Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, était l’invité du Face-à-Face ce vendredi 29 novembre sur BFMTV et RMC. Il a notamment été interrogé sur l'Aide médicale d'État.
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00:00Juste pour expliquer pour ceux qui nous écoutent, l'aide médicale d'État, c'est le mécanisme de prise en charge des soins urgents destinés aux étrangers en situation irrégulière.
00:07Marine Le Pen dit qu'il faut drastiquement baisser le budget de cette aide médicale d'État, mais la droite sénatoriale, il y a un an, réclamait la même chose par la voix de Bruno Retailleau, devenu entre-temps ministre de l'Intérieur de ce gouvernement.
00:21Au final, Michel Barnier parle à tous ceux qui la réclament, pas simplement à Marine Le Pen.
00:25Très bien, mais ce n'est pas pour ça que c'est une bonne disposition. Que les choses soient claires, l'aide médicale d'État aujourd'hui, sa remise en cause, elle est contestée par exemple par à peu près l'ensemble du corps médical.
00:35Pour une raison simple que les gens qui nous écoutent doivent comprendre, c'est qu'une personne qui est malade, quand elle a un virus, le virus ignore bien de savoir si la personne à côté a des papiers ou en a pas.
00:47Et donc c'est un désastre sanitaire de remettre en cause la prise en charge des soins urgents, parce que c'est à ça que sert l'aide médicale d'État.
00:53Ce n'est pas ce que dit Michel Barnier, il dit qu'il faut revoir le panier de soins.
00:56Dans quelle disposition ? Quel panier de soins ?
00:59Il n'est pas précis, je vous l'accorde sur ce point, il est extrêmement flou.
01:02Mais revoir le panier de soins, c'était l'une des préconisations du rapport Stefanini-Evin avec un homme de droite, Patrick Stefanini, un homme de gauche, Claude Evin, qui est socialiste,
01:10qui disait tous deux qu'il fallait encourager le resserrement des critères d'éligibilité pour cette aide médicale d'État et élargir les prestations soumises à un accord préalable de l'assurance maladie.
01:20Écoutez, madame, la vérité, c'est que depuis des mois et des mois, on assiste à une campagne de désinformation sur cette question de l'aide médicale d'État.
01:27C'est-à-dire qu'on fait croire qu'il y aurait des soins qui ne sont pas des soins vitaux ou des soins urgents qui seraient pris en charge par l'aide médicale d'État.
01:34Est-ce que vous savez, par exemple, que la prise en charge par l'aide médicale d'État pour un certain nombre de prestations et de nécessités médicales, elle n'est que partielle ?
01:42Or, on parle de gens qui n'ont pas de mutuel, donc évidemment qu'il n'y a pas d'effet d'aubaine sur l'aide médicale d'État.
01:47Et c'est aussi ce que dit le rapport Évin de Stéphanie, qu'il n'y a pas d'effet d'aubaine et que ce n'est pas un appel d'air.
01:52Il n'y a aucun effet d'aubaine sur ce sujet, y compris d'un point de vue budgétaire et financier.
01:56On parle d'une dépense qui est estimée, je crois, à un milliard d'euros. C'est de ça dont on est en train de parler.
02:01Ce n'est même pas un pour cent du budget de la Sécurité sociale.
02:05Or, si vous ne soignez pas des gens au début de la maladie, alors à la fin, la maladie va s'aggraver.
02:11Et donc la prise en charge, à la fin, elle va coûter plus cher, parce que quand la personne va arriver à l'hôpital aux urgences, sa pathologie se sera aggravée.
02:20Donc c'est un non-sens économique, c'est un non-sens sanitaire et c'est une honte morale.