L’OMS affirme que la pollution de l’air cause plus de quatre millions de décès chaque année. Pour Écomesure, mesurer la qualité de l’air est essentiel afin de l’améliorer. À l’aide d’objets connectés, la société récolte des données sur la qualité de l’air et les met à disposition du public sur une plateforme web. Damien Pelletier, PDG de l’entreprise, explique que l’IA leur permettra bientôt d’obtenir des données encore plus précises.
En partenariat avec le salon Pollutec.
En partenariat avec le salon Pollutec.
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00:00L'invité de ce Smart Impact depuis le salon Polytech, c'est Damien Pelletier, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Bienvenue, vous êtes le président d'EcoMesure, votre métier c'est la surveillance de la
00:16qualité de l'air, c'est ça ?
00:17Oui, absolument.
00:18Avec quels outils ?
00:19En fait, on développe des systèmes qui mesurent la qualité de l'air, c'est des objets connectés
00:24en réalité.
00:25Et on est constructeur de base zéronnée, toutes les données qu'on récolte, on les
00:30met à disposition des clients, des collectivités sous forme de services sur plateforme web.
00:37Qui sont vos clients aujourd'hui principalement ?
00:40Ils sont très divers, ça va du particulier à la collectivité et aux industriels.
00:44En réalité, la problématique de la qualité de l'air, elle touche ou en fait, elle concerne
00:50tout le monde.
00:51Bien sûr.
00:52Après, pour différentes problématiques, c'est soit par rapport à sa propre santé,
00:57soit pour répondre à une réglementation ou à une préoccupation du moment ou de l'industrie.
01:06C'est tout le monde, c'est les industriels, les collectivités.
01:09Vous avez, je crois, racheté l'entreprise il y a une dizaine d'années.
01:12Avec quelle idée, quelle ambition ?
01:15En fait, il y a une dizaine d'années, il ne faut pas être trop devin pour penser que
01:21l'augmentation de la population allait générer des problématiques de ressources, de pollution
01:28et d'énergie tout simplement par l'accroissement de la population.
01:31Et la problématique de la qualité de l'air en particulier était tout juste naissante.
01:39En tout cas, elle n'était pas du tout transformée en termes de business.
01:49Donc moi, j'ai simplement acheté cette boîte en ayant l'idée qu'on pouvait démocratiser
01:54l'accès aux données environnementales et notamment la qualité de l'air en mettant
01:57en œuvre des systèmes simples.
01:58Alors qu'à l'époque, ce sont des systèmes très complexes, très scientifiques qui demandaient
02:03beaucoup d'investissements et beaucoup aussi de formations à utiliser.
02:07Alors que nos systèmes, nous, sont très faciles à installer, très faciles à utiliser
02:12et très peu coûteux à déployer en réalité.
02:15Un salon comme celui-là, il y a de l'ambiance dans les allées, c'est un enjeu important
02:19pour une entreprise comme la vôtre ?
02:20Oui.
02:21Alors, Pollutech, c'est le salon en France majeur pour nous.
02:26Alors, il était traditionnellement à Lyon d'ailleurs, mais c'est le salon majeur.
02:30Il y a tous nos clients, tous nos partenaires, toutes nos parties prenantes qui sont dans
02:36ce salon-là.
02:37C'est un des premiers spécialisés sur la pollution et notamment sur le traitement
02:44des déchets à l'origine.
02:46Et puis maintenant, ça touche les problématiques liées à la santé générées par les pollutions.
02:52Oui, une entreprise comme la vôtre, elle est vraiment au cœur finalement des enjeux
02:55d'un salon comme Pollutech.
02:56Je voudrais donner un chiffre, c'est l'OMS qui nous donne ce chiffre, 4 200 000 décès
03:01prématurés par an dans le monde à cause de la pollution de l'air.
03:05Et puis, ces images très récentes qu'on a vues de New Delhi, des images de pollution.
03:11Je fais pas mal de footing et je voyais des gens qui couraient dans cette pollution.
03:16Je me disais, c'est le dernier truc à faire.
03:19C'est un phénomène en aggravation.
03:22Qu'est-ce qu'on peut en dire si on dézoome un peu, si on essaie de prendre un peu de
03:26hauteur ?
03:27En fait, ça dépend des pays et c'est lié aux mesures qui sont prises, aux dispositions
03:32qui sont prises.
03:33Je pense par exemple qu'en France, c'est plutôt en amélioration, notamment à Paris.
03:39Bien sûr, il faut toujours aller plus loin, mais là, c'est plutôt en amélioration.
03:43Par contre, dans des pays qui sont vraiment en développement, qui font leur révolution
03:46industrielle comme l'Inde, la Chine, ces pays-là, ce n'est pas simplement la révolution
03:51industrielle parce que vous parlez du smog, je pense, en Inde.
03:55C'est un phénomène assez local, mais qui met une sorte de chape de plomb et on ne se
04:05voit pas à 3 mètres.
04:06Pareil à Beijing.
04:08Je pense que c'est en aggravation peut-être dans ces pays-là.
04:10En Europe, plutôt, ça s'améliore par les mesures qui sont prises et les prises de
04:18conscience.
04:19En fait, tous les jours, il y a des nouvelles problématiques à regarder.
04:26Actuellement, c'est le méthane par exemple, avec toutes les usines de méthanisation qu'on
04:30crée un peu de partout dans les campagnes.
04:31C'est super, mais ça amène d'autres problématiques, notamment l'émission de méthane qui n'est
04:37pas un gaz très agréable.
04:39En fait, c'est une problématique qui va se poursuivre, mais en allant toujours plus
04:49loin.
04:50On va terminer en donnant plusieurs exemples des réalisations que vous pouvez faire.
04:55Un mot de l'Europe, nouvelle directive de l'Union européenne sur la qualité de l'air,
05:01est-ce que notre continent devient un peu mieux disant sur ces enjeux ?
05:05Clairement.
05:06Après, pas forcément suivi, mais clairement.
05:10Récemment, effectivement, il y a eu une sorte d'uniformisation des normes régionales,
05:17celle de l'OMS.
05:18En Europe, on a plutôt rabaissé même les seuils d'acceptation des pollutions.
05:24Avec une uniformisation, on est dans les différents pays.
05:27Donc, on est, je pense, avec les Etats-Unis, les deux régions qui sont les plus concernées
05:36et en avance sur les réglementations ou les directives.
05:42Les Etats-Unis, justement, parmi les réalisations des co-mesures, il y a un travail avec les
05:49écoles de Boston.
05:50C'est ça ? Racontez-moi.
05:51D'abord, aux Etats-Unis, on s'est intéressé depuis très longtemps.
05:54C'est une filiale qu'on a créée avant le Covid, en 2019.
06:00C'est un pays où on fait actuellement presque un tiers de notre chiffre d'affaires.
06:06Un des déploiements et réalisations majeures qu'on a fait aux Etats-Unis, c'est de mettre
06:11nos systèmes dans toutes les écoles publiques de Boston.
06:14Il y a 123 écoles à Boston qui sont un peu particulières parce que ce sont des vieilles
06:22écoles mal ventilées avec des vieux systèmes de ventilation, de chauffage ou autre.
06:28Il y a une vraie problématique de qualité d'air intérieure dans les écoles avec tous
06:33les lobbys où il s'est plégé, des parents qui se préoccupaient de la santé de leurs
06:39enfants.
06:40On a équipé toutes les écoles.
06:41C'était un des plus gros déploiements de la société, voire même dans notre secteur.
06:45Alors là, vous déployez quoi si on rentre dans le détail ?
06:49Dans le détail, on déploie dans toutes les classes, on met un capteur connecté de la
06:54qualité de l'air qui va mesurer les particules, le dioxyde de carbone et le monoxyde de carbone.
07:01Le dioxyde de carbone, ce n'est pas dangereux en tant que tel, c'est juste un indice de
07:08bien-être.
07:09Par contre, le monoxyde de carbone, le CO, c'est dangereux, c'est mortel.
07:14Il suffit qu'il y ait une mauvaise chaufferie, en sous-sol notamment, qui fait émaner des
07:19gaz et ça peut être dangereux pour les élèves.
07:20On mesure ces trois polluants, particules, dioxyde de carbone et monoxyde de carbone.
07:26On fait remonter les données sur une plateforme et elles sont mises à disposition du public.
07:31Je pourrais vous montrer l'application au cas où si on avait le temps.
07:35Elles sont mises à disposition du public.
07:36On est totalement exposé aux remarques des parents d'élèves, voire des professeurs
07:47ou autres.
07:48C'est sur des applications qu'on peut retrouver sur les webphones.
07:52Autre exemple, on a donné un exemple de collectivité, c'est une usine de cellulose au Chili.
08:00C'était quoi le défi à relever ?
08:02Là, c'est plutôt pour les employés.
08:06En fait, c'est toujours un double objectif.
08:08Pour les gens qui s'occupent d'extraire des minerais ou d'être dans une cimenterie
08:16ou dans une usine de cellulose.
08:18Pour les gens qui y travaillent, il faut quand même surveiller que ce n'est pas dangereux
08:22pour eux et pour les riverains autour de l'usine.
08:25C'est toujours ce double enjeu.
08:26C'est un déploiement qu'on a fait cette année au Chili parce qu'on exporte 70% de
08:33notre activité.
08:34On a déployé dans plus de 50 pays dans le monde.
08:36C'était pour à la fois le bien-être des salariés et l'information des résidents
08:47alentours.
08:48Je crois qu'il y a 15% du chiffre d'affaires d'écomesure qui est consacré à la recherche
08:52et le développement.
08:53Cela veut dire que vous continuez d'inventer ? C'est quoi les pistes d'innovation sur
08:58lesquelles vous travaillez aujourd'hui ?
08:59Déjà, si on n'invente plus, si on n'innove plus, on meurt.
09:02On est dans la tech.
09:03Il y a deux moteurs, c'est l'innovation et le développement international.
09:08Si on s'arrête sur un des deux, on est sûr de mourir à terme.
09:12Là, on investit énormément dans la R&D.
09:17Actuellement, ce n'est pas pour suivre les modes, mais on a depuis trois ans lancé un
09:21programme pour développer des algorithmes à base d'intelligence artificielle.
09:25En 2025, pour rentrer un peu dans le détail technique, les données qui viennent de nos
09:32capteurs sont retraitées après par des algorithmes jusqu'à présent des algorithmes traditionnels.
09:37Là, ce sont des algorithmes basés sur l'intelligence artificielle, donc des modèles qu'on a créés
09:40nous-mêmes et qui augmentent les données de façon à les rendre extrêmement fiables,
09:46extrêmement précises.
09:47C'est l'axe principal de recherche.
09:54Merci beaucoup Damien Pelletier.
09:56Bon salon Polytech.
09:57A bientôt.
09:58Merci beaucoup.
09:59Merci.