Regardez "On refait le monde" avec Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, Philippe Brun, député socialiste de l'Eure, Charles Sapin, journaliste politique au "Point", Thomas Despré, du service politique de RTL, et Gabrielle Cathala, députée (LFI) du Val-d'Oise.
Au programme : consultations d'Emmanuel Macron, quelle coalition pour quel gouvernement ?
- La méthode Macron : une réunion pour rien ?
- Elargissement du "socle commun" : quelles sont les lignes rouges du PS et des LR ?
- Le PS courtisé : vers une rupture avec LFI ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 10 décembre 2024.
Au programme : consultations d'Emmanuel Macron, quelle coalition pour quel gouvernement ?
- La méthode Macron : une réunion pour rien ?
- Elargissement du "socle commun" : quelles sont les lignes rouges du PS et des LR ?
- Le PS courtisé : vers une rupture avec LFI ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 10 décembre 2024.
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00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Merci à vous tous qui nous rejoignez, il est 19h15, 48h pour nommer un nouveau Premier Ministre.
00:10C'est l'engagement du Président de la République devant les chefs des partis politiques cet après-midi.
00:14Je précise que le RN et les Insoumis n'étaient pas conviés.
00:17Pas sûr qu'Emmanuel Macron ait convaincu grand monde d'ailleurs.
00:20Une coalition est-elle vraiment possible ? Comment surmonter les blocages ?
00:23Et qui pour incarner cet attelage inédit ?
00:25Nous allons en débattre avec Anne-Charlene Bézina qui est constitutionnaliste,
00:28Philippe Brun député socialiste de l'heure, Charles Sapin journaliste politique au point
00:33et Thomas Dépré de notre service politique d'RTL.
00:36La France n'a toujours pas de gouvernement et dans 48h Emmanuel Macron file en Pologne.
00:41Est-ce que ça vous semble être quelque chose de normal ?
00:44Enfin ça n'est pas anti-constitutionnel mais est-ce que vous trouvez ça conséquent ?
00:48Je commence avec cette question si vous le voulez bien et avec vous Anne-Charlene Bézina.
00:51Alors je rappelle que l'article 8 de notre constitution ne fixe non seulement pas de délai
00:56au président de la République mais pas de non, pas d'impératif, pas de quoi que ce soit.
01:01C'est vraiment le domaine de la liberté incarnée du général de Gaulle qu'on est en train de vivre ici.
01:06Alors est-ce qu'on pourra pour autant avoir les je ne sais plus 50 ou 60 jours qu'on a eu cet été de vacances ?
01:12Je n'en suis pas certaine étant donné qu'il y a quand même une situation budgétaire
01:15qui semble particulièrement réclamer une urgence gouvernementale.
01:20Mais j'ajoute que l'idée qu'on soit en train de se poser la question
01:24de ce qui pourra tenir plus que trois mois ne me semble pas être quelque chose
01:29qui est complètement contraire à la constitution prenait.
01:32Tous les autres régimes parlementaires dont justement on estime qu'il faut qu'on s'inspire
01:36c'est parfois des mois et des années avant d'arriver à trouver une coalition qui tient.
01:40Mais très bien s'ils font ce qu'ils veulent chez eux, nos voisins.
01:45Mais chaque heure qui passe sans nomination met le président en danger.
01:48Ces propos rapportés sont ceux d'un ancien ministre dans les colonnes du Parisien
01:51aujourd'hui en France Anne-Charlene Bézina.
01:53Le chef de l'État voulait nommer un premier ministre rapidement.
01:56Visiblement c'est plus difficile que prévu.
01:58Que ça soit constitutionnel, bien évidemment.
02:01Mais est-ce que ça vous surprend ? Est-ce que vous pensez que c'est un problème ?
02:04Moi je n'en suis pas convaincue, non.
02:06Parce que l'idée de se précipiter c'est quoi ?
02:08C'est cette idée de se dire on va éponger l'urgence.
02:10Il y a quelque chose de budgétaire, il faut qu'on aille plus vite.
02:12Mais au fond, aller vite...
02:13C'est compliqué que ça de trouver un premier ministre ?
02:15Je crois en effet que trouver un premier ministre qui ne soit pas renversé dans les 48 prochaines heures
02:19oui ça semble être quand même compliqué étant donné que
02:21de qui il faut rechercher des gages ? Sur quelle politique ?
02:24Est-ce que le budget 2025, on va quand même arriver à le passer un jour ?
02:27C'est des choses qu'il va falloir se poser très vite.
02:29Donc moi, l'idée qu'on nomme vite
02:31ça revient à se dire que le président a une prérogative et qu'il faut qu'il y aille.
02:35Pourquoi pas ?
02:36Mais il faut quand même se préoccuper de la situation parlementaire.
02:39On est quand même ici dans le moment où on est en train de se poser la question
02:42de la stabilité de nos gouvernements.
02:44Ça ne s'est plus arrivé depuis 46 ans.
02:46Monsieur le député, cette absence de premier ministre est-elle un problème au moment où nous parlons ?
02:49Oui, à l'évidence.
02:51Moi je crois qu'on doit aller vite et si on doit reprendre des exemples historiques
02:53je ne crois pas que René Coty
02:55n'a mis du temps à choisir le général de Gaulle
02:57après la chute du gouvernement de Félix Gaillard
02:59ou de Pierre Pimelin avant lui.
03:01Je crois qu'on est dans une situation d'effondrement, d'abord économique.
03:04On a beaucoup d'entreprises qui ferment.
03:06Une filière automobile qui est en train de s'effondrer.
03:08Des chiffres assez inquiétants sur le front du commerce extérieur.
03:11Une crise financière s'agissant du financement des services publics.
03:15Il y a 50 milliards de trous dans les caisses
03:17et il faut adopter très vite un budget.
03:19Pardonnez-moi, la lumière ne stresse que de ce que vous venez de nous dire.
03:22Est-ce que les socialistes sont prêts à venir au gouvernement ?
03:25Vous avez remarqué que je suis très heureux que nous ayons changé de position.
03:28J'ai été le premier à proposer un accord de non-censure.
03:31C'est dans une tribune le 25 août.
03:33J'étais tout seul à la base.
03:35J'ai été suivi maintenant
03:37et j'en suis évidemment très heureux.
03:39Qu'est-ce que nous disons ?
03:41Nous disons que nous sommes ouverts à des compromis.
03:43Une coalition, c'est compliqué. Pourquoi ?
03:45Parce qu'on n'a pas cette culture-là et que tout le monde prépare l'élection présidentielle.
03:48En revanche, un accord de non-censure...
03:50Vous me dites quoi là ? Oui, mais nous tout seuls ?
03:52Non, ce qu'il faut, c'est qu'il y ait un gouvernement
03:54qui trouve une majorité à l'Assemblée nationale
03:56et qui n'ait pas la participation de tous les groupes.
03:58C'est impossible et on verrait mal un gouvernement
04:00dans lequel il y aurait à la fois
04:02Fabien Roussel et Bruno Retailleau entre nous.
04:04Toutefois, qui trouve la voix d'une majorité
04:06par un accord de non-censure.
04:08On laisse un camp gouverner, l'autre camp dit
04:10nous te laissons gouverner
04:12et en échange, nous demandons de renoncer
04:14à certaines parties de ton programme, d'accepter une partie d'une autre
04:16et on se met d'accord sur un budget.
04:18Et ça, il faut le négocier très très vite
04:20dans les 15 jours qui viennent pour adopter un budget
04:22je l'espère très très vite en début d'année.
04:24Avant de donner la parole à mes camarades
04:26journalistes politiques, on va écouter Laurent Wauquiez.
04:28À l'issue de cette réunion,
04:30je pense qu'on partage tous la même conviction commune.
04:33C'est qu'en tout cas,
04:35il n'y aura pas de discussion d'un contrat de gouvernement
04:38avec des gens avec lesquels on ne partage pas les mêmes valeurs.
04:40Dans cette discussion,
04:42tout le monde n'a pas la même vision de ce qu'il faut pour la France
04:44en matière de pouvoir d'achat, en matière de travail,
04:46en matière d'assistanat, en matière d'immigration.
04:48Et donc, autant
04:50j'espère qu'il peut y avoir un accord
04:52pour au moins ne pas faire tomber un gouvernement,
04:54autant nous ne croyons pas
04:56à la possibilité de discuter
04:58d'un contrat de gouvernement avec des gens
05:00qui ne partagent pas la même vision de ce qu'il faut faire pour la France.
05:02Alors Charles Sapin, Thomas Desprez,
05:04on a besoin de vos analyses. Personne ne veut y aller
05:06ou c'est un jeu d'attente ? Comment ça se passe ?
05:08En fait, c'est assez intéressant
05:10parce que la semaine dernière, après la chute
05:12de Michel Barnier, président de la République,
05:14en tout cas, c'est les informations qui nous parvenaient,
05:16il voulait nommer un successeur très vite.
05:18Ah oui, ça devait aller très vite ?
05:20Ah non, mais c'était 24 heures. Ça y est, il avait quasiment
05:22le nom au bout de la langue.
05:24Ce qui fait qu'il a pris plus de temps,
05:26c'est qu'il a vu qu'il y avait des bougées.
05:28C'est-à-dire que des formations politiques par rapport à l'été dernier
05:30avaient évolué
05:32que ce soit au sein
05:34du Parti Socialiste, du Parti Communiste
05:36et des LR.
05:38Et finalement, cette réunion de cet après-midi était intéressante
05:40parce que c'était un peu
05:42le rêve un peu enfantin du président de la République.
05:44On revient même à l'origine
05:46de sa promesse de 2017
05:48qui est d'un large gouvernement
05:50d'union nationale où tous les partis politiques...
05:52Théorie de dépassement, ça a même un nom.
05:54Exactement, où tous les partis politiques
05:56non populistes se tiendraient la main unie.
05:58Le grand forum de l'amour.
06:00Mais c'est ça, parce qu'Emmanuel Macron, si vous voulez,
06:02il ne croit pas réellement à la politique.
06:04Il est persuadé que le clivage droite-gauche est assez superficiel
06:06et qu'entre gens raisonnables
06:08et techniciens, on peut s'en trendre.
06:10Il y a une voie de passage.
06:12Le résultat de cette réunion cet après-midi,
06:14c'est un peu le même résultat, vous savez,
06:16les grandes rencontres de Saint-Denis.
06:18Le président de la République a découvert que oui,
06:20la droite pose des lignes rouges
06:22qui sont exclusives de la gauche
06:24et qu'en face vous avez la gauche qui pose des lignes exclusives
06:26de la droite. Et finalement,
06:28c'est un mal pour un bien. Pourquoi ?
06:30Parce qu'un gouvernement d'union nationale
06:32avec des gens très différents ne parviendrait pas
06:34à se mettre d'accord sur des réformes de structure
06:36dont l'État français,
06:38avec une dette à Bissal, ça a été rappelé, a évidemment besoin.
06:40Alors en fait, Thomas Dépré,
06:42ils sont d'accord, je parle de nos partis politiques,
06:44pour dire qu'ils ne sont pas d'accord pour travailler ensemble.
06:46Les seules choses sur lesquelles ils sont à peu près d'accord,
06:48finalement, c'est sur le fait
06:50de ne pas avoir recours au 49.3
06:52pour un Premier ministre. Ça, tout le monde
06:54ou presque autour de la table était d'accord.
06:56À l'exception notable d'Edouard Philippe
06:58qui autour de la table cet après-midi a dit
07:00qu'on ne va quand même pas dépouiller le futur Premier ministre
07:02de toutes ses armes, mais sinon
07:04tout le monde est à peu près d'accord pour dire qu'il ne faut pas
07:06à nouveau utiliser le 49.3 pour faire passer un texte
07:08et en échange, à ne pas utiliser
07:10de motion de censure pour
07:12automatiquement censurer un Premier ministre.
07:14C'est les seules choses sur lesquelles ils sont à peu près d'accord,
07:16sur le fond, pour être honnête, ils ont passé 2h45
07:18à ne parler que de la méthode cet après-midi,
07:20ils n'ont pas parlé du fond.
07:21Et pourtant, si on en croit le patron du PS Olivier Faure,
07:23les choses ont plutôt avancé aujourd'hui, on l'écoute.
07:25Nous avons re-suggéré le fait
07:27qu'il y ait un échange
07:29du bon procédé, que le gouvernement
07:31renonce au 49.3
07:33et donc renonce à tout passage en force,
07:35en échange de quoi les oppositions
07:37renonceraient à
07:39une motion de censure. Sur cette
07:41idée simple, nous avons
07:43le sentiment que les choses ont plutôt avancé,
07:45ça a été repris par Horizon,
07:47ça a été repris par le Modem,
07:49donc il y a peut-être là une piste d'atterrissage
07:51pour une méthode nouvelle
07:53qui permettrait au Parlement de retrouver tous ses droits
07:55et de rechercher à la loyale
07:57des compromis, ce qui
07:59serait une grande nouveauté.
08:01Alors Philippe Brun, vous êtes député socialiste, je le rappelle,
08:03rechercher à la loyale des compromis,
08:05c'est quelque chose qu'on peut vraiment envisager dans la politique française ?
08:07Oui, on doit le faire, parce que l'intérêt
08:09national domine toute autre considération.
08:11Il faut faire passer le pays avant le parti.
08:13Là, c'est les agriculteurs qui sont en difficulté,
08:15des entreprises qui ne savent pas quel sera le niveau
08:17de la fiscalité auquel elles seront soumises l'année prochaine.
08:19On va avoir des emplois qui vont être
08:21détruits beaucoup, donc là il est temps de se mettre
08:23autour de la table et de discuter ensemble.
08:25Je ne crois pas que discuter ensemble et trouver
08:27des compromis, ce soit l'immobilisme.
08:29C'est souvent dans ces grands moments de rassemblement
08:31que la France a adopté
08:33les politiques les plus ambitieuses.
08:35Le gouvernement Valdez-Crousseau, par exemple, faire de l'histoire, 1898,
08:37c'est sous ce gouvernement-là qu'on a fait par exemple
08:39la loi de 1901 qui régit la liberté
08:41d'association.
08:43Et puis, 1954,
08:45Pierre Mendès-France, on décolonise
08:47l'Indochine, la Tunisie,
08:49on met en place une nouvelle politique économique qui nous a fait
08:51réussir durant les Trente Glorieuses.
08:53En 1945, le général de Gaulle,
08:55les socialistes et les démocrates chrétiens au gouvernement,
08:57ont fait la sécurité sociale,
08:59le droit de vote des femmes. Bref, dans ces grands moments de rassemblement,
09:01parfois, on a des bilans qui sont
09:03meilleurs que ceux quand on a un gouvernement monocoleur.
09:05Faut peut-être passer à la 6ème République du coup ?
09:07Mais non ! C'est pas à vous que je pose la question.
09:09Je veux bien l'avis du député.
09:11En tout cas, ce qui est clair, c'est qu'on a
09:13besoin de stabilité,
09:15et moi je suis favorable depuis longtemps
09:17à la 6ème République, mais ça ne veut pas dire de renoncer à un exécutif
09:19fort. Je crois qu'on a besoin d'avoir un exécutif
09:21qui prenne des décisions, qui investisse,
09:23qui donne un cap, même s'il faut
09:25que les droits du Parlement soient respectés.
09:27En quelques mois avant qu'on marque une pause, votre cri du cœur
09:29pour défendre la 5ème République ?
09:31Anne-Charline Bézina, je pense qu'un certain nombre
09:33de nos auditeurs se disent qu'on peut très bien
09:35faire évoluer les choses.
09:36Eh bien moi, je leur propose d'avoir
09:38la 6ème République dans la 5ème République,
09:40parce que je crois que, dans ce qu'a dit M. le député,
09:42cette idée d'une théorie du compromis,
09:44cette possibilité de faire passer les urgences nationales
09:46avec une autre manière de faire de la politique,
09:48eh bien c'est ça le changement de paradigme
09:50qu'ils ont besoin, et on n'a même pas besoin de toucher au texte.
09:52Mais la politique, ça n'est pas que des urgences ?
09:54Si, souvent, en tout cas dans des périodes
09:56comme les nôtres. Franchement, c'est l'idée
09:58de faire passer, justement, cette idée-là
10:00de la politique, avant de faire de la réforme.
10:02Je rajoute quand même que l'idée
10:04d'avoir une loi immigration
10:06tous les deux ans, c'est pas forcément quelque chose qui,
10:08en termes de droit et en termes de liberté,
10:10a été productif pour nous.
10:1248 heures pour nommer un nouveau Premier ministre.
10:14On en débat dans quelques instants avec nos invités.
10:16Jusqu'à 20h,
10:18Yves Calvi refait le monde sur RTL.
10:22RTL,
10:24s'informer ensemble.
10:26Il est 19h30.
10:28RTL soir,
10:30on refait le monde avec Yves Calvi.
10:32L'essentiel de l'actualité avec vous, Aude Bernouciu.
10:34Emmanuel Macron promet un nouveau
10:36Premier ministre sous 48 heures au chef de
10:38parti qu'il a reçu à l'Elysée. Ni LFI,
10:40ni l'ERN n'étaient conviés.
10:42Ce futur Premier ministre discutera
10:44ensuite avec eux du fonds, avant de
10:46former un gouvernement. Le Président
10:48n'est prêt à aucun compromis, selon
10:50Marine Tondelier. Mais la patronne des
10:52écologistes salue l'engagement d'Emmanuel Macron
10:54à ne plus se mettre dans les mains
10:56du Rassemblement National. En Syrie,
10:58le nouveau Premier ministre en charge de la transition,
11:00Mohamed al-Bashir, promet stabilité
11:02et calme au peuple syrien.
11:04Ce soir, après 50 ans de dictature
11:06et 13 ans de guerre, l'Union Européenne
11:08appelle à éviter le scénario terrifiant
11:10de l'Irak, de la Libye et de l'Afghanistan.
11:12Et puis la sixième journée
11:14de Ligue des champions de football ce soir.
11:16Brest affronte le PSV Eindhoven,
11:18le PSG Salzbourg. Coup
11:20d'envoi 21h, à suivre dès 20h55
11:22dans RTL Foot.
11:24Et au-dessus, dans moins de 30 minutes sur RTL, on retrouve
11:26Faustine Bola pour son émission Héros.
11:28Chaque année, 70 000 personnes disparaissent
11:30en France et ce soir, Faustine reçoit
11:32Audrey, une femme dont le loisir
11:34est de rechercher et surtout de
11:36retrouver ces personnes disparues.
11:38Rendez-vous à 20h dans Héros.
11:40Et vous ferez un point de l'actualité, bien entendu, vous aussi
11:42à 20h. A tout à l'heure.
11:44Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:46On refait le monde sur RTL.
11:48L'actualité politique
11:50reste très importante. Ce soir,
11:52nous sommes dans l'attente d'un gouvernement et nous en débattons
11:54avec Anne-Charlene Bézina qui est constitutionnaliste,
11:56Philippe Brun, députée socialiste
11:58de l'heure, Charles Sapin, journaliste politique
12:00au point et Thomas Dépré du service politique
12:02d'RTL. Aucune concession,
12:04aucun compromis ne nous a été
12:06proposé. C'est ce que disait tout à l'heure
12:08Marine Tondelier sur RTL.
12:10Tout à l'heure, nous étions arrivés avec une
12:12question simple. Quel
12:14compromis, quelle concession
12:16était prêt à faire le camp du président de la
12:18République ? Et je sors
12:20en vous disant, aucune.
12:22Aucun compromis,
12:24aucune concession. Je vous dis pas que nous n'avons
12:26pas discuté. Beaucoup ont commencé
12:28d'ailleurs par dire qu'ils n'avaient pas de lignes rouges. Mais plus
12:30la Réunion avançait, plus ils formulaient des choses
12:32qui sans les appeler lignes rouges, ils ressemblaient quand même
12:34beaucoup. Et donc, je sors
12:36sans pouvoir vous dire que le camp présidentiel
12:38a bougé d'un iota
12:40sur rien.
12:42Qu'est-ce qu'il se passe Charles Sapin ? C'est très intéressant en fait. Là, on écoute
12:44les écologistes qui sont
12:46décidément les empêcheurs de gouverner
12:48en rond pour la gauche.
12:50On l'a dit, il y a une évolution
12:52de position de la part du Parti Socialiste.
12:54C'est-à-dire, contrairement à l'été,
12:56il faut décrypter la
12:58solférinologie, parce que parfois c'est pas très clair
13:00quand ils prennent des mots.
13:02Et là, s'ils ne sont plus dans leur bel hôtel
13:04particulier, je vois la notion.
13:06En gros, ils disent
13:08nous sommes prêts à participer à une
13:10coalition jusqu'au bloc présidentiel
13:12si, un, on a un Premier
13:14ministre de gauche, deux, la politique
13:16qui est appliquée... Un Premier ministre de gauche ou un Premier ministre
13:18socialiste ? Ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
13:20Premier ministre de gauche, comprenez, socialiste.
13:22Quand c'est dit par un socialiste...
13:24Et que la politique
13:26de gauche, que ce soit une politique
13:28de gauche qui soit menée.
13:30Les communistes sont plutôt sur cette position-là.
13:32Ce qui ouvre le jeu, parce que
13:34si vous avez une majorité
13:36avec écologistes, communistes, partis socialistes
13:38et le bloc présidentiel, vous arrivez à
13:40285 sièges à peu près, vous êtes quasiment
13:42la majorité absolue. Ça veut dire que vous avez
13:44le parapluie, le RN peut poser
13:46toute l'émotion de censure qu'il veut,
13:48le gouvernement ne tombera pas. Sauf que là,
13:50qui bloque ? Les écologistes.
13:52Les écologistes qui, lors
13:54de ce rendez-vous avec le président
13:56de la République, a appelé à prendre en compte
13:58toutes les forces du nouveau
14:00Front Populaire. Et c'est-à-dire
14:02la France Insoumise, qui n'est pas prête. En fait,
14:04ils ne sont pas prêts à faire ce
14:06mouvement qu'a fait le Parti Socialiste.
14:08Et dans ce cas, il ne reste pas beaucoup
14:10de scénarios pour former une majorité avec un Premier
14:12ministre de gauche.
14:14Vous n'aurez pas, en tout cas, ignoré le fait que
14:16Philippe Brun, député socialiste, semblait ne pas être d'accord avec vous.
14:18Il va vous expliquer pourquoi.
14:20Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous avons emmené
14:22en vérité l'essentiel de la gauche,
14:24à l'exception des insoumis, avec nous.
14:26Quand les socialistes ont pris leur responsabilité
14:28et ont dit maintenant, ça suffit, on ne va pas recommencer
14:30le sketch du gouvernement
14:32Castex, 100%,
14:34NFP, etc. Là, il faut trouver des compromis,
14:36il faut discuter.
14:38Les écologistes ont suivi.
14:40Cécile Duflo, Yannick Jadot,
14:42les communistes ont suivi.
14:44Il y a des expressions
14:46un peu partout,
14:48mais la demande est la même.
14:50Un, pour débloquer le jeu,
14:52il faut un Premier ministre qui partage les valeurs de la gauche.
14:54C'est ce qu'on a expliqué, parce qu'on ne va pas refaire
14:56finalement la même majorité que celle
14:58qui a conduit Michel Barnier à l'échec.
15:00Pour ouvrir, il faut une personnalité nouvelle
15:02qui partage les valeurs de la gauche, c'est notre demande.
15:04Deuxième chose, il faut qu'on puisse discuter
15:06d'un accord de non-censure
15:08sur ce qu'on veut faire pour le pays.
15:10Il y a beaucoup de choses à discuter. Il va falloir relancer l'économie.
15:12Il va falloir discuter de la question du logement,
15:14parce qu'on ne construit plus de logement dans notre pays, il y a beaucoup de mal-logement.
15:16Il faut qu'on parle un peu de la question des salaires.
15:18Il faut qu'on arrive à régler la question des retraites
15:20où nous sommes divisés. Bref, tout ça
15:22nécessite qu'on se mette autour de la table sérieusement,
15:24mais autour d'un Premier ministre, pas autour du Président de la République,
15:26dans les trois semaines qui viennent.
15:28Qu'on ne dorme pas pendant les fêtes de Noël.
15:30Je pense qu'il va falloir vraiment y aller à fond
15:32et qu'on puisse livrer un budget au début
15:34de l'année prochaine et donner
15:36un peu d'espoir aux gens dans cette période difficile.
15:38Quand j'écoute monsieur le député Thomas Dépré,
15:40je me dis qu'on n'est pas prêts d'avoir un gouvernement.
15:42Je ne suis pas encore député, Yves.
15:44Ah pardon, excusez-moi Thomas.
15:46Quand j'écoute Philippe Brun,
15:48député socialiste, nous expliquer
15:50tout ce qu'il vient de nous expliquer.
15:52D'avoir un gouvernement, non peut-être d'avoir un Premier ministre.
15:54C'est-à-dire qu'on comprend bien
15:56dans la suite des événements qui arrivent
15:58qu'a priori Emmanuel Macron a envie
16:00de nommer avant peut-être
16:02son départ en Pologne.
16:04Il va aller en Pologne jeudi.
16:06Donc de nommer avant son départ.
16:08Mais effectivement, pour qu'il y ait une nomination
16:10d'un gouvernement au grand complet,
16:12il va falloir plusieurs jours,
16:14plusieurs semaines de discussion.
16:16D'ailleurs, la semaine prochaine, ça ne nous a pas échappé
16:18qu'il y aura le projet de loi spéciale
16:20examiné à l'Assemblée.
16:22Les ministres démissionnaires ont déjà prévu
16:24d'être au banc pour assurer la discussion.
16:26C'est-à-dire qu'on va avoir
16:28une situation un peu compliquée
16:30mais qui est constitutionnellement possible.
16:32Sauf, si je me trompe,
16:34on va avoir un Premier ministre
16:36nommé et des ministres démissionnaires
16:38qui vont continuer d'assurer
16:40les affaires courantes.
16:42Et ça peut durer comme ça pendant plusieurs semaines
16:44au moins jusqu'à ce qu'il y ait un nouvel accord qui soit fait.
16:46Je nomme Premier ministre François Bayrou.
16:48Le président se part en Pologne.
16:50Et pendant ce temps-là,
16:52qu'est-ce qui se passe Anne-Charlene Bézina ?
16:54J'imagine qu'on n'a pas envie
16:56de recommencer les erreurs de l'été.
16:58Et quand on veut vraiment faire de la coalition,
17:00c'est-à-dire s'inspirer de ce qu'est
17:02un vrai contrat de gouvernance,
17:04on réfléchit au fond avant de réfléchir
17:06aux acteurs. Et j'ai l'impression
17:08que ce qui émerge
17:10depuis la motion de censure contre Michel Barnier,
17:12c'est cette idée de procéder
17:14dans ce sens-là.
17:16Et clairement, à mon sens,
17:18le nom d'un Premier ministre n'est pas d'ailleurs, je l'ai déjà dit,
17:20c'était mon unpopular opinion
17:22dès que vous m'avez interviewée,
17:24je ne suis pas sûre que le nom du Premier ministre soit nécessaire.
17:26Mais admettons qu'il le soit,
17:28clairement c'est lui qui peut aller à la négociation.
17:30Mais on peut aussi envisager
17:32que les groupes entre eux se mettent d'accord
17:34sur des urgences nationales
17:36et que le nom émerge après
17:38avec le gouvernement. Mais l'idée,
17:40à mon avis, c'est qu'il y ait
17:42une conciliation qui se fasse sur le fond.
17:44Alors, comme beaucoup d'acteurs estiment que ça n'est pas
17:46au Président de la République de trouver les mesures de fond,
17:48et ça c'est une évidence, le Président de la République
17:50cherche juste les éléments numériques
17:52de la coalition et pas les éléments de fond.
17:54Donc s'il y a vraiment des éléments de fond
17:56à discuter, ce Premier ministre, ça pourrait être
17:58le conciliateur allemand,
18:00le conciliateur espagnol,
18:02belge, c'est-à-dire celui qui va
18:04à la rencontre de chacun des groupes proposer
18:06ce qui va être fait au fond.
18:08Je comprends très bien que vous allez chercher des exemples
18:10à l'étranger que nous n'avons pas connus en France
18:12depuis, en tout cas, toute la Vème République.
18:14Je vous rappelle, Yves, que pendant toute la Vème République,
18:16sauf deux exceptions, pré-1958
18:18et 88, on avait eu des majorités absolues.
18:20On a même créé le quinquennat
18:22et l'inversion du calendrier pour avoir des majorités,
18:24pardonnez-moi du mot, godillots.
18:26C'est-à-dire que les législatives
18:28suivant de quelques semaines les présidentielles,
18:30on avait le sentiment que
18:32l'Assemblée, c'était forcément
18:34une trois-centaine de députés qui soutenaient leur président.
18:36Le dogme a changé en 2022.
18:38C'est même un effet de séisme de ce qu'on a dit
18:40de la théorie du dépassement de 2017.
18:42Donc, il faut maintenant se désintoxiquer
18:44un petit peu de cette culture de majorité absolue
18:46et les institutions le permettent,
18:48le proposent même.
18:50Et on va en débattre entre nous dans quelques instants.
18:52Yves Calvi,
18:54on refait le monde sur RTL.
18:56RTL soir,
18:58on refait le monde avec Yves Calvi.
19:00Avec Anne-Charline Bézina
19:02qui est constitutionnaliste et auteure
19:04aux éditions XO de cette constitution
19:06qui nous protège, Philippe Brun, député socialiste
19:08de l'heure. Charles Sapin,
19:10journaliste politique au point et Thomas Dépré, du service politique
19:12d'RTL. Nous sommes dans quelques instants avec
19:14madame Gabrielle Cattalac, députée France Insoumise
19:16du Val-d'Oise.
19:18L'union n'est pas possible
19:20en ce moment entre les partis de gauche, Thomas Dépré ?
19:22Entre les partis de gauche, tous ?
19:24Ben non, parce qu'on voit bien que pour le moment
19:26avec la France Insoumise, ils ne veulent pas aller
19:28avec le Parti Socialiste et
19:30les communistes pour aller travailler avec
19:32Emmanuel Macron. Donc effectivement,
19:34il n'y a pas d'union possible
19:36dans le périmètre actuel d'une coalition
19:38qui pourrait aller jusqu'au LR. La seule solution
19:40serait qu'Emmanuel Macron décide
19:42de nommer un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire
19:44qui applique le programme du Nouveau Front Populaire.
19:46Et là, effectivement, ça embarquerait
19:48les quatre partis.
19:50Mais ce n'est pas pour autant qu'ils auraient
19:52la majorité et qu'ils auraient les 289
19:54voix nécessaires pour éviter
19:56la censure des autres groupes.
19:58Donc en fait, aujourd'hui, il n'y a pas de solution idéale
20:00qu'il existe. Quelles que soient les alliances,
20:02ils vont être obligés de mettre un coup de barre
20:04à droite pour une partie des textes,
20:06un coup de barre à gauche pour les autres. Il n'y a pas
20:08vraiment de solution miracle qui existe
20:10aujourd'hui pour éviter
20:12la situation qu'on a connue la semaine dernière.
20:14Pourtant, Charles Sapin, on a bien l'impression
20:16que les socialistes sont quand même extrêmement tentés.
20:18Oui, tout à fait. De toute façon, c'est vrai qu'il n'y a pas
20:2050 scénarios. Il y en a plus ou moins 3.
20:22Et plus on avance, plus il y a des
20:24scénarios qui se referment.
20:26Je vais aller du scénario le plus simple
20:28mais le plus précaire au scénario le plus
20:30difficile mais le plus stable. Le plus simple
20:32et le plus précaire, c'est celui qu'on connait.
20:34C'est le bloc présidentiel
20:36qui s'élargit vers la droite.
20:38En gros, le président de la République
20:40aurait juste à nommer un nouveau Premier ministre
20:42de droite, ça ne serait plus
20:44Michel Barnier mais ça serait par exemple
20:46Catherine Vautrin, son nom circule
20:48un petit peu en ce moment. Il change juste le chef d'orchestre.
20:50Le problème, c'est qu'on a vu, c'est très précaire.
20:52Il suffit d'une motion de censure et les filles,
20:54RN, ça tombe. Deuxième scénario,
20:56c'est le scénario dont on a un petit peu parlé.
20:58C'est vrai qu'une majorité qui
21:00réunit écologistes, sans la France insoumise,
21:02communistes, partis socialistes,
21:04blocs présidentiels,
21:06on est à deux doigts de la majorité
21:08absolue, ça tient, c'est stable
21:10mais il faut que les écologistes
21:12tournent casac et
21:14se coupent de la France insoumise.
21:16Avec qui vous me mettez en Premier ministre ?
21:18Bernard Cazeneuve.
21:20Ce n'est pas gagné non plus.
21:22Il y aura un petit souci sur les retraites quand même ?
21:24Petit ? Ils peuvent
21:26moratoire.
21:28Il y a le troisième scénario
21:30et qu'on vient de fermer aujourd'hui,
21:32c'était un peu la leçon de cette réunion
21:34à l'Elysée, c'est le
21:36gouvernement arc-en-ciel avec tous les partis
21:38non populistes,
21:40avec des gens qui ne sont d'accord sur rien
21:42et qui du coup se cantonnent à faire
21:44de la gestion quotidienne
21:46du déclin et à la fin ça fait
21:48très certainement un gros tract
21:50pour le RN, seule formation
21:52qui ne participerait pas à ce gouvernement et à cette majorité.
21:54Bonsoir Gabriel Cattala, merci beaucoup de nous rejoindre
21:56par téléphone, vous êtes députée France Insoumise du Val-d'Oise.
21:58Qu'est-ce que vous dites à votre confrère
22:00Philippe Brun qui est à mes côtés, député
22:02socialiste de l'Ordre, n'allez surtout pas
22:04au gouvernement ?
22:06Evidemment, surtout n'allez surtout pas
22:08à cette embrouille, cette mascarade
22:10qu'organise Emmanuel Macron puisque nous
22:12en tant que député
22:14élu sur un contrat de législature qui
22:16devons être honnêtes vis-à-vis de nos électeurs,
22:18d'abord nous devrions dire
22:20que ce n'est pas à l'Elysée que tout ça devrait se passer.
22:22La démocratie parlementaire
22:24elle implique que les différents
22:26chefs de partis doivent choisir un premier
22:28ministre qu'ils présentent à M. Macron
22:30mais M. Macron est chargé de nommer le premier
22:32ministre mais pas de le choisir, ça c'est la
22:34première chose. La deuxième c'est que
22:36les alliés écologistes
22:38et communistes se sont bien rendus compte de la manœuvre.
22:40Vous avez écouté tout à l'heure Mme Tondelier
22:42qui disait qu'il n'y avait aucun compromis
22:44qu'en fait maintenant les réunions ne devaient
22:46plus être à l'Elysée et que
22:48tout cela devait changer, que rien n'avait avancé.
22:50Mais ça c'est bien gentil mais il fallait s'en rendre
22:52compte avant puisque cet été
22:54la même chose a eu lieu, M. Macron nous
22:56a reçus, nous sommes allés en
22:58coalition du Nouveau Front Populaire lui présenter Mme Castet
23:00et ensuite qu'est-ce qu'il a fait ? Il a nommé
23:02M. Barnier. Donc là pendant qu'il joue la montre
23:04et qu'il prend les gens pour des imbéciles
23:06qu'est-ce qu'il fait ? Il doit appeler M. Bayrou
23:08qui revoit demain matin, qu'il a déjà vu
23:10M. Retailleau, Mme Vautrin, vous l'avez
23:12cité et il a sûrement déjà choisi son
23:14premier ministre et donc ceux qui se sont
23:16rendus à l'Elysée et qui ont
23:18crédibilisé la démarche de M.
23:20Macron seront les dindons de la farce
23:22de toute cette manœuvre qui est prévisible
23:24et qui d'ailleurs les conseillers
23:26macronistes, il y a des fuites dans la
23:28presse disant que ça les fait bien rire
23:30qu'Emmanuel Macron joue la montre et que
23:32certains socialistes tombent dans le panneau.
23:34Philippe Brun, vous répondez à
23:36votre consoeur de la France insoumise
23:38du Val d'Oise ? Oui, je pense que personne ne peut
23:40nous en vouloir d'essayer de trouver des solutions pour débloquer
23:42la situation, pour permettre
23:44aux factures de l'Etat d'être payées,
23:46pour essayer de débloquer nos entreprises,
23:48pour donner un spectacle
23:50un peu moins désolant que celui que nous donnons depuis
23:52le mois de juillet. Alors,
23:54impossible, nul n'est tenu, on a dit qu'on était ouverts
23:56à la discussion, c'est tout ce qu'on a dit,
23:58on s'est en rien vendu,
24:00on n'a pas demandé d'avoir de postes en particulier,
24:02seulement on a essayé de trouver une situation.
24:04On commence un dialogue, peut-être que ce dialogue va s'arrêter,
24:06peut-être que tout cela n'est qu'une mascarade
24:08et alors, si tout cela est une mascarade, alors on aura
24:10fait notre devoir, on aura fait notre devoir de député
24:12d'essayer de trouver une solution, mais en tout cas
24:14moi je ne le regretterai pas et c'est aussi
24:16le mandat que m'ont confié les habitants dans l'heure.
24:18Jean-Luc Mélenchon a lancé la menace,
24:20c'est-à-dire on ne fera rien sans nous,
24:22en tout cas il n'y aura pas d'élu sans lui,
24:24et sans son appui. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
24:26C'est-à-dire ? Je ne comprends pas cette phrase.
24:28En particulier au municipal ?
24:30On verra pour les élections qui viendront,
24:32je crois qu'on ne doit pas être guidé par des réflexes électoraux,
24:34on doit être guidé par l'adoption
24:36d'un budget, d'un budget pour la sécurité sociale
24:38également, et
24:40la réussite sur un grand nombre de sujets
24:42très très critiques pour le pays aujourd'hui.
24:44Est-ce que le nouveau Front Populaire
24:46est au bord de l'explosion ou de l'implosion ? Je ne sais pas comment vous le dire.
24:48Il y a à l'évidence là une divergence
24:50très stratégique. Jean-Luc Mélenchon assume
24:52ce qu'il fait, il a le mérite d'être clair
24:54sur sa volonté, il veut la démission
24:56du Président de la République, l'organisation
24:58d'une présidentielle anticipée à laquelle il serait candidat.
25:00Nous nous sommes défavorables à la démission du Président de la République,
25:02qui serait le dernier clou sur le cercueil
25:04de cette République déjà bien fatiguée.
25:06On pense qu'il faut de la stabilité, le Président de la République,
25:08nous n'avons pas voté pour lui, mais il est là,
25:10il a été élu par les Français, il est légitime.
25:12Et donc il faut aujourd'hui trouver une solution
25:14pour sortir le pays de l'ornière.
25:16Et malgré, évidemment, tous les désaccords
25:18très nombreux que nous avons avec
25:20le Bloc Central et les amis du Président de la République.
25:22Comment les preuves vous vouliez réagir
25:24après l'intervention de Philippe Brun ?
25:26Est-ce que Jean-Luc Mélenchon
25:28il assume cette stratégie ? Ce matin il a échangé
25:30avec notre collègue Arthur Bélier.
25:32Il assume, Jean-Luc Mélenchon, il dit
25:34à chaque fois qu'il y aura une censure,
25:36nous, nous marquerons des points.
25:38Les insoumis, parce que nous, nous apparaîtrons
25:40finalement comme la seule vraie
25:42alternative à gauche, la seule
25:44vraie force d'opposition. Donc Jean-Luc Mélenchon
25:46finalement, lui, il se frotte les mains
25:48aussi de ce qui est en train de se passer actuellement, parce qu'il dit
25:50regardez, eux, ils sont en train de pactiser avec Emmanuel Macron
25:52et nous, nous continuons
25:54de marquer des points à chaque fois qu'il y aura de la censure.
25:56Et ça c'est aussi intéressant aussi
25:58à l'aune des prochaines élections qu'il y aura.
26:00J'ai une minute à vous donner, Gabrielle Catalal.
26:02Monsieur Mélenchon se frotte les mains
26:04en ce moment, et si oui, pourquoi ?
26:06Écoutez, 63% des Français
26:08veulent la démission d'Emmanuel Macron.
26:10On ne peut pas être dans cette séquence
26:12où on le recrédibilise, alors même
26:14qu'il a été désavoué indirectement par la censure
26:16et qu'il a perdu trois élections
26:18à la suite. Le premier tour de l'élection
26:20législative de 2022, les européennes,
26:22puis les législatives de 2024.
26:24Il est impossible de croire que des compromis
26:26pourraient avoir lieu. Il y a des compromis à l'Assemblée.
26:28Ça s'appelle le débat parlementaire. Par exemple,
26:30nous avons gagné un amendement sur la taxation
26:32des rachats d'actions avec le modem.
26:34Tout ça a déjà lieu. Par contre,
26:36regardez par exemple ce qui se passe avec
26:38le gouvernement démissionnaire. Ils viennent de
26:40renoncer au dernier moment de présenter
26:42demain leur décret pour imposer
26:44des nouveaux jours de carence aux fonctionnaires
26:46en cas d'arrêt maladie. Monsieur Retailleau
26:48vient de dire, alors qu'il est démissionnaire et que ce n'est
26:50pas de sa compétence, qu'il allait
26:52voir si on peut suspendre
26:54les demandes d'asile des réfugiés syriens.
26:56Comment peut-on envisager
26:58de faire ces décompromis avec ces personnes-là
27:00qui, en sept ans, ont agi
27:02comme des rouleaux compresseurs sur tout ?
27:04Sur les retraites, sur les gilets jaunes, sur les budgets.
27:06On a eu 24-49-3. En deux ans,
27:08est-ce que nos partenaires
27:10socialistes pensent vraiment que ces gens vont
27:12changer, qu'ils vont changer de ligne politique
27:14alors que M. Macron a la même ligne politique
27:16depuis dix ans, depuis qu'il a été nommé
27:18ministre de M. Hollande en 2014 ?
27:20Et on continue de débattre dans un instant, avec nos amis.
27:32Ce mépris,
27:36cette arrogance, cette inélégance
27:38à l'égard des électeurs du Rassemblement
27:40National, elle m'est insupportable.
27:42Et ça démontre, encore une fois, non seulement qu'il y a
27:44un parti unique qui s'est consisté
27:46sur une forme de système qui va de M.
27:48Wauquiez au Parti Socialiste et peut-être même
27:50aux communistes et aux écologistes qu'il est prêt à diriger
27:52ensemble, et il y a de l'autre des gens comme
27:54le Rassemblement National qui ont pris leur responsabilité
27:56il y a quelques jours en empêchant un budget
27:58qui est un budget déraisonnable, de récession,
28:00de taxation et de punition pour nos compatriotes
28:02et notamment pour nos compatriotes les plus présents.
28:04Que pensez-vous de l'analyse
28:06politique de Jordan Bardella,
28:08Anne-Charlène Bézina ?
28:10J'aime bien rappeler une petite subtilité constitutionnelle
28:12qui s'appelle la motion
28:14de censure spontanée, c'est-à-dire que
28:16en réalité, n'importe quand dans l'année,
28:18le RN pouvait tout à fait associer
28:20ses voix au LFI, notamment par exemple au mois de
28:22septembre, pour renverser le gouvernement.
28:24Choisir le début du mois de décembre
28:26sur le budget de la sécurité sociale pour mettre
28:28à mal les deux textes les plus importants
28:30du fonctionnement de l'État ne me semble
28:32pas forcément être le bon timing
28:34mais je parle évidemment avec un député
28:36signataire donc j'imagine que ce n'est pas son avis
28:38mais à mon sens, vraiment, on pouvait largement
28:40attendre le mois de janvier, au moins quand on se
28:42prétend une opposition de la cravate
28:44comme l'avait été pendant longtemps
28:46le RN. J'ajoute que
28:48ce qui risque quand même d'arriver à Marine Le Pen
28:50et je l'ai sereiné pendant tout le mois de novembre
28:52c'est que si elle est vraiment
28:54le marche-pied d'une coalition
28:56comme elle est souhaitée par le Président de la République
28:58depuis le mois de juillet en réalité
29:00qui aille de la droite jusqu'à la gauche avec un peu
29:02peut-être un Premier Ministre plus social
29:04dans ses ambitions, pour moi elle aura complètement
29:06perdu son pari. Parce que
29:08la troisième solution c'est quoi ? C'est le gouvernement technique
29:10de toute façon. Donc tout ce qu'elle a toujours
29:12oni et tout ce que son électorat ne veut pas.
29:14Donc je ne vois pas où la victoire
29:16idéologique du RN pourrait être une réalité.
29:18Charles Brun, député socialiste de l'heure.
29:20Philippe Brun, Charles Sapin, Philippe Brun.
29:22On confond tous les deux ces points-là.
29:24Écoutez, en tout cas
29:26ce qui est évident c'est que le gouvernement Barnier
29:28ne pouvait pas tenir parce qu'il était trop minoritaire.
29:30Et on ne peut pas faire avec un gouvernement minoritaire
29:32c'est ça la leçon de ce qui s'est passé
29:34la semaine dernière. Donc il faut un gouvernement
29:36majoritaire. C'est pour ça qu'on a inventé
29:38l'accord de non-censure. C'est pour ça qu'on est en train
29:40d'en parler aujourd'hui. Et il y a une urgence.
29:42C'est qu'on nomme rapidement
29:44un Premier Ministre. On ne peut pas faire sans Premier Ministre.
29:46Il faut qu'on mène des discussions rapides.
29:48Moi j'appelle à des
29:50dialogues de lacets. Même un Premier Ministre
29:52sans gouvernement nommé en tant que tel
29:54comme on l'évoquait tout à l'heure avec Adrien Bézina.
29:56Oui, c'est-à-dire qu'il faut ouvrir le jeu et mettre en place des dialogues rapides.
29:58Quelqu'un qui tienne la boutique pour dire les choses simplement.
30:00Moi j'appelle à des dialogues de lacets. La cesse de la cesse
30:02c'est à l'Assemblée Nationale. Qu'on s'enferme dans une pièce
30:04pendant 15 jours avec
30:06le nouveau, la nouvelle Premier Ministre
30:08et qu'on acte un accord
30:10de gouvernement ou un accord de non-censure
30:12pour répondre aux urgences
30:14qui se posent au pays.
30:16Charles Sapin, ce soir je me demande si quand même le RN
30:18n'a pas perdu une partie de sa capacité
30:20de nuisance de notre vie politique.
30:22C'est tout à fait possible. La pièce tourne
30:24encore. On ne sait pas de quel côté elle va tomber.
30:26Je m'explique. C'est-à-dire que
30:28en fait, le RN
30:30était devant un choix cornelien
30:32sur cette censure. Soit il ne censurait pas
30:34et son électorat
30:36à les classes populaires lui aurait jamais pardonné ce budget
30:38dont il aurait été pointé comme comptable.
30:40Soit il censurait. Et dans ce cas
30:42le risque c'est que l'électorat
30:44qui lui manque, c'est SP+, retraité
30:46pour gagner une présidentielle, lui dise
30:48mais ils sont
30:50vraiment populistes, on ne votera jamais pour eux.
30:52Le problème c'est que soit
30:54cette censure
30:56conduit à la nomination
30:58d'un premier ministre de gauche
31:00et dans ce cas le RN
31:02perd sur les deux plans, c'est-à-dire que non seulement
31:04il ne sera plus en capacité avec sa motion de censure
31:06de faire tomber à nouveau le gouvernement.
31:08Donc il perd en puissance. Et en plus l'électorat
31:10qu'il vise, c'est-à-dire en gros l'électorat fillonniste
31:12ne pardonnera jamais à Marine Le Pen
31:14d'avoir pavé le chemin de Matignon
31:16à un homme politique de gauche.
31:18Tout le pari de Marine Le Pen, c'est que
31:20on revienne à peu près au scénario
31:22avec une coalition à droite
31:24qu'il y a un nouveau budget qui soit
31:26adopté avec moins de hausse
31:28d'impôts et que finalement les gens se disent
31:30y compris cet électorat CSP+,
31:32aisés, âgés, se disent
31:34finalement on a moins d'impôts qu'avec Barnier
31:36le RN a bien fait de faire tomber Michel Barnier.
31:38Mais la pièce tombe encore
31:40et plus ça va, plus on voit
31:42la possibilité d'un premier ministre de gauche
31:44qui serait très très très dur pour Marine Le Pen.
31:46Bon alors Catherine Vautrin, premier ministre
31:48Bruno Retailleau qui reste
31:50dans son poste actuel.
31:52Bruno Retailleau qui reste au ministère de l'Intérieur
31:54a priori on prend cette direction.
31:56Il y a eu des discussions entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron
31:58ce week-end, où Bruno Retailleau
32:00est sorti en comprenant qu'Emmanuel Macron
32:02avait envie de le garder comme ministre
32:04de l'Intérieur. D'ailleurs les deux s'apprécient plutôt bien.
32:06C'est un duo qui fonctionne.
32:08Ensuite pour Matignon... En même temps, M. Retailleau
32:10ne peut pas être nommé ministre de l'Intérieur
32:12pour sa vie.
32:14Il n'a fait que 3 mois.
32:16Il peut encore rester.
32:18Il peut encore rester.
32:20Ensuite, qui pourrait aller à Matignon ?
32:22Effectivement, il y a plusieurs noms. Catherine Vautrin.
32:24Il faut se souvenir qu'elle avait déjà
32:26failli être première ministre.
32:28On lui avait bloqué la route il y a 2 ans.
32:30Elle avait déjà visité les appartements.
32:32C'est une histoire épouvantable.
32:34Le déménagement était arrivé ?
32:36Vous nous le confirmez ?
32:38Non, le déménagement n'était pas arrivé.
32:40Si ça vous arrive une fois, ça ne peut pas vous...
32:42À l'époque, on lui avait barré la route
32:44parce qu'elle avait pris position contre le mariage pour tous.
32:46On a du mal à imaginer pourquoi
32:48aujourd'hui elle serait nommée première ministre.
32:50Il y a le nom de Sébastien Lecornu.
32:52C'est sans doute le candidat rêvé
32:54d'Emmanuel Macron.
32:56Mais Sébastien Lecornu, il ne plaît pas à la gauche
32:58et il ne plaît pas à une partie du bloc central.
33:00Il ne vous plaît pas, Sébastien Lecornu,
33:02M. le député ?
33:04Il est ancien président du département de l'Heure.
33:06J'ai avec lui une camaraderie heureuse.
33:08Mais je répète ce que j'ai dit tout à l'heure.
33:10On ne va pas pouvoir...
33:12Vous n'allez pas élargir en me nommant trois fois
33:14Michel Barnibis.
33:16Donc là, il faut aujourd'hui ouvrir le jeu.
33:18C'est pas faux. Un dernier mot.
33:20Il y a tout de même le profil de François Bayrou qui revient.
33:22Il a vu Emmanuel Macron encore aujourd'hui.
33:24C'est sans doute celui qui coche le plus de cases
33:26à moins qu'on trouve qu'il est peut-être un peu daté.
33:28Thomas Dépré, Charles Sapin,
33:30Philippe Borin, Anne-Charlene Bézina,
33:32merci infiniment d'avoir participé à cette émission.
33:34Dans un instant, toute l'actualité à 20h
33:36et puis vous retrouverez Faustine Bolla pour son émission Héro.
33:38Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
33:40Bonsoir Yves. Chaque année en France,
33:4270 000 personnes disparaissent
33:44et il y a des gens comme vous et moi
33:46dont c'est absolument pas le métier
33:48qui enquêtent sur ces disparitions.
33:50C'est le cas d'Audrey qui est notre héroïne ce soir.
33:52C'est une employée de commerce discrète le jour
33:54et la nuit, elle enquête
33:56et vous savez quoi ? Elle retrouve des personnes
33:58disparues depuis des dizaines d'années.
34:00A tout de suite sur RTL dans Héro.
34:02Nous vous retrouvons après 20h.