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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Nathalie Loiseau, députée européenne Horizons.

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Transcription
00:00Bonjour Nathalie Loiseau, députée européenne, membre du parti Horizon.
00:05Effectivement, on va parler d'un milliardaire, de Donald Trump.
00:08Et c'est quoi finalement l'ambiance au Parlement européen depuis mercredi,
00:12depuis que l'on sait que Donald Trump va revenir à la Maison Blanche ?
00:15Bonjour Jeff Ski, Vita Malek.
00:16En fait, c'est le moment de l'Europe.
00:18Aujourd'hui, l'élection de Donald Trump fait tordre le nez à beaucoup,
00:23mais c'est nous qui avons le choix.
00:25Soit on subit, il y aura une forme de scénario catastrophe
00:28parce que Donald Trump n'aime pas l'Europe, n'aime pas les Européens,
00:31veut imposer des tarifs douaniers aux Européens,
00:34veut abandonner plus ou moins l'Ukraine.
00:37Soit on agit, et c'est le moment de se réveiller.
00:40Mais ça on le dit toujours, on agit, c'est pas la première fois qu'on dit
00:41c'est un électrochoc pour l'Europe,
00:43on l'avait dit au moment du début de la guerre en Ukraine.
00:45Et comment on agit ?
00:46Mais vous avez raison, on a fait des choses pour l'Ukraine,
00:48mais pas assez, pas assez vite.
00:50Vous savez, certains de nos partenaires européens
00:53ont été un peu comme ceux qui tombent d'une fenêtre et qui disent,
00:56avant de s'écraser au sol, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien.
01:00Ils attendaient que ce soit, qu'il y ait toujours aux Etats-Unis,
01:03un président bienveillant, pro-européen.
01:07Il n'y a pas de doute, c'est fini.
01:08Aujourd'hui, on est face à une réalité.
01:12On a absolument les capacités de nous prendre en main.
01:15On est un continent riche, un continent de solidarité.
01:18L'Union européenne est là pour organiser cette solidarité.
01:21Maintenant, ce qu'il faut, c'est de la volonté politique.
01:24Est-ce qu'il faut prendre Donald Trump au sérieux lorsqu'il dit
01:27dans un meeting au début de cette année, 2024,
01:30si vous êtes attaqués demain, il ne faudra pas compter sur nous
01:33pour venir vous aider, c'est-à-dire qu'il romperait finalement
01:37toute la tradition atlantique de l'OTAN, notamment.
01:41Est-ce que c'est du sérieux ?
01:43Le seul fait qu'ils le disent, ça fragilise l'OTAN.
01:46Et le seul fait qu'ils le disent, ça justifie une défense européenne plus forte.
01:50Moi, je travaille là-dessus depuis cinq ans.
01:53Il y a des choses qui se sont faites.
01:54Maintenant, il faut accélérer.
01:56Il faut y aller sans hésiter.
01:58Il faut foncer.
01:59On peut le faire.
02:00J'étais en début de semaine au salon Euronaval qui se tenait à côté de Paris.
02:05On a d'excellents ingénieurs.
02:06On a d'excellentes industries de l'armement.
02:09On a une menace à nos portes.
02:11La guerre en Ukraine...
02:11Il y en a des pays qui ont des avions américains, par exemple l'Allemagne.
02:13Enfin, on est interdépendant avec ce pays de très longue date.
02:17Qu'on soit interdépendant, c'est une chose qu'on continue à souhaiter l'être
02:22sans construire davantage notre autonomie.
02:24Souvenez-vous, depuis 2017, la France, par la voix d'Emmanuel Macron
02:27et de ses gouvernements successifs, a parlé d'autonomie stratégique.
02:31Tout le monde aujourd'hui nous regarde en disant qu'ils avaient raison.
02:34Et c'est bien de parler.
02:35Maintenant, il faut agir.
02:36Donald Trump a dit qu'il pouvait régler le conflit en Ukraine en 24 heures.
02:40Il est question d'un appel téléphonique avec Vladimir Poutine.
02:44Qu'est-ce qu'il faut y voir ?
02:45Un signe d'espoir ou au contraire un signe de rédition ?
02:47Ça veut dire que Vladimir Poutine risque d'avoir ce qu'il souhaitait,
02:52peut-être une partie du territoire ukrainien.
02:54Est-ce que c'est votre crainte ?
02:56Est-ce que vous pensez que c'est ce que souhaite Donald Trump ?
02:58Donald Trump se moque de l'Ukraine, se moque de l'Europe.
03:01Ça ne l'intéresse pas.
03:02Et il n'aime pas les guerres.
03:03Il aime beaucoup les guerres commerciales,
03:05mais il n'aime pas les guerres militaires.
03:06Personne n'aime les guerres militaires.
03:08Simplement, notre intérêt, nous, Européens, c'est que la Russie ne gagne pas.
03:13Et notre...
03:14Mais là encore, comment faire sans l'Amérique qui est aujourd'hui
03:16le premier contributeur à la fois financier et militaire de l'armée ukrainienne ?
03:21Si elle s'en va...
03:21Aujourd'hui, on est à égalité, nous, Européens, avec les Américains.
03:25Il faut qu'on fasse beaucoup plus vite et beaucoup plus...
03:28Évidemment, un Français va me dire
03:30« mais on n'a pas envie que le contribuable français
03:33paye à la place des Américains pour envoyer des armes à l'Ukraine ».
03:37Je le comprends.
03:37Je n'ai pas envie qu'on prenne de l'argent aux hôpitaux, aux écoles
03:40pour envoyer des armes à l'Ukraine.
03:42Mais aujourd'hui, en Europe, il y a 300 milliards de dollars
03:48d'avoirs russes qui sont gelés dans les banques européennes.
03:52Ces avoirs russes, il ne faut faire aucune illusion.
03:54La Russie ne doit pas les récupérer.
03:56Il faut les confisquer.
03:57Il faut les utiliser, mais tout de suite, pour acheter des armes pour l'Ukraine.
04:01Bien sûr qu'il y aurait une négociation...
04:02Mais ça, ça peut changer le cours des choses, Mme Roiseau.
04:04Aujourd'hui, les difficultés de l'Ukraine,
04:06c'est que les armes arrivent trop lentement et en quantité insuffisante.
04:10Renverser le cours des choses, c'est permettre à l'Ukraine
04:13de négocier en position de force, en position de dignité.
04:17C'est notre intérêt.
04:18Pour les défenseurs du climat,
04:20cette élection est également vue comme une véritable catastrophe.
04:23Est-ce qu'on connaît les positions climato-sceptiques de Donald Trump ?
04:27Sont sa volonté de refaire partir à fond les forages gaziers, pétroliers notamment.
04:32Est-ce que c'est un coup d'arrêt inéluctable à la lutte contre le réchauffement climatique ?
04:38On sait qu'il y a une COP 29 qui va se tenir à partir de lundi à Bakou,
04:42en Azerbaïdjan, on va y venir.
04:44Quel est votre sentiment là-dessus ?
04:46Là-dessus, il faut essayer de convaincre Donald Trump,
04:47parce qu'on a beaucoup de désaccords avec Donald Trump,
04:50mais le travail aussi de nos chefs d'État, de nos chefs de gouvernement,
04:53c'est de dialoguer avec lui, de le convaincre.
04:56Le président Macron n'est pas le plus mal placé,
04:58c'est celui qui connaît le mieux Donald Trump en Europe,
05:01c'est celui qui est là depuis le plus longtemps.
05:04Le convaincre qu'aujourd'hui...
05:05Mais ce n'est pas peine perdue, il s'était déjà retiré des accords de Paris en 2016.
05:08Oui, mais entre-temps, l'Amérique s'est mise à investir dans le renouvelable,
05:13à un intérêt économique, à la transition écologique.
05:17Et c'est ça qu'il faut faire comprendre à Donald Trump,
05:19c'est que s'il fait machine arrière toute,
05:21il va porter atteinte à l'économie américaine.
05:24Vous allez me dire que ce n'est pas un argument très relevé,
05:26mais c'est le type d'argument que comprend Donald Trump.
05:28Cette COP 29, elle va donc avoir lieu dans un pays que la France critique,
05:34notamment pour son conflit avec l'Arménie.
05:36Emmanuel Macron ne se rendra pas à Bakou.
05:38Il a raison.
05:39En revanche, la ministre Agnès Pannier-Runacher,
05:41ministre de la Transition énergétique,
05:42il sera, elle, du 21 au 24 novembre.
05:45Elle a tort.
05:47Cette COP à Bakou, c'est une COP de la honte.
05:50L'Azerbaïdjan ne veut toujours pas signer de traité de paix avec l'Arménie.
05:55L'Arménie a mis sur la table tout ce qui pouvait permettre un traité de paix.
05:59L'Azerbaïdjan a commis le premier nettoyage ethnique du 21e siècle
06:03en poussant à l'exil 100 000 Arméniens au Karabakh.
06:06Il faut boycotter cette COP, y compris au niveau ministériel.
06:09C'est au niveau ministériel qu'il faut la boycotter.
06:12Que des diplomates travaillent pour faire avancer la lutte contre le changement climatique.
06:16Très bien, c'est leur travail.
06:18Ils y sont, ils pourront le faire.
06:20Que des ministres s'y rendent, c'est ce qu'attend le président azerbaïdjanais Alief.
06:24Une bonne chose, Emmanuel Macron n'y va pas, Olaf Scholz n'y va pas,
06:28Ursula von der Leyen n'y va pas, Joe Biden n'y va pas.
06:30Tant mieux.
06:31Mais franchement, moi, ce que je souhaiterais,
06:33c'est que notre ministre n'y aille pas non plus.
06:35Sur le dossier du Proche-Orient, la future administration de Trump,
06:37on en reparlera, sera plus proche de la ligne Netanyahou.
06:40C'est clair.
06:40On le sait que son prédécesseur.
06:43Ce conflit qui s'exporte maintenant en Europe sur les terrains de sport et dans les rues,
06:48on l'a vu, ce qui s'est passé à Amsterdam.
06:50La haine antisémite au grand jour, je cite un des titres de la presse ce matin.
06:54Qu'est-ce que ça vous inspire, ce qui s'est passé là-bas ?
06:57Écoutez, c'est un pogrom.
06:58C'est une chasse aux Juifs en Europe, à côté de la maison d'Anne Franck à Amsterdam.
07:02Vous vous rendez compte ?
07:03Vous vous rendez compte de cette abomination ?
07:05C'est indécent, c'est insupportable.
07:09Et je voudrais que tous les dirigeants européens,
07:10mais aussi tous les responsables politiques européens français,
07:15sans exception, prennent conscience que l'antisémitisme, il n'est pas résiduel.
07:20Il est en train de revenir et qu'il faut le combattre.
07:22Nous, qui sommes le continent...
07:24Mais comment le combattre, notamment sur les terrains de sport, parmi les supporters ?
07:27Qu'est-ce qu'il faut faire ?
07:29Tolérance zéro.
07:30Tolérance zéro au racisme.
07:31Vous m'avez vu cette banderole au Parc des Princes à l'Occident ?
07:33J'ai entendu hier certains dire...
07:35Oui, mais il y avait eu des supporters israéliens qui avaient eu des propos racistes.
07:39Bien sûr que c'est insupportable, les propos racistes.
07:41Malheureusement, les supporters de foot qui ont des propos racistes,
07:44pas la première fois.
07:46Est-ce que c'est une raison pour faire une chasse à l'homme ?
07:48Est-ce que c'est une raison pour les pousser dans les canots à Amsterdam ?
07:51C'était purement antisémite, c'était haineux,
07:53ça ne faisait absolument pas avancer la cause des Palestiniens.
07:57Il faut lutter contre ce recours à la violence.
08:00Est-ce qu'il faut lutter, par exemple, en prenant des mesures de sécurité ?
08:02Il y a un questionnement sur la tenue d'un match France-Israël le 14 novembre en France.
08:06Il n'y a pas de questionnement.
08:08Ce match doit avoir lieu.
08:09On ne va pas capituler devant des violents, des haineux, des intolérants.
08:13Il faut que ce match ait lieu, évidemment, dans des conditions de sécurité renforcées.
08:17Merci beaucoup Nathalie Loiseau.
08:19Eurodéputée, membre du parti Horizon d'Édouard Philippe,
08:21c'est la suite de Télématin.
08:23Et voilà, bonne journée à tous.