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00:00Alors, il se passe quoi maintenant ?
00:02Et oui, vous l'avez vu, Michel Barnier a été censuré.
00:05C'est la première fois depuis 1962 qu'un gouvernement tombe.
00:09C'est historique.
00:10C'est bien la marque de l'instabilité politique,
00:12du chaos ambiant qui risque de s'installer.
00:15Et évidemment, il y a beaucoup de questions qui se posent.
00:17Qui pourra-t-être le prochain Premier ministre ?
00:19Qu'est-ce que ça signifie pour le NFP et pour le RN ?
00:22Alors, pour en parler, je vous propose de discuter avec Alexandra Schwarzbrot.
00:25Salut Alexandra.
00:26Salut.
00:27Alexandra, tu es notre directrice adjointe à Libération.
00:30Pour commencer, est-ce que tu peux nous expliquer concrètement
00:34qu'est-ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale ?
00:36C'est simple.
00:37La gauche, enfin le NFP, Nouveau Front Populaire et le RN
00:42avaient annoncé qu'ils censureraient le gouvernement Barnier
00:47à la suite de la proposition qu'ils étaient en désaccord
00:50avec le projet de budget de la Sécurité Sociale.
00:55Et du coup, hier, les motions de censure ont été déposées mardi soir.
01:00Et hier, c'était le vote à l'Assemblée nationale.
01:02Il fallait 288 voix pour faire tomber le gouvernement.
01:07Il y en a eu 331 qui se sont prononcées pour cette censure.
01:12Et du coup, le gouvernement est tombé.
01:16Donc là, pour l'instant, Michel Barnier, ce matin, je crois,
01:21devait rencontrer le président à 10 heures pour lui soumettre sa démission.
01:27Et donc, maintenant, la France est encore dans une situation un peu étrange
01:34où elle a un gouvernement qui assure la continuité, bien sûr.
01:39Il n'y a pas plus personne.
01:42Le gouvernement, pour l'instant, reste en place
01:44tant qu'il n'y a pas un nouveau Premier ministre
01:46qui lui-même va annoncer un nouveau gouvernement ou reconduire.
01:50Il peut aussi reconduire tout ou partie des ministres actuels
01:55pour essayer d'éviter un trop grand trou d'air.
01:59Mais c'est vrai que la France est à nouveau plongée
02:03dans une période d'incertitude politique.
02:06Et une période d'incertitude d'autant plus grande
02:09que, en fait, la situation n'a pas changé depuis l'été dernier.
02:15C'est-à-dire que, de toute façon, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
02:19Il y a trois groupes, trois blocs.
02:21L'extrême droite, la gauche et une espèce de bloc central
02:25qui réunit LR et les macronistes.
02:28Et ces trois-là n'arrivent pas à s'entendre.
02:31Donc, de toute façon, cette période d'incertitude risque de durer
02:35jusqu'à la prochaine dissolution de l'Assemblée nationale.
02:38Je vous fais une petite pause. Merci beaucoup de regarder cette vidéo.
02:41Abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération pour en voir d'autres.
02:43On publie des entretiens comme ça chaque semaine.
02:45Commentez, likez et évidemment, je vous souhaite un bon visionnage.
02:48Comme tu le disais, évidemment, c'est une période instable.
02:51On ne sait pas exactement ce qui va se passer par la suite.
02:55Mais donc, selon toi, cette instabilité qu'on a vécue hier,
03:01est-ce que c'est la marque de comment l'Assemblée nationale est aujourd'hui
03:06et la marque de tout ce qu'on a vécu depuis la dissolution ?
03:09Ça, de toute façon, Libération l'a pointé du doigt dans sa une de mercredi matin
03:17quand on a mis en une la photo d'Emmanuel Macron et cette manchette, son échec.
03:23C'est vraiment tout cela.
03:25En fait, le péché originel, c'est la dissolution de l'Assemblée nationale
03:29qu'a décrété Emmanuel Macron un peu seul dans son coin et rapidement,
03:34et très rapidement après le résultat des Européennes.
03:39Il a voulu renverser la table.
03:42Il a fait un pari et le pari a été raté.
03:45C'est-à-dire qu'il y a eu un pari qui s'est rendu à une instabilité terrible
03:49et beaucoup de personnes, d'hommes et de femmes politiques le lui reprochent encore,
03:54y compris et même surtout dans son propre camp.
03:57Parce que ça a donné cette situation où il n'y a plus aucune majorité
04:01et donc il n'y a plus de gouvernement possible.
04:06C'est-à-dire que le Premier ministre ou la Première ministre,
04:10mais malheureusement, on va sans doute en parler dans les profils que l'on évoque actuellement,
04:14il n'y a pas de femmes, il y a essentiellement des hommes.
04:18Celui-ci risquera le même danger, la même menace que Michel Barnier,
04:27c'est-à-dire que soit il sera dans la main du RN,
04:31avec le RN qui pourra lever ou abaisser le pouce pour demander sa chute,
04:37soit il sera à gauche,
04:43ce sera quelqu'un, un Premier ministre ou une Première ministre de gauche,
04:46mais qui risquera la censure du Bloc central et du RN.
04:52Voilà, dans tous les cas de figure, il y a un gros risque de tomber
04:56au bout de quelques semaines ou au bout de quelques mois.
04:59C'est la gauche qui a déposé la motion de censure.
05:02Est-ce que c'est une marque que le NFP aujourd'hui est encore uni ?
05:06Non, alors le NFP, on sent que le NFP est de moins en moins uni.
05:11Et on voit bien qu'il y a plusieurs jeux qui se jouent.
05:16On le voit depuis, c'était il y a quelques jours, la semaine dernière je crois,
05:22Jean-Luc Mélenchon qui a fait une sortie en faisant bien entendre
05:28que c'était sur son programme et derrière lui que la gauche devait s'unir.
05:33Donc Jean-Luc Mélenchon n'a pas renoncé à toujours la prochaine présidentielle en tête.
05:40Et d'ailleurs, j'ouvre une parenthèse, le désordre actuel est malheureusement
05:46beaucoup dû à ça, c'est-à-dire que tous les grands personnages politiques,
05:51ceux qui pourraient jouer un rôle de premier plan actuellement,
05:54en reprenant un peu les rênes, en remettant un peu d'ordre dans tout ça,
05:58le problème c'est qu'ils ont tous en tête uniquement la prochaine présidentielle.
06:02Donc ils jouent pour leur camp, ils jouent totalement perso.
06:05Et donc ils calculent le coup d'après en fonction de ce que ça peut leur rapporter
06:11ou pas pour la prochaine présidentielle et non pas en fonction de ce qui peut être bien
06:15pour le pays à court ou moyen terme.
06:18Donc cette présidentielle, c'est vraiment l'obsession de tous les personnages politiques de premier plan
06:24et c'est ce qui fait qu'on est dans cette situation-là aujourd'hui.
06:27Donc on a bien vu que Jean-Luc Mélenchon, lui, continuait à être obsédé par la présidentielle
06:32parce qu'il sait sans doute que c'est sa dernière chance d'accéder à l'Elysée.
06:38On voit bien que les socialistes, eux, commencent à avoir des envies d'émancipation.
06:43Olivier Faure, qui est donc l'actuel premier secrétaire du Parti Socialiste,
06:49a été très désavoué dans son camp par tous ceux qui lui reprochent d'être dans la main de Mélenchon
06:56et donc d'être sous le joug de Mélenchon et de le suivre aveuglément.
06:59Donc on voit bien que là, il essaye de prendre un peu de champ,
07:02d'autant qu'il va y avoir un congrès bientôt, l'année prochaine, du PS
07:07et que sa tête est sur le bio, si je puis dire.
07:10Donc il y a des jeux internes au PS qui se jouent là-dessus
07:15et on voit bien qu'il y a de plus en plus de voix qui demandent,
07:19et notamment Boris Vallaud, le numéro 2 du PS encore hier,
07:23qui dit qu'il faut qu'on fasse plutôt un front républicain,
07:27c'est-à-dire qu'on essaye de s'entendre entre PS, éventuellement macronistes,
07:35enfin tous ceux qui sont l'arc républicain,
07:38qui peut trouver des compromis et qui peuvent essayer de gouverner ensemble
07:43sans dépendre de l'extrême droite et de l'extrême gauche.
07:47Mais ça, ce n'est pas encore mûr,
07:50parce que la situation n'est pas encore assez clarifiée au sein du NFP.
07:56Mais ça va l'être tôt ou tard.
07:58A la limite, toute cette incertitude, tout ce désordre,
08:01va forcément accélérer la décomposition du NFP,
08:05parce que les uns et les autres vont devoir se positionner.
08:08Donc au NFP, c'est vraiment pas encore très clair,
08:13mais on sent que les lignes sont en train de bouger.
08:16Dans cette motion de censure, il y a une chose qui est intéressante,
08:19c'est notamment que le RN a décidé de voter.
08:22Une motion de censure votée par la gauche.
08:24Est-ce que ce choix du RN était une bonne stratégie politique pour Marine Le Pen ?
08:30Ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident du tout.
08:32Parce que Marine Le Pen, d'abord on sait qu'on l'a raconté ce matin dans l'Ibé,
08:38elle a pris cette décision avec vraiment une poignée de proches,
08:42les plus proches, en une dizaine de minutes, en quelques dizaines de minutes.
08:47Donc très rapidement. De toute façon, tout le monde devait faire vite.
08:53Parce que beaucoup lui disaient que la base du RN leur réclamait.
08:57Alors le problème, c'est que ce n'est pas grâce à la base du RN
09:01qu'elle peut un jour accéder à l'Élysée, Marine Le Pen.
09:05C'est grâce à tous ceux, notamment au sein de LR, ou tous les indécis,
09:10qu'elle aura réussi à convaincre de sa normalité, entre guillemets,
09:16c'est-à-dire de sa dédiabolisation.
09:19Et ceux-là, ceux-là, les indécis ou les gens de LR,
09:23à mon avis, le chaos dans lequel la France est plongée,
09:27je pense que ça ne leur plaît pas du tout.
09:29Et donc que Marine Le Pen se soit associée à la gauche
09:32pour faire chuter Michel Barnier,
09:35alors que Michel Barnier était vraiment le Premier ministre idéal pour Marine Le Pen,
09:40il faut bien voir que, en réalité, c'était presque Marine Le Pen
09:44qui était Première Ministre ces derniers temps.
09:47Parce que Michel Barnier ne faisait rien sans demander sa bénédiction
09:52et sans l'appeler ou sans consulter ses proches.
09:59Ce qu'il n'a jamais fait avec la gauche,
10:01qu'il a toujours dédaigné depuis son entrée en fonction.
10:05Donc, pas sûr que ces indécis ou ces gens de LR,
10:09qui étaient prêts à voter pour Marine Le Pen,
10:12aient bien compris sa décision.
10:15Ce qui est sûr, ce que beaucoup imaginent,
10:19c'est que Marine Le Pen, vous savez qu'elle vient de passer en procès,
10:23un procès très important,
10:25qui montre bien l'ampleur des abus commis par le RN
10:31sur ses assistants parlementaires payés par Bruxelles.
10:34Elle risque très très gros, et notamment l'inéligibilité pendant cinq ans,
10:39ce qui veut dire que, et ça le verdict va tomber en janvier,
10:42si c'est ça le verdict,
10:45elle ne peut pas être candidate à la prochaine présidentielle.
10:49Et ça, je pense qu'elle en a gros gros gros sur la patate.
10:52Et à mon avis, je pense que ça a beaucoup beaucoup joué
10:56dans sa décision de précipiter le pays dans le chaos politique.
11:00Surtout que je crois avoir lu dans ton édito
11:02que la décision de Marine Le Pen s'est prise hyper rapidement.
11:05Très vite, très vite.
11:06C'est-à-dire qu'elle savait qu'elle n'avait pas beaucoup de temps.
11:08Tout ça, en fait, s'est passé très vite.
11:11Et Marine Le Pen, le RN, demandait, exigeait deux choses
11:17sur ce PLFSS, projet de loi de finances de la sécurité sociale.
11:22Elle demandait le remboursement des médicaments
11:27et la désindexation des retraites.
11:29Et donc Barnier a cédé sur les médicaments,
11:33mais il n'a pas voulu céder sur les retraites.
11:36Parce qu'il y a un moment, c'est vrai que Barnier s'est beaucoup humilié,
11:39s'est beaucoup couché devant Marine Le Pen.
11:42Et là, on sait bien, quand quelqu'un qui s'humilie comme ça,
11:45il y a un moment où il ne peut plus, où il comprend que plus il va en donner,
11:50plus il va céder et plus l'autre va lui en demander.
11:53Et qu'à un moment, ça suffit comme ça.
11:55Et là, il a décrété que ça suffisait comme ça.
11:58Et donc, Marine Le Pen, qui ne s'attendait pas à ce qu'il lui résiste,
12:02puisqu'il lui avait jamais résisté,
12:04puisque jusqu'à présent, il avait tout lâché,
12:06là, elle s'est dit, il faut que je réagisse aussi.
12:10Donc voilà, tout ça, ça a été un enchaînement
12:13qui a conduit à cette décision-là,
12:17que peut-être, avec le recul, certains regrettent.
12:20Ça, on le saura plus tard.
12:22Mais voilà comment on en est arrivé à cette décision
12:26qui plonge le pays, c'est vrai, dans une situation politique incertaine,
12:30mais aussi économique et financière.
12:32Alors, la semaine dernière, l'agence de notation Standard & Poor's
12:36n'a pas baissé la note de la France,
12:38mais je crois que c'est ce matin que l'agence Moody's a dit,
12:41attention, là, le pays, on ne sait pas trop où va le pays.
12:47Donc, on sait déjà que les investisseurs étrangers,
12:50ça a baissé de près de moitié, les investissements étrangers en France,
12:55parce que les gens n'hésitent pas à investir dans un pays
12:58qui ne sait pas trop où il va.
13:00Et la situation économique des Français,
13:02les ménages sont très inquiets,
13:04les ménages et les petits chefs d'entreprise,
13:06beaucoup, il y a eu un sondage qui dit que
13:08les ménages et les petits chefs d'entreprise sont très inquiets.
13:11Or, souvent, beaucoup de petits chefs d'entreprise
13:14sont des électeurs du RN.
13:16Donc, tout ça me laisse à dire que Marine Le Pen
13:20n'a pas forcément joué gagnant dans cette affaire.
13:23Alors, justement, rentrant un peu dans ce détail,
13:25les conséquences de cette censure pour le pays,
13:27pour la situation politique,
13:29qu'est-ce que ça signifie, à la fois politiquement,
13:33mais aussi, comme tu le disais, pour les gens ?
13:35Est-ce que ça veut dire qu'on n'aura pas de budget
13:38ad vitam aeternam, pas de gouvernement ?
13:40Concrètement, il va se passer quoi, en fait ?
13:42Pour l'instant, s'il n'y a pas de nouveau budget,
13:44de toute façon, le budget, il y a eu une censure,
13:46donc le budget concocté par le gouvernement Michel Barnier
13:49n'a pas été voté.
13:51Donc, il n'y a pas de risque de shutdown,
13:54comme l'avaient mis certains politiques,
13:57pour faire un peu peur.
13:59Le shutdown, vous savez, on l'utilise,
14:01c'est quasiment tous les ans, ça se passe aux États-Unis,
14:03vers la fin de l'année, je crois,
14:05où, tout à coup, on dit, attention,
14:07il n'y a plus de quoi payer les salaires de l'administration.
14:11Et puis, en fait, en général,
14:13on finit toujours par trouver une solution
14:16pour que ça rentre dans l'ordre.
14:18Là, il n'y a pas de risque que du jour au lendemain,
14:20les fonctionnaires ne soient pas payés,
14:22que la vie du pays s'arrête,
14:24faute de financement,
14:26s'il n'y a pas de budget,
14:28automatiquement, c'est le budget de l'année dernière
14:30qui va être reconduit.
14:32Donc, ça, ce n'est pas un risque.
14:34Mais comme je le disais,
14:36ça donne une ambiance générale
14:39qui n'est pas bonne.
14:41Et là, en plus, on est à la veille des fêtes de fin d'année,
14:44on sait que c'est une période où les gens normalement consomment,
14:47évidemment, pour acheter des cadeaux,
14:49pour préparer des fêtes,
14:51et surtout en ce moment, où tout est angoissant.
14:54La situation internationale est catastrophique,
14:57avec la guerre à nos portes,
14:59avec Gaza qui devient,
15:01jour après jour,
15:03un pur cauchemar.
15:07Et puis, un fou furieux,
15:09Donald Trump, qui va prendre les rênes
15:11de la première puissance mondiale.
15:13Donc, personne ne sait où on en sera encore
15:15l'année prochaine,
15:17à cette heure-ci.
15:19Et donc, je pense que les gens, du coup,
15:21la consommation risque de freiner,
15:23parce que, quand les gens ont peur,
15:25ils gardent leur épargne.
15:27Et d'ailleurs, il y a plein d'études
15:29qui ont été faites ces derniers temps,
15:31qui montrent que les Français épargnent beaucoup
15:33et donc hésitent à consommer.
15:35Et je pense que ça va les inciter encore moins
15:37à consommer beaucoup en cette fin d'année.
15:39Donc, c'est toute une ambiance économique.
15:41Vous avez vu qu'il y a plein de plans sociaux,
15:43qui ont été annoncés ces dernières semaines.
15:45Ça risque de s'aggraver encore,
15:47donc la peur du chômage.
15:49Et après, ça fait un effet
15:51en chaîne, un effet boule de neige.
15:53C'est-à-dire que, très vite,
15:55la situation économique et financière
15:57d'un pays peut se dégrader,
15:59parce qu'il n'y a plus de confiance.
16:01Plus de confiance des investisseurs,
16:03plus de confiance des consommateurs,
16:05plus de confiance des entreprises.
16:07Et ça peut aller très, très vite.
16:09C'est pour ça que beaucoup disent
16:11qu'Emmanuel Macron a intérêt,
16:13contrairement à son habitude,
16:15d'aller très vite pour, justement,
16:17rassurer aussi bien les marchés
16:19de la réouverture de Notre-Dame. C'est le 7 décembre.
16:21Est-ce que ça peut avoir un impact sur la situation politique actuelle ?
16:23Notre-Dame, ça va être intéressant au niveau
16:25politique, puisque
16:27Emmanuel Macron, ça va être le grand moment
16:29d'Emmanuel Macron.
16:31Et donc, il va essayer d'en profiter
16:33par rapport à l'opinion publique.
16:35Et en plus, il va
16:37accueillir tous les grands de ce monde,
16:39y compris Donald Trump,
16:41qui vient spécialement pour l'inauguration
16:43de Notre-Dame.
16:45Donc, ça va être un moment politique
16:47très fort. Est-ce qu'il va avoir
16:49envie
16:51de pouvoir s'appuyer, déjà,
16:53sur un Premier ministre, à ce moment-là,
16:55en montrant bien
16:57que c'est toujours lui qui dirige
16:59et qu'il a pris sa décision rapidement
17:01et qu'il n'a pas laissé la France, le pays,
17:03dans l'incertitude ? Ou est-ce
17:05qu'au contraire, accaparé par
17:07toutes ces festivités-là,
17:09qui, j'imagine, doivent préparer diplomatiquement,
17:11il va repousser
17:13à la semaine prochaine, voire même à plus tard,
17:15parce qu'on sait qu'il aime bien prendre son temps
17:17pour faire des nominations,
17:19pour annoncer un nouveau Premier ministre.
17:21Ça, c'est la seule chose qu'on ne sait pas encore pour l'instant,
17:23mais on devrait le savoir dans les heures qui viennent,
17:25vu qu'il parle ce soir.
17:27Concrètement, on s'attend à quoi pour l'élocution de Macron ?
17:29Alors là, si je le savais,
17:31je pourrais être la reine
17:33de la presse
17:35française, mais malheureusement,
17:37si ça se trouve, même Emmanuel
17:39Macron ne sait pas encore ce qu'il va annoncer
17:41ce soir à 20h. On sait qu'il aime
17:43bien prendre son temps.
17:45Donc, voilà. Si ça se trouve,
17:47ça y est, c'est fait. On sait qu'il était
17:49en Arabie Saoudite pendant
17:51que tout se passait
17:53en France à l'Assemblée Nationale.
17:55Il est parti avec son ministre de la Défense,
17:57Sébastien Lecornu,
17:59qui est un nom qui revient
18:01beaucoup. Déjà, à l'époque,
18:03déjà quand
18:05Michel Barnier est sorti du chapeau,
18:07déjà le nom de Lecornu était dans l'air,
18:09parce que c'est un de ses très proches,
18:11quelqu'un qui a une image de sérieux. C'est un
18:13ancien LR. C'est toujours un LR,
18:15d'ailleurs, je ne sais plus. Mais en tout cas, il vient de LR.
18:17Et voilà.
18:19Donc, ça, c'est un des noms qui circulent
18:21pour être nommé
18:23à Matignon. Mais il y en a d'autres.
18:25Il y a toujours l'éternel Cazeneuve,
18:27Bernard Cazeneuve, du Parti Socialiste,
18:29qui,
18:31lui, a toujours laissé entendre
18:33qu'il était prêt à y aller
18:35s'il le fallait. Mais est-ce que
18:37la gauche est prête ?
18:39Est-ce que le Parti Socialiste,
18:41surtout, est-ce qu'il est prêt à aller
18:43comme un seul homme derrière Bernard Cazeneuve ?
18:45Est-ce que
18:47le bloc
18:49central, comme on l'a appelé, c'est-à-dire
18:51les macronistes, avec une partie de LR,
18:53est prêt à
18:55s'unir avec Bernard Cazeneuve
18:57pour sauver le pays de l'incertitude ?
18:59Ça, pour l'instant, on ne sait pas
19:01encore.
19:03On avait évoqué aussi l'hypothèse d'un gouvernement
19:05technique,
19:07avec notamment le nom du gouverneur
19:09de la Banque de France qui circule
19:11les villes-rois de Gallo.
19:13Est-ce que ça, c'est possible ?
19:15Il y a peu... C'est quand même
19:17peut-être le moins probable, parce que
19:19il faut quand même des politiques pour décider.
19:21C'est les politiques qui décident. Donc, un gouvernement
19:23technique, il serait là uniquement pour
19:25un temps très limité pour
19:27gérer le budget
19:29et les affaires techniques. Mais là,
19:31il y a besoin de bien davantage.
19:33– Et puis, il y a aussi Rentaïo.
19:35– L'une des questions
19:37pour la suite
19:39de notre vie politique,
19:41le prochain Premier ministre, c'est de trouver
19:43quelqu'un qui sera capable de
19:45rester. En fait, c'était la question avec Michel Barnier.
19:47On n'était pas sûr qu'il allait rester. Et d'ailleurs, typiquement,
19:49pouf, il est tombé. Donc, il faut trouver quelqu'un
19:51qui est capable de rester. Est-ce que Macron
19:53va aller diriger plutôt... Enfin, pourrait avoir
19:55envie plutôt de se diriger vers l'extrême-droite
19:57ou sinon, il va tenter la gauche. Mais est-ce que la gauche
19:59elle-même peut tenir face au Bloc central
20:01et à l'extrême-droite ?
20:03On n'est pas sûr. Et donc, il y a l'option Rentaïo
20:05qui serait donc un cadeau à l'extrême-droite.
20:07– Ça, ce serait un cadeau à l'extrême-droite
20:09ou pas, d'ailleurs. Parce que
20:11Rentaïo, en fait, au fond,
20:13c'est presque l'extrême-droite.
20:15Rentaïo, sur les questions d'immigration,
20:17de sécurité, il ne parle pas autrement
20:19que parlerait
20:21un élu d'extrême-droite.
20:23Donc, en effet,
20:25là, il pourrait...
20:27En tout cas, lui, il ne rêve que de ça.
20:29Ça ne déblairait pas comme ça
20:31au premier abord à l'extrême-droite.
20:33Sauf que, s'il prend un peu
20:35trop la lumière, Bruno Rentaïo,
20:37il risque de faire de l'ombre
20:39à Marine Le Pen
20:41et à Jordan Bardella,
20:43qui sont les deux
20:45prépositionnés. Bon, Marine Le Pen,
20:47j'ai évoqué ses ennuis judiciaires pour l'instant.
20:49On ne sait pas si elle pourra se présenter
20:51à la prochaine présidentielle. Mais elle aussi
20:53ne pense qu'à ça.
20:55Si elle ne peut pas, il y a la carte
20:57de Jordan Bardella. Mais
20:59on a vu Jordan Bardella.
21:01Le problème, c'est qu'il séduit comme ça
21:03au premier abord. Mais on a bien
21:05vu ces derniers temps
21:07et notamment pendant la campagne, qu'il n'a pas
21:09beaucoup de fonds. Il est jeune, il n'est pas
21:11très... Donc, Jordan Bardella,
21:13je ne suis pas sûre que ça marche.
21:15Bruno Rentaïo, qui est lui,
21:17un vieux briscard de la politique,
21:19qui vient du Sénat.
21:23Donc, oui,
21:25ça peut être une carte.
21:27Encore une fois, comme je l'ai évoqué
21:29plus tôt, les ambitions présidentielles
21:31sont telles que tout le monde
21:33se tient par la barbichette.
21:35Et donc, il faut un premier
21:37ministre qui soit
21:39à la fois, qui plaise à la fois
21:41aux deux
21:43tiers de l'Assemblée nationale.
21:45Mais en même temps, qui ne puisse pas
21:47faire de l'ombre. Donc, qui puisse fonctionner,
21:49qui puisse être un bon premier ministre
21:51sans faire de l'ombre
21:53à tel ou tel postulant
21:55à la prochaine présidentielle.
21:57Typiquement,
21:59le profil type,
22:01c'est Castex.
22:03Pas Casté,
22:05mais Castex, pardon.
22:07Je ne sais plus comment... J'ai oublié son prénom.
22:09Jean Castex.
22:11Ça, c'est le profil type, Jean Castex.
22:13C'est-à-dire le type
22:15dont on sait qu'il
22:17ne briguera jamais la présidentielle.
22:19Il fait le boulot, il y va,
22:21il exécute, il obéit aux ordres,
22:23et il ne fera pas de l'ombre
22:25à Emmanuel Macron.
22:27Et c'est ça, en fait, qu'il faut, aujourd'hui.
22:29Et justement, tu parles de
22:31Castex, à l'instar
22:33de Jean Castex. C'est des questions
22:35que je vois dans le chat, Hopé, Sophia
22:37et Alice Bodineux, qui se demandent si
22:39Lucie Castex, pour donc le nouveau
22:41Front populaire, est-ce que ce n'est pas une option envisageable ?
22:43Est-ce qu'elle peut tenir ?
22:45C'est une option envisagée
22:47très sérieusement par
22:49LFI, surtout.
22:51Essentiellement, d'ailleurs, par LFI.
22:53Parce que, socialistes et écolos,
22:55on sent que...
22:57Je pense que les écolos, oui, parce qu'on a vu
22:59Marine Tondelier avec Lucie Castex
23:01la semaine dernière, qui est montée au créneau.
23:03Donc, je pense qu'elle pourrait être soutenue
23:05par les écolos et LFI.
23:07Mais on voit bien que les socialistes,
23:09c'est moins évident.
23:11Ils en parlent beaucoup moins
23:13fermement qu'ils ne le faisaient
23:17lors de la précédente
23:19campagne, quand
23:21la gauche unie a proposé
23:23Lucie Castex. Là, il n'y avait
23:25pas une feuille de papier à cigarette
23:27à glisser entre tous
23:29les membres du NFP.
23:31Là, on sent bien que c'est différent.
23:33LFI et les écolos, oui,
23:35ils vont proposer Lucie Castex.
23:37Mais les
23:39socialistes voient bien qu'Emmanuel Macron
23:41n'a aucune
23:43envie de nommer
23:45Lucie Castex.
23:47Ils ont très peu de chance qu'ils le fassent.
23:49Les socialistes, en ce moment,
23:51ils essayent surtout de voir
23:53ce qui est le plus
23:55jouable, sérieusement, ce qui peut
23:57le plus calmer
23:59le jeu en ce moment.
24:01Ils se disent que Lucie Castex,
24:03ça va encore provoquer
24:05une volée de boucliers
24:07et
24:09ça va être compliqué pour elle, parce qu'elle va avoir
24:11quand même pas mal de monde
24:13face à elle. Le Bloc central,
24:15le Rassemblement national,
24:17ça va être donc très compliqué à gérer.
24:19Merci beaucoup Alexandra pour
24:21tous tes éclairages.

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