Avoir accès à un avis médical spécialisé gratuitement et en seulement quelques jours, c’est à porté de clics avec deuxiemeavis.fr. En tant que médecin expert pour le service, le Dr Anne Franceschini-Mandel, pédopsychiatre au GH la Pitié-Salpétrière, rend plusieurs avis par mois. Sa spécialité ? Les troubles du neurodéveloppement.
Comment ça marche ? Quels bénéfices ? Pourquoi avoir recours à un deuxième avis ? Elle explique...
Comment ça marche ? Quels bénéfices ? Pourquoi avoir recours à un deuxième avis ? Elle explique...
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00:00Ce site propose d'orienter, de guider, d'affiner, de confirmer les diagnostics.
00:04Il me semble particulièrement intéressant d'informer les médecins généralistes
00:08de l'existence de cette plateforme afin qu'ils puissent l'utiliser,
00:11diffuser ces options de soins et d'avis spécialisés à leurs patients.
00:24Après mon internat en 2012, j'ai directement débuté ma carrière
00:28dans le service hospitalier du professeur Cohen à la Pitié-Salpêtrière,
00:31donc en pédopsychiatrie.
00:32Et je suis responsable actuellement d'un CMP à Paris, dans le 12e,
00:36qui accueille des enfants 3 à 18 ans avec des problématiques
00:40neurodéveloppementales et ou émotionnelles généralement assez sévères.
00:46J'ai trouvé dès le début la démarche intéressante sur le plan collectif.
00:51Elle est simple, rapide, efficace.
00:53On connaît tous les difficultés d'accès aux soins et les délais
00:56pour obtenir des rendez-vous et pour obtenir un avis spécialisé.
00:59Ce site propose d'orienter, de guider, d'affiner, de confirmer les diagnostics
01:03et les conduites à tenir thérapeutiques.
01:05Il rassure les patients et leur permet d'en savoir plus sur leurs problématiques.
01:12Il y a toute une catégorie de la population qui a assez peu accès aux soins.
01:15C'est que dans les régions hors Paris, il y a très peu de spécialistes en pédopsychiatrie.
01:20Les secteurs imposent aux familles un an, voire deux ans,
01:23voire trois ans d'attente pour des prises en charge qui normalement doivent être intensives
01:27et diagnostics neurodéveloppementaux sévères.
01:29Ce qui est vraiment une perte de chance et un manque à gagner pour les familles.
01:32Et deuxième avis, grâce à Internet, permet d'offrir ce service aux familles un peu isolées.
01:41C'est assez souvent un premier avis en fait.
01:43Un patient rencontre une problématique médicale,
01:46il la soumet aux spécialistes de son choix parmi les spécialistes présents sur la plateforme.
01:51Il remplit un questionnaire qui permet de préciser sa demande,
01:54envoie tout ou partie de son dossier médical,
01:56les examens complémentaires, les différents courriers médicaux,
02:00les comptes rendus antérieurs,
02:01et le spécialiste en fait répond en donnant un écrit argumenté
02:05avec une conclusion diagnostique et une conduite à tenir thérapeutique.
02:08Deuxième avis peut soit répondre directement au patient,
02:10soit faire une réponse au médecin généraliste du patient
02:14qui va interroger un confrère spécialiste pour une question donnée.
02:18Cette demande ne va rien coûter au patient
02:20puisqu'elle va être complètement prise en charge par sa mutuelle.
02:25Trois éléments principaux,
02:26l'accès à un avis médical spécialisé,
02:29le même que celui qu'on peut obtenir en intra-hospitalier
02:32puisqu'en fait ce sont tous des praticiens hospitaliers,
02:34la gratuité de la démarche et enfin la rapidité de la réponse
02:37puisqu'on a un délai de 7 jours maximum pour faire une réponse au patient.
02:44Ce n'est pas du tout habituel de ne pas rencontrer le patient au sens propre.
02:47Ce n'est pas comme pour un diagnostic radiologique ou biologique
02:50où la réponse est binaire.
02:51C'est pour ça qu'on a essayé d'élaborer des questionnaires
02:54qui nous permettent de nous représenter exactement la problématique du patient
02:58et quand parfois ce n'est pas le cas,
03:00on demande au patient de nous joindre soit en direct,
03:03soit de nous télécharger une petite vidéo de la situation
03:06pour qu'on puisse y voir plus clair.
03:10Je donne en particulier des avis sur les troubles du neurodéveloppement,
03:14les retards de langage, les troubles dys, dysphasie, dyspraxie, dyslexie, TDAH
03:20et parfois troubles du spectre autistique ou évocateur.
03:26Ce sont des réponses techniques sur des informations qu'on nous transmet par écrit
03:30et qui nous permettent de nous représenter globalement une situation.
03:33Moi, il m'est arrivé plusieurs fois de demander des informations supplémentaires,
03:37même dans 90% des cas,
03:38mais ce n'est pas parce qu'il existe ces limites
03:40qu'on ne peut pas aider quand même globalement
03:42ou orienter ou adresser parfois, même à des collègues,
03:45donner éventuellement des noms de services.
03:48De toute manière, je trouve que ça fait progresser la prise en charge,
03:51même si ça ne remplace pas une consultation réelle.
03:56Je rends un à deux avis par mois.
03:58Je réponds en 24-48 heures généralement
04:00et le dossier me demande à peu près 1h15, 1h30 de traitement
04:04avec la rédaction de la réponse incluse.
04:07Dans ma discipline, je suis rarement tombée sur des mauvais conseils ou des mauvais avis
04:12quand il s'agissait d'un deuxième avis.
04:14Par contre, ce qui se passe, c'est qu'on confirme ce qui a été dit ou fait
04:17et qu'on apporte des précisions ou des conseils
04:20ou des conduites à tenir supplémentaires.
04:22Dans le cas d'un premier avis,
04:23il arrive souvent que les patientes demandent un avis diagnostique d'emblée,
04:26ce qu'on leur donne,
04:27en précisant bien qu'avec les données transmises,
04:30le diagnostic est fortement évocateur de ceci ou de cela,
04:33tout en restant assez prudent
04:35et en leur demandant par la suite de poursuivre les démarches
04:38auprès d'un spécialiste référent de leur secteur.
04:43Pour ceux dont ce n'est pas la spécialité,
04:44il y aurait soit les médecins généralistes traitants, soit les pédiatres.
04:47Et dans ces cas-là, il n'y a pas tellement de concurrence possible
04:50puisque ce sont des précisions et des informations qu'ils n'ont pas forcément.
04:53Ça serait pour apporter peut-être un savoir-faire expérientiel que les spécialistes ont.
04:58Après, vous savez, dans les spécialités, il y a toujours des sur-spécialisations.
05:01Le généraliste de la psy, le spécialiste des troubles du neurodéveloppement de la psy,
05:05le spécialiste de la maladie rare ou des maladies rares.
05:08Et dans ces cadres-là, ça peut être intéressant.
05:10En tout cas, il me semble particulièrement intéressant d'informer
05:13les médecins généralistes de l'existence de cette plateforme
05:16afin qu'ils puissent l'utiliser, diffuser ces informations
05:19et ces options de soins et d'avis spécialisés supplémentaires à leurs patients.
05:27Ça serait peut-être de contribuer à une société plus juste
05:30où tout le monde serait certain d'avoir sa place.