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00:00C'est votre vécu à travers le XXe siècle, Catherine Ney, les présidents, les premiers
00:09ministres, leurs entourages, les gaullistes, les socialistes, les centristes, il y a une
00:12galerie de portraits, ce n'est pas que ça, on va retrouver aussi, je précise pour les
00:15auditeurs d'Europe 1, quelques-unes de nos grandes voix dans ce livre, évidemment.
00:19Il y a ceux qu'on aime, ceux qu'on n'aime pas, vous avez vos chouchous Catherine Ney
00:23si je peux me permettre.
00:24Je passe sur Daniel Cohn-Bendit, nos auditeurs vont s'amuser en lisant.
00:27Mais Daniel Cohn-Bendit, je trouvais qu'il disait beaucoup de sottises, surtout.
00:31Vous avez participé à une manif en mai 68, Catherine.
00:34Oui, une manif avec L'Express, on y allait tous, d'ailleurs comme il fallait, c'était
00:39une décision prise à main levée et je n'avais pas osé ne pas lever la main parce qu'à
00:45l'époque, il y avait eu un moment où les insurgés, on disait en mai 68, disaient qu'il
00:51y avait une quinzaine de disparus et le monde l'avait annoncé, on pensait qu'ils étaient
00:57morts et il y avait la chef du PSU à L'Express qui m'avait dit « tu verras, on va les retrouver
01:02flottant dans la Seine, c'est ça ton pouvoir goulisse ». Alors moi je me disais « mon
01:06Dieu, je suis irresponsable ». On a eu très peur, puis finalement on les a tous retrouvés.
01:09Il n'y a pas eu de mort en mai 68.
01:12Et donc c'est une des raisons pour lesquelles… Et puis je voulais voir ce qu'était une
01:14manif quand même.
01:15Et là j'ai vu ce qu'était une manif encadrée par la CGT, ça ne bronche pas, ça défile,
01:19ça ne bronche pas et je peux vous dire qu'il n'y avait pas de casseurs et pas de black
01:22bloc qui cassait tout sur leur passage.
01:24Qui imagine, Catherine Ney, dans une manifestation en mai 68, pas de mort, pas de mort, c'était
01:28très important pour l'exécutif et cette petite anecdote que vous signalez la fin de
01:32mai 68.
01:33Oui parce que le Président Pompidou disait s'il y a des morts, parce que le général
01:37pendant mai 68 il était plutôt pour la castagne, il avait dit à Messmer « écoutez, on va
01:41tirer en l'air, ils s'ennuieront comme des moineaux et puis si ça va pas, vous tirez
01:45dans les jambes ».
01:47Le ministre de la Défense a dit « écoutez, en général je ne le ferai pas parce que c'est
01:51pas réglementaire, ça je ne le ferai pas ». Mais Pompidou était obsédé, il s'est
01:54dit « s'il y a un mort, c'est la chute du régime, ça ne marchera pas ». Et puis
01:57qu'en mai 68, quand le général a annoncé qu'il y aurait des élections et que tous
02:01les députés sont repartis dans leur circonscription pour faire campagne, il a dit surtout fin mai,
02:06c'était le week-end de la Pentecôte, pendant le mois de mai il n'y avait pas d'essence
02:09mais le gouvernement avait fait garder de l'essence, des stocks dans le bois de boulogne.
02:13Il a dit « il faut que toutes les pompes soient réapprévisionnées ». Et cet week-end
02:17de Pentecôte, vous n'imaginez pas les embouteillages, tous les gens à Paris qui avaient une voiture
02:21sont partis pour s'aérer.
02:22Et il y a eu pendant ce week-end 70 morts sur les routes, 600 blessés, mais là c'était
02:27normal, Saint-Joseph-et-Porto.

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