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Arnaud Benedetti : «Le Parlement, c'est de l'arithmétique. La motion de censure allait arriver à un moment donné. [...] Le RN ne veut pas perdre le socle de son électorat qui est la classe populaire.»

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Transcription
00:00Moi je pense que c'était inéluctable, en fait, ce qu'on est en train de vivre était inscrit dans les résultats des élections législatives.
00:06C'est simple, à un moment donné, le Parlement c'est de l'arithmétique aussi, il ne faut jamais l'oublier.
00:11Quand vous avez à peu près un gouvernement qui est soutenu par à peine 220 parlementaires
00:16et que vous êtes encerclés par des oppositions qui peuvent, avec 300 parlementaires, plus de 300 parlementaires ou quasiment un peu plus,
00:23vous faire tomber, ce qui doit arriver arrive. Et c'est ce à quoi nous sommes en train d'assister.
00:29Alors ensuite, c'est la question du timing. Parce que moi je pense que la motion de censure, elle allait arriver à un moment donné,
00:34que le Rassemblement national allait d'une certaine manière baisser le pouce pour mettre fin à cette expérience.
00:41J'aurais plutôt parié, en effet, début de l'année, notamment éventuellement sur les textes concernant l'immigration,
00:47où ils auraient pu considérer que les textes qui allaient être présentés étaient insuffisants.
00:51Là, ils choisissent le budget. Alors ils regardent aussi quand même les études d'opinion.
00:57Les études d'opinion, qu'est-ce qu'elles disent ? Elles disent qu'une majorité de l'électorat du Rassemblement national est favorable à la censure.
01:04D'accord, mais pourquoi ? Parce qu'ils pensent que c'est le Rassemblement national qui peut accéder au pouvoir ?
01:08Oui, alors...
01:09Ce qui n'était pas possible avant le mois de juin, si tant est qu'il y avait des négociations à ce moment-là.
01:12On est d'accord, mais il y a cette réalité-là, c'est-à-dire qu'ils ne veulent pas perdre le lien avec, quand même,
01:17ce qui constitue le socle de leur électorat, c'est-à-dire les classes populaires.
01:22Et donc, vraisemblablement, c'est une des raisons pour lesquelles, aujourd'hui, le Rassemblement national a pris cette décision,
01:29qui était déjà, depuis 3-4 jours, dans l'air du temps, parce qu'il suffisait de discuter avec un certain nombre de responsables du Rassemblement national.
01:36On voyait qu'on était en train de se profiler vers cette décision.
01:40Ensuite, moi, oui, je rejoins ce que dit Catherine, et c'est que je crois quand même qu'il y a eu un changement de ton de la part du Rassemblement national,
01:47après, quand même, les réquisitions du ministère public lors du procès.
01:52Parce que, même si, évidemment, le Rassemblement national a tout intérêt à démentir cette interprétation et cette lecture,
01:59mais clairement, quand vous regardez le registre sémantique qui est utilisé par le Rassemblement national avant et après le procès,
02:05il n'est plus tout à fait le même. Ça a joué aussi dans l'accélération, vraisemblablement, de la décision.

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