Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Anne Hidalgo, Maire de Paris.
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00:00Présent avec les 4V, Jeff Wittenberg, qui reçoit ce matin la maire de Paris, Anne Hidalgo, bonjour à tous les deux.
00:08Et en effet, bonjour à tous, bonjour Anne Hidalgo.
00:10Bonjour à vous.
00:11C'est votre première interview à la télévision depuis que vous avez annoncé votre décision de ne pas briguer un nouveau mandat.
00:16Nous vous remercions d'être là ce matin.
00:17Service public.
00:18Mais vous êtes aussi une personnalité du Parti Socialiste et donc intéressée ô combien par la politique nationale.
00:24Vous avez écouté le Président de la République hier, il a parlé d'un front anti-républicain qui s'est constitué pour voter la censure et faire tomber le gouvernement Barnier.
00:33Qu'est-ce que vous dites de ce constat que fait le Président ?
00:36D'abord, le pays est en crise.
00:37C'est une crise politique, une crise démocratique majeure.
00:41Elle n'est pas nouvelle.
00:42Elle couvre depuis de nombreuses années maintenant.
00:45Et je pense que tout le monde, Président de la République, responsable politique, doivent trouver des solutions pour les Français.
00:52On ne va pas rester dans une situation de blocage pendant trois ans.
00:55Ça c'est pour l'avenir.
00:56Mais pour le constat de ce qui est arrivé, est-ce qu'il y a eu un front anti-républicain ?
01:00Je ne parlais pas de front anti-républicain.
01:02Mais pour ma part, j'avais exprimé avant cette censure le fait qu'il fallait absolument chercher une autre solution que la censure.
01:09Je suis maire de Paris.
01:10Je dois faire un budget.
01:11Je dois faire fonctionner des services publics.
01:13Donc j'ai besoin, comme tous les Français, comme tous les responsables du pays, y compris le monde économique, on a besoin de clarté.
01:21On a besoin d'un chemin.
01:22Le budget tel qu'il était préparé par Michel Barnier, pour lequel j'ai beaucoup de respect.
01:27C'est un homme qui a pris une fonction très difficile, qui a essayé d'aller au bout.
01:33Sauf que dans ce budget, il n'y avait absolument rien pour venir protéger les classes moyennes, les services publics et nos compatriotes
01:41qui se sont quand même exprimés par un vote lors de la dissolution de la santé nationale.
01:48Mme Diaco, ça ne justifiait pas, si je vous comprends bien, que vos amis socialistes, les députés du Parti socialiste, votent la censure avec...
01:54Je ne suis pas là pour faire le procès des uns et des autres.
01:56Est-ce que ça vous a gêné ? Est-ce que vous l'auriez fait si vous aviez été députée ?
01:59Je m'étais exprimée pour dire que je ne le ferais pas.
02:02Mais ce n'est pas le procès ni des socialistes.
02:05Vous savez, c'est une faillite collective, là.
02:08Une faillite collective.
02:09Le Président a sa part et tout le monde a sa part.
02:11Donc maintenant, il faut sortir de cela, se mettre autour d'une table, chercher les sujets sur lesquels on peut en un an, en deux ans, en un an,
02:19parce que je pense qu'il y aura évidemment une dissolution dès qu'elle sera possible.
02:23Vous en êtes convaincue ?
02:24Je ne vois pas comment tout cela pourrait tenir.
02:26Il faut vraiment que le Président de la République prenne en considération le besoin de protection sociale des Français,
02:32que les services publics ne peuvent pas s'effondrer, l'école, l'hôpital,
02:36que les communes, les mairies doivent pouvoir aussi apporter ces services à nos concitoyens
02:41et que nous devons pouvoir continuer à investir pour la transition écologique.
02:46Le Président a eu raison de dire qu'il est élu pour cinq ans et que toute idée de démission est exclue.
02:52On entend notamment cette réclamation de la part de la France Insoumise, de Jean-Luc Mélenchon.
02:57Bien sûr que le Président a raison de dire que son mandat est pour cinq ans et qu'il veut l'assumer et qu'il l'assumera.
03:02Je pense que le pays est déjà dans une situation extrêmement difficile.
03:06Ce n'est pas la peine de précipiter encore le chaos.
03:08Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que des responsables républicains, de droite, de gauche, écologistes, centristes,
03:14doivent se réunir, doivent poser les sujets sur lesquels il peut y avoir du consensus.
03:19Et gouverner ensemble.
03:20Et gouverner, gouverner ensemble.
03:21C'est difficile de dire les choses comme ça parce qu'il y a quand même des points de vue très très différents,
03:25ne serait-ce que sur la question de la dette, sur la question de l'écologie ou sur la question des services publics.
03:30Ou sur la question des retraites, par exemple.
03:31Ou sur la question des retraites.
03:32Vous pouvez gouverner avec des centristes alors que vous voulez la progression, le Parti Socialiste de la réforme,
03:37et les macronistes veulent la préserver.
03:39Là-dessus, je pense qu'il faut écouter ce qu'ont dit nos concitoyens.
03:42Nos concitoyens se sont prononcés massivement contre cette réforme des retraites.
03:46Ils l'ont exprimé aussi par leur vote.
03:48Il faut en tenir compte.
03:49Et donc il faut avancer sur ces sujets-là.
03:52Je crois que c'est possible.
03:53La question du logement est une question majeure.
03:55La question des transports dans notre pays sont des sujets concrets sur lesquels on peut réunir des gens de bords différents
04:02et aussi de niveaux différents.
04:03Ça ne peut pas être simplement à l'échelle nationale que l'on décide de tout.
04:07Qui pour diriger un tel gouvernement ?
04:08Ségolène Royal a fait part de sa disponibilité, vous l'avez entendu hier.
04:11Est-ce que vous, ça pourrait vous intéresser ?
04:13Vous avez vu qu'il n'y a que des hommes pour l'instant qui sont cités pour éventuellement...
04:16Ça, c'est le mal de notre pays, la question de la place des femmes en politique.
04:20Et j'en sais quelque chose, vraiment vraiment vraiment, n'a pas beaucoup évolué.
04:24On a toujours cette caricature de la place des femmes.
04:26Mais je pense qu'il faudrait...
04:28Oui, il faut aller vers une personnalité de gauche, centre-gauche.
04:32Et une femme, est-ce que ça pourrait être vous, madame Isabel ?
04:34Non, moi je ne suis pas candidate, je suis maire de Paris.
04:37Et je souhaite aussi aller au bout de mon mandat, c'est-à-dire jusqu'en mars 26.
04:41Et j'irai au bout de mon mandat, ce n'est pas simplement un souhait.
04:43La transition est tout prouvée, puisque vous irez au bout de ce mandat.
04:46Mais vous n'embrigrez pas un nouveau, vous l'avez annoncé il y a quelques jours.
04:50Pourquoi vous avez pris cette décision de ne plus vouloir diriger la mairie de Paris ?
04:54D'abord, vous savez, ça fait deux mandats à fond.
04:58Avec bien sûr des projets, une transformation majeure de la ville.
05:03Je crois que beaucoup l'ont vu, notamment au moment des Jeux Olympiques et Paralympiques.
05:07Notre ville est un modèle, notre ville est un phare.
05:10Et moi je suis très attachée aussi à la transmission.
05:13En politique, je crois qu'il est très très important de pouvoir transmettre à des générations futures.
05:18Et je crois que c'est le moment.
05:20Je crois que nous avons prouvé et démontré, malgré toutes les critiques,
05:25que Paris est une ville attractive, belle, dans laquelle, bien sûr,
05:29il y a encore beaucoup de difficultés et de choses à transformer.
05:32Mais qui a montré sa capacité de transformation dans ce monde si compliqué.
05:36Et donc, Rémi Féraud est aujourd'hui pour moi la personnalité politique pouvant incarner ce futur de Paris.
05:45Ça ne passe pas tout seul au sein de votre propre camp.
05:48C'est la politique.
05:49Votre ancien premier adjoint, il faut quand même qu'on en parle, Emmanuel Grégoire,
05:53qui était quand même votre bras droit.
05:55Votre premier adjoint, lui aussi il est candidat.
05:58Il a le soutien officiel d'Olivier Faure, le numéro un de votre parti.
06:02Et vous-même, vous avez donné un petit peu de grain à moudre à ceux qui dénoncent votre décision,
06:05puisque vous avez commis un lapsus très remarquable.
06:07Ça j'en ferai d'autres, des lapsus.
06:09Oui mais quand même, celui-là, avec Rémi Féraud qui était à côté, vous l'avez appelé Emmanuel Grégoire.
06:13Ça quand même, vous vous en souvenez, ça a créé un léger malaise.
06:16Est-ce que vous admettez qu'il y a un petit malaise quand même, pour l'instant ?
06:19D'abord, Rémi Féraud est, je crois, le plus solide.
06:22Il a une très très belle expérience.
06:25Vous savez, diriger une ville comme Paris, pendant la période que je connais,
06:31qui est une période où nous avons connu beaucoup de crises.
06:34Notre-Dame, il y a eu le Covid, il y a énormément de situations que nous avons dû affronter.
06:40Il faut être très solide, il faut avoir un cap clair.
06:42Et Rémi Féraud est celui qui pourra le compter.
06:45Et si Emmanuel Grégoire est désigné par les militants ?
06:47Nous rassemblerons, et je sais qu'il rassemblera.
06:49Il rassemblera très largement.
06:51Et je vais vous dire, être maire de Paris, ce n'est pas préparer un congrès du PS.
06:55Être maire de Paris, ce n'est pas être désigné par un chef de parti.
06:59C'est être l'émanation d'un peuple de Paris.
07:02Madame Hidalgo, qu'avez-vous l'intention de faire, vous, après 2026 ?
07:05Le canard enchaîné, notamment, affirme que vous pourriez diriger une fondation
07:08dirigée par votre ami Michael Bloomberg, qui était l'ancien maire de New York,
07:11qui est aussi un homme d'affaires, une fondation sur l'environnement.
07:14Est-ce que c'est vrai ?
07:15Non, c'est faux.
07:16Je continuerai à faire de la politique.
07:18Ça va de soi.
07:19Je veux continuer à m'investir parce que je pense que dans la crise démocratique
07:22que nous connaissons, il y a vraiment nécessité à créer une grande force
07:26sociale-démocrate dans notre pays.
07:29Et je vais m'y atteler.
07:31D'ailleurs, j'écris un livre qui va sortir en mars et qui traitera
07:35notamment de ce sujet-là.
07:37Et puis, je serai très impliquée sur les questions environnementales.
07:40Je le ferai à ma façon, en toute indépendance.
07:43Donc, cette mise au point.
07:45Demain, ouverture au public de la cathédrale Notre-Dame.
07:47Vous serez évidemment en première loge.
07:48Est-ce que c'est un moment de répit, un moment de calme dans ce monde de brut ?
07:51C'est ça que vous en attendez ?
07:52C'est quelque chose de très fort.
07:54Vous savez, c'est vrai qu'on a connu et les Jeux olympiques et paralympiques
07:57et maintenant cette réouverture de la cathédrale Notre-Dame,
08:01où on a réussi, et là, le président de la République a raison,
08:04on a réussi à se rassembler, à avoir un cap, à avoir un objectif
08:09et à réussir.
08:10Et je crois qu'on a fait la fierté du pays,
08:12et pour les Jeux olympiques et paralympiques,
08:14et demain, je l'espère, pour la cathédrale.
08:16Donc, je crois que c'est possible que l'on puisse se rassembler.
08:19L'idée de rendre l'entrée payante, c'était une idée de Mme Dati.
08:22Une grande ânerie.
08:23Mais bon, ce n'est pas la première ni la dernière.
08:25De Rachid Haddad qui l'a mis de la culture.
08:26Absolument.
08:27Bon, ça c'est dit.
08:28Merci beaucoup, Anne Hidalgo, maire de Paris, jusqu'en 26.
08:30Merci à vous.
08:31Et c'est la suite de Télématins.