Le président de la République reçoit plusieurs responsables politiques ce vendredi 6 décembre à l'Élysée. Il doit, dans les prochains jours, annoncer le nom du successeur de Michel Barnier, censuré par l'Assemblée nationale et a évoqué un gouvernement d'"intérêt général" qui pourrait aller des socialistes aux Républicains.
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00:00— Nous avons ensuite évoqué un certain nombre de questions de fond et nous avons demandé s'il y avait des préalables.
00:07Et contrairement à ce que je crois fait fuiter l'Élysée, le président n'a posé aucun préalable sur aucun sujet,
00:15considérant que ça ne relevait pas de sa compétence, mais que ça devait être l'objet d'une discussion et d'un éventuel Premier ministre.
00:22Nous lui avons rappelé que nous souhaitions, pour garantir le changement et faire en sorte que le cas puisse être modifié,
00:29que ça devait être un Premier ministre de gauche et que nous ne participerions dans aucun cas à un gouvernement
00:35qui serait dirigé par un Premier ministre de droite. Ça devrait être simple, ça devrait être clair.
00:40Enfin, nous avons évoqué le fait que la discussion ne se limiterait pas aux seules parties socialistes.
00:46Nous sommes dans une coalition, le Nouveau Front populaire, et que donc nous souhaitions que le chef de l'État
00:53engage des discussions avec toutes celles et ceux qui sont volontaires pour cela. Et donc il s'est engagé auprès de nous.
00:59Il a appelé dès aujourd'hui les trois autres formations du Front populaire pour leur proposer d'entrer en discussion avec elles aussi.
01:07— Vous dites que le Président n'a posé aucune condition préalable. Est-ce qu'il vous a demandé de vous détacher de la France insoumise
01:13pour pouvoir... — Absolument pas. — Il n'a pas demandé de telle. Il n'y avait aucun préalable ni de forme ni de fond.
01:18Nous étions venus demander au président de la République un Premier ministre de gauche, une méthode nouvelle, celle du compromis.
01:26Et nous en sommes tenus à cela. Le président de son côté – je le répète – n'a posé aucun préalable ni de forme ni de fond.
01:34Et il a accepté de recevoir toutes celles et tous ceux qui ayant participé au Front républicain le demander. Il l'accepterait. Voilà.
01:44— Est-ce que vous répondez à Jean-Luc Mélenchon qui dit il y a 1 heure que la France insoumise n'a donné aucun mandat au LR,
01:50ni pour aller seul à cette rencontre, ni pour négocier un accord de paix, des concessions réciproques à Macron et LR ?
01:56Non. Est-ce qu'il dit aussi que l'État n'a pas donné aucun mandat au LR ?
02:00— Jean-Luc Mélenchon dit l'exacte vérité. Je ne reçois jamais le mandat de Jean-Luc Mélenchon. Jamais.
02:06Et donc je parle au nom des socialistes. Et je parle au nom aussi de l'intérêt du pays, qui est de chercher aujourd'hui une solution,
02:13puisque nous sommes dans une phase où chacun a compris que le blocage institutionnel peut avoir des conséquences graves
02:19pour les Françaises et les Français. Et donc nous voulons d'abord les servir, et servir celles et ceux qui nous ont fait confiance.
02:24Et donc il n'y a aucune trahison sur ce que nous avons porté. Nous continuons à le porter. Il ne s'agit pas de dire
02:29que nous sommes aujourd'hui prêts à assumer la continuité du macronisme. Nous sommes venus pour, au contraire, dire que nous voulions
02:37mener une politique de gauche avec un Premier ministre de gauche. Et ça devait être le message qu'il devait entendre désormais
02:45après avoir dans un premier temps choisi Michel Barnier, qui a fait ce qu'il pouvait, mais qui ne pouvait pas assumer un pouvoir
02:54pour lequel il n'avait pas de légitimité.
02:56— Mais est-ce que vous êtes prêts à donner cette politique sans Jean-Luc Mélenchon ? — Merci, monsieur le Président.
03:00— Alors vous nous dites que vous voulez pas travailler avec la droite. — Le Président a reconnu que la situation était totalement inédite,
03:09qu'il fallait des solutions les plus intelligentes possibles pour le pays. Et il a reconnu que le Parti socialiste et les deux groupes
03:17parlementaires que nous représentons ici avec Boris Vallaud et Olivier Faure étaient tout à fait capables de porter un nouvel espoir pour le pays.
03:25— Est-ce que vous êtes prêts à travailler sans les insoumis ? Sans les insoumis, c'est possible ou pas ? — C'est à eux de répondre.
03:30— Mais non, c'est à vous de répondre. — C'est à eux de répondre. — Est-ce que vous êtes prêts à le faire sans les insoumis ?
03:34— Les représentants du Parti socialiste... — Le Président lui-même n'a posé aucune exclusive. Et donc c'est maintenant à chacun de répondre
03:41s'il est prêt à participer à un moment, à une logique qui permet de faire avancer le pays, point. — Mais vous pouvez vous affranchir ?
03:47— Mais il n'est pas question d'affranchissement de quoi que ce soit. On est en train de parler des Françaises et des Français qui ont besoin
03:52de savoir que ce pays va continuer à être gouverné, qu'il va y avoir des solutions qui vont être trouvées, parce qu'ils sont aussi inquiets
03:59de la situation. Et donc c'est aussi simple que cela. Il n'y a aucune exclusive ni de notre part ni pour l'instant du chef de l'État.
04:05À chacun de se déterminer et de dire s'il est prêt à avancer ou pas. La logique pour nous, ça a été dit par Boris dans son discours...
04:12Mais Boris s'est paru. Il est parti prendre son train. Mais ce que Boris a dit l'autre jour, c'est qu'il y a le choix entre les grands discours
04:19et rien, et au contraire le fait de pouvoir obtenir des avancées, des victoires, même si on n'obtiendra pas tout ce que nous souhaitons.
04:27Voilà, donc c'est le dilemme qui est face à chacun, et maintenant à chacun de se déterminer aussi. Et donc nous sommes, nous, prêts à prendre
04:35nos responsabilités, mais pas à n'importe quel prix ni à n'importe quelle condition. Et nous n'irons pas nous fourvoyer dans un gouvernement de droite
04:41ni expliquer que nous sommes prêts à assumer ce qu'a été la politique conduite pendant 7 ans. C'est aussi simple que cela.
04:46— Au cas où vous n'avez pas l'intérêt de vous battre, c'est que vous n'avez pas le droit de vous battre. — Pas répondu. — Merci.
04:53— Les représentants du Parti socialiste qui sont en train de quitter l'Élysée, ils y ont passé un peu plus d'une heure et quart.
05:01Discussion avec Emmanuel Macron. Le président de la République n'a posé aucun préalable. Voilà ce que dit Olivier Faure à la sortie de ce rendez-vous.
05:11« Ce doit être un Premier ministre de gauche », dit-il. « Le Parti socialiste ne participera pas à un gouvernement avec un Premier ministre
05:20issu de la droite ». Le Parti socialiste qui a également demandé au président de la République de discuter avec les autres forces du Nouveau Front populaire.
05:29Vous savez que les écologistes, la France insoumise, les communistes n'ont pas été invités à l'Élysée aujourd'hui.
05:34Le président de la République a dit qu'il le ferait dès cet après-midi, qu'il allait les appeler pour les inviter.
05:40Est-ce que vous avez le sentiment, Charles, que les choses avancent ? — À pas compter, on va dire,
05:47puisque, en effet, dans les lignes de cet entretien, le Parti socialiste répète quelque chose qu'il disait à unisson de ce cartel de gauche
05:57qu'est le Nouveau Front populaire, c'est « Nous sommes les gagnants des dernières législatives. Il est donc logique que le Premier ministre,
06:02soit issu de nos rangs, ce soit un Premier ministre de gauche ». Premier point. Là-dessus, finalement, il n'y a pas de bougée,
06:10il n'y a pas de modification par rapport au discours qui a été tenu l'été dernier. En revanche, là où il y a une évolution,
06:16c'est que le Parti socialiste se dit ouvert. S'il se dit fermé de participer à un gouvernement qui serait dirigé par quelqu'un de droite,
06:23il se dit... Ce qui semble être compris, c'est qu'ils sont ouverts à participer à un gouvernement. Il y aurait d'autres forces politiques,
06:29notamment issues de la Macronie, du camp du chef de l'État. Et plutôt que de rompre eux-mêmes leur alliance électorale avec la France insoumise,
06:38ils poussent la responsabilité du chef de l'État d'appeler lui-même les autres forces de gauche pour qu'elles se déterminent,
06:44est-ce que oui ou non, elles seraient prêtes à participer à une majorité et à un gouvernement qui serait dirigé par quelqu'un de gauche,
06:52dans lequel prendraient place aussi des membres de la Macronie. C'est une ligne rouge de la France insoumise. On sait que les troupes autour de Jean-Luc Mélenchon
07:00sont très fermes là-dessus. S'il doit y avoir un gouvernement de gauche, mais exclusivement de gauche, avec tous les membres du Nouveau Front populaire,
07:10mais que les membres du Nouveau Front populaire, là, le Parti socialiste exprime une différence. La question doit être posée dorénavant aux écologistes
07:17et aux communistes. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une différence de position aujourd'hui entre le PS et la France insoumise. Et dans ces conditions,
07:24il est très compliqué de voir quel sera l'avenir de leur cartel, leur alliance, le Nouveau Front populaire.