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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-11-26##
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00:00Radio Bercov, dans tous ses états, nous sommes le 26 novembre. Il y a dix jours, très exactement le 16 novembre, l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal est arrivé à l'aéroport d'Alger pour régler un certain nombre de problèmes familiaux ou autres.
00:18Il a été arrêté. Il a été arrêté. Il doit être présenté à un juge dans les prochains jours. On ne sait toujours pas, à l'heure où je vous parle, s'il a été présenté à un juge, en tout cas depuis son arrestation.
00:30Il a 75 ans. Il a écrit plusieurs livres chez Gallimard, des livres qui ont été très remarqués, des livres remarquables d'ailleurs.
00:42On dit qu'à la télévision algérienne, on dit qu'il risque de lourdes charges. On vous a dit d'ailleurs en début d'émission ce qu'il risque effectivement, perpétuité ou pas, aux peines de mort, on ne sait pas.
00:58Alors que lui reproche-t-on ? Beaucoup de choses. Mais écoutez déjà ce qui s'est dit hier ou avant-hier exactement à une chaîne de télévision algérienne.
01:08Au début, il n'y a pas eu de réaction. Et puis écoutez ce qui a été dit par la voix officielle de la télévision algérienne.
01:16Palame Sansal, pseudo-intellectuel, vénéré par l'extrême droite française, a réveillé les professionnels de l'indignation.
01:22Tout le beau tas anti-algérien et accessoirement pro-sunniste de Paris s'est levé comme un seul homme.
01:26Éric Zemmour, Mohamed Sifawi, Marine Le Pen, Xavier Derioncourt, Valérie de Pécresse, Jacques Lamb, Nicolas Dupont-Aignan et évidemment Tahar Boudjidloun, son ami marocain,
01:35qui récupère d'une statique à force de baisements à Mohamed Sisse. Tous mentent au créneau pour ce révisionniste qui s'est pris les pieds dans le tapis.
01:43La France de Macron n'est pas à une contradiction près. Le même Macron qui parle de crimes contre l'humanité en Algérie, concernant la colonisation française,
01:50qui admet la reconnaissance historique d'assassinats d'Etat dans le cas d'Ali Boumengel, Maurice Audin ou Larbi Benhidi,
01:56pousse la contribution jusqu'à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr,
02:01prend la défense d'un négationniste qui remet en cause l'existence, l'indépendance, l'histoire, la souveraineté et les frontières de l'Algérie.
02:09Voilà, voilà, un négationniste, extrême droite, il ne dit pas fachos mais il le pense.
02:16Et que d'amabilité entre la France et l'Algérie, que d'amabilité.
02:21Et voilà, évidemment, c'est une conspiration macronotionniste. Enfin, c'est intéressant.
02:30On va quand même prendre le temps d'en parler parce que ce qu'il y a entre la France et l'Algérie, on le sait très bien.
02:35Et on sait très bien qu'aujourd'hui, un écrivain comme Boilem Sansel paye les relations exécrables,
02:41ou en tout cas la guéguerre tout à fait visqueuse entre la France et l'Algérie.
02:48Et voilà, on en fait des otages et Boilem Sansel, quelque part, est un otage de cela.
02:53Alors effectivement, il n'y a pas eu que les gens dont parle le journaliste algérien.
02:58Il y a eu, comme je vous ai dit, beaucoup de gens qui se sont effectivement élevés
03:03et qui se sont mobilisés pour la libération de Boilem Sansel.
03:06Mais, mais, mais, mais, il y a aussi, et c'est normal, d'autres opinions,
03:12et notamment sur la chaîne de services publics France 5, dans ses politiques,
03:16il y avait une tout à fait étonnante, on ne va pas vous donner tout parce que ça dure une heure,
03:24il y avait un historien, Sébastien Ledoux, et surtout N'égypte Sidi Moussa,
03:29professeur à la Sorbonne, qui a parlé de Boilem Sansel,
03:33et évidemment, on fait d'une pierre deux coups, de Kamel Daoud,
03:38écoutez de quoi accuser, écoutez ce qui s'est passé sur France 5, avant-hier soir.
03:46Kamel Daoud a suivi une pente lui aussi, d'accord ?
03:49Suivi une pente, mais qui a l'image de beaucoup d'intellectuels,
03:52on va dire qui sont proches du pouvoir français pour le coup, d'accord ?
03:56Et cette pente, elle n'est pas gauchiste, elle est plutôt droitière,
03:58c'est le moins que l'on puisse dire.
04:00Dans la campagne du roman, un argument a été beaucoup utilisé par les journalistes parisiens,
04:07c'est, il brise un tabou, il est interdit de parler de la guerre civile
04:12ou de la décennie noire en Algérie.
04:14Bon, alors on commence à savoir que c'est un petit peu faux quand même, d'accord ?
04:18Il y a certes une loi, mais il y a une interprétation de la loi.
04:21Il y a eu des films, il y a eu des romans, il y a eu des documentaires sur cette période-là.
04:25Donc, dire qu'il était interdit d'en parler depuis 2006, c'est quand même faux.
04:31Ensuite, je pense que malheureusement, il risque d'y avoir une jurisprudence Kamel Daoud, malheureusement.
04:36Là, on est dans une situation un petit peu compliquée.
04:38Néanmoins, ayant dit cela...
04:40Oui, parce que ça, c'est presque un argument marketing, si vous me permettez.
04:45C'est un argument marketing ?
04:47Ça ne dit rien de ce que vous appelez une dérive droitière de Daoud.
04:51Si, quand même. Je vais vous expliquer pourquoi.
04:54Je vais vous expliquer, je vais vous expliquer.
04:56C'est extraordinaire.
04:57Voilà quelqu'un qui est professeur dans les universités, qui carrément dit
05:01« Ah bon, on en a beaucoup parlé ? Ah bon, on en a beaucoup parlé ?
05:04Dites-moi les livres qui ont été publiés en France ou en Algérie sur la période des années 90.
05:09La période où c'était les musulmans du fils, c'était les islamistes du fils qui tuaient.
05:15Il y a eu cent mille morts dans les dix ans des musulmans qui tuaient des musulmans.
05:20Et ça, non, non, on en a parlé, on en a parlé partout.
05:23Mais vous osez dire ça, vous, universitaire ?
05:26Écoutez, si vous voulez vraiment discuter, vous avez la parole.
05:29Mais c'est n'importe quoi. C'est n'importe quoi.
05:32Et, ce qui m'a quand même absolument, moi, j'ai regardé ça, j'ai été sidéré,
05:37c'est le silence des autres.
05:38Je ne dis pas le silence complice, le silence de Benjamin Stora ou de Roxtora.
05:43Le silence des gens qu'il y avait autour.
05:46Formidable, pas un mot, le silence de l'animateur.
05:49Oui, on écoute.
05:50Alors que, un écrivain comme Boileau de Chansal est emprisonné,
05:55un écrivain comme Gamel Daoud est menacé de mort.
05:59Oui, mais, est-ce qu'il ne l'aurait pas cherché quelque part ?
06:02C'était ça, ça n'a pas été dit comme ça, bien sûr.
06:05Mais la ligne rouge, le souterrain, mais le non-dit de cela,
06:13il y a quand même quelque part, je ne sais pas ce qui se perd.
06:19Enfin, le service public, ça marche bien, le service public français, bien sûr.
06:23Je crois que nous avons une auditrice.
06:26Nous avons une auditrice, en effet, c'est Sophie, qui nous appelle d'Anières-sur-Seine.
06:30Bonjour Sophie.
06:31Oui, bonjour Sophie.
06:32Monsieur Bercoff, encore une fois, merci, merci de vos colères.
06:34Vous dites tous qu'on pense tout bas.
06:36Et justement, pour prolonger votre pensée, je me suis fait une réflexion ce matin.
06:41Avez-vous à tous les amateurs de contester l'islam,
06:44qui est en fait une religion d'État et bien sûr une dictature en ce qui concerne l'Algérie ?
06:50Tous nos ressortissants algériens en France sont donc à bien se tenir,
06:53parce que si jamais ils rentrent en Algérie après avoir été repérés par l'imam
06:57ou une personne qui est concernée pour rapporter en Algérie ce qu'ils passent,
07:02et bien ce ne sera pas Boalem Sansal, parce que vous serez anonyme
07:06et vous finirez dans les oubliettes de la dictature algérienne.
07:09Alors, on dit parfois que c'est compliqué pour les musulmans de prendre parti
07:14contre les terroristes, contre le fondamentalisme islamique.
07:19Mais ce symbole de cette arrestation, moi je l'interprète aussi un petit peu comme ça.
07:26Et ça me rend extrêmement triste.
07:29En tout cas, il y a de quoi être triste, vous avez tout à fait raison Sophie.
07:34Encore une fois, ne confondons pas l'islam et l'islamisme.
07:38Je ne le confonds pas et je ne le confondrai jamais.
07:40Mais qu'on laisse faire ces radicaux, pour des raisons politiques évidentes
07:46et pour des raisons de calcul politique évident,
07:49faire de la liberté une espèce de gadget, c'est assez grave.
07:53D'autant plus, je voudrais quand même dire cela,
07:56c'est qu'il ne faut pas oublier, absolument pas oublier,
07:59que les Algériens ont, ça vraiment il faut le rappeler,
08:05les Algériens ont des privilèges avec l'accord de 68 en France
08:10qui sont remarquables et remarqués.
08:14Il y a, si vous voulez, un certain nombre de privilèges
08:19et un certain nombre de, je suis en train de regarder cela.
08:25Je vais vous dire, par exemple, 68 en France,
08:29c'est un accord qui n'a jamais été, qui a été contesté par certains,
08:33mais qui n'a jamais été effectivement retoqué, jamais.
08:38Alors c'est très simple, accord relatif à la circulation en emploi
08:42ou séjour en France des ressortissants algériens de leur famille.
08:44Et c'est très bien d'accueillir et c'est très bien de recevoir,
08:47ce n'est pas le problème.
08:49Simplement, contrairement aux autres étrangers,
08:52pourquoi de poids et de mesure, un Algérien n'a pas besoin de visa
08:55pour un séjour de plus de 3 mois,
08:57mais doit demander un certificat de résidence valable 1 an,
09:00que ce soit pour des raisons privées, familiales, d'études ou professionnelles.
09:03De plus, cet accord uniquement concernant les Algériens
09:07facilite l'accès intitulé de séjour de 10 ans.
09:10Les Algériens peuvent en faire la demande après seulement 3 ans de résidence en France
09:14contre 5 ans pour les autres ressortissants soumis aux droits communs.
09:17Voilà.
09:19Il y a un certain nombre de statuts, donc de particularités, effectivement.
09:24Aucun autre ressortissant étranger ne bénéficie de tels avantages.
09:28C'est ce que disait Édouard Philippe, le maire du Havre, et puis tout le monde.
09:32Et bien pour le moment on dit, oui on va voir, on va voir,
09:34mais attention, touche pas, parce que pourquoi ?
09:36Parce que les chrétiens algériens disent tout de suite,
09:39fantasme d'extrême droite, évidemment, projet raciste, mais voyons.
09:43Ou encore islamophobe, évidemment.
09:45Mais pourquoi l'Algérie ? Alors pourquoi pas la Tunisie ?
09:48Pourquoi pas le Maroc ? Pourquoi pas l'Arabie Saoudite ?
09:51Pourquoi pas d'autres pays, puisque vous dites islamophobe ?
09:54Ah non, non, c'est réservé à l'Algérie,
09:56parce qu'il y a eu les relations colon-colonnées entre l'Algérie et la France.
10:00C'est vraiment intéressant.
10:02On va continuer à en parler après cette petite pause.
10:05Et vous pouvez continuer à nous appeler si vous voulez réagir
10:08ou poser votre question sur l'arrestation de Boilem Sansal.
10:12Vous pouvez appeler au 08126 303.
10:42Les portes du pénitencier, Johnny Hallyday,
10:56espérons que ce ne seront pas les portes qui s'ouvriront devant Boilem Sansal
11:02et que surtout, il n'y finira pas sa vie, qu'il n'y soit d'ailleurs jamais.
11:07Parce que franchement, délit d'opinion,
11:09depuis quand on met en prison les délits d'opinion dans un État, l'Algérie,
11:15qui se veut démocratique et qui insiste là-dessus ?
11:18Alors on sait, oui, on le traite de pantin, on le traite de tous les noms,
11:22on le traite de traître, vraiment.
11:26Et on voit, et relayé, vous avez entendu par un certain nombre de médias français,
11:33dit de services publics par exemple,
11:37c'est intéressant, mais dans le service public, justement, il y a des voix très diverses.
11:41Et heureusement, des voix très diverses.
11:43Il n'y a pas que messieurs les universitaires et historiens de ces politiques sur France 5.
11:50Il y a aussi France Inter et Sophia Aram.
11:54Écoutez ce que disait Sophia Aram ce matin.
11:57Alors voilà, Boilem Sansal a été arrêté.
12:00Il est accusé d'espionnage et la peine, même si tout le monde sait qu'elle ne repose sur rien,
12:03pourrait être très lourde.
12:05Ce qui est un peu la particularité de l'Algérie, où, comme le dit Kamel Daoud,
12:09le régime d'un côté et les islamistes de l'autre ont réussi à mettre en place un tribunal itinérant
12:14de l'identité pure et de l'hypernationalisme.
12:17Comment ne pas penser à l'écrivain Rachid Mimouni, mort en exil au milieu de la décennie noire,
12:22au chanteur Lounès Matoub, assassiné en 98 sur la route de Tizi Ouzou,
12:25à l'écrivain Tahar Djahout et à tous ceux qui sont morts d'avoir eu le courage de parler,
12:30d'écrire ou de chanter la détresse des Algériens pris entre un régime militaire autoritaire et corrompu
12:36et des islamistes ayant massacré près de 200 000 personnes pendant la décennie noire.
12:41200 000 personnes massacrées pendant la décennie noire de 90,
12:47celle du Front islamique du Salut le Fils.
12:51Voilà ce que disait ce matin Sophia Aram.
12:54Nous avons un auditeur, Joël.
12:56Oui, c'est Joël qui nous appelle de Grenoble. Bonjour Joël.
12:59Oui, bonjour Joël.
13:01Oui, bonjour à tout le monde.
13:03Bonjour.
13:04Et merci de m'accueillir dans notre émission.
13:07C'est la première fois que je réussis à vous joindre.
13:09J'y suis allé plusieurs fois, mais ce n'est pas toujours facile.
13:11J'imagine. Oui, on a beaucoup de monde.
13:14Merci Joël. Allez-y, on vous écoute.
13:17Donc moi, je voulais réagir à cette situation.
13:19Effectivement, moi, je condamne cette arrestation de M. Sansalle,
13:24qui est un peu le symbole de la liberté.
13:27Moi, ce que je constate, c'est que chaque fois que la France a des problèmes,
13:31je veux dire avec l'Algérie, avec le gouvernement algérien,
13:34pas l'Algérie, mais le gouvernement algérien,
13:36en fait, c'est souvent la France qui capitule.
13:39Et on ne fait jamais respecter nos valeurs.
13:43Et là, les valeurs de liberté, elles sont remises en cause
13:46par quelqu'un qui est ressorti sans français,
13:48puisqu'il a été naturalisé français il y a peu de temps.
13:51Tout à fait.
13:52Et donc, c'est l'occasion de défendre des valeurs françaises.
13:55Je pense qu'il y a pas mal d'Algériens qui sont aussi d'accord avec nous.
13:58Bien sûr.
13:59C'est-à-dire que d'un côté, il y a le gouvernement
14:03qui ne veut pas qu'on dise certaines choses.
14:05Et de l'autre côté, il y a aussi des Algériens
14:07qui ont envie de liberté, de liberté d'expression et de parole.
14:10Tout à fait.
14:11Donc je voulais donner ce témoignage.
14:13Et j'espère qu'il y aura une réaction du gouvernement
14:16pour aider ce monsieur à sortir des griffes
14:19de ce qu'on peut appeler carrément une dictature.
14:22Écoutez, 100% d'accord avec vous, Joël.
14:24Évidemment, séparons le peuple de ses dirigeants
14:28et séparons tous ces gens qui font de la politique,
14:30que ce soit ici ou ailleurs,
14:32qui font de la poloche, comme disait quelqu'un,
14:34de la politique politicienne, je dirais.
14:37Surtout que, vous savez, il y a quand même des silences étranges.
14:40Alors, le gouvernement, effectivement,
14:42Bruno Retaillou, ministre de l'Intérieur, a dit qu'il fallait protéger,
14:45effectivement, ce ressortissant français.
14:47Boilem Sansalle, en l'occurrence.
14:49Macron, le président Macron s'est dit préoccupé.
14:53Mais aucun communiqué officiel pour le moment de l'Elysée
14:56ni de Matignon.
14:58Et alors, quand même, les silences assourdissants.
15:00Par exemple, Amnistie Internationale.
15:03Rien. Amnistie Internationale qui, tout de suite,
15:06quand il se passe quelque chose, et il faut le faire,
15:08se précipite et fait des communiqués, etc.
15:11A l'heure où je vous parle, donc 10 jours après son arrestation,
15:14aucun communiqué, par exemple, d'Amnistie Internationale.
15:18Et c'est quand même, on peut vraiment se demander,
15:21et puis alors, vous avez entendu les petites,
15:24je dirais, chouineries d'un certain nombre de gens.
15:27Mais vous comprenez, oui, mais il n'aurait pas dû faire ci,
15:30il n'aurait pas dû faire ça, c'est formidable.
15:32On dit liberté, égalité, fraternité.
15:34Mais enlevons liberté du fronton de nos institutions
15:38et de nos mairies et ailleurs.
15:40Il faut savoir de quoi on parle, quand même.
15:42Et comme vous le dites très bien, Joël,
15:44est-ce qu'à chaque fois, il faut se plier,
15:47il faut se prosterner, il faut ramper,
15:50et il faut surtout ne pas montrer,
15:53et oui, par exemple, cet accord avec l'Algérie.
15:56Ok, cet accord absolument unique,
15:59dont aucun pays étranger ne bénéficie
16:02par rapport aux conditions d'entrée en France de ce jour.
16:05Très bien, très bien.
16:07Mais enfin, qu'il y ait un équilibre, au moins,
16:09au moins, ça ne me paraît pas difficile.
16:11Et on va encore entendre, si vous voulez,
16:14Boalem Sansal, que nous avions reçu aussi
16:18à Culture dans tous ses états avec Céline Alonso,
16:21il y a, combien, trois semaines, un mois,
16:25enfin, un peu plus d'un mois, on l'avait reçu.
16:28Il a sorti ce livre magnifique sur la langue française,
16:31qui est son dernier livre que je vous incite à lire,
16:33comme tous les autres livres de Boalem Sansal, d'ailleurs.
16:36Et on a parlé, évidemment, de ce qui se passe en Algérie,
16:40aussi, à un moment donné.
16:42Écoutez ce qu'a à dire Boalem Sansal,
16:45cet été, il y a un mois et demi, sur l'antenne de Sud Radio.
16:48Boalem Sansal, vous vivez entre la France et l'Algérie,
16:51et au printemps dernier, vous avez décidé de prendre
16:53la nationalité française.
16:55Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce choix ?
16:57Racontez-nous.
16:59Tout simplement, je suis né Français,
17:01j'ai toujours vécu dans ce cadre-là.
17:03Donc, voilà.
17:05Donc, vous avez fait régulariser la situation.
17:07Pourquoi ?
17:09C'est parce que tant que je croyais que l'Algérie
17:11continuait sur cette ligne,
17:14voilà, donc, on garde le français, la francophonie,
17:17et on développe des relations sympathiques
17:20avec l'espace francophone, d'une manière générale,
17:23la France en particulier.
17:25Tant que je croyais à cela,
17:27peu importe que je vive ici ou là-bas, c'est pareil.
17:31Mais là, mon pays, c'est vraiment, il est parti
17:33dans une toute autre direction.
17:35Vous avez toujours autant d'ennemis en Algérie ?
17:38Vous avez toujours autant d'ennemis en Algérie ?
17:41Oui, des ennemis professionnels.
17:44Ils se sont fait une profession de...
17:47Mais quand vous dites que ça part dans une autre direction...
17:50Ça part... Bon, déjà, l'islamisation qui a atteint des niveaux...
17:53Je veux dire, l'islamisation, à la limite,
17:56moi, j'ai rien contre.
17:58Mais ça se radicalise de plus en plus,
18:00ça devient de plus en plus fou, de plus en plus bête.
18:02La dictature, en ce moment, n'a jamais atteint...
18:06C'est pire que tout ce que nous avons connu.
18:09Vous citez dans votre livre...
18:11Je vais venir un moment donné pour faire le bilan.
18:13Voilà, à un moment donné,
18:15dit Wolem Sansel, il faut faire le bilan,
18:18cet étau qui se passe entre un pouvoir politique
18:21et un pouvoir, je dirais, intégriste.
18:25Qu'est-ce qui se passe ?
18:27L'Algérie est un pays fabuleux.
18:30Moi, j'y suis allé à deux ou trois reprises.
18:33C'est un pays formidable,
18:35c'est un pays avec une nature incroyable,
18:37avec des gens que vous pouvez fréquenter,
18:40qui sont magnifiques,
18:42et qu'on fréquente avec plaisir.
18:44Et puis, il y a ça.
18:46Et puis, il y a cette espèce de pouvoir autoritaire,
18:52de bureaucratie,
18:54qui consiste à dire,
18:56allez, à Wolem Sansel,
18:58on va en faire un bon petit otage,
19:01on va l'utiliser,
19:03et puis on va marchander, comme d'habitude.
19:06Libérer Wolem Sansel, ça me paraît la moindre des choses,
19:09mais franchement,
19:11arrêtez cette hypocrisie,
19:13et de notre côté, en France,
19:15arrêtez cette espèce de,
19:17comment dirais-je,
19:19de cette artuferie de ces gens
19:21qui se lavent les mains,
19:23et vous savez pourquoi ?
19:25Ils pensent qu'ils ont les mains propres,
19:27en vérité, ils n'ont pas de mains.