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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur les propos tenus par Donald Trump, ou il prévient que « le prix à payer sera terrible » pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza si les otages ne sont pas libérés avant son entrée en fonction le 20 janvier prochain.
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00:00Europe 1 Soir. 19h21, Pierre De Villeneuve. 20h47, toujours avec Alexandre Malafaille et Philippe Guibert.
00:07Je voudrais qu'on justement qu'on s'interroge sur cette phrase de Donald Trump qui écrit sur sa plateforme Truth Social,
00:16son média social à lui, Donald Trump prévient que le prix à payer serait terrible pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza
00:25si les otages ne sont pas libérés avant de son entrée en fonction le 20 janvier.
00:31Ça veut dire quoi Philippe Guibert ?
00:33J'essaye de comprendre ce que signifie le prix serait terrible.
00:37On connait l'effusion toujours de Donald Trump pour tout et n'importe quoi.
00:43It's tremendous, it's terrible.
00:47Le prix a déjà été terrible pour le Hamas et puis pour les populations palestiniennes à côté.
00:53Je pense que cette population civile palestinienne a été un peu prise en otage par le Hamas.
00:57Là il vise les groupes terroristes.
01:00Oui mais comme l'armée israélienne n'a donc pas réussi à faire ce que Donald Trump dit qu'il pourra faire dès son entrée en fonction,
01:11je pense que c'est une pression forte et une indication forte.
01:16C'est plus un coup de pression qu'une opération concrète qu'il me semble annoncer.
01:22Il cherche à faire peur à tous les acteurs et en particulier au Hamas.
01:28Donc de ce point de vue là c'est sans doute bienvenu.
01:32Est-ce que ça peut se traduire concrètement et comment ?
01:36J'avoue que ce soir je ne le vois pas tellement.
01:38Plutôt que faire peur, j'utiliserai le mot dissuasion.
01:44Parce que quand on voit ce qu'est l'armée américaine et notamment quand des navires américains en escadre viennent en appui,
01:53ce qu'on appelle en appui c'est-à-dire au large des côtes israéliennes,
01:57ce sont donc des porte-avions avec des frégates anti-aériennes autour,
02:03des sous-marins qui tournicotent autour, c'est jamais très bien où ils sont lanceurs d'engin.
02:10Un porte-avions par exemple l'USS Eisenhower à côté du porte-avions Charles de Gaulle,
02:17c'est une Cadillac à côté d'une Clio.
02:20Donc ça vous donne quand même l'idée des F-18 qui sont sur place et qui peuvent très très vite partir.
02:26C'est un bombardement Alexandre Malafaille en règle que Donald Trump nous promet sur les groupes terroristes.
02:34La question est posée sachant que si les États-Unis entrent en guerre dans ce conflit, ça change la donne au niveau international.
02:44C'est un positionnement politique très clair.
02:47Ça veut dire qu'il a clairement choisi son camp et qu'il envoie un message à tout ce qui reste d'autorité du Hamas pour dire
02:54il n'y aura pas de discussion, il n'y aura pas de trêve, il n'y aura pas de répit tant que vous ne libérerez pas les otages.
03:00Il en fait un préalable inconditionnel et il a raison, c'est ce que tous les Occidentaux auraient dû exiger de ce mouvement terroriste
03:07qui est un mouvement terroriste islamiste, il faut aussi le rappeler.
03:10Ce qui se passe en Syrie c'est aussi porté par une idéologie islamiste qui nous menace de l'intérieur aussi dans ce cher vieux pays
03:17et qui est effectivement un vrai péril.
03:19Il y a aussi un game changer avec Donald Trump, c'est qu'il a une relation privilégiée avec Mohammed bin Salman MBS en Arabie Saoudite.
03:27Ils s'entendent bien et les Saoudiens n'aiment pas le Hamas.
03:32Le Hamas n'est aimé que par très peu de monde et il faut quand même savoir également qu'aujourd'hui les dirigeants du Hamas
03:40qui sont à l'étranger, hors du territoire effectivement de Gaza, étaient au Qatar.
03:48Ils ne sont plus les bienvenus au Qatar.
03:50Ils vont se retrouver éparpillés, qui en Iran, qui en Turquie, avec les Israéliens aux fesses et sans doute les Américains qui peuvent effectivement aider à les traquer.
03:59Il n'y aura pas de répit.
04:01C'est le message à les enfants maintenant, ça va, ça fait plus d'un an que ça fait, c'est la guerre.
04:05Il y a encore 100 otages, il n'y a aucune raison.
04:08Maintenant on passe à autre chose et sachez qu'on sera impitoyable.
04:11C'est-à-dire que jusqu'à présent on avait Joe Biden qui d'ailleurs, la dernière opération d'envergure de l'armée israélienne en Iran sur quelques sites d'armement,
04:22pas forcément des sites nucléaires, s'était fait en appui avec l'armée américaine.
04:26Là, ce dont on comprend de la déclaration de Donald Trump, c'est que ça n'est plus de l'appui, c'est de l'offensive.
04:34Est-ce qu'on peut parler aussi et faire un autre parallèle pour parler de Game Changer avec Emmanuel Macron,
04:40qui justement est à Riyad pour rencontrer Mohamed Ben Salmane, qui est au Palais Royal ce soir alors que nous parlons,
04:46et qu'accessoirement il y a un chaos politique en France,
04:50et que l'une des premières déclarations de M. Macron ça a été, il faut qu'on protège l'armée libanaise.
04:56C'est-à-dire qu'il y a évidemment une complexité énorme dans cette zone géographique du monde,
05:02mais il y a un épicentre, et quand on se souvient de ce qui s'est passé le 7 octobre 2023, c'est le Hamas contre Israël.
05:12Est-ce que Donald Trump, Philippe Guybert, n'est pas justement en train de remettre le clocher au milieu du village en disant,
05:18le problème initial c'est le Hamas et il faut les révéler ?
05:21Oui, et dans ce que vous dites messieurs, le rapprochement avec l'Arabie Saoudite,
05:25ou en tout cas la volonté d'associer étroitement l'Arabie Saoudite à une solution à Gaza me paraît être une excellente piste.
05:33D'ailleurs Julie Keppel dans un de ses derniers livres disait que c'était l'avenir de Gaza qui va reconstruire Gaza,
05:39et qui peut le rendre à nouveau habitable, c'est l'Arabie Saoudite.
05:42Donc ça, ça me paraît très bien, mais votre hypothèse Pierre, de bombardement sur un territoire qui est un champ de ruines,
05:49où l'armée israélienne qui a beaucoup beaucoup bombardé, on lui a suffisamment reproché,
05:54sans obtenir une réédition complète du Hamas, j'ai un scepticisme sur l'aspect militaire, sur l'aspect diplomatique.
06:03Après on ne bombarde plus en 2024 ou en 2025 comme on bombardait en 1914, les tirs secours sont plus faciles.
06:10Les frappes chirurgicales peuvent se poursuivre, mais les Israéliens les mènent très très bien.
06:15Et c'est vrai qu'il y a déjà eu beaucoup de choses détruites, et le risque c'est qu'à chaque fois que vous bombardez,
06:19vous tuiez au passage des otages, parce que très souvent il y a une vraie proximité.
06:24Des frappes et des populations civiles, je me permets d'y insister.
06:27Mais on est tous d'accord là-dessus, Philippe Guybert, et c'est l'atrocité d'une guerre qui fait ça.
06:35Mais par exemple, l'opération du Mossad et du Shinbait sur les bipers du Hezbollah, ça c'est aussi une attaque.
06:48Et c'est précis.
06:50Et ce que je voudrais dire, c'est que ce qui est très préoccupant, c'est ce qui se passe en Syrie aujourd'hui.
06:54Et c'est vraiment très préoccupant, parce que si par hasard, les djihadistes Daesh et compagnie qui sont à la manœuvre,
07:00qui ont déjà fait tomber Alep, qui visent en Damas, réussissaient à prendre le contrôle complet de la Syrie,
07:05et de, entre guillemets, débarrasser le pays de Bachar Al-Assad,
07:09c'est certes, Bachar Al-Assad, ce n'est pas un type bien,
07:12mais alors les djihadistes à leur place, ce n'est pas beaucoup mieux non plus.
07:15Entre deux mots, il est difficile de choisir, mais entre le régime taliban d'avant et après les Américains, je sais ce que je choisis.
07:21Sachant que ce qu'ont réussi ces djihadistes, semble-t-il, avec l'appui de la Turquie,
07:28c'est beaucoup lié à l'affaiblissement du Hezbollah,
07:30puisque le Hezbollah a, entre guillemets, déserté la Syrie pour être sur le front libanais,
07:40et donc la Syrie...
07:42Tactiquement, c'est très bien joué.
07:44Tactiquement, c'est très bien joué, mais ça complique considérablement la donne.
07:48Oui, merci beaucoup Philippe Guibert, merci beaucoup Alexandre Malafa, et l'info continue bien sûr sur Europe 1.
07:53Nous, on se retrouve avec les enfants d'Europe 1.

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