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00:00Il est 11h30 et nous sommes avec Prisca Thévenot, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine.
00:08Bonjour Madame Thévenot, j'imagine que ce n'est pas facile d'être une députée macroniste en ce moment.
00:14Ce n'est pas facile d'être une députée tout court, mais on est là, on est mobilisés,
00:19on continue à travailler à faire en sorte que le dialogue revienne au centre de l'Assemblée Nationale,
00:25qu'on fasse place au débat plutôt qu'aux invectifs, qui depuis, ce n'est pas nouveau, ça fait deux ans qu'on le dit.
00:31Donc à un moment, il faut soit qu'on ait tous un électrochoc et qu'on y aille franchement,
00:35en disant que peut-être qu'on n'a pas tout bien fait, et ça c'est une réalité, on n'a pas tout bien fait,
00:39mais là il va falloir qu'on avance.
00:41Mais j'entends ce que vous dites, moi vraiment j'entends ce que vous dites,
00:44mais les électeurs du Rassemblement National et Madame Le Pen, elle a le sentiment qu'ils sont ostracisés.
00:52Lorsqu'on parle d'arc républicain, lorsqu'on explique hier comme le Président Macron que c'est anti-républicain,
00:58une motion de censure, forcément les électeurs se disent, en fait on en parlera évidemment après la pause,
01:05mais le mot anti-républicain, il n'est pas adapté dans la bouche d'Emmanuel Macron,
01:09il n'est pas adapté puisque c'est une motion de censure et c'est la Constitution qui le prévoit.
01:14En quoi ils sont anti-républicains ?
01:15En quoi sont-ils ostracisés ?
01:17Mais en quoi est-ce qu'il est anti-républicain la motion de censure ?
01:19Ce qu'il est important de rappeler, c'est qu'une motion de censure, c'est un droit réservé par la Constitution,
01:26qui est protégé par la Constitution et qui permet à chaque député de s'en saisir.
01:29Mais en face du droit parlementaire de motion de censure, il y a aussi un devoir politique.
01:34Venir censurer un gouvernement pour lui dire, nous ne sommes pas d'accord sur cela ou ceci.
01:38Très bien, mais empêcher le pays d'avoir un budget à un moment extrêmement important...
01:41Mais en quoi est-ce qu'il est anti-républicain ?
01:43Ben là, ce n'est pas une réponse !
01:44Si elle ne vous convient pas, c'est un sujet, mais en tout cas c'est ma réponse.
01:48C'est pas parce que ma réponse ne vous convient pas que ce n'est pas une réponse, quand même !
01:51Madame Thévenot, ce n'est pas anti-républicain, mais vous allez pouvoir répondre dans une seconde,
01:56puisque Émilie Dez, moi j'accepte tous les arguments, je vous dis en quoi est-ce anti-républicain,
02:01j'ai toujours pas compris pourquoi elle ait dit ce mot-là.
02:02Émilie Dez à 11h32 et Madame Thévenot après.
02:04Et je remercie une nouvelle fois Priska Thévenot d'être avec nous,
02:07elle est députée ensemble pour la République des Hauts-de-Seine.
02:09C'est vrai que tout le monde adhère à ce que vous avez dit,
02:13que chacun puisse se parler, bien évidemment, puisque chacun a été élu, je parle à l'Assemblée Nationale.
02:18Mais effectivement, on a le sentiment, je parle sans doute pour les députés du RN,
02:26qu'ils sont ou méprisés, ou ostracisés, ou que sais-je.
02:30Et le mot d'Emmanuel Macron hier va dans ce sens-là, c'est anti-républicain.
02:36C'est simplement la Constitution.
02:38Moi je vais juste vous dire, si comme pour prendre vos termes,
02:40vous faites la voix des députés du RN qui se sentent ostracisés,
02:46je vous réponds de façon extrêmement détendue,
02:48les 577 députés à l'Assemblée Nationale ont tous la même légitimité.
02:52Ils ont tous été élus au suffrage universel direct.
02:56Maintenant, il faut regarder que quand il y a des votes, des lois qui passent,
03:00ça se fait avec l'entièreté des forces politiques à l'Assemblée Nationale.
03:04Et par rapport à cela, moi je peux vous le dire,
03:06je me suis déportée pour être en commission lors de l'étude des budgets à l'Assemblée Nationale,
03:12et en commission, je n'ai pas eu l'impression
03:14que le RN, les députés du RN, étaient ostracisés,
03:18puisque même ils avaient réussi à faire battre les députés du Bloc Central
03:22en s'alliant avec la FI et la NFP.
03:26Pendant toute l'étude du budget en commission,
03:30ces députés, aussi bien du RN que de la NFP,
03:33ont fait battre en permanence le socle commun
03:35pour pouvoir faire augmenter les impôts, taxer d'autant plus,
03:39et ce n'est qu'à la fin de l'examen qu'ils se sont défaits les uns des autres.
03:43Donc vous voyez, entre ce qu'on peut dire sur les plateaux télé
03:46et la réalité de l'Assemblée Nationale,
03:48il y a quand même un monde, il y a un monde.
03:50Et je pense que derrière les effets de manche qu'on peut voir
03:52sur les réseaux sociaux des uns et des autres,
03:54il y a un travail parlementaire à regarder et qui est public.
03:57Il se passe bien évidemment en séance,
03:59mais il se passe aussi en commission.
04:01Et il faut pouvoir le regarder pour comprendre ce qui se passe.
04:03Bon, j'entends ce que vous dites,
04:05j'entends aussi ce que disent parfois les députés du RN.
04:1011 millions de voix, c'est le premier parti en France,
04:13premier parti, qui n'est pas représenté par exemple au Bureau National.
04:17Mais alors ça je vais vous le dire aussi.
04:19Et vous le savez pourquoi ?
04:21Vous allez me le dire ?
04:22Mais non, parce qu'il faut le demander aussi à ces députés du RN,
04:25dont vous faites l'écho aujourd'hui.
04:27Il y avait des vice-présidents dans l'ancienne législature.
04:29Mais parce qu'ils ont eux-mêmes choisi de se mettre dans cette posture de victimisation.
04:32Ils ont voté massivement au premier tour pour les candidats NFP.
04:36Ce qui mathématiquement leur donne peu de chance d'être ensuite au Bureau et être élu au Bureau.
04:41Ils se sont roulés par terre.
04:43Parce que même nous on a regardé, on s'est dit qu'ils ont voté massivement pour les candidats du NFP.
04:46Et par défaut, ils se mettaient K.O. eux-mêmes dans l'élection du Bureau.
04:49Et à peine l'élection avait eu lieu, que les tweets existaient déjà sur le RN.
04:54C'était une stratégie dans laquelle, oui, tout le monde est tombé dans le récit.
04:58Je pense qu'on a le droit de dire la vérité.
05:00Vous êtes là pour donner votre interprétation.
05:04C'est quoi la réalité des votes ? C'est des votes ? C'est public ?
05:06La Valette était là avec nous tout à l'heure.
05:08Elle est députée du Var. Si elle nous écoute, elle peut pourquoi pas vous répondre.
05:11Maintenant, que faut-il faire ?
05:13Pourquoi a-t-elle voté pour le NFP au Bureau ?
05:15Elle pourrait vous répondre si elle nous écoute.
05:19Maintenant, quel positionnement pour le futur gouvernement ?
05:24Est-ce que vous pensez qu'il faut rester sur la même équation que Michel Barnier,
05:30c'est-à-dire un Premier ministre de droite qui penche à droite
05:33pour avoir les LR, pour avoir le soutien sans participation du RN et du Bloc Central ?
05:39Ou est-ce que vous pensez au contraire qu'il faut rechercher une nouvelle alliance
05:43avec le Parti Socialiste, notamment, qui pourrait se détacher de la FI
05:48et former une alliance de gouvernement avec le Bloc Central ?
05:52Il y a beaucoup de conditionnels dans ce que vous dites
05:54et c'est pour ça que je vais faire très attention.
05:56Parce qu'effectivement, il y a eu des annonces faites par Olivier Faure ce matin.
05:59Derrière ces annonces, il y a aussi une réalité au cours des dernières semaines et des derniers mois
06:03que je n'oublie pas.
06:04Donc là, il faut savoir où on va réellement.
06:06Est-ce que cette volonté de se détacher, mais réellement,
06:09ce n'est pas simplement au travers d'un tweet ou d'un bon mot,
06:11de se détacher réellement de l'indécence de la FI,
06:14et je pèse mes mots quand je dis l'indécence,
06:16sera réelle et concrète ?
06:18Une fois qu'on a dit ça,
06:19je pense qu'au-delà des lupénistes et des mélenchonistes,
06:22il y a de quoi faire une majorité à l'Assemblée.
06:24Et ce n'est pas une majorité pour faire joli,
06:26c'est une majorité stable.
06:28Parce qu'aujourd'hui, et ça, vous pouvez en témoigner aussi
06:31à travers des auditeurs que vous rencontrez
06:33ou des personnes dont vous témoignez de la parole,
06:35les Français veulent de la stabilité.
06:37Et avant de pouvoir parler de sécurité,
06:40de lutte contre l'immigration illégale,
06:42d'environnement, de pouvoir d'achat, de l'école,
06:45il faut pouvoir avoir un échiquier politique stable.
06:48Sinon, on ne fait rien.
06:49Et dans 3 mois, 5 mois,
06:51on sera encore sur ce plateau,
06:53en train de commenter les mêmes instabilités,
06:55avec zéro avancée.
06:57Et donc aujourd'hui, ce préambule,
06:59il est vital, il est essentiel
07:01pour le fonctionnement de notre République.
07:03On peut écouter peut-être quelques interventions aujourd'hui.
07:06On va écouter Olivier Faure.
07:08J'entends ce que vous dites,
07:10si la France Insoumise et si le Rassemblement National
07:13ne sont pas présents dans un gouvernement,
07:16en tout cas ne sont pas représentés,
07:18mais c'est le retour de l'UMPS,
07:20c'est-à-dire en même temps.
07:22Et j'ai le sentiment, là aussi,
07:24que les Français ont du mal avec ce en même temps.
07:28C'est pas en même temps.
07:29Il n'y a pas forcément d'en même temps.
07:31On n'en est pas loin en tout cas.
07:33Et qu'il est possible qu'après le retour
07:36ou le retrait d'Emmanuel Macron,
07:38on retrouve une droite et une gauche
07:41qui puissent s'opposer.
07:42Mais ça, on verra en 2027.
07:43Là, on est en 2024
07:44et on doit avoir un budget pour l'année prochaine.
07:45C'est l'histoire de quelques jours, là.
07:47Donc, on verra en 2027.
07:49Il y aura le temps.
07:50Alors, en tout cas,
07:51ce que je vous propose peut-être,
07:52c'est d'écouter Olivier Faure.
07:53Il est premier secrétaire du Parti Socialiste
07:55et était ce matin sur France Info.
07:56C'est pas moi qui décide de qui est prêt à discuter.
07:59Est-ce que vous, vous êtes prêt dans votre gouvernement ?
08:01Moi, je suis prêt à discuter,
08:02mais je suis prêt à discuter avec tous ceux
08:04qui sont à l'exclusion du RN, évidemment,
08:06qui sont prêts à participer à cette discussion.
08:09Ça ne veut pas dire qu'à la fin,
08:10on retrouve tout le monde.
08:12Voilà, je ne vais pas trahir les uns et les autres,
08:14je parle avec des gens.
08:15Mais dans ce qu'on appelle le bloc central ?
08:16Oui, dans le bloc central.
08:18Bon, visiblement, il a un peu évolué
08:20puisqu'Olivier Faure, il était avec Jean-Luc Mélenchon,
08:23il est prêt à travailler avec le bloc central,
08:25en tout cas, à discuter avec le bloc central.
08:27Voilà, à discuter.
08:28Donc, prenons les mots tels qu'ils sont,
08:30il est prêt à discuter, on l'entend.
08:31Et je pense qu'encore une fois,
08:33aujourd'hui, vous savez,
08:34s'il y a une pluralité à l'Assemblée nationale,
08:35elle a déjà été mise en place en 2022,
08:37cette pluralité.
08:39Elle a été confirmée en 2024.
08:41C'est bien pour que, en fait,
08:42l'ensemble des nuances politiques
08:44puisse s'exprimer dans un débat.
08:45Ça fait un peu quatrième république, si vous me permettez.
08:47Ça fait surtout, en fait,
08:48un peu réalité de ce que les Français nous demandent.
08:50Oui, enfin, parlez au nom des Français,
08:52c'est toujours pareil.
08:53Mais je ne parle pas au nom des Français,
08:54je ne me permettrai pas...
08:55C'est un peu quatrième république.
08:56Moi, je regarde...
08:57Parce qu'on est élu au mois de juin sur un programme,
08:59et puis après, on change d'alliance,
09:01ça fait un peu quatrième république.
09:02On ne change pas d'alliance,
09:03on compose avec les forces en présence
09:06à l'Assemblée nationale.
09:07Vous ne pouvez pas me dire,
09:08depuis tout à l'heure,
09:09qu'il faut absolument écouter uniquement
09:11et seulement et sans aucun autre sujet
09:13le Rassemblement national
09:15et balayer d'un revers de main
09:16l'ensemble des autres députés de l'Assemblée nationale.
09:18Ça n'existe pas.
09:19Je dis que le pays penche à droite.
09:21Extrême droite, du coup.
09:22Non, d'abord...
09:23Il faut un jour définir ce qu'est l'extrême droite, d'ailleurs.
09:26Alors, très bien.
09:27On va se dire juste un truc,
09:28c'est que, oui,
09:29le Rassemblement national est à l'Assemblée nationale,
09:31comme les autres députés.
09:33Et je veux vraiment le dire,
09:35il y a une pluralité politique à l'Assemblée nationale
09:37qu'il faut pouvoir faire vivre.
09:39Et force est de constater,
09:40c'est que depuis 2022,
09:42et encore plus depuis 2024,
09:44les dernières échéances électorales,
09:45c'est des invectives sur invectives,
09:47on n'avance sur rien.
09:48C'est pas tant le Rassemblement national qui est invective
09:50que la France insoumise.
09:51Non, mais je ne suis pas là dans un rapport...
09:53C'est important de le dire aussi.
09:54C'est vous qui parlez du Rassemblement national.
09:56Je ne suis pas là pour en parler, en fait.
09:58Vous êtes là peut-être...
10:00Qui vous a dit que je parlais du Rassemblement national ?
10:01Vous dites invective sur invective.
10:03Vous avez dit Rassemblement national ?
10:04Mais il faut dire qui fait les invectives.
10:06Eh bien, elle est fille.
10:07Eh bien, il faut le dire.
10:08Eh bien, il faut me laisser le dire.
10:09Eh bien, vous l'avez dit.
10:10Merci beaucoup.
10:11Vous l'avez dit.
10:1211h42.
10:13Prisca Thévenot est avec nous.
10:15Je la remercie grandement.
10:16Mais surtout, vous allez pouvoir lui poser
10:18évidemment des questions.
10:19Et oui, composées de 01, 80, 20, 39, 21.
10:23Belle fin matinée avec Pascal Frodon.
10:2511h à 13h sur Europe 1.
10:26Et nous sommes avec Prisca Thévenot.
10:28Je rappelle que vous êtes députée ensemble
10:29pour la République des Hauts-de-Seine.
10:30D'ailleurs, vous n'étiez pas
10:31dans le dernier gouvernement,
10:33alors que vous étiez présente
10:34dans l'ancien gouvernement.
10:36Dans les deux précédents, oui.
10:37Bon, peut-être en avez-vous tiré
10:39un ressentiment ou une tristesse ?
10:42Ah non, parce que j'ai tout de suite dit
10:43que ma place était à l'Assemblée nationale
10:45dans ce moment précis,
10:46où justement, on le voit encore aujourd'hui
10:48et cette semaine,
10:49où là où ça doit gagner en stabilité,
10:51c'est à l'Assemblée nationale
10:52et je voulais apporter ma pierre à l'édifice.
10:54On s'interroge toujours dans la coulisse du pouvoir
10:56le rapport qu'il y a avec Emmanuel Macron,
10:59le rapport qu'il y a avec le chef.
11:01Est-ce que c'est difficile peut-être
11:03de dire en tête à tête
11:05des choses que vous entendez sur le terrain
11:07parce qu'il y a une forme de différence,
11:09parce qu'il n'est pas facile peut-être
11:11de parler à un président de la République
11:13comme on se parle là à un micro ?
11:16Est-ce que vous diriez par exemple
11:19que lui-même, parfois, peut être un peu
11:21déconnecté de la réalité ?
11:23Je le dis de façon assez simple,
11:26c'est que c'est assez facile d'échanger
11:27avec le président de la République.
11:28Je le fais moi, à titre perso,
11:30assez fréquemment,
11:31alors je ne dis pas que je l'appelle,
11:32je ne suis pas dans ce genre de relation,
11:35mais effectivement dès que j'ai des retours
11:37sur ma circonscription
11:38ou alors quand je suis en déplacement ailleurs
11:40pour voir des collègues députés,
11:42ça m'arrive quand j'entends des choses,
11:44qu'elles soient agréables ou pas d'ailleurs,
11:45et souvent quand elles ne le sont pas,
11:47je lui fais un petit message
11:48et souvent j'ai des réponses.
11:50Ça ne reste pas l'être morte.
11:51Après ça ne veut pas dire que parce que j'envoie
11:52un message tout de suite ça va être
11:53oui, t'as raison, on va avancer,
11:55mais on est un certain nombre à lui écrire
11:57pour remonter des capteurs,
11:58et c'est normal.
11:59Maintenant, ce qu'on doit aussi être
12:01en capacité de faire, c'est nous aussi
12:03faire avancer les choses,
12:04et je le dis en tant que parlementaire,
12:06à l'Assemblée Nationale.
12:07On a différentes institutions,
12:08effectivement on a la présidence de la République,
12:11on a le gouvernement,
12:12et on a l'Assemblée Nationale
12:14qui est quand même aujourd'hui
12:15au centre de l'échiquier politique
12:18dans notre République,
12:19et c'est là qu'on doit faire avancer les choses,
12:20et malheureusement on n'a pas réussi
12:23ces derniers temps, on n'a pas réussi.
12:24Alors on va peut-être échanger avec un auditeur
12:26qui s'appelle Franck,
12:27qui habite Lyon.
12:29Bonjour M. Franck.
12:31Bonjour Pascal,
12:32bonjour Mme Thévenot.
12:33Bonjour Monsieur.
12:34Franck, vous êtes dans quel domaine d'activité ?
12:37Je répare des chaussures.
12:39Je suis coordonnier.
12:40Vous êtes coordonnier,
12:41et vous êtes tout seul,
12:43vous êtes libéral,
12:44ou vous êtes plusieurs ?
12:45Non, je suis tout seul.
12:46Donc vous êtes le patron.
12:47Je travaille pour moi.
12:48Vous êtes votre propre patron.
12:49Oui, c'est ça.
12:50Bon, j'imagine que ce n'est pas facile
12:52par les temps qui courent,
12:53puisque pourquoi ce n'est pas facile
12:54d'être coordonnier aujourd'hui ?
12:55C'est que comme les gens portent
12:57beaucoup de baskets,
12:58j'ai l'impression qu'on ne va moins
13:00chez le coordonnier que jadis
13:02où les gens portaient des souliers
13:04et les faisaient parfois ressembler.
13:06On ne fait pas ressembler des baskets.
13:08Ça se maintient.
13:09Non, ça se maintient.
13:11Ça se maintient.
13:12Bon, qu'est-ce que vous souhaitez
13:13en termes politiques, Franck ?
13:17Je souhaite le départ d'Emmanuel Macron,
13:20non pas pour mettre le bazar
13:23et pour précipiter le pays
13:25dans la crise, etc.
13:27Parce que je pense qu'il a eu
13:29sept ans maintenant.
13:30Ça fait sept ans maintenant
13:31qu'il est au pouvoir.
13:32Il a eu sept ans pour y arriver,
13:33pour convaincre.
13:34Et il n'est pas à la hauteur.
13:36J'ai écouté son allocution d'hier.
13:39Je me suis senti...
13:41Comment vous dire ?
13:42Je me suis senti insulté.
13:43Il n'y a pas d'autre mot.
13:44Je me suis senti insulté.
13:45Quand il dit qu'on n'a pas compris,
13:46ça veut dire que vous êtes des idots,
13:48vous êtes des imbéciles.
13:50Vous n'avez pas compris.
13:51Moi, j'ai fait.
13:52Moi, Jupiter, j'ai fait.
13:53Et vous, vous n'avez pas compris.
13:55Vous n'êtes pas assez intelligent
13:57pour comprendre.
13:58Vous n'êtes pas assez instruit.
14:00Vous n'êtes pas assez éclairé
14:01pour comprendre.
14:02En fait, non, on est éclairé,
14:03on est instruit.
14:04On est conscient de l'état
14:06dans lequel se trouve le pays,
14:07mais il est seul responsable
14:09de l'état dans lequel se trouve le pays.
14:11Il doit tirer les conséquences
14:13et puis il doit partir.
14:15Il doit partir et puis...
14:16Il a été élu,
14:17il a été élu, franchement.
14:18Ça fait plusieurs jours
14:19que j'entends ça
14:20et je ne suis pas pour remettre
14:22la légitimité de quelqu'un
14:23qui a été élu.
14:24Parce que si on commence
14:25à remettre une légitimité
14:26d'un élu,
14:27qu'il soit président de la République,
14:28sénateur, député, maire,
14:29je ne pense pas que ce soit
14:30une bonne chose
14:31pour nos démocraties, Franck.
14:32Qu'est-ce que vous pensez
14:33de cet argument ?
14:34Alors, Pascal,
14:35vous avez raison,
14:36mais ce n'est pas une histoire
14:37du fait qu'il n'ait pas été élu.
14:39Il a été élu.
14:40C'est une évidence
14:41qu'il a été élu.
14:42Simplement,
14:43simplement,
14:44il a été élu,
14:45mais aujourd'hui,
14:46le pays est bloqué.
14:47Aujourd'hui, vous avez trois forces.
14:49Vous avez deux forces
14:50qui sont sensiblement égales.
14:52Extrême droite,
14:53extrême gauche.
14:54Vous avez un bloc central
14:55qui, en réalité,
14:56n'existe plus.
14:57Le pays est bloqué.
14:58Il est ingouvernable.
14:59On n'arrivera jamais
15:00à faire une majorité.
15:01Jamais.
15:02Ça ne peut pas.
15:03La gauche,
15:04avec le centre,
15:05etc.,
15:06ça ne peut pas marcher.
15:07Aujourd'hui,
15:08la seule solution
15:09pour repartir sur une basse saine
15:10c'est qu'il s'en aille
15:11et qu'il y ait des élections
15:12et qu'on reparte bien.
15:13Mme Thévenot va vous répondre.
15:14J'entends votre propos,
15:15monsieur,
15:16et je vais rejoindre
15:17Pascal Praud
15:18sur le principe
15:19d'interroger
15:20la capacité
15:21de remettre en cause
15:22une légitimité
15:23acquise au suffrage
15:24universel direct
15:25parce que là,
15:26ça peut avoir
15:27des conséquences
15:28encore derrière.
15:29La prochaine personne
15:30qui sera élue,
15:31à quel moment sera-t-elle légitime ?
15:32Dès l'instant où elle sera élue,
15:33on dira
15:34qu'en fait,
15:35non,
15:36on veut recommencer.
15:37Et là,
15:38on a un vrai problème
15:39de démocratie
15:40et de stabilité républicaine
15:41dans notre pays.
15:42Ensuite,
15:43ce que je dis,
15:44c'est qu'il y a quelque chose
15:45qui est assez évident.
15:46Aujourd'hui,
15:47là où il y a
15:48un point de blocage,
15:49un point d'instabilité,
15:50c'est à l'Assemblée nationale.
15:51L'Assemblée nationale
15:52est élue
15:53à minima
15:54pour un an.
15:55Elle ne changera pas
15:56au cours de l'année
15:57qui va venir.
15:58Et donc,
15:59c'est là où nous devons,
16:00nous,
16:01en responsabilité,
16:02recréer des moments,
16:03recréer des instances
16:04de dialogue.
16:05Ça ne veut pas dire
16:06qu'on sera d'accord sur tout.
16:07Ça ne veut pas dire
16:08que d'un seul coup,
16:09on va passer de compromis
16:10en compromission.
16:11Pas du tout.
16:12Mais ça veut dire
16:13qu'on doit reprendre
16:14le principe même
16:15de savoir
16:16qu'on porte notre écharpe,
16:17non pas pour préparer...
16:18Mais pas avec tout le monde,
16:19quand même.
16:20N'imaginez pas
16:21vous mettre autour d'une table
16:22et entendre
16:23le Rassemblement national
16:24pour intégrer
16:25des propositions
16:26du Rassemblement national.
16:27Mais attendez,
16:28intégrer les propos
16:29du Rassemblement national,
16:30je vais vous le dire
16:31très honnêtement.
16:32Je vais vous donner
16:33deux exemples.
16:34Quand le Rassemblement national,
16:36comme d'autres députés
16:37d'ailleurs,
16:38disent qu'il faut travailler
16:39à améliorer
16:40le pouvoir d'achat
16:41des Français.
16:42Je ne vais pas commencer
16:43à dire que je suis contre
16:44parce que c'est
16:45le Rassemblement national
16:46qui le dit.
16:47En disposition,
16:48par exemple,
16:49le Rassemblement national
16:50DSU.
16:51J'imagine que vous n'êtes
16:52pas sur cette ligne-là.
16:53Moi, je suis sur la ligne
16:54d'un rapport qui a été fait
16:55par monsieur Stefanini
16:56et monsieur Evin.
16:57C'est des gens
16:58complètement dingos,
16:59les noms
17:00que je viens de vous citer.
17:01Moi, je suis sur la ligne
17:02d'un travail profond
17:03et extrêmement important
17:04qui a été fait
17:05par deux personnalités
17:06qui, quand même,
17:07sont assez connues
17:08dans notre pays
17:09pour leur sérieux.
17:10Donc, regardons
17:11le travail qui a été fait
17:12et moi, je suis
17:13sur la ligne de ce rapport.
17:14Maintenant,
17:15si vous me dites
17:16est-ce que je suis d'accord
17:17avec l'ensemble des choses
17:18des choses que le Rassemblement National porte, non.
17:20Pour la simple et bonne raison, je peux vous le dire, on en parlait tout à l'heure en off pendant la pub,
17:23c'est que moi j'ai un sujet, je suis binationale et le Rassemblement National l'a répété
17:28en long, en large et en travers pendant les législatives dernières,
17:30qu'il voulait un statut différent pour les Français binationaux
17:33par rapport aux autres Français. Je trouve que c'est sortir de l'état de droit
17:36et c'est insulté de nombreuses personnes.
17:38Il me semble qu'elle était revenue sur...
17:40Ils l'ont quand même dit, ils ont après rétro-pédalé quand ils ont vu le tollé que ça faisait.
17:42Ils l'ont même écrit dans des amendements, Pascal Praud,
17:45ils l'ont écrit dans des amendements en 2020,
17:48Marine Le Pen a été souvent interrogée là-dessus,
17:51c'était simplement au moment des législatives,
17:54sur un minimum de postes...
17:56C'est pas vrai, c'est pas vrai parce que en fait,
17:58les paroles s'envolent et les écrits restent.
18:00Moi je ne fais pas de procès à Madame Le Pen...
18:02Je ne fais pas de procès, ce n'est pas un procès, c'est la réalité.
18:04Mais en fait je pense qu'il faut...
18:06Vous ne pouvez pas toujours me dire que le Rassemblement National est incroyable, exemplaire,
18:09et quand il se plante, ils se sont trompés dans leur phrase.
18:12Je ne dis pas ça, loin de là,
18:14j'essaye d'apporter précisément ce qu'a dit Madame Le Pen sur ce sujet.
18:19Eh bien moi je vous dis qu'en tant que parlementaire,
18:22nous avons eu des amendements écrits,
18:24qui sont encore sur le site de l'Assemblée Nationale,
18:26sur cela.
18:28Et ce n'est pas parce que vous allez mettre Marine Le Pen en fond sonore quand je parle que je l'ai.
18:31Ah non, ça ça ne serait pas...
18:33Ma question, vous n'y avez pas répondu très précisément.
18:36Est-ce qu'il y a une position de principe ?
18:38Non mais vous disiez pour se mettre autour de la table,
18:40je réponds à votre question initiale.
18:42Vous savez, à l'Assemblée Nationale...
18:46Je crois que je n'ai aucun débat sur le fait que
18:48je ne suis ni avec la LFI,
18:50ni avec le Rassemblement National.
18:52Force est de constater que quand on est parlementaire,
18:54à l'Assemblée Nationale,
18:56vous dites se mettre autour de la table.
18:58Nous sommes dans des salles de commission,
19:00tous ensemble dans les mêmes salles de commission.
19:02Et quand quelqu'un du Rassemblement National
19:04ou quelqu'un de la France Insoumise parle,
19:06on ne se met pas tous à sortir ou mettre les mains sur nos oreilles.
19:08On s'écoute, on débat,
19:10et on est souvent, souvent,
19:12très souvent, pas d'accord.
19:14Mais on est déjà tous en train de travailler ensemble.
19:16Maintenant, il faut quand même accepter
19:18que nos lignes sont
19:20dramatiquement différentes
19:22entre les LFistes et les Mélenchonistes.
19:24Et les Le Penistes.
19:26Bon, il y a une question
19:28que j'aime bien poser aux uns et aux autres,
19:30dans un deuxième tour, par exemple en présidentiel,
19:32si vous avez M. Mélenchon
19:34contre Mme Le Pen, pour qui vous votez ?
19:36On n'est pas en 2027 là.
19:38Non, mais...
19:40Comment dire ?
19:42Vous savez répondre comme vous avez répondu à l'auditeur précédent,
19:44en disant qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas
19:46dans une démarche d'élection présidentielle,
19:48parce que le Président de la République a été élu pour 5 ans,
19:50et venir m'interroger sur une éventualité
19:52qui va être dans 3 ans,
19:54alors que là on a un problème immédiat, c'est le budget de la Nation.
19:56Mme Pannot, moi je vous pose une question...
19:58Non, moi c'est pas Pannot !
20:00Ah non, vraiment pas !
20:02Excusez-moi, Mme Thévenot,
20:04moi je vous pose une question
20:06et vous répondez comme vous le souhaitez.
20:08C'est ça, c'est intéressant.
20:10Par exemple, j'ai posé cette question à certains,
20:12et ils ont voulu répondre pour donner le signal
20:14qu'entre le Rassemblement National
20:16et la France Insoumise,
20:18il faisait une différence, et vous, vous avez répondu
20:20ce que vous avez répondu, et je ne vous en veux pas du tout.
20:22Mon travail, c'est juste de poser la question.
20:24Pardonnez-moi en revanche
20:26pour cette indélicatesse,
20:28et vraiment j'en suis désolé, Priska Thévenot,
20:30bien évidemment,
20:32Priska Thévenot,
20:34vous allez être avec les députés ensemble pour la République,
20:36par exemple ce week-end, vous allez être où ?
20:38Vous allez être dans les marchés de la ville ?
20:40Vous allez être au contact ?
20:42Ce week-end, je vais surtout, comme tous les samedis,
20:44emmener mes enfants au foot, parce qu'ils ont entraînement de foot
20:46le samedi, et ça c'est important,
20:48demain on fait sapin de Noël,
20:50et ensuite je vais au congrès de ma famille politique,
20:52dimanche.
20:54Et ils ont 8 et 10 ans, je crois, vos enfants,
20:56et j'entendais hier, j'étais très touchée,
20:58parce que j'étais avec Mme Royal hier,
21:00et Mme Royal, on a pu parler ensemble
21:02après l'émission, et elle me disait,
21:04lorsque j'étais en réunion,
21:06parfois je n'y allais pas, et je disais, je vais m'occuper
21:08de mes enfants, j'ai 4 enfants, etc.
21:10Et elle a été toujours présente,
21:12et puis elle est contente du résultat,
21:14parce que ses enfants sont heureux,
21:16épanouis, ils ont trouvé, évidemment,
21:18leur voix, donc c'est quand même
21:20le plus important d'accompagner
21:22les enfants. Ils jouent dans le même club,
21:24vos enfants ? Oui, mais pas au même niveau, forcément.
21:268 et 10 ans, c'est bien, deux petits footballeurs.
21:2811h58,
21:30merci Madame Thévenot,
21:32et bon week-end à vous,
21:34et joyeux Noël,
21:36si on ne se revoit pas avant.