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00:00Est-ce que c'est un moment important pour vous ?
00:02Oui, bien sûr, parce que la première fois que j'ai prêté serment,
00:04c'était en plein confinement, pendant la crise sanitaire.
00:07Et donc, c'est la première fois que je peux prêter serment dans les conditions normales.
00:10Et donc, c'est un moment de fierté de pouvoir continuer à servir les Anderlechtois et les Anderlechtois.
00:15Et quelles sont vos intentions, vos plans avec la commune d'Anderlecht ?
00:20Alors, évidemment, la commune d'Anderlecht est une commune pleine de défis, on le sait,
00:24mais aussi pleine de potentiel.
00:25Et donc, ma plus grosse intention, c'est de valoriser ses potentialités,
00:29notamment avec tous les développements de tous les nouveaux quartiers,
00:32mais aussi l'entretien peut-être plus structurel de l'ensemble du territoire.
00:35Et qu'est-ce qui va changer ?
00:37Alors, on va continuer, évidemment, toute la politique de décentralisation des services communaux,
00:43et donc de créer des antennes dans chacun des huit quartiers de la commune.
00:46Et c'est ça, je pense, qui va être le fil rouge de l'action du Collège dans les six prochaines années.
00:51Il y a des jours, il y avait ce reportage dans la VRT sur le CPS.
00:55Qu'est-ce que vous avez fait ? Avec qui avez-vous parlé pendant les dix derniers jours ?
01:01Alors, dans le reportage de la VRT, il y avait deux choses qu'on a peut-être un petit peu mélangées.
01:06C'était d'abord des dysfonctionnements potentiels au sein de l'administration,
01:10de la gestion des dossiers, et puis des accusations de clientélisme.
01:14Je pense qu'il faut bien séparer les deux.
01:15Et donc, moi, j'ai demandé, évidemment, pour ce qui est des supposés dysfonctionnements,
01:18d'avoir une enquête et un rapport de l'administration.
01:21Et donc, sur base des premiers échanges que j'ai eus,
01:24la vérité qui ressort du reportage, ou l'impression qui ressort du reportage,
01:28n'est peut-être pas tout à fait celle qui est vécue sur le terrain.
01:30Et comment mettre fin maintenant à la clientélisme dans votre commune ?
01:34Je pense qu'il faut savoir de quoi on parle.
01:37Il n'y a aucun mandataire loco qui va refuser de recevoir les citoyens.
01:42Je pense que c'est la nature même de la proximité même des mandataires locaux,
01:46c'est de recevoir les habitants.
01:48Moi, je reçois toutes les semaines des habitants.
01:50Il faut écouter leurs problèmes.
01:52Il faut demander la situation de leur dossier.
01:54Je pense que ça ne pose aucune difficulté.
01:56Après, la limite à ne pas franchir, évidemment,
01:58c'est de ne pas donner de passe-droit suite à ces rencontres.
02:01Pensez-vous qu'André Lecte est le seul commun avec ces problèmes dans leur CPS ?
02:06Alors, je pense que ce qui est intéressant dans la séquence qui a suivi le reportage de la VRT,
02:12c'est qu'il y a quand même beaucoup d'associations qui se sont élevées pour dire
02:16attention, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.
02:18Et donc, les CPS sont victimes d'un afflux très important de citoyens et de citoyennes.
02:24Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de soutien qui a aussi été apporté aux CPS
02:30qui sont confrontés à des difficultés ingérables, j'ose le dire,
02:33d'autant plus que même si on met les moyens,
02:35et je rappelle que la commune André Lecte est passée de 25 à 40 millions d'euros de dotation en 5 ans,
02:40même si on met les moyens, on ne trouve pas les assistants sociaux.
02:43Et donc, aujourd'hui, on est un peu confronté à la quadrature du cercle.
02:47Avez-vous eu une rencontre avec Mme Lallieu ?
02:50J'ai eu un échange téléphonique avec Mme Lallieu.
02:53Donc, je pense que Mme Lallieu est tout à fait consciente des difficultés
02:56auxquelles sont confrontées les CPS.
02:58Ce qui est important à relever aussi, d'ailleurs,
03:00c'est que les contrôles qui avaient été faits par le fédéral,
03:02par le service de l'intégration sociale,
03:06ils pointaient en fait que les dossiers prenaient trop de temps à être traités.
03:10C'était le plus gros reproche qui a été formulé.
03:12Et donc, la difficulté, c'est que si on raccourcit l'aide-traitement,
03:19si on n'a pas plus de renforts, plus de moyens pour engager du personnel,
03:22eh bien, forcément, la qualité des analyses et des enquêtes va être moins grande.
03:26Avez-vous pensé à ne pas prêter serment aujourd'hui à cause de la scandale ?
03:31C'était sous votre responsabilité que ça ait eu lieu, non ?
03:38Non, je n'ai pas pensé à ne pas prêter serment à aucun moment.
03:41Je pense que la détermination et le volontarisme sont là,
03:44à la fois le mien, mais aussi de toutes les équipes.
03:47Et donc, c'est une séquence qui doit nous forcer à nous réinventer en permanence.
03:50Mais je répète, on est la troisième commune la plus pauvre du pays.
03:53S'il n'y a pas un soutien et s'il n'y a pas une solidarité
03:56qui est organisée entre les communes riches et les communes pauvres,
04:00ça n'ira jamais.
04:01Et l'autre élément que je voudrais mettre en avant,
04:02par rapport au reportage de la VRT,
04:05aux deux cas qui ont été mis en évidence,
04:06c'était techniquement des sans-abris et donc des sans-domiciles fixes.
04:10Et je pense que s'il n'y a pas une gestion à plus large échelle
04:15de cette question des sans-abris, forcément, les grandes villes,
04:18les grandes communes vont toujours être le réceptacle de ces difficultés-là.
04:21Et donc, il faut à nouveau une solidarité qui soit mieux organisée.
04:25Il faut parler d'une plus large échelle.
04:27Un seul CPS pour toute la région de Bruxelles pourrait-être une solution ?
04:32Je pense que chaque fois qu'on fusionne,
04:33on perd de la proximité avec les citoyens.
04:36Moi, je pense que la solidarité,
04:37elle n'est pas forcément liée à une réforme de structure.
04:41Elle doit, à mon sens, être une solidarité financière.
04:44C'est un peu comme ça que ça se passe dans la plupart des pays du monde.
04:47Les villes et les communes riches contribuent à la solidarité
04:50pour les villes et les communes plus pauvres
04:52qui concentrent cette forme de difficulté liée à la pauvreté.