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Pour son interview d'actualité, Télématin reçoit Gérard Minchella, secrétaire de Claude Français en 1978.
Pour son interview d'actualité, Télématin reçoit Gérard Minchella, secrétaire de Claude Français en 1978.
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00:00Évidemment, vous avez reconnu ce tube signé Claude François, il est mort il y a 46 ans maintenant dans son appartement parisien.
00:05Il se trouve qu'Alexandria et Alexandra, c'est la dernière chanson qu'il nous a laissé, c'est pour ça qu'on vous la passe ce matin.
00:09Comment était l'homme derrière le micro et derrière le costume à paillettes ?
00:12Et bien votre invité Flavie, dans Le Grand Témoin, va nous dévoiler tous ses secrets.
00:16Bonjour Gérard Minchella.
00:18Bonjour Flavie.
00:19Merci d'être avec nous aussi matinale, d'habitude vous faites votre jogging à 7h6.
00:22Vous avez donc 76 ans, donc on vous admire 15 km par jour.
00:26Nous vous avons dispensé ce matin.
00:27Vous êtes le dernier secrétaire de Claude François et l'un des derniers à l'avoir vu car vous étiez là le jour de sa mort.
00:33Est-ce que vous saviez que le fameux appartement où il vivait au 46 boulevard Excellence dans le 16e arrondissement de Paris était mis en vente ?
00:41Je l'ai appris le week-end dernier, comme un peu tout le monde, par les réseaux.
00:46Quels souvenirs est-ce que vous gardez de cet endroit, du temps du vivant justement ?
00:50Au temps du vivant de Claude François, il y avait une fervor telle entre le 46, l'endroit de l'appartement, et le 122, où il avait ses bureaux.
00:59Il y avait une fervor constante de jour comme de nuit.
01:02Mais qui était dans la rue ? C'était ses fans ?
01:04Tout à fait, de nombreux admirateurs et d'admiratrices qui le suivaient partout, qui campaient devant chez lui, sur son palier, dans l'escalier, c'était quelque chose d'inimaginable.
01:17C'était en quelque sorte l'Elvis Presley français, c'est-à-dire qu'il partageait les mêmes préoccupations qu'Elvis Presley.
01:26Cette adresse était donc connue de tous. C'était facile d'être le voisin de Claude François ?
01:32Parce que finalement, on a l'impression qu'il n'y avait que Claude François qui vivait à cette adresse.
01:36En tout cas, moi, je ne souhaiterais pas avoir aujourd'hui un voisin tel que Claude François.
01:40Mais j'imagine comment ça se passait dans la coconquête ?
01:42Il avait beaucoup de difficultés avec son voisinage immédiat, parce qu'il faut savoir que Claude François était aussi relativement sportif.
01:52Et il est évident qu'il ne prenait jamais l'ascenseur pour rentrer le soir chez lui.
01:57Et quand je dis le soir, c'était souvent la nuit, puisqu'il vivait à l'envers.
02:00Et le fait est que sur toutes les deux ou trois marches, il y avait une admiratrice, un admirateur, des gens qui l'attendaient.
02:07Donc il ne fallait pas descendre les poubelles par l'escalier ?
02:09Qui piaillait toute la nuit ? Non, tout à fait.
02:12Quel enfer !
02:13Et qui plus est, au-delà des nuisances sonores, il y avait aussi ses demoiselles pour la plupart,
02:20qui mettaient des déclarations d'amour contre les murs, sur les portes de l'ascenseur, sur les boîtes aux lettres.
02:26Et Claude avait, par politesse et déférence à l'égard de son voisinage, pris à sa charge, une fois par an minimum,
02:34la réfection des communs du rez-de-chaussée au 9e étage.
02:38On imagine bien, effectivement, l'atmosphère au 46 boulevard Aix-el-Mans.
02:42J'imagine que vous, vous n'avez rien oublié de cette journée du 11 mars 1978.
02:47Ça marque à vie, ça.
02:48Ça marque à vie, oui.
02:50Enfin bon, ça s'estompe quelque peu, puisque bon, tel que Julien l'a signalé, il y a 46 ans qu'il est décédé.
02:57C'était quand même la mort de Claude François.
02:59Vous étiez avec lui ce jour-là.
03:00J'étais avec lui.
03:01J'ai la particularité d'avoir été son dernier collaborateur engagé,
03:08et celui qui a vécu à ses côtés le moins longtemps possible,
03:14puisque bon, il m'a engagé une dizaine de jours avant sa disparition.
03:18Mais vous le connaissiez depuis longtemps, depuis 1972.
03:20Mais je l'ai fréquenté.
03:21Mes souvenirs, la majeure partie de mes souvenirs, sont des souvenirs que j'ai du copain qu'il était.
03:27Racontez-nous cette journée quand même dramatique de la mort de Claude François,
03:33parce que vous étiez avec lui.
03:35Vous ne pouviez pas imaginer que quelques heures plus tard, quelques instants plus tard,
03:39vous verriez un Claude François sur son lit de mort.
03:42J'avais rendez-vous à 13 heures avec lui.
03:45Je suis donc arrivé à 13 heures dans son appartement.
03:47Il était avec ça son ami Kathleen Jones,
03:51et est arrivé sur ses entrefaites également Marie-Thérèse Dehaize, qui était son attachée de presse.
03:57Nous étions tous les quatre.
03:59J'ai bu un thé avec lui sur sa terrasse.
04:01Comme il était tout le temps à la bourre,
04:05je devais le conduire pour empêcher les rendez-vous du dimanche au but de Chaumont.
04:11Avec Michel Drucker.
04:12Avec Michel Drucker, ce qui était diamétralement opposé.
04:16Il avait trouvé le moyen de me rajouter au passage un soin de cheveux.
04:21Dans son institut pour les cheveux, il ne se lavait jamais la tête.
04:26Je lui ai dit à ce moment-là, il est grand temps quand même que tu ailles te préparer.
04:32Je descends pour surveiller la voiture qui était garée dans la rue.
04:38Quelques temps après, Marie-Thérèse entrebâille la porte et me dit,
04:43va vite chercher le docteur Kraviecky.
04:45Claude vient d'avoir un accident.
04:47Cet accident, on le sait, c'était dans sa baignoire.
04:50En vous écoutant témoigner de la folie autour de la vie et même de la mort de Claude François,
04:56je me demandais s'il existait aujourd'hui un Claude François.
04:58Si dans la génération actuelle, il y avait quelqu'un qui suscitait la même folie d'après vous.
05:04En France ?
05:06Par exemple, ou à l'étranger si ça n'existe pas en France.
05:10À mon avis, de mémoire, il y a eu la bruelle mania au début des années 90.
05:16Aujourd'hui, je ne sais pas.
05:18Moi, j'ai beaucoup d'admiration pour Vianney.
05:21Je ne sais pas s'il suscite autant de ferveur, autant d'enthousiasme.
05:25Il protège plus sa vie privée.
05:27Il le mériterait.
05:28Exactement, vous avez raison.
05:30Est-ce que Vianney se comporterait comme se comportait Claude François
05:33du temps que vous avez travaillé pour lui ?
05:35Je voudrais juste qu'on regarde rapidement un mot que vous avez bien voulu nous confier.
05:39C'est une note de service qu'il vous avait adressée.
05:42J'aimerais que tu cesses de dérégler le siège chauffeur de ma voiture à chaque fois que tu l'empruntes.
05:47Et puis, j'aimerais aussi que tu ne touches plus au rétroviseur intérieur aussi bien qu'extérieur.
05:51Tu dois t'efforcer d'adopter ma conduite, même si nos jambes n'ont pas la même longueur.
05:55De toute façon, elles n'auront jamais la même longueur.
05:57Vous l'avez connu.
05:59Quand vous étiez amis, il était super.
06:01C'était génial, c'était le meilleur ami du monde.
06:03Vous avez travaillé avec lui. Là, vous gardez le souvenir d'un homme plus compétitif.
06:06J'ai vécu pendant les six ans de copinage, entre guillemets.
06:10J'étais avec un homme délicieux, charmant, généreux.
06:16Toutes les qualités requises pour qu'on puisse l'apprécier.
06:20Et lorsqu'il m'a fait une proposition d'engagement, ma naïveté naturelle,
06:27je me suis dit que j'aurais un traitement différent ayant partagé de nombreuses soirées.
06:32Je me suis dit que c'était un traitement pire.
06:34Il a pris la liberté avec moi comme il la prenait avec les autres.
06:38Je n'ai pas été épargné.
06:40Merci beaucoup.
06:41En tout cas, pour en savoir plus, je conseille ce livre que vous avez sorti il y a quelques années.
06:45Cloclo, ces derniers mots, c'est chez Collection de Mémoire.
06:48On avait plein de questions à vous poser, mais le temps file en étant direct.
06:50Merci beaucoup, Gérard.
06:51Je vous en prie.
06:52Merci. Au revoir.