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00:00En France, à présent, nous sommes aujourd'hui le 10 décembre, Sylvain Maillard, nous n'avons pas du budget, nous n'avons toujours pas de gouvernement.
00:06On vient d'apprendre à l'instant que la fameuse loi spéciale va être examinée en Conseil des ministres ce mercredi.
00:13Elle est importante pour la suite.
00:15Le Président, plus largement, dit vouloir un gouvernement d'intérêt général.
00:18Il va recevoir tout à l'heure, à 14h, les différents partis, sauf la France Insoumise et le Rassemblement National.
00:24Quel est le message selon vous ?
00:25Peu importe combien de millions d'électeurs vous représentez, on va faire sans vous ?
00:29Plusieurs questions dans ce que vous venez de dire.
00:31D'abord, c'est important qu'on vote la loi spéciale pour qu'on puisse prélever des impôts, se financer, s'endetter,
00:38d'avoir un fonctionnement à partir du 1er janvier.
00:41Très important qu'elle soit adoptée en Conseil des ministres et qu'on puisse l'adopter au Sénat et à l'Assemblée Nationale.
00:46Ça, c'est un point important.
00:47Il n'y a pas trop d'inquiétudes ? Elle sera ? Les différents partis l'ont dit ?
00:50Tout le monde a annoncé qu'elle sera raisonnable.
00:53C'est une loi, je crois, en quatre articles simples, qui sont des articles techniques.
00:58On a besoin tout simplement d'avoir un début de budget, un mode de fonctionnement.
01:03Deuxième point que vous soulevez, il nous faut trouver une majorité de non-censure.
01:10C'est compliqué.
01:11C'est un élément de langage ?
01:12C'est assez technique.
01:14Pourquoi ?
01:15Il faut qu'on ait un gouvernement qui ne soit pas renversé au bout d'un mois, deux mois ou trois mois.
01:20Et un gouvernement qui soit capable de faire passer un budget dans le mois ou le mois et demi qui arrive.
01:25Ça, on peut le comprendre.
01:26Mais pourquoi exclure deux partis qui représentent, peu ou pro, la moitié, voire même les deux tiers des Français ?
01:31Nous avons toujours dit, nous, à Renaissance, que nous ne travaillons ni avec le Rassemblement National, ni avec la France insoumise.
01:38Les deux ont d'ailleurs, je le note, censuré le gouvernement Barnier.
01:42Ils ont d'ailleurs décidé de le censurer sur des motifs assez différents.
01:47Dès le début, en disant que de toute façon, ils ne voulaient pas travailler.
01:50Et LFI a dit que de toute façon, ils n'étaient pas intéressés à rentrer dans une sorte d'entente de non-censure.
01:58Quant au Rassemblement National, on a vu ce qu'il a fait il y a quelques jours.
02:00Et les écologistes et les communistes et les socialistes qui ont aussi voté cette censure vont se retrouver tout à l'heure à l'Elysée.
02:06Quelle est la logique de ce pacte de non-censure ?
02:08Je crois qu'ils bougent parce qu'ils entendent leurs électeurs qui leur disent que ce n'est pas possible de laisser la France sans budget.
02:14On ne peut pas être en arrêt total.
02:17Le monde continue à avancer.
02:18Et nous, en disant que c'est uniquement notre programme, alors que nous n'avons pas gagné les élections, comme nous tous d'ailleurs.
02:25Donc je crois que, tant mieux, je note que chez les socialistes, chez les écologistes, ce qui est plus nouveau,
02:32même chez les communistes, il y a une volonté de pouvoir construire quelque chose de non-censure.
02:37Allons-y. C'est quoi une non-censure ?
02:39Avec des socialistes qui ne veulent pas d'un Premier ministre de droite et qui ne veulent pas de Bruno Rotailleau à Beauvau,
02:43des LR qui ne veulent pas travailler avec les socialistes et d'un cercle commun dont vous faites partie qui n'a plus grand-chose en commun ?
02:49Deux choses différentes.
02:50Un, une non-censure à l'Assemblée nationale et un gouvernement.
02:55C'est deux choses différentes.
02:56Je crois que les partis de gauche, en tout cas les communistes et les écologistes, sont plutôt à ne pas participer à un gouvernement, quel qu'il soit.
03:04Les socialistes regardent en fonction de la personnalité qui serait choisie.
03:08Et quant à Ensemble pour la République, nous souhaitons nous participer au gouvernement.
03:13Et les LR regardent aussi.
03:15Vous voyez, il y a un peu un jeu de porc qui amorte.
03:17Je vous le dis très clairement.
03:19Ils n'entendent rien pour gouverner avec quelle politique ?
03:21Attendons, à 14h, le Président de la République les reçoit tous.
03:24Je salue la méthode parce que les recevoir les uns après les autres, c'est très bien.
03:28La méthode, est-ce que ce n'est pas justement une perte de temps ?
03:30Je vais aller jusqu'au bout.
03:31Sonia Mabrouk, les recevoir les uns après les autres, c'est très bien.
03:34Mais les recevoir tous ensemble, qu'ils entendent les uns les autres, qu'ils entendent la position
03:40et qu'elle ne soit la même que celle qu'ils affirment devant le Président de la République
03:44et celle qu'ils portent dans les médias.
03:45On en est là.
03:46Je crois que c'est important.
03:47C'est-à-dire qu'on en est là.
03:48C'est-à-dire qu'il faut réunir dans une même pièce tout le monde pour qu'à la sortie, personne ne dise
03:51« Non, je n'ai pas entendu la même chose ».
03:52La loi humaine est ainsi faite, Sonia Mabrouk.
03:54Pour l'intérêt du pays.
03:55Parfois, c'est assez important d'avoir tout le monde autour de la table
03:58et que chacun prenne ses responsabilités et entendent les propos des uns et des autres.
04:02Je répète ma question.
04:03Comment on fait quand on n'est d'accord sur rien pour gouverner ensemble ?
04:06Parce qu'il faut un minimum, un budget à trouver d'accord.
04:11On a tous été élus le 7 juillet dernier, il n'y a pas si longtemps, avec des mots d'ordre assez forts
04:17sur le fait que le travail paie plus, sur la souveraineté, la réindustrialisation, plus de sécurité.
04:24On a tous entendu la même chose.
04:25Pas tous entendu la même chose, pardonnez-moi.
04:27Je pense que du côté d'une partie de la gauche, ce n'est pas le même message qui est arrivé aux mêmes oreilles.
04:33Je crois que les électeurs, y compris les électeurs de gauche, peuvent tout à fait signer ce que je viens de dire.
04:39Après, ils ont évidemment des sensibilités sur tel ou tel sujet.
04:43Il faut trouver un socle commun minimum, c'est vrai, qui permette d'adopter un budget
04:48et de se projeter dans l'avenir et d'apprendre à travailler en coalition.
04:51Parlons de cet accord politique selon vous, puisque vous êtes député, Sylvain Maillard.
04:55S'il veut échapper à une motion de censure, le président a d'autres choix.
04:58Je vous entends bien que d'avoir avec lui la gauche non-France Insoumise, en particulier les socialistes,
05:03détacher ou divorcer des insoumis, le Bloc central, l'IOT, les LR, arithmétiquement, c'est ce calcul que vous faites ?
05:10Exactement.
05:11C'est-à-dire que, d'ailleurs je l'ai toujours dit et on l'a toujours dit,
05:15en réalité la motion de censure contre Michel Barnier, elle est votée parce que les socialistes la votent.
05:20Et donc au fond, mettre la pression sur le RN, oui il faut la mettre,
05:23mais en réalité la pression était sur les socialistes.
05:26Et donc c'est aux socialistes de dire, est-ce qu'ils veulent qu'il y ait un gouvernement avec un budget,
05:30qu'on puisse porter des choses ensemble par rapport aux messages qu'ils ont entendus,
05:34ou bien ils vont rester juste dans la contestation alors qu'il n'y a pas de solution avant septembre prochain.
05:39Qu'est-ce que vous mettez dans leur besace ?
05:40Puisqu'il n'y aura pas d'élection de toute façon avant septembre.
05:42Mais comment les convaincre de divorcer avec les insoumis ?
05:44Qu'est-ce qui peut être mis au centre de la table pour qu'électoralement,
05:47parce que c'est aussi leur intérêt, ils se séparent, ils s'éloignent des insoumis ?
05:52D'abord rappeler qu'ils ont une histoire gouvernementale, c'est un parti du gouvernement.
05:56Donc ça veut dire...
05:57M. Maillard, vous êtes député par rapport à être élu, ils vont préférer être élu.
06:01J'ai François Hollande qui n'est pas très loin de moi sur mon rang.
06:04François Hollande qui est quand même l'ancien président de la République,
06:06il n'y a pas si longtemps il était quand même président de la République.
06:09Donc il y a quand même une culture de gouvernement qui est une culture de compromis
06:12en disant je veux accélérer sur tel ou tel sujet,
06:15et puis sur les autres, nous attendrons qu'il y ait un autre vote,
06:18mais qu'on trouve un moyen d'avoir au minimum un budget.
06:22Je crois que les Français attendent aussi ça et on a besoin de relancer notre pays.