité de vigilance des enfants placés.
00:48Merci à vous deux d'être là, et expliquez-nous, alors, d'abord, ce comité de vigilance des enfants placés, pourquoi vous avez ressenti le besoin de faire ce comité, ce comité de vigilance ?
00:59Alors, tout d'abord, bonjour à vous, et merci de nous recevoir, c'est parce que vous participez à ceux qui donnent la parole aux premiers concernés, le comité de vigilance, c'est très simple, ça fait des années qu'on alerte sur la situation de l'aide sociale à l'enfance, qui est une situation désastreuse, où des enfants se retrouvent à la rue à 18 ans, la réalité aujourd'hui, c'est qu'on a des enfants qui sont placés parce que leurs parents sont défaillants,
01:23mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui, l'état est encore plus défaillant, les enfants font la paix avec leur histoire personnelle, mais pas la paix avec leur histoire de placement, et donc, c'est aussi l'histoire de nous, au comité de vigilance des enfants placés, ça faisait des années qu'on demandait une commission indépendante, qui se fasse au niveau de l'Assemblée Nationale, pour, justement, alerter, voir qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans notre système de protection de l'enfance,
01:50et donc, on a eu cette commission-là, l'année dernière, avant la dissolution, et on s'est dit, ok, la commission, elle est là, mais cette commission, elle ne peut pas se faire sans les premiers concernés, et les premiers concernés, ce sont nous, les enfants placés, parce qu'en réalité, nous ne sommes pas juste ceux qui ont fait un système, ceux qui ont subi...
02:08— Vous avez été, vous-même ? — Oui, au comité de vigilance... Oui. — Nan, mais radiaque ici, vous êtes, vous-même... — Une ancienne enfant placée. — Une ancienne enfant placée, d'accord. — J'ai été placée de mes 10 ans à mes 18 ans, et à mes 18 ans, je me suis retrouvée à la rue parce que je voulais faire des études de droit. Donc on met en contexte, on se retrouve à la rue dans notre pays parce qu'on veut faire des études de droit. La réalité, elle est plus loin. C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on parle d'ascenseur social, à chaque fois qu'on parle de promesses républicaines, les enfants de l'État, les enfants placés ne sont pas pris en compte. Et la réalité, elle est là, aujourd'hui.
02:35— Jusqu'à aujourd'hui. C'est-à-dire aujourd'hui, c'est cet état-là. — Oui. Aujourd'hui, c'est cet état-là. Alors on a eu une loi en 2022 qui incite... Alors de formation, je suis juriste. Et je crois qu'inciter n'a pas vraiment de conséquences juridiques aujourd'hui.
02:49Et en fait, on incite les départements aujourd'hui à accompagner jusqu'à 21 ans. Justement, à ce sujet, en France, des études le prouvent et au-delà de nous. La réalité, c'est que n'importe quel enfant quitte le domicile familial à l'âge de 24 ans.
03:03Pourquoi les enfants de l'État qui appartiennent à l'État... Donc le premier parent de France est un parent défaillant. Donc c'est-à-dire qu'à chaque fois...
03:10— Il voulait dire que les enfants qui sont placés appartiennent à l'État. — Bah oui, parce qu'ils sont les enfants de Marianne. — C'est ça. C'est comme il y avait eu les pupilles de la Nation, pour d'autres raisons.
03:20— Justement, on parle beaucoup des pupilles de la Nation, mais on parle pas beaucoup de pupilles de l'État. Moi, j'ai été pupille de l'État. C'est-à-dire que mes parents...
03:25En fait, tous les enfants placés, par contre, ne sont pas pupilles de l'État, parce que l'autorité parentale n'est pas déchue de manière automatique.
03:30— Absolument. C'est pas généralisation. — Exact. Moi, j'ai eu ce parcours où l'autorité parentale a été retirée à mon père. Et donc j'ai été pupille de l'État.
03:39Et donc on se remet bien. Donc j'ai été pupille de l'État, enfant de Marianne. Mais à 18 ans, j'ai connu la rue. C'est-à-dire au lieu de connaître les bancs de l'université,
03:48j'ai connu le banc pour dormir dehors pour aller à l'université le matin. Et la réalité, elle est là. Et en fait, notre cri d'alarme à nous tous...
03:54Et mon histoire n'est pas singulière, malheureusement, parce qu'on est plusieurs. Et aujourd'hui, le comité de vigilance, ce sont 300 membres,
04:00300 membres avec chacun, son histoire qui est les plus horribles qui existent dans notre système aujourd'hui.
04:07— Alors Maria de Elmeda, vous êtes responsable donc de « Chaque pas compte ». Vous allez me dire pourquoi « Chaque pas compte » d'abord. Qu'est-ce que c'est « Chaque » ?
04:13Pourquoi « Chaque pas compte » ? — Pourquoi « Chaque pas compte » ? Eh ben quand on avance dans la vie, en fait, chaque pas est important.
04:20Donc il y a... On peut avancer dans la réussite comme on peut avancer dans la douleur. Voilà. — Oui. Ou chuter dans l'échec.
04:28— Et totalement. Voilà. — Alors justement, je voudrais savoir ce comité-là dont vient de parler Rania Khissi. Ce soir, vous êtes à l'Assemblée nationale. Pourquoi ?
04:38— Alors je vais laisser Rania passer... — Ah bon ? Expliquez ça. — Non mais je pourrais effectivement l'expliquer. Mais Rania a fait un travail extraordinaire.
04:46Et c'est son œuvre. Donc je rends l'œuvre à son créateur. — Alors je vous redonnerai la parole tout de suite. Mais alors Rania, expliquez-nous pourquoi donc
04:55l'Assemblée nationale, ce soir mercredi... Donc vous êtes là-bas où il y a un colloque qui s'organise. Mais d'abord, cette commission...
05:03Il y a eu une commission parlementaire ou il n'y a pas encore de commission parlementaire ? — Il y a eu une commission parlementaire. — Il y a un an. C'est ça.
05:08— Oui. Mais la dissolution est venue. Donc ça a aussi mis fin à ses travaux. — D'accord. — Nous, au comité, on n'a pas lâché. On a travaillé.
05:14Et je voudrais dire que c'est notre travail collectif aujourd'hui. Et en fait, on a refait du plaidoyer pour que la commission reprenne.
05:23Alors on a eu quand même une avancée, parce que lors du vote de la reprise de cette commission, l'ensemble des députés ont voté. Et ça, c'est une victoire.
05:29C'est super important. — Pour la reprise de la commission. — Exactement, pour la reprise de la commission. — D'accord. — Le colloque ou la soirée de ce soir,
05:36notre présentation du tract, elle est très simple. C'est qu'à chaque fois qu'on a voulu parler à des députés... Alors on a toujours été reçus.
05:42Mais on s'est toujours pris la claque de « Je ne suis pas le spécialiste de la protection de l'enfance ». Personne dirait ça sur les violences faites aux femmes.
05:48Personne dirait ça. Un député... — Elles vous ont dit systématiquement « Oui, mais je suis pas spécialiste ». — Oui. Pas tout ça, pas tout ça.
05:53Mais lors de table ronde, etc., on a toujours le droit à « Je ne suis pas le spécialiste ». Personne dirait ça, ni sur un plateau, ni devant les concitoyens,
06:01de « Je ne suis pas le spécialiste des violences faites aux femmes ». Pourquoi, avec les enfants... Tout le monde a été enfant un moment ou un autre de sa vie.
06:09On devient pas adulte comme ça. Pourquoi on oublie qu'on a été enfant et pourquoi on oublie les enfants ? C'est que moi, je le dis souvent.
06:15La question des enfants n'est pas une question de parti, n'est pas une question de volonté. Ça devrait être la question de l'ensemble des députés.
06:22Ça devrait être la question de l'ensemble de la nation. — Oui, de la représentation, etc. Alors justement, sur le fond, Marie-Hélène Almeida,
06:30vous vous êtes intéressée depuis longtemps à cette question, que vous l'avez suivie, etc. Au fond, quand vous dites... Parce que justement,
06:38il y a des dysfonctionnements. Là-dessus, on sait. Il y a des problèmes aussi assez terribles. Il faut se rappeler. Il y a des enfants placés qui ont connu
06:45les drames dans certaines familles, où on les a renvoyés. D'ailleurs, on a eu des confessions. J'ai reçu ici dans l'émission des enfants placés
06:55qui ont subi des choses assez terrifiantes, parce qu'ils étaient placés en dépit du bon sens. Donc il n'y a pas que ça. Mais c'est tous ces dysfonctionnements
07:02que vous voulez attaquer, que vous voulez changer ? — Oui. En fait, nous, ce qu'on dénonce, c'est que les premières violences sont institutionnelles,
07:11parce que l'État doit protéger ces enfants-là. Et l'État ne le fait pas à l'heure actuelle. Et c'est ça qui est dramatique.
07:18— Mais est-ce que ça dépend pas du juge ? Ça dépend pas de l'État en tant qu'État ? — Non, c'est tout un fonctionnement. Non, parce que le juge...
07:24Mais le juge, à l'heure actuelle, déjà, il n'y a pas assez de juges, premièrement. Deuxièmement, il n'y a pas assez de places dans les foyers. Voilà.
07:32Il n'y a pas assez de foyers pour accueillir des jeunes. — Alors attendez. Juste, quand ils disent 80 000 places d'accueil dans les établissements de l'ASE,
07:39et ils mettent 74 000 jeunes accueillis par l'ASE, donc apparemment, selon leurs chiffres, il y aurait 7 000 places vacantes.
07:47— Non, c'est pas possible. C'est pas vrai. C'est pas vrai. Il manque cruellement de familles d'accueil et il manque cruellement de places.
07:55Donc c'est pas vrai. La preuve en est, c'est qu'il y a des juges qui prennent des décisions de placement. Et ces enfants ne peuvent pas être placés
08:03parce qu'il n'y a pas de place en foyer. Donc il y a un moment... Non. Je veux dire, parlons vrai, disons les choses. Non, il y a un dysfonctionnement.
08:11Et il y a des milliers d'enfants qui sont en danger à l'heure actuelle sur notre territoire parce qu'il y a un problème de place et il y a un problème...
08:21— Trouver une famille, trouver un foyer, trouver... — Il y a la famille d'accueil, mais c'est surtout avant le foyer, en fait. C'est surtout le foyer, en fait.
08:29Il faut des structures. Et au-delà des structures aussi, il faut le personnel. Il faut du personnel et surtout du personnel qualifié, du personnel formé.
08:38Et à l'heure actuelle, malheureusement, on a beaucoup de personnel qui n'est pas formé au contact des enfants. Et ça, le procès de Châteauroux qui a eu
08:49dernièrement le met véritablement en lumière. — Rappelez le procès de Châteauroux. — Alors Rania, elle y a assisté. Donc elle va vous faire un point dessus.
08:56— D'accord. Oui. — Le procès de Châteauroux, alors nous, le comité a assisté seulement en soutien aux victimes. — J'ai compris. Mais c'était quoi, ce procès ?
09:03— Le procès de Châteauroux, c'est qu'on a eu des enfants placés dans des familles d'accueil sans agrément. C'est qu'aujourd'hui, des enfants qu'on a retirés
09:09à des parents qui étaient potentiellement maltraitants, qu'on a placés dans des familles d'accueil qui n'avaient même pas l'agrément du département...
09:15— D'accord. — ...qui ont subi de la maltraitance, qui ont subi beaucoup de violences à la fois psychologiques, physiques, etc. Donc vous voyez où nous sommes.
09:25— C'est-à-dire qu'on peut placer aujourd'hui des enfants sans être dans des familles qui n'ont pas l'agrément officiel.
09:30— Oui. Et c'est ce qui s'est passé. Et d'ailleurs, quand on parle du procès de Châteauroux, à juste titre, on donne en exemple le département du Nord.
09:38Mais ce n'est pas le seul. Il y a eu le département de l'Inde. Il y a eu le Val-d'Oise, le département duquel je proviens. Il y a eu l'Essene.
09:44Donc la réalité aujourd'hui, c'est que sur notre territoire, déjà, c'est au bonheur la chance où vous êtes placés. Et en fonction où vous êtes placés,
09:51si vous avez un peu de chance, vous pouvez peut-être bien tomber. — Oui. Il y a des endroits où ça se passe bien. Il faut pas non plus généraliser.
09:58— Ce n'est pas que de la maltraitance partout. Faut pas dire ça. — Non. Mais la simple maltraitance qu'il peut y avoir... En fait, un seul enfant qui soit
10:06en maltraitance sur notre territoire, c'est déjà un enfant d'autre. Mais bien évidemment qu'il y a des endroits où ça se passe très bien. Il n'y a pas de souci.
10:13— On va en parler tout de suite après cette petite pause. On va continuer. On va parler avec Maria Delmeda et Rania Kissi sur les enfants placés.
10:21C'est déjà un drame au départ. Et malheureusement, ça continue d'être un drame dans trop d'endroits.
10:27Et vos réactions et vos questions nous intéressent. Vous pouvez nous appeler dès à présent au 0826 300 300.
10:34— L'enfance, l'enfance. Normalement, vous savez, on dit dans les images d'Epinal, formidable, l'enfant, l'innocence, tout va bien.
10:43Normalement, c'est vrai, ça devrait être dans des familles aimantes qui reconnaissent leurs enfants, qui les aiment inconditionnellement.
10:49Et malheureusement, malheureusement, ça n'est pas toujours le cas. Loin s'en fout. Maria Delmeda, d'abord, juste très rapidement,
10:58c'est quoi chaque pas compte ? Je vous avais demandé. Mais on est parti effectivement sur les explications. Et c'était très important.
11:04C'est quoi chaque pas compte ? — Alors le chaque pas compte, en fait, ça consiste à solliciter tous les députés au niveau national
11:11pour les inviter en fait à marcher avec un ancien enfant placé de la ZEU. Voilà. — Marcher, c'est-à-dire concrètement.
11:18— Marcher, ça veut dire prendre un peu de temps tous les mois, une petite heure pour faire un échange avec cette personne-là
11:24pour que l'ancien enfant placé puisse échanger son vécu au sein de la ZEU, son placement, comment il s'en est sorti ou pas sorti.
11:35— Et que le député prenne connaissance de ça. — Voilà. Pour que le député en fait prenne pleinement conscience de cette réalité de terrain, en fait,
11:41et pour qu'il s'engage au sein de son département et au niveau de la politique nationale. Donc moi, je vais lancer un appel à tous les députés
11:48de France. Je vous invite à venir... — Et les sénateurs aussi, hein. On va oublier les sénateurs. — Là, à l'heure actuelle, ce sont les députés.
11:55Mais effectivement, je vais aussi demander aux sénateurs de... — Mais alors quel appel vous l'est lancé de dire ça ? Accompagner, voyer...
12:03— Accompagnez-nous, venez avec nous, venez nous aider, engagez-vous. Engagez-vous pour les enfants de France, en fait.
12:09— D'accord. Mais vous voyez concrètement quelqu'un de façon régulière pour savoir ce dont il s'agit. — Exactement, en fait.
12:16— D'accord. — C'est un engagement humain. C'est un engagement aussi politique pour prendre pleinement conscience des réalités et de ce qu'ont vécu
12:26ces enfants, en fait, et pour vraiment venir changer ces lois. — Alors dénonçons-nous le tableau de la situation un peu.
12:33Quels sont les chiffres exactement aujourd'hui ? — Alors à l'heure actuelle, c'est 570 jeunes, dont 14 000 majeurs de 18-24 ans...
12:40— 570 000 jeunes. — Exactement. Merci, André. Qui sont bénéficiaires, en fait, de l'aide sociale à l'enfance en France. Voilà.
12:49— 570 000 jeunes sont bénéficiaires de l'aide sociale à l'enfance aujourd'hui. — Exactement. C'est énorme.
12:54— Ce qui est quand même assez énorme. — Ce qui n'est pas rien, parce que moi, quand j'entends notre président de la République Emmanuel Macron
13:00nous demander à nous, les femmes, de réarmer nos utérus pour faire des enfants, moi, j'aimerais dire à notre cher président
13:07aujourd'hui à l'antenne, eh ben des enfants, il y en a. Il n'y a pas forcément besoin d'en faire. Commençons à nous occuper des enfants
13:15qui sont nés et qui sont là. Prenons soin de ces enfants-là, car les enfants d'aujourd'hui seront les adultes de demain de la France.
13:22Et tous ces jeunes-là qui sont placés à l'ASE, eh ben ce sont les futurs contribuables de notre nation. Donc c'est à lui de savoir...
13:31— Citoyens de notre nation, déjà. — Citoyens et contribuables, parce que s'il veut qu'on réarme notre utérus, c'est parce qu'en fait,
13:37il veut une manne pour payer les retraites. Parlons-en. Et ces jeunes-là, ils peuvent contribuer à ça. Sauf que ces jeunes-là, en fait,
13:46il faut leur donner un avenir, un avenir professionnel, un avenir scolaire, leur donner les moyens de pouvoir se soigner correctement aussi.
13:54— D'accord. Oui, ça parait. — Donc si le président mentant, n'hésitez pas aussi à prendre contact avec nous et à vous engager auprès de nous.
14:02— Il vous entend. Emmanuel Macron ne peut pas se passer de Sud Radio en général et de Mercov dans tous ces états en particulier.
14:07— Et il pourra plus se passer de nous non plus. — Ah, il ne mentrait plus que ça. Alors ce soir, vous avez une réunion donc à l'Assemblée nationale
14:14avec un certain nombre de députés. Rania Kassi, vous voulez leur demander quoi, précisément, concrètement ?
14:19— Typiquement des choses qu'on peut mettre de manière très urgente. La commission d'enquête, elle est là. Elle mettra le point sur les dysfonctionnements.
14:24Mais il y a des choses qu'on peut faire dès aujourd'hui. — Alors par exemple, allons-y. — Typiquement la présence d'un avocat pour un enfant placé.
14:29La réalité aujourd'hui, c'est qu'un enfant placé n'a pas spécifiquement l'assistance et de manière automatique un avocat. Aujourd'hui, c'est très simple.
14:37Un mineur qui est placé en garde à vue, à juste titre, il a le droit d'être défendu par un avocat. Des parents défaillants présentés devant le juge...
14:44— Pas d'avocat. — ...ont le droit d'un avocat. — Les parents, oui. Mais pas l'enfant. — L'enfant, non.
14:49— Vous voulez dire aujourd'hui, quand il y a un problème de parents maltraitants, les parents ont droit à un avocat... — Mais pas l'enfant. — ...mais pas l'enfant. D'accord.
14:55— Voilà d'où on part. Et on n'a pas besoin d'attendre la fin de la commission pour acter ça. C'est une réalité. Donc nous, aujourd'hui, une chose qu'on nous demande
15:03et qui ne relève pas des compétences départementales, c'est plutôt des compétences du ministre de la Justice. Avec l'aide juridictionnelle, c'est des choses qu'on peut faire.
15:14C'est l'accompagnement des 18-25 ans. Il est hors de question que dans notre pays... C'est scandaleux que dans notre pays, des enfants se retrouvent à la rue parce qu'ils ont été placés.
15:21Qu'on accompagne vers des projets. Si c'est des projets universitaires, qu'on accompagne aussi vers des systèmes de bourse, qu'on accompagne... Enfin on fasse de l'accompagnement.
15:29Et qu'on cesse... Qu'on cesse... C'est notre dernier point. Qu'on cesse sur les violences institutionnelles, qu'on fasse un vrai accompagnement.
15:38Dans notre pays, on dit que la grande cause, ça va être la santé mentale. Pourquoi on ne prend pas en compte la santé mentale chez les jeunes enfants placés, actuels placés et anciens enfants placés ?
15:49La réalité, elle est là aussi. C'est prendre ces problématiques-là. Parce que quand nous, on dit de l'accompagnement aux 18-25 ans, on n'est pas sûr... Parce qu'on nous dit souvent l'argumentaire financier.
15:58Nous ne sommes pas là pour dire qu'il faut donner des bourses, même si c'est des choses. Mais l'accompagnement se fait aussi d'un point de vue psychologique et accompagner la santé mentale des jeunes.
16:07Il y a aussi un problème financier parce qu'il faut un personnel pour ça. Est-ce que le personnel existe ?
16:13Non, aujourd'hui, le personnel, il n'existe pas. Et quand il existe, il n'est pas qualifié. Aujourd'hui, les personnes qui travaillent avec nos gamins, ce sont souvent des intérimaires.
16:22Et qui n'ont rien à voir avec une formation d'éducateurs et d'éducateurs spécialisés. Il y en a. Et il y en a qui font du boulot. Et on les remercie.
16:30Et je pense que nous, dans nos parcours respectifs, on a eu des éducateurs qui nous ont réellement sauvés. Ce n'est pas le propos.
16:37En revanche, c'est qu'aujourd'hui, dans beaucoup de départements, on intervient de manière très aléatoire, au bonheur de la chance sur qui vous tombez.
16:45— Donc vous allez effectivement présenter ces points. C'est vrai qu'il ne me manque pas. En tout cas, je veux dire qu'on met des mois ou des années à opérer, à incarner.
16:56Écoutez, on vous souhaite bonne chance. On va vous suivre. De toute façon, vous le savez. Et quand vous aurez en tout cas à rendre compte, n'hésitez pas à nous appeler.
17:06Et là, vous savez, la cause des enfants, il faut quand même jamais l'oublier. Ce sont des clichés, mais c'est très important de rappeler.
17:13Un enfant, on l'a vu dans des choses... On va en parler d'ailleurs en seconde partie avec la magistrate. Les affaires d'outre-eau, ces affaires de pédocriminalité, elles sont là.
17:23On a eu des choses terribles. Mais enfin ceci, ça concerne des enfants. Et aujourd'hui, ça concerne des milliers, des dizaines de milliers d'enfants à travers le monde.
17:31Il faut le savoir. Donc il y a les enfants placés. Il y a tout le reste. Il y a un combat pour les enfants à mener. Nous, à notre niveau, qui est un niveau de transmission, on va le mener.
17:40Et merci. Vous, vous le menez pratiquement. Merci à vous, Agnès Cassis. Merci, Maria de Almeida.
17:46— Merci, André Bercoff. Merci beaucoup de nous avoir reçus.