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Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, répond aux questions de Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk.

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00:00:00Et bonsoir à tous et à toutes. Bienvenue pour cette émission spéciale.
00:00:05Bonsoir Sonia.
00:00:06Bonsoir.
00:00:07Ravie de vous retrouver sur CNIOS pour Face à Jordane Bardella avec une actualité nationale et internationale très chargée.
00:00:13Bonsoir Jordane Bardella.
00:00:14Bonsoir. Merci de votre invitation.
00:00:16Bonsoir à vous Jordane Bardella.
00:00:17Une émission au cours de laquelle nous allons évidemment parler de la situation politique avec le choix avenir dès demain du Premier ministre.
00:00:24L'actualité internationale dans un monde évidemment en plein bouleversement.
00:00:28Et puis également votre vision de la France à travers votre livre « Ce que je cherche » aux éditions Fayard.
00:00:34Et on commence par l'actualité Jordane Bardella.
00:00:36Pas de nomination de Premier ministre ce soir.
00:00:38Le Président prend son temps.
00:00:40Comment est-ce que vous interprétez d'abord ce délai ?
00:00:43Et puis dans les noms qui sont évoqués, ce casting que l'on entend.
00:00:46Monsieur Bayrou, Cazeneuve, Moscovici, Madame Vautrin, Monsieur Lecornu, Roland Lescure.
00:00:51Est-ce qu'il y en a un qui pourrait convenir à vos électeurs, aux électeurs que vous représentez ce soir ?
00:00:57Non mais la question ce n'est pas qui, c'est pour quoi faire.
00:01:01Ce n'est pas le casting ?
00:01:03Le casting.
00:01:04Nous avons toujours indiqué que nous souhaitions un Premier ministre qui respectait le verdict des urnes.
00:01:10Le Rassemblement national et le parti politique pour lequel les Français ont le plus voté lors des dernières élections européennes et législatives.
00:01:16Nous avons le premier groupe à l'Assemblée nationale.
00:01:18Et on ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé.
00:01:21Michel Barnier a souhaité, à la tête d'un gouvernement dit de droite, mener une politique socialiste.
00:01:26Faire fi des demandes qui étaient celles du Rassemblement national.
00:01:29Or moi je viens dire ce soir qu'on a un Président de la République qui est un Président bunkerisé,
00:01:34qui semble prendre une forme de plaisir au temps qu'il passe, puisque l'attention semble être focalisée sur lui.
00:01:40Moi je pense que les Français qui nous regardent ce soir, ils ont des inquiétudes très concrètes.
00:01:45Le pouvoir d'achat.
00:01:46Et on va en parler.
00:01:47La sécurité.
00:01:48Le contrôle de l'immigration.
00:01:50L'accès à la santé, aux soins, aux services publics.
00:01:52Et pendant qu'ils voient ce spectacle offert par une partie de la classe politique,
00:01:57par des accords électoraux de boutique,
00:01:59où on voit tout le monde se précipiter autour du chef de l'État pour essayer d'en être.
00:02:02Eh bien nous, nous essayons de continuer à parler du fond et de continuer à parler du quotidien de nos compatriotes.
00:02:08Un nom c'est aussi une action, une politique, une orientation.
00:02:11C'est la raison pour laquelle, Jordane Bardella, on vous pose la question du nom du Premier ministre.
00:02:15Plus précisément, quelles conditions doit réunir un Premier ministre pour que vous estimiez qu'il respecte vos millions d'électeurs ?
00:02:22On est dans une situation d'incertitude institutionnelle.
00:02:26D'abord, il faut peut-être remonter un peu le fil et se souvenir que lors des élections législatives,
00:02:31nous avions obtenu près de 30% des voix, plus de 30% des voix au premier tour des élections législatives.
00:02:36On était en capacité d'obtenir une majorité au second tour.
00:02:39Et Emmanuel Macron et l'extrême gauche ont fait le choix de s'allier main dans la main,
00:02:43de présenter des candidats uniques au second tour.
00:02:45J'avais dès lors indiqué à l'époque que ces alliances contre nature allaient provoquer une instabilité institutionnelle pendant un minimum un an.
00:02:52Par conséquent, au sortir des urnes, il n'y avait pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:02:56Donc le Premier ministre nommé, que ce soit Michel Barnier hier ou un nouveau Premier ministre demain matin, je l'espère,
00:03:02doit prendre en considération l'ensemble des formations politiques,
00:03:06recevoir immédiatement les présidents de groupes à l'Assemblée nationale, les chefs de partis,
00:03:11pour que chacun d'eux puisse leur faire part, parce qu'ils sont l'expression d'une volonté populaire, de leurs lignes rouges.
00:03:17Encore des lignes rouges ? Une fois que le Premier ministre sera nommé, il y aura encore de nouvelles lignes rouges ?
00:03:22Il y aura des attentes. Le Premier ministre qui sera nommé, Madame, n'aura pas de majorité parlementaire et n'aura pas de légitimité démocratique.
00:03:29Donc il doit composer avec les formations au Parlement.
00:03:32Moi, j'ai indiqué très clairement que nous souhaitions avoir un Premier ministre qui respectait les électeurs du Rassemblement national.
00:03:38Et dans les lignes rouges que vous avez citées, est-ce qu'il y en a un seul qui vous convient ?
00:03:41Encore une fois, Monsieur Bayrou, Cazeneuve, Moscovici, Lecornu, Lescure, il y en a un qui vous va ?
00:03:46Madame, la question ce n'est pas qui, c'est pourquoi faire ?
00:03:50Si le Premier ministre demain poursuit la politique d'Emmanuel Macron, ça a été le cas avec Michel Barnier,
00:03:56alors le gouvernement s'exposera à une censure.
00:03:58Donc en réalité, ils ont entre leurs mains à la fois la responsabilité de l'incertitude que vit le pays
00:04:05et que vivent les Français depuis le second tour des élections législatives,
00:04:08et ils ont en même temps entre leurs mains la possibilité de tracer un chemin,
00:04:12de mettre l'ensemble des formations politiques autour de la table et d'avancer.
00:04:15Pourquoi est-ce qu'on a censuré Michel Barnier ?
00:04:17Parce qu'on ne peut pas concevoir que dans la période actuelle, on augmente de 40 milliards d'euros la fiscalité,
00:04:25dont 20 milliards d'euros en plus pour nos entreprises, qu'on dérembourse des médicaments ou qu'on désindexe les pensions de retraite.
00:04:33Et je vais vous dire, avant de prendre une décision, avant de réagir à la potentielle nomination d'un Premier ministre,
00:04:39on se pose une seule et unique question.
00:04:41Est-ce que c'est bon pour la France ? Est-ce que c'est bon pour les Français ?
00:04:44Alors justement, par rapport à la France et l'action qui est menée parmi ces différentes personnalités,
00:04:48voyez-vous un homme ou une femme de rupture par rapport au macronisme ?
00:04:54Très honnêtement, quand vous voyez les visages, vous nous avez répondu.
00:04:57En l'état actuel des choses, les noms qui...
00:05:00Ça veut dire que vous allez censurer toutes ces personnes ?
00:05:02Non, moi j'ai indiqué très clairement que nous censurerions tout profil, tout potentiel chef de gouvernement qui serait issu de la gauche.
00:05:12Pour une raison très simple, c'est que le projet porté par la gauche et par l'extrême gauche sous le joug de Monsieur Mélenchon
00:05:19est un projet dangereux qui transformerait la France en Vénézuéla sans le pétrole.
00:05:23On les a vus à l'Assemblée Nationale ces dernières semaines inventer des taxes tous les quatre matins,
00:05:28alourdir de manière très considérable la facture de la dépense publique
00:05:32et il serait profondément irresponsable que de remettre le pays entre les mains de la gauche et de l'extrême gauche.
00:05:36Donc on a indiqué qu'on était parfaitement disposés à dialoguer et être reçus immédiatement par un Premier ministre
00:05:41qui serait issu par définition de la droite ou du centre.
00:05:44Mais si c'est pour poursuivre la politique d'Emmanuel Macron, ça ne va pas être possible.
00:05:48Parce que la politique d'Emmanuel Macron a été défaite non seulement aux élections européennes,
00:05:52mais aussi évidemment aux élections législatives.
00:05:55Donc les Français ont soif aujourd'hui d'une rupture,
00:05:58la rupture que moi j'essaie de construire avec le Rassemblement National et avec Marine Le Pen
00:06:03est une rupture raisonnable, responsable.
00:06:05Il faut stabiliser aujourd'hui les dépenses publiques, il faut remettre de l'ordre dans les comptes de l'État,
00:06:10il faut rétablir la sécurité et il faut surtout revaloriser le travail,
00:06:13tant par le soutien aux entreprises que par le soutien au pouvoir d'achat.
00:06:17Et il est clair que ce budget tel qu'il a été présenté par M. Barnier
00:06:21était très dangereux à la fois pour la France du travail, mais aussi pour nos entreprises.
00:06:25Et il était source d'une incertitude que moi je ne veux pas pour mon pays.
00:06:27Les partis politiques, genre Dan, Mardelac, ont été reçus par Emmanuel Macron cette semaine à l'Elysée,
00:06:32ont plus ou moins conclu un pacte de non-censure pour ne pas renverser le prochain gouvernement.
00:06:37Non-censure, pas de 49-3, pas de dissolution.
00:06:40Est-ce qu'au fond ça ne condamne pas ce futur gouvernement et la France à l'immobilisme ?
00:06:45Ils se sont mis d'accord, je cite, parce qu'il faut aller jusqu'au bout de la phrase,
00:06:49pour ne plus dépendre d'une potentielle censure du Rassemblement National.
00:06:53Et je crois parler au nom de millions de Français ce soir, ce que les gens ne comprennent pas,
00:06:58c'est que tous ces partis politiques-là que vous avez mentionnés, de Laurent Wauquiez jusqu'au Parti Socialiste,
00:07:03en incluant les écologistes, n'œuvrent pas pour la France et les Français.
00:07:08Ils œuvrent contre le Rassemblement National et ils œuvrent pour défendre leur siège,
00:07:13pour défendre leur fauteuil. Lorsque la droite qui s'est vendue depuis 2017 au macronisme
00:07:19vient désormais dire par la voix de M. Wauquiez, on est prêt à se mettre autour de la table
00:07:24avec des gens issus du Parti Socialiste ou issus des écologistes, du Parti Europe Écologie-Les Verts,
00:07:29mais merci de cet aveu, c'est une clarification intéressante.
00:07:32On n'a pas entendu la même phrase chez les LR, la droite LR.
00:07:35Il y a des lignes rouges également par rapport à la participation de certains membres de gauche.
00:07:39Je ne crois pas, j'ai entendu M. Wauquiez être prêt à discuter.
00:07:42Vous imaginez un gouvernement avec M. Retailleau et Mme Tondelier ?
00:07:45Ils ne sont plus à ça près, j'ai beaucoup de respect pour M. Retailleau.
00:07:52Le problème c'est qu'il y a ce qu'il dit et il y a ce qu'il fait.
00:07:55Je note que pour faire plaisir à la gauche et au macronisme, lorsque nous avons déposé à l'Assemblée Nationale
00:08:00une proposition qui m'apparaît consensuelle, l'expulsion des délinquants et criminels étrangers,
00:08:05le rétablissement des peines planchers, ces deux mesures simples de bon sens consensuelles
00:08:09pour protéger les Français, pourquoi est-ce qu'ils s'y opposaient ?
00:08:12Jordan Bardella, on veut savoir ce soir, est-ce que vous aurez la main tremblante
00:08:16et la censure beaucoup plus difficile la prochaine fois ?
00:08:19Est-ce que vous allez y réfléchir à deux fois ? Est-ce que ce sont des décisions qui se prennent avec gravité ?
00:08:24Ce sont des décisions qui se prennent avec évidemment beaucoup de gravité.
00:08:29Mais je ne peux pas regarder les Français qui nous ont accordé leur suffrage et leur confiance dans les yeux
00:08:36en leur disant que nous avons, avec nos députés, laissé passer un budget qui prévoit de dérembourser les soins
00:08:42dans un pays où un tiers des retraités renoncent à se soigner parce que le reste à charge est trop important.
00:08:47Le gouvernement parli avait accepté de renoncer aux déremboursements.
00:08:49Qui prévoit de désindexer les pensions de retraite.
00:08:52Non, il n'a pas souhaité céder au 1er janvier.
00:08:56Qui maintient l'aide médicale d'État, c'est-à-dire la gratuité des soins aux étrangers en situation irrégulière.
00:09:01Qui prévoit d'alourdir le malus automobile sur les 40 millions d'automobilistes dont beaucoup peinent d'ores et déjà
00:09:07soit à entretenir leur voiture, soit à circuler à cause des politiques anti-voiture dans les grandes villes,
00:09:13soit à mettre de l'essence parce que les taxes sont très importantes sur les carburants.
00:09:17Donc quand on a un budget qui prévoit d'alourdir les impôts dans un pays où nous avons déjà le record de prélèvement obligatoire,
00:09:23on a beau se dire de droite, quand on se dit de droite et qu'on mène une politique de gauche, alors ce n'est pas possible.
00:09:30On était tous d'ailleurs à front renversé en observant ce spectacle.
00:09:35Vous êtes en train de dénoncer en réalité ce trop-plein d'impôts et vous êtes en train de dénoncer la droite de l'impôt
00:09:41comme si c'était un socialisme mental de la droite. Comment vous l'expliquez ?
00:09:46Parce que ces gens ont oublié leur conviction.
00:09:54Vous savez, Feu-Patrick Buisson disait, il y a deux formations de gauche dans notre pays dont une s'appelle la droite.
00:10:04Et quand on se retrouve à la tête d'un gouvernement pour faire plus d'impôts, plus de normes,
00:10:10dans le contexte, rendez-vous compte que dans un contexte où nos chefs d'entreprise peinent à avoir un cas
00:10:15parce que la fiscalité qui pèse sur eux est toujours plus importante,
00:10:18quand des millions de Français n'arrivent plus à vivre de leur travail et que les parlementaires de la droite,
00:10:21notamment au Sénat, discutent d'une taxe sur les bouteilles d'eau,
00:10:24on a le sentiment d'une déconnexion totale entre cette classe politique-là,
00:10:28entre ces partis politiques-là et ce que vivent les Français.
00:10:31Et je l'ai écrit dans mon livre, ça date du mois de septembre,
00:10:36Michel Barnier n'est pas un homme de rupture.
00:10:39C'est un homme de droite.
00:10:41C'est important, je vous pose la question.
00:10:44C'est un homme de droite, on parle d'un corpus économique libéral généralement.
00:10:47En tous les cas, c'était la droite telle que nous la connaissions.
00:10:50Vous dites aujourd'hui que ce corpus a été balayé, foulé aux pieds.
00:10:54Je ne vois pas en quoi Michel Barnier est de droite lorsqu'il alourdit de 20 milliards d'euros la fiscalité sur les entreprises,
00:11:01dans un contexte où les entreprises françaises affrontent des impôts de production
00:11:07qui sont deux fois plus élevés que la moyenne européenne
00:11:10et qui pénalisent aujourd'hui l'industrie française
00:11:13et le soutien nécessaire à la réindustrialisation de notre pays.
00:11:17Je suis parfaitement disposé à me remettre autour de la table très vite,
00:11:20à ce que la discussion budgétaire reprenne très vite autour d'un nouveau gouvernement
00:11:24mais qui intègre les demandes du Rassemblement national.
00:11:27Encore une fois, on ne demande pas la lune.
00:11:29On a proposé un contre-budget avec 67 mesures.
00:11:32On est allé devant Michel Barnier avec une dizaine de mesures.
00:11:35On lui a dit que compte tenu de ce que vit le pays,
00:11:38compte tenu des souffrances de nos compatriotes,
00:11:40compte tenu des difficultés de nos chefs d'entreprise aujourd'hui
00:11:42qui craignent du lendemain et du surlendemain,
00:11:45on ne peut pas alourdir la fiscalité
00:11:47et on ne peut pas dérembourser notamment des médicaments.
00:11:50Il y a beaucoup d'autres mesures,
00:11:51mais comprenez bien qu'on a été responsables, raisonnables
00:11:54et que depuis le mois de septembre,
00:11:55on a cherché non seulement à faire connaître nos propositions,
00:11:58à les défendre avec beaucoup de sérieux à l'Assemblée nationale
00:12:00mais aussi avec la volonté de ramener le pays sur le chemin de la raison budgétaire.
00:12:04Un mot de votre livre que vous évoquez,
00:12:06ce que je cherche aux éditions Fayard.
00:12:08Vous parlez de Michel Barnier dedans.
00:12:10Vous dites que c'est un savoyard infâme,
00:12:12distingué, prêt à dialoguer, il n'est pas sectaire,
00:12:14ce qui est devenu une denrée rare dans la vie politique française.
00:12:17Il respecte ses interlocuteurs.
00:12:19Pourquoi l'avoir fait chuter ?
00:12:20Pourquoi avoir provoqué la chute du gouvernement de Michel Barnier ?
00:12:22Que vous en pensez dans ce livre ?
00:12:24Pardon, mais je pense que vous omettez la suite du paragraphe
00:12:29dans lequel je dis que Michel Barnier n'est pas un homme de rupture
00:12:33malgré son élégance d'apparence.
00:12:35Vous vous en souvenez, lorsqu'il est arrivé,
00:12:37ça a beaucoup détonné avec Gabriel Attal à la passation de pouvoir
00:12:39puisque Michel Barnier s'est présenté avec une forme de courtoisie,
00:12:42de respect et au fond d'élégance qui est si rare aujourd'hui
00:12:45dans la vie politique française.
00:12:47Et puis il s'est comporté à la tête d'un gouvernement
00:12:50comme ses prédécesseurs.
00:12:52Et à partir de l'instant où la politique d'Emmanuel Macron
00:12:55subit un revers dans les urnes,
00:12:57à partir du moment où nos compatriotes disent
00:12:59qu'on ne veut plus de la politique d'Emmanuel Macron,
00:13:01si vous poursuivez la politique d'Emmanuel Macron,
00:13:03vous dupez les électeurs, vous dupez les Français.
00:13:06Et il est vrai que quand on fait sciemment le choix
00:13:09d'ignorer ce que défend un parti qui a fait 11 millions de voix
00:13:12mais que de l'autre côté on reçoit Mathilde Panot,
00:13:15on reçoit Marine Tondulé, des écologistes,
00:13:18oui ça pose question.
00:13:20Mais vous avez demandé à être reçu, vous vous êtes dit
00:13:22c'est un manque de respect de la part du Président,
00:13:24alors que Marine Le Pen au contraire, Jordan Barnella,
00:13:27disait qu'elle faisait son miel de ce mépris.
00:13:30Vous n'êtes pas sur la même ligne que Marine Le Pen ?
00:13:32Ce n'est pas contradictoire.
00:13:34Pour réclamer d'être reçu, elle non ?
00:13:36Je m'étonne que dans le contexte que vit le pays,
00:13:40un Président de la République qui n'a plus de majorité,
00:13:43qui a été sèchement défait dans les urnes,
00:13:45ignore 11 millions de Français.
00:13:47Et je trouve effectivement, pour peut-être revenir sur ce que vous disiez,
00:13:50il y a quelques jours j'ai été appelé par un conseiller de l'Élysée
00:13:52qui m'a fait clairement comprendre que toutes les formations politiques
00:13:55qui allaient être conviées demain matin,
00:13:57la semaine dernière autour du chef de l'État,
00:13:59à l'exception du Rassemblement National.
00:14:01La question que je pose elle est très simple,
00:14:03est-ce que nous sommes des sous-électeurs ?
00:14:05Est-ce que nous sommes des sous-citoyens ?
00:14:07Parce qu'à ce moment-là, il faut que nos électeurs payent moins d'impôts que tout le monde.
00:14:10S'ils ne sont pas considérés au même titre que tous les Français.
00:14:12Donc il faut respecter les Français.
00:14:14Il faut respecter les électeurs.
00:14:16Et il faut même, et j'applique ce principe y compris
00:14:18aux gens qui ne votent pas pour le Rassemblement National,
00:14:20respecter toutes les nuances politiques.
00:14:22Je ne vote pas, mais je ne vote pas pour la France Insoumise.
00:14:24Je combattrai de toutes mes forces,
00:14:26sur le plan politique, sur le plan démocratique,
00:14:28leur projet qui est un projet dangereux pour la cohésion nationale
00:14:31et pour notre économie.
00:14:33Je respecte les Français qui font le choix
00:14:35de mettre un bulletin dans l'urne qui n'est pas un bulletin.
00:14:37Rassemblement National.
00:14:39Et Emmanuel Macron, qui a, je crois, et Marine Le Pen a eu les mots justes,
00:14:41le syndrome de l'enfant roi,
00:14:43semble ignorer ce qui est en train de se passer dans le pays.
00:14:46Il y a une envie de changement, il y a une envie de rupture.
00:14:48Et je note qu'après, que sur toutes les chaînes de télévision,
00:14:52on est expliqué peut-être que pour la première fois,
00:14:54on se soit soucié vraiment des électeurs du Rassemblement National
00:14:58en disant, mais est-ce qu'ils vont comprendre ce vote de censure ?
00:15:00Nous n'avons jamais été donnés aussi haut
00:15:02dans les sondages.
00:15:04C'est vrai pour Marine Le Pen dans les sondages
00:15:06d'intention de vote à la présidentielle,
00:15:08et c'est aussi vrai dans les sondages d'opinion,
00:15:10qui font que deux tiers des électeurs approuvent.
00:15:12Trouve qu'Emmanuel Macron a eu tort de ne pas recevoir
00:15:14le Rassemblement National et la France insoumise.
00:15:16Vous parlez de rupture, Jordan Bardala,
00:15:18mais êtes-vous vous-même un homme de rupture ?
00:15:20Vous dénoncez ce budget qualifié de socialiste.
00:15:22D'ailleurs, c'est assez, comment dire,
00:15:24édifiant de voir que les socialistes
00:15:26ont eux-mêmes censuré un budget qui serait socialiste.
00:15:28On n'est pas assez loin dans le socialisme.
00:15:30Est-ce que vous êtes un homme de rupture,
00:15:32au sens où vous pourriez demain séduire
00:15:34des électeurs de droite libérales ?
00:15:36Est-ce que vous vous définissez comme un libéral ?
00:15:38Moi, je veux rassembler
00:15:40la France du travail.
00:15:42Et je veux qu'on refasse de notre pays
00:15:44un pays de producteurs.
00:15:46Aujourd'hui, la France, sur le plan économique,
00:15:48décroche. On décroche parce que
00:15:50nous sommes engagés sur une pente de déraison budgétaire
00:15:52avec des records de déficit public,
00:15:54des records de dettes,
00:15:56des records de déficit commercial,
00:15:58une électricité qui est non seulement deux fois plus chère
00:16:00qu'elle ne l'était en 2017,
00:16:02qui pénalise beaucoup nos entreprises et notre industrie,
00:16:04mais qui est deux fois plus importante qu'elle ne l'est
00:16:06aux Etats-Unis. Et moi, je porte précisément
00:16:08l'ambition de rassembler
00:16:10la France du travail.
00:16:12Je pense qu'on est capable de fédérer
00:16:14dans un même élan les classes populaires,
00:16:16les classes moyennes, mais aussi de
00:16:18s'adresser à une élite entrepreneuriale
00:16:20qui travaille, qui crée,
00:16:22qui innove et qui fait la fierté
00:16:24de notre pays sur la scène européenne et internationale.
00:16:26Est-ce que vous estimez que les Français doivent travailler plus ?
00:16:28Je pense que
00:16:30la productivité
00:16:32de l'économie française
00:16:34par rapport à 2017,
00:16:36c'est l'un des grands indicateurs malades
00:16:38de notre pays, la productivité de l'économie
00:16:40française stagne. On est l'un des
00:16:42seuls pays de l'OCDE où la productivité
00:16:44de l'économie française stagne.
00:16:46Par rapport aux Américains,
00:16:48avec un capital identique, on a
00:16:5020% de rendement en moins.
00:16:52Parce qu'on ne travaille pas assez ?
00:16:54Revenir sur les 35 heures ? Travailler plus
00:16:56pour gagner plus ? Défiscaliser ?
00:16:58Je suis favorable à ce qu'on revienne sur les 35 heures
00:17:00par branche. Voilà. Pas par
00:17:02entreprise, par filière, parce que c'est souvent
00:17:04les salariés qui en sont
00:17:06les perdants, mais en tout cas, évidemment
00:17:08par branche. Donc il peut y avoir des dérogations
00:17:10par branche, mais ce qu'il faut
00:17:12aujourd'hui, c'est déverrouiller toutes les contraintes
00:17:14qui pèsent sur la croissance. Les contraintes
00:17:16qui pèsent sur la croissance, c'est le prix de l'électricité.
00:17:18Moi, je souhaite qu'on sorte des règles de tarification
00:17:20de l'électricité au niveau européen
00:17:22qui fait que la France est spoilée de son avantage
00:17:24comparatif, et le prix de l'électricité
00:17:26en France n'est pas
00:17:28acheté à son prix de production.
00:17:30On est aligné sur le prix du gaz, notamment
00:17:32allemand, ce qui a créé
00:17:34une explosion de la facture
00:17:36chez beaucoup de ménages français, mais aussi chez des
00:17:38commerçants, chez des artisans, chez des boulangers.
00:17:40Je souhaite qu'on puisse profiter de notre avantage
00:17:42nucléaire. Du général De Gaulle
00:17:44à Nicolas Sarkozy, c'était un atout
00:17:46incontesté, transpartisan par toutes les
00:17:48formations politiques qui nous permettaient d'avoir une électricité
00:17:50pas chère, bon marché
00:17:52et qui était gage de souveraineté nationale. Je souhaite
00:17:54qu'on baisse les impôts de production pour se réaligner
00:17:56sur la moyenne européenne. Je souhaite
00:17:58qu'on mette fin à l'inflation
00:18:00de normes, et notamment de normes
00:18:02environnementales qui sont toujours plus compréhérentes
00:18:04pour nos entreprises, pour nos
00:18:06agriculteurs, pour l'industrie
00:18:08automobile. Je souhaite qu'on
00:18:10fasse le patriotisme économique et qu'on puisse
00:18:12se protéger. Je ne comprends pas
00:18:14pourquoi est-ce que toutes les grandes puissances qui réussissent dans la
00:18:16mondialisation sont capables en même temps de
00:18:18donner de la liberté à leurs chefs d'entreprise
00:18:20et en même temps de les protéger de la concurrence éloignée.
00:18:22Par exemple, pour séduire ces entrepreneurs ou pour parler à
00:18:24cette élite que vous décrivez, est-ce que
00:18:26vous toucheriez au statut des
00:18:28fonctionnaires ? Est-ce que c'est un tabou pour vous ?
00:18:30Non, je ne touche pas au statut des
00:18:32fonctionnaires. Il n'y a rien à avoir ?
00:18:34Il n'y a pas de gras ?
00:18:36Je pense que
00:18:38défendre l'entreprise et vouloir la croissance
00:18:40ça ne veut pas dire tout casser.
00:18:42Ça ne veut pas dire mettre le feu aux poudres,
00:18:44ça ne veut pas dire opposer les Français les uns aux autres,
00:18:46ça ne veut pas dire opposer les salariés du privé
00:18:48ou aux salariés du public. Je pense qu'il y a des mesures
00:18:50aujourd'hui consensuelles à prendre
00:18:52pour relancer la croissance. J'ai cité
00:18:54un certain nombre de contraintes qui pèsent aujourd'hui
00:18:56sur l'activité de nos chefs d'entreprise
00:18:58et moi je souhaite évidemment être à leur côté
00:19:00parce qu'on affrontera le mur de la dette
00:19:02non seulement en réduisant la mauvaise dépense
00:19:04publique et l'autre fait de ce budget,
00:19:06l'autre fait économique de ce budget
00:19:08c'est que Michel Barnier demandait des efforts
00:19:10toujours au même et qu'il ne s'attaquait pas
00:19:12aux mauvaises dépenses publiques,
00:19:14l'immigration, la fraude,
00:19:16l'aide internationale que l'on donne à un certain nombre d'États,
00:19:18la contribution de la France excessive
00:19:20au budget de l'Union Européenne quand nos partenaires
00:19:22arrivent à négocier des rabais
00:19:24et on affrontera ce mur de la dette aussi par la création
00:19:26de richesses parce qu'au fond,
00:19:28qui paye ses dettes s'enrichit.
00:19:30On parle beaucoup de dettes, vous parlez beaucoup
00:19:32de dépenses, mais est-ce qu'il y a
00:19:34un moment où il y a une réduction
00:19:36de la dépense publique que vous envisagez ? Sonia,
00:19:38posez la question sur les fonctionnaires. Est-ce qu'il n'y a pas trop
00:19:40de fonctionnaires dans notre pays ? Ne faut-il pas les répartir
00:19:42différemment ? On a besoin de policiers,
00:19:44on a besoin d'infirmières. Est-ce qu'il ne faut pas
00:19:46répartir différemment la masse des fonctionnaires ?
00:19:48Faire mieux d'États plutôt que
00:19:50moins d'États. Où sont les économies ?
00:19:52Si le sujet c'est de discuter
00:19:54de la répartition avec la fonction publique,
00:19:56collectivité,
00:19:58par rapport à la fonction publique territoriale,
00:20:00on peut en discuter, mais je pense qu'on a besoin
00:20:02de policiers, je pense qu'on a besoin
00:20:04de soignants, je pense qu'on a besoin
00:20:06d'enseignants. Alors on affrontera
00:20:08les fractures françaises, non pas simplement
00:20:10sur le plan sécuritaire et sur le plan
00:20:12judiciaire, mais aussi sur le plan culturel
00:20:14parce qu'on a besoin de se
00:20:16réarimer à une forme de fierté française,
00:20:18de réhabiliter du sens commun
00:20:20un projet collectif dans notre société.
00:20:22Et nous avons besoin de
00:20:24cet État et d'un État qui fonctionne.
00:20:26La question ce n'est pas est-ce qu'il faut moins d'États ?
00:20:28Il faut en réalité mieux d'États. Et les Français
00:20:30qui nous regardent ce soir ont trop le sentiment
00:20:32que l'État est souvent là où on
00:20:34ne l'attend pas et il n'est pas là quand on a besoin de l'État.
00:20:36Est-ce qu'il n'y a pas trop d'administrations ? Encore une fois, c'était
00:20:38ma question. Est-ce qu'il ne faut pas plus de fonctionnaires
00:20:40sur le terrain face aux élèves, face
00:20:42aux malades, face aux délinquants ?
00:20:44C'est une évidence. Réduire le nombre de ces
00:20:46fonctionnaires qui font partie de l'administration.
00:20:48C'est une évidence. Il y a un besoin de
00:20:50débureaucratiser l'administration.
00:20:52Sur le plan de la santé, un tiers
00:20:54des effectifs de santé
00:20:56dans notre pays sont liés
00:20:58à l'administration. Beaucoup l'ont dit, peu l'ont fait.
00:21:00Pendant qu'on ferme des centres de santé,
00:21:02qu'on ferme des hôpitaux
00:21:04parce qu'on manque de soignants dans notre pays.
00:21:06Je pense que, notamment au travers
00:21:08de la débureaucratisation de l'administration,
00:21:10mais aussi au travers du développement de l'intelligence
00:21:12artificielle, l'une des grandes leçons
00:21:14de ce qui est en train de se passer aux États-Unis,
00:21:16c'est que non seulement la croissance est
00:21:18dopée par un soutien très clair affirmé de l'État
00:21:20aux entreprises américaines, mais
00:21:22aussi parce qu'ils ont une électricité et une énergie
00:21:24pas chères et qu'ils développent très massivement
00:21:26l'intelligence artificielle.
00:21:28Il y a des efforts à faire
00:21:30pour débureaucratiser et pour réduire
00:21:32le nombre de fonctionnaires. Est-ce que vous seriez un
00:21:34ami français ? On voit ce qui se passe
00:21:36avec M.Millehi, on voit que c'est un remède
00:21:38de cheval. Est-ce que
00:21:40vous êtes pour des remèdes aussi
00:21:42avec une radicalité affirmée et assumée ?
00:21:44Je me méfie
00:21:46de calquer les modèles étrangers.
00:21:48On sait que la pauvreté en Argentine est
00:21:50plus haute qu'elle ne l'était il y a
00:21:52quelques mois, donc c'est sûr qu'ils ont eu un traitement
00:21:54qui est un traitement de cheval. Mais je pense
00:21:56qu'il faut engager le chantier de la simplification.
00:21:58Si demain,
00:22:00j'accède à la tête d'un
00:22:02gouvernement, je laisserai
00:22:0412 mois à toutes les filières
00:22:06professionnelles. Et je leur dirai
00:22:08pendant ces 12 mois, filière
00:22:10par filière, vous allez vous réunir,
00:22:12vous allez vous concerter,
00:22:14et vous allez dans un dossier rouge,
00:22:16orange et vert, nous classer les normes.
00:22:18Dans le dossier rouge, vous allez nous
00:22:20mettre les normes les plus délirantes qui vous
00:22:22empêchent de travailler ou qui entravent la
00:22:24compétitivité de votre filière. Dans le dossier
00:22:26orange, vous allez nous mettre les normes qui sont bonnes
00:22:28pour la protection de votre activité, mais qui
00:22:30en l'état actuel du droit sont mal écrites
00:22:32et appellent à être réécrites par le législateur pour gagner
00:22:34en compétitivité. Et dans les dossiers
00:22:36verts, vous allez nous mettre les normes qui sont bonnes pour l'économie,
00:22:38bonnes pour votre filière. Et au bout de 12 mois,
00:22:40filière par filière, vous allez revenir
00:22:42avec ces trois dossiers. Stratégie
00:22:44tricolore. Ces dossiers-là seront
00:22:46remis aux parlementaires et les chargent ensuite
00:22:48aux parlementaires d'engager le chantier de la simplification.
00:22:50Pourquoi ça ne marche pas la simplification ?
00:22:52Parce qu'on demande précisément
00:22:54depuis 15 ans, depuis 15 ans tout le monde
00:22:56parle de simplification, aux fonctionnaires
00:22:58qui rédigent. Beaucoup de respect pour les hauts fonctionnaires.
00:23:00Mais on demande à ceux qui écrivent les normes
00:23:02de détricoter leur propre travail.
00:23:04La simplification, elle doit venir d'en bas.
00:23:06Et je pense que la simplification de l'économie française,
00:23:08c'est l'autre nom de la confiance.
00:23:10Vous êtes en train de faire votre mieux d'un programme économique
00:23:12de droite, libéral. Donc Marine Le Pen
00:23:14est sur la même ligne que vous.
00:23:16Mais est-ce que les Etats-Unis sont libéraux
00:23:18lorsque... Là, je vous demande déjà à vous.
00:23:20Le sujet, c'est pas
00:23:22est-ce qu'on est libéral, pas libéral,
00:23:24est-ce qu'on est de gauche ou est-ce qu'on est de droite.
00:23:26Le sujet,
00:23:28dans l'économie dans laquelle nous sommes aujourd'hui,
00:23:30en pleine mutation, lié notamment
00:23:32à la guerre commerciale ou à l'intelligence artificielle,
00:23:34c'est est-ce qu'on est un partisan de la croissance
00:23:36ou est-ce qu'on est un militant de la décroissance.
00:23:38Moi, je suis un partisan de la croissance.
00:23:40Je veux que la France puisse...
00:23:42Si vous faites le clivage comme ça, oui.
00:23:44Mais est-ce qu'aujourd'hui, encore,
00:23:46on peut, pardonnez-moi,
00:23:48avoir le luxe de dire, il faut supprimer
00:23:50la réforme des retraites.
00:23:52C'est un autre sujet. Il viendra après.
00:23:54Vous dites, présenté comme ça,
00:23:56c'est évident. Ça n'est pas évident.
00:23:58La décroissance, l'idéologie des décroissantistes
00:24:00a contaminé
00:24:02la Commission européenne. Lorsque Ursula
00:24:04van der Leyen fait voter le Green Deal
00:24:06avec sa déclinaison agricole
00:24:08du pacte vert, la stratégie
00:24:10de la ferme à la fourchette, qui prévoit précisément
00:24:12de diminuer le nombre de cheptels,
00:24:14de multiplier et de rendre toujours
00:24:16plus difficile les normes sur l'agriculteur.
00:24:18C'est de la décroissance. Lorsqu'on
00:24:20interdit la vente de véhicules neufs thermiques
00:24:22à l'horizon 2035, au risque
00:24:24de perdre 40 000 emplois dans la filière automobile
00:24:26parce que ça nécessite moins de manœuvres,
00:24:28100 m de droit de douane en contrepartie,
00:24:30en se laissant dévorer
00:24:32par les véhicules électriques
00:24:34chinois, c'est de la décroissance.
00:24:36Lorsque M. Macron affaiblit
00:24:38la filière nucléaire française, lorsqu'il fait
00:24:40un Fessenheim, c'est de la décroissance.
00:24:42Je suis convaincu par la croissance
00:24:44et je suis convaincu par la nécessité
00:24:46de mener une politique économique
00:24:48en faveur de nos entreprises.
00:24:50L'union des droites ne peut pas marcher.
00:24:52Là, vous nous avez offert, en quelques minutes,
00:24:54le socle commun de toutes les droites.
00:24:56L'alliance des droites avec qui ? Avec Laurent Wauquiez ?
00:24:58Je vous laisse le choix, ce n'est pas à moi
00:25:00de décider. Vous l'avez déjà fait en partie
00:25:02avec Éric Ciotti.
00:25:04Vous ne voyez aucune personnalité
00:25:06de droite qui pourrait faire l'union des droites
00:25:08avec vous ? Moi, je ne veux faire pas que l'union
00:25:10des droites, Madame. J'ai plus d'ambition que ça.
00:25:12Je veux faire l'union de tous les Français
00:25:14qui pensent que la France est encore une grande
00:25:16nation, qui veulent refaire de la France
00:25:18pas simplement un pays de consommateurs, mais un pays
00:25:20de producteurs. Et je veux parler à tous
00:25:22les Français. Je ne cherche pas à m'enfermer
00:25:24dans un clivage. Je crois profondément
00:25:26que la France doit vivre au XXIe siècle.
00:25:28Et je souhaite
00:25:30précisément aller convaincre aussi
00:25:32non pas les cadres, parce que
00:25:34ça n'a pas de sens, mais aller convaincre les électeurs
00:25:36orphelins d'une droite patriote,
00:25:38populaire, qui sont aujourd'hui
00:25:40orphelins d'un leader, d'une incarnation
00:25:42et de leur dire
00:25:44faisons un bout de chemin ensemble.
00:25:46Madame Bardella, j'aimerais qu'on parle des agriculteurs.
00:25:48Ils continuent à manifester, évidemment contre
00:25:50le traité de libre-échange
00:25:52du Mercosur. Mais est-ce que
00:25:54la motion de censure que vous avez votée
00:25:56n'a pas un prix concrètement sur le terrain ?
00:25:58Aujourd'hui, il y a un certain nombre de parlementaires,
00:26:00de parlementaires,
00:26:02de maisons de parlementaires,
00:26:04j'en oublie le nom,
00:26:06qui ont été dégradées.
00:26:08Permanence. Merci.
00:26:10Permanence parlementaire dégradée, dont certaines
00:26:12du RN. Certains élus, députés
00:26:14du RN, ont été interpellés
00:26:16par les agriculteurs, qui leur disent
00:26:18on a cru en vous, mais maintenant on ne croit plus en vous.
00:26:20Les aides que nous devions toucher, la motion de
00:26:22censure les a fait tomber. Qu'est-ce que vous leur dites ?
00:26:24Non, ils ont été, pardon, interpellés
00:26:26par, d'abord moi je condamne
00:26:28les dégradations de permanence,
00:26:30comme je condamne toutes les formes,
00:26:32il y en a eu 5 ou 6 me semble-t-il, comme je condamne
00:26:34d'ailleurs toutes les formes de violence dans notre démocratie.
00:26:36C'est pas les agriculteurs.
00:26:38C'est certains agriculteurs,
00:26:40des jeunes agriculteurs et de la FNSEA,
00:26:42qui s'est battu,
00:26:44qui est en pleine élection syndicale au moment où on se parle,
00:26:46et qui s'est battu jusqu'au bout,
00:26:48pour sauver le gouvernement des macronistes
00:26:50et de Michel Barnier. On aura tout vu.
00:26:52C'est-à-dire qu'on a un gouvernement là,
00:26:54dont le chef de gouvernement,
00:26:56monsieur Barnier, est issu au niveau européen
00:26:58de la droite européenne, du PPE,
00:27:00qui a fait le Green Deal, qui a fait le pacte vert,
00:27:02qui signe tous les accords
00:27:04de libre-échange depuis 15 ans,
00:27:06et qui a envoyé sa chef, madame van der Leyen,
00:27:08signer le Mercosur en Amérique latine
00:27:10il y a quelques jours.
00:27:12L'argument qui consiste à dire
00:27:14que Michel Barnier était le sauveur
00:27:16de l'agriculture française, saint de son gouvernement
00:27:18de macronistes, alors que les agriculteurs
00:27:20étaient dans les rues, mobilisés par milliers
00:27:22en début d'année et qu'ils n'ont obtenu aucune
00:27:24solution à leurs problèmes, non.
00:27:26Donc, s'il y a des bonnes mesures
00:27:28dans ce budget d'accompagnement,
00:27:30notamment sur le plan financier,
00:27:32ils seront évidemment repris avec notre
00:27:34soutien et notre gratitude dans le budget
00:27:36qui sera celui de l'année 2025
00:27:38et pour lequel nous allons très vite, avec le nouveau gouvernement,
00:27:40nous remettre autour de la table.
00:27:42Mais le sujet...
00:27:44Mais il y a l'urgence pour les agriculteurs.
00:27:46Ils ont besoin des aides tout de suite, c'est pas dans 2 ou 3 mois.
00:27:48Certains vous reprochent d'ailleurs le vide politique
00:27:50que vous avez créé. Par exemple, l'eurodéputé
00:27:52François-Xavier Bellamy vous dit
00:27:54que les partisans du Mercosur peuvent remercier
00:27:56Marine Le Pen.
00:27:58Moi, j'apprécie humainement
00:28:00monsieur Bellamy,
00:28:02mais politiquement, c'est un menteur.
00:28:04Parce que monsieur Bellamy
00:28:06siège dans une famille politique,
00:28:08le PPE, la droite européenne,
00:28:10qui a signé tous les accords de libre-échange
00:28:12qui ont mis nos agriculteurs dans les rues.
00:28:14La droite européenne, elle a envoyé
00:28:16sa chef, madame van der Leyen, c'est la même famille politique.
00:28:18Barnier, Bellamy,
00:28:20Ursula van der Leyen, c'est la même famille politique.
00:28:22Le PPE, c'est la droite européenne.
00:28:24C'est eux qui négocient les accords de libre-échange.
00:28:26C'est eux qui ont fait...
00:28:28Non, c'est faux.
00:28:30Idée à signer l'accord de Nouvelle-Zélande ?
00:28:32Non, nous sommes opposés.
00:28:34La Ligue du Nord, je ne suis pas à la Ligue du Nord.
00:28:36Dans Idée, il y a bien d'autres...
00:28:38Le PPE, c'est peut-être pas forcément...
00:28:40Les Républicains n'ont pas voté les accords de libre-échange ?
00:28:42Non, mais je vous parlais...
00:28:44Vous avez peut-être des alliés
00:28:46dans la famille Idée
00:28:48qui a voté pour l'accord de Nouvelle-Zélande.
00:28:50Il y a des divisions entre les nationalités.
00:28:52Vous avez des pays comme l'Italie,
00:28:54comme la Hongrie, par exemple, qui peuvent avoir intérêt
00:28:56à un accord de libre-échange.
00:28:58Je ne suis pas à la Ligue du Nord, je suis au Rassemblement National.
00:29:00On a toujours combattu les accords de libre-échange
00:29:02parce que je pense que les accords de libre-échange
00:29:04doivent être...
00:29:06L'agriculture doit être sortie des accords de libre-échange.
00:29:08C'est le principe de la préférence
00:29:10agricole française.
00:29:12Je pense que
00:29:14l'agriculture française est
00:29:16systématiquement la variable d'ajustement
00:29:18des accords de libre-échange.
00:29:20Pour permettre à l'Allemagne d'exporter des Mercedes,
00:29:22on sacrifie les agriculteurs français.
00:29:24D'abord, les agriculteurs, ils demandent...
00:29:26Ils ne demandent pas l'aumône.
00:29:28Ils demandent de pouvoir vivre de leur travail.
00:29:30Permettez-moi, Mme Ferreri, tout à l'heure, vous disiez
00:29:32qu'il y a une urgence, il y avait des besoins.
00:29:34Permettez-moi de rappeler que
00:29:36c'est grâce à nous, l'an dernier,
00:29:38à discussions budgétaires
00:29:40en 2023 pour le budget 2024,
00:29:42qu'on a pu sauver l'avantage
00:29:44sur le GNR, c'est-à-dire l'avantage fiscal
00:29:46dont bénéficiaient les agriculteurs sur le carburant.
00:29:48C'est nous qui nous sommes battus pour que cet avantage
00:29:50fiscal soit encore inscrit cette année
00:29:52dans le budget. C'est nous qui combattons
00:29:54les accords de libre-échange. Les agriculteurs,
00:29:56ils ont besoin d'être protégés de la concurrence
00:29:58internationale déloyale. Emmanuel Macron s'oppose
00:30:00au Mercosur. Il dit que nos agricultures
00:30:02ne seront pas sacrifiées au mercantilisme
00:30:04du siècle d'avant. Oui, mais le drame
00:30:06d'Emmanuel Macron, c'est que
00:30:08sa parole n'est plus entendue
00:30:10et qu'il n'est plus respecté sur la scène européenne.
00:30:12S'il est cohérent, on a
00:30:14une commission européenne qui veut passer
00:30:16en force sur le Mercosur, qui va être un drame
00:30:18pour les agriculteurs français.
00:30:20Eh bien, le président de la République française
00:30:22doit faire ce qu'a fait le général De Gaulle.
00:30:24Il doit faire la chaise vide, vous voyez, pour défendre
00:30:26les intérêts agricoles français au Conseil.
00:30:28Il doit menacer l'Union européenne
00:30:30de suspendre la contribution de la France au budget
00:30:32de l'Union européenne parce que nous sommes la deuxième
00:30:34économie de la zone euro et que
00:30:36nous sommes le deuxième contributeur net au
00:30:38budget de l'Union européenne. Quand la France
00:30:40parle sur la scène européenne, la France
00:30:42doit être écoutée. C'est comme cela que
00:30:44le général De Gaulle... Donc elle a du poids. Elle a encore du poids.
00:30:46Je pense que c'est jamais
00:30:48fini pour la France et l'histoire
00:30:50de notre pays est celle d'un sursaut permanent
00:30:52pour la puissance et pour la grandeur. Donc,
00:30:54je pense que la France a encore en elle
00:30:56la force du sursaut, mais on ne peut
00:30:58plus se satisfaire d'un président de la République
00:31:00qui ne défend plus les intérêts de la France sur la scène européenne
00:31:02et de gens qui, dans la classe politique française...
00:31:04Je parlais de M. Bellamy. Je trouve que
00:31:06sa prise de position est décevante parce
00:31:08qu'il sait très bien qu'il ment et il sait
00:31:10très bien que c'est sa famille politique qui, au niveau européen,
00:31:12négocie des accords de libre-échange... Pour être honnête, dans l'argumentaire,
00:31:14il se défend et il dit que c'est
00:31:16la famille européenne du PPE et qu'à l'intérieur,
00:31:18lui, n'a pas voté pour.
00:31:20Voilà pourquoi je vous posais la question de la cohérence
00:31:22par rapport à la famille européenne
00:31:24dans laquelle vous êtes idées. Alors, pourquoi,
00:31:26lors de la dernière session plénière au Parlement européen,
00:31:28a-t-il voté pour la Commission européenne de Mme van der Leyen,
00:31:30qui compte en son sein... Pour 24 commissaires,
00:31:32pas pour elle directement. D'accord, dont
00:31:34M. Séjourné, dont Mme van der Leyen,
00:31:36dont des commissaires,
00:31:38commissaire espagnol qui est résolument un militant
00:31:40anti-nucléaire. Donc, il y a ceux qui
00:31:42parlent de l'agriculture et il y a ceux qui défendent
00:31:44les agriculteurs. Et moi, je suis parfaitement
00:31:46à l'aise avec l'intégralité de mes votes
00:31:48et j'appelle évidemment les agriculteurs à ne pas
00:31:50se laisser avoir
00:31:52par les écrans de fumée de la FNSEVA,
00:31:54qui est en pleine élection syndicale et
00:31:56qui court systématiquement, qui est systématiquement
00:31:58la remorque, s'agissant de son président,
00:32:00en tout cas dans les prises de position qui ont eu lieu
00:32:02d'Emmanuel Macron. M. Bardella, est-ce que
00:32:04le problème des agriculteurs, c'est vraiment le mercosur ?
00:32:06Est-ce qu'il n'y a pas aussi un sujet sur les produits
00:32:08ukrainiens, poulet et blé,
00:32:10qui arrivent sur le marché français ?
00:32:12Est-ce que, là encore, il y a un traité qui est en train
00:32:14d'être négocié ? Personne ne s'en soucie ?
00:32:16Est-ce que vous allez vous en emparer ?
00:32:18Vous avez entièrement raison. Je me suis opposé
00:32:20à l'abaissement
00:32:22des tarifs douaniers,
00:32:24l'Union européenne avec l'Ukraine.
00:32:26Comment voulez-vous expliquer à nos agriculteurs
00:32:28à qui on impose des normes toujours
00:32:30plus drastiques, qu'on va les mettre
00:32:32en concurrence avec de la volaille ukrainienne,
00:32:34avec des poulets ukrainiens, à 3 euros
00:32:36le kilo, quand la moyenne du poulet français
00:32:38produit est à 7 euros le kilo. Ils ne peuvent
00:32:40pas survivre. Et la première des
00:32:42protections,
00:32:44la première des dignités, la première des
00:32:46mesures, des clauses miroirs qu'on leur
00:32:48doit, c'est précisément
00:32:50d'empêcher l'importation
00:32:52dans nos marchés, sur le marché
00:32:54commun de l'Union européenne, de produits
00:32:56qui ne respectent pas les normes économiques,
00:32:58sociales, sanitaires, environnementales
00:33:00qu'on leur impose. Parce que,
00:33:02dans la concurrence déloyale, c'est pas
00:33:04temps de commercer. C'est pas temps
00:33:06de s'ouvrir avec des économies qui peuvent paraître plus
00:33:08faibles que les nôtres en termes de production,
00:33:10de modèle agricole.
00:33:12C'est de nous ouvrir, comme c'est le cas
00:33:14avec le Brésil et cet accord du Mercosur,
00:33:16avec des pays où 80% des pesticides
00:33:18qui sont utilisés au Brésil sont interdits
00:33:20en France. On sait très bien que les contrôles seront
00:33:22insuffisants. On sait très bien que les contrôles
00:33:24comportent en leur sein de nombreuses
00:33:26failles. Donc, il faut permettre aux agriculteurs
00:33:28de vivre de leur travail. Il faut
00:33:30appliquer les lois de répartition
00:33:32des marges qui ont été votées par le
00:33:34Parlement, qui n'ont jamais été appliquées, je pense notamment
00:33:36aux lois Egalim. Il faut les protéger de la concurrence
00:33:38déloyale. Moi, je défends une
00:33:40grande loi Mangeons français. Je veux que dans les
00:33:42cantines des collèges, des écoles,
00:33:44que nos enfants puissent manger en priorité
00:33:46de la viande et de la nourriture française.
00:33:48Comment on peut regarder les agriculteurs dans les yeux
00:33:50et leur dire qu'on va
00:33:52favoriser, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:33:54du poulet lavé au chlore
00:33:56brésilien, du saumon
00:33:58aux hormones canadiens,
00:34:00quand vous avez un agriculteur sur
00:34:02deux agriculteurs
00:34:04sur trois, disons, qui vit
00:34:06avec moins de 500 euros par mois.
00:34:08Donc, il y a des mesures à prendre.
00:34:10Ces mesures, je les ai défendues pendant la campagne
00:34:12européenne. Je ne changerai pas d'avis et je vais
00:34:14continuer à les défendre parce que quand on défend l'agriculture
00:34:16française, on défend notre indépendance
00:34:18alimentaire et notre souveraineté.
00:34:20Est-ce qu'on peut encore le faire de l'intérieur de l'Europe ?
00:34:22C'est ce que vous défendez,
00:34:24c'est-à-dire changer les choses
00:34:26à l'intérieur, depuis l'intérieur de l'Europe.
00:34:28Est-ce qu'on peut encore le faire véritablement ?
00:34:30Oui, je le crois. Moi, je ne suis pas
00:34:32pour sortir de l'Union européenne. Je ne suis pas
00:34:34contre l'Europe. Je pense que
00:34:36l'Europe est un espace dans lequel il y a des intérêts
00:34:38très souvent divergents.
00:34:40Attendez, on finit sur les agriculteurs
00:34:42et après on passe à l'immigration avec Schengen, si vous
00:34:44me l'accordez. Je pense simplement
00:34:46que la France doit se faire entendre et doit
00:34:48se faire respecter et doit défendre
00:34:50ses intérêts. Encore une fois, on est le deuxième
00:34:52contributeur net au budget de l'Union
00:34:54européenne. Or,
00:34:56cet argument, cet avantage
00:34:58considérable par rapport à des économies beaucoup plus
00:35:00petites, devrait nous donner un poids supplémentaire
00:35:02dans les négociations. Et moi, je souhaite
00:35:04une Europe des coopérations entre États, qui se
00:35:06soucie davantage des grands projets
00:35:08du XXIe siècle sur l'agriculture,
00:35:10la transition énergétique, le
00:35:12climat, l'immigration, l'intelligence
00:35:14artificielle et les grands
00:35:16projets industriels du XXIe siècle,
00:35:18plutôt que de se contenter de réglementer
00:35:20le bruit des tondeuses à gazon.
00:35:22Le mot, peut-être, effectivement, d'immigration,
00:35:24la motion de censure que vous avez votée,
00:35:26retarde aussi
00:35:28l'adoption d'une loi sur l'immigration
00:35:30qui a été prévue pour le mois de janvier. Est-ce que ce n'est
00:35:32pas totalement contre-productif, Jordan Bardella ?
00:35:34Il y a eu combien de lois sur l'immigration
00:35:36en 30 ans ?
00:35:38Plus d'une vingtaine.
00:35:40On est quasiment à une trentaine de lois.
00:35:42Tous les ans,
00:35:44on fait le coup aux Français.
00:35:46Tous les ans, on leur dit, cette année, on a compris,
00:35:48le R.N. est donné très haut, donc on va faire une grande
00:35:50loi sur l'immigration.
00:35:52Le problème, c'est que toutes ces lois sur l'immigration
00:35:54vont à chaque fois dans le sens
00:35:56de plus d'immigration. Je pense que
00:35:58l'immigration est le défi
00:36:00existentiel le plus important qui se pose
00:36:02dans notre pays, qui pose une question
00:36:04simple,
00:36:06claire. Est-ce qu'on veut rester
00:36:08la France, et est-ce qu'on veut rester
00:36:10le peuple français ? L'immigration,
00:36:12c'est cette question au fond qui est très simple.
00:36:14Il y a des gens qui, depuis 30 ans,
00:36:16considèrent qu'ils ont une vision post-nationale,
00:36:18qu'il faut encore plus d'immigration.
00:36:20Et puis, il y a d'autres mouvements politiques
00:36:22comme le mien, qui considèrent que nous avons
00:36:24accueilli beaucoup trop d'étrangers dans notre pays,
00:36:26que l'assimilation n'est plus possible, et que
00:36:28sont en train d'émerger partout sur
00:36:30notre territoire, et plus seulement dans les
00:36:32banlieues dans lesquelles j'ai pu grandir, en Seine-Saint-Denis,
00:36:34et partout en France, d'enclaves
00:36:36étrangères, où nos compatriotes ont
00:36:38le sentiment de devenir étrangers dans leur propre
00:36:40pays. Donc, moi, je souhaite que ce
00:36:42sentiment-là, que cette expression-là
00:36:44d'une souffrance, qui est celle d'être
00:36:46dépossédée de ce qui nous a fait
00:36:48aimer notre pays, puisse être traité.
00:36:50Et donc, si évidemment
00:36:52un nouveau gouvernement prend place,
00:36:54l'une de nos demandes sera aussi une
00:36:56très grande loi, non pas pour accélérer l'immigration,
00:36:58mais pour réduire l'immigration. Et quand je vois
00:37:00dans ce budget, madame, que
00:37:02le gouvernement, encore une fois,
00:37:04dit de droite, propose,
00:37:06c'est pas moi qui le dis, c'est eux,
00:37:08d'augmenter le budget de l'aide médicale d'État, c'est-à-dire
00:37:10d'augmenter la gratuité des soins
00:37:12aux étrangers en situation irrégulière,
00:37:14y compris la possibilité
00:37:16de se faire gratuitement recoller
00:37:18les oreilles quand on est un clandestin.
00:37:20Mais non, mais ils sont revenus, mais c'est fou !
00:37:22Et donc, ces gens-là
00:37:24vont nous faire croire qu'ils vont réduire l'immigration ?
00:37:26Ça se traite aussi sur un plan européen,
00:37:28vous le savez évidemment très bien, c'est pour ça que je vous posais la question.
00:37:30Est-ce que pour vous, Schengen est un tabou,
00:37:32ou pas ?
00:37:34Je souhaite que Schengen redevienne
00:37:36un projet européen.
00:37:38Ça n'est pas parce que vous êtes un demandeur
00:37:40d'asile syrien
00:37:42qui avait obtenu un titre de séjour
00:37:44en Espagne, que ce simple
00:37:46fait d'obtenir un titre de séjour
00:37:48dans un pays de l'Union Européenne vous donne
00:37:50un droit à circuler partout,
00:37:52et potentiellement à vous retrouver dans notre pays.
00:37:54Je souhaite que Schengen redevienne
00:37:56un projet européen, et que la libre circulation
00:37:58dans l'espace Schengen soit réservée
00:38:00aux seuls ressortissants de l'Union
00:38:02Européenne. C'est simple,
00:38:04mais le fait d'obtenir un titre
00:38:06de séjour dans un autre État ne doit pas vous
00:38:08donner la possibilité de circuler
00:38:10partout. Je ne conçois pas
00:38:12un pays sans frontières. De la même
00:38:14manière que je ne conçois pas, comme tous les Français
00:38:16qui nous regardent, une maison ou un appartement
00:38:18sans porte ni fenêtre, eh bien avec un pays c'est
00:38:20la même chose. Vous avez évoqué la Syrie,
00:38:22les réfugiés syriens. Est-ce que vous êtes
00:38:24favorable au fait que la France
00:38:26gèle les procédures
00:38:28concernant les demandes d'asile
00:38:30des Syriens ? Est-ce que vous êtes
00:38:32favorable à leur retour au pays ?
00:38:34Ou est-ce que vous craignez au contraire une vague
00:38:36migratoire de ceux qui
00:38:38fuiraient ce régime djihadiste
00:38:40modéré qui a pris la place
00:38:42du dictateur sanguinaire Bachar
00:38:44al-Assad ? D'abord ce qui est en train de se passer
00:38:46aujourd'hui en Syrie
00:38:48doit nous alarmer sur le fait
00:38:50qu'un péril migratoire
00:38:52est peut-être devant nous.
00:38:54L'histoire nous éclaire,
00:38:56l'histoire nous informe.
00:38:58A chaque fois qu'un État
00:39:00a été soit déstabilisé,
00:39:02soit renversé, comme c'est le cas
00:39:04pour la dictature de Bachar al-Assad par
00:39:06des fondamentalistes islamistes,
00:39:08ces changements de régime
00:39:10ont donné lieu à des flux
00:39:12migratoires très importants au départ de ces
00:39:14pays à destination de l'Europe.
00:39:16Moi je souhaite que l'Europe se protège de ces flux
00:39:18migratoires. La solidarité, elle peut exister
00:39:20dans ce genre de cas, mais elle doit être d'abord
00:39:22et avant tout régionale. Donc je souhaite
00:39:24non seulement qu'on renforce la protection des
00:39:26frontières françaises et européennes,
00:39:28je souhaite qu'aucune demande d'asile,
00:39:30et ça c'est une réforme que nous mettrons en oeuvre,
00:39:32ne puisse être traitée sur le sol français.
00:39:34Les demandes d'asile ont été
00:39:36totalement...
00:39:38Les demandes d'asile ont été
00:39:40totalement, en tout cas la charia
00:39:42elle est défendue par ceux qui précisément
00:39:44ont renversé la dictature de
00:39:46Bachar el-Assad.
00:39:48Le droit d'asile a été totalement dévoyé.
00:39:50Il y a deux tiers de nos demandeurs d'asile,
00:39:52la France a passé son record année après année,
00:39:54on est aux environs de 130-135 000 demandes d'asile,
00:39:56on a deux tiers de ces demandeurs d'asile
00:39:58qui sont déboutés et qui restent bien
00:40:00souvent à la charge de la collectivité
00:40:02et sur le territoire français. Je souhaite qu'aucune
00:40:04demande d'asile ne puisse être traitée sur le sol français.
00:40:06Les demandes d'asile doivent être traitées dans les ambassades
00:40:08et consulats des pays de départ, précisément
00:40:10pour éviter aux Français de subir
00:40:12une immigration du fait accompli,
00:40:14et dans le cas d'espèce que vous mentionnez,
00:40:16beaucoup de gens sont partis de la Syrie
00:40:18parce qu'ils fuyaient le régime de Bachar el-Assad,
00:40:20le régime ayant été renversé, on peut potentiellement
00:40:22non seulement suspendre l'étude des demandes
00:40:24d'asile, mais organiser le retour
00:40:26de ces profils dans les
00:40:28pays de départ.
00:40:30Des expulsions ? Oui, des expulsions organisées
00:40:32de manière administrative,
00:40:34on ne va pas chercher les gens comme ça, il y a une
00:40:36procédure qui se met en place, mais je souhaite
00:40:38qu'elle puisse être engagée. Il y a beaucoup de pays européens
00:40:40qui ont mis en place ce dispositif,
00:40:42mais moi ça m'étonne de voir
00:40:44l'esprit de naïveté
00:40:46qui a contaminé beaucoup de
00:40:48nos dirigeants, qui font mine
00:40:50de ne pas s'apercevoir que ceux
00:40:52qui sont en train de prendre le pouvoir en Syrie
00:40:54sont les héritiers de Daesh, sont les héritiers
00:40:56d'Al-Qaïda, et que sans doute
00:40:58ils pratiquent la taqiyya,
00:41:00et on nous avait déjà fait le coup avec les talibans
00:41:02inclusifs, vous vous en souvenez, qu'ont fait
00:41:04les talibans lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir en Afghanistan,
00:41:06et bien ils s'en sont pris immédiatement
00:41:08aux femmes. Qu'a représenté
00:41:10son règne ? Comment vous le définissez
00:41:12et doit-il être jugé
00:41:14pour crime contre l'humanité ?
00:41:16Je pense que
00:41:18celui qui résume le mieux
00:41:20la situation, je l'ai vu s'exprimer
00:41:22sur X, c'est Arnaud Clarsfeld
00:41:24qui dit
00:41:26un dictateur sanguinaire
00:41:28hostile à l'Occident est tombé,
00:41:30les terroristes sanguinaires hostiles
00:41:32à l'Occident
00:41:34prennent sa place. Son régime était une
00:41:36monstruosité sur le plan des droits humains,
00:41:38sur le plan du respect des opposants
00:41:40et il suffit de voir les images
00:41:42révélées, de torture
00:41:44de la prison, pour se
00:41:46rendre compte que non seulement Bachar Al-Assad
00:41:48n'était pas un enfant de cœur, mais qu'il était un dictateur
00:41:50et qu'il a fait poser sur son peuple
00:41:52des violences
00:41:54sans commune mesure. Nous n'avions pas besoin
00:41:56de ces images pour le savoir. Vous avez
00:41:58parfaitement raison. Il venait,
00:42:00s'était su et... Mais quel drame pour le peuple
00:42:02syrien que d'avoir le choix entre
00:42:04un dictateur et entre
00:42:06les héritiers de Daesh et d'Al-Qaïda ?
00:42:08Et vous savez, si pendant très longtemps, nous avions
00:42:10milité pour que la France conserve
00:42:12par ses services de renseignement des liens
00:42:14avec les services de renseignement syriens,
00:42:16c'est parce qu'il y avait en face de Bachar
00:42:18Al-Assad l'État islamique
00:42:20et des gens qui précisément
00:42:22s'organisaient, travaillaient ensemble pour
00:42:24envoyer des individus se faire
00:42:26exploser, des fanatiques au Bataclan.
00:42:28Que répondez-vous à ceux qui vous critiquent
00:42:30pour ne pas avoir suffisamment
00:42:32dénoncé justement ce régime il y a quelques
00:42:34années ? Que répondez-vous à ceux qui
00:42:36pointent du doigt l'envoi
00:42:38sur place pour rencontrer Bachar Al-Assad
00:42:40de certains émissaires faisant partie
00:42:42du RN ?
00:42:44Le Rassemblement National n'a pas
00:42:46envoyé d'émissaire, si vous mentionnez
00:42:48en l'occurrence Thierry Mariani.
00:42:50Il a été pendant très longtemps
00:42:52député des Français de l'étranger
00:42:54et il a été
00:42:56proche de Nicolas Sarkozy, dont il a été le ministre.
00:42:58Je vous rappelle que le président Sarkozy avait reçu
00:43:00Bachar Al-Assad en 2008. Il est très
00:43:02difficile de tirer des enseignements
00:43:04de visite diplomatique
00:43:06il y a 10 ans, il y a 15 ans, il y a 20 ans
00:43:08pour analyser ce qui est en train de se passer aujourd'hui
00:43:10ou alors il faudrait incriminer
00:43:12le président Chirac pour avoir entretenu
00:43:14des liens amicaux avec Vladimir Poutine.
00:43:16Nous parlons vraiment de la dernière décennie
00:43:18et même des dernières années.
00:43:20J'ai jamais eu la moindre
00:43:22faiblesse et la moindre tolérance
00:43:24à l'égard de Bachar Al-Assad. Je dis juste qu'en face
00:43:26il y a des fondamentalistes islamistes
00:43:28et que probablement que les scènes de liesse
00:43:30auxquelles nous assistons depuis maintenant
00:43:32plusieurs jours, je le crains, risquent de laisser
00:43:34place à un régime qui sera
00:43:36très dur et très brutal, notamment
00:43:38avec les droits des femmes. Vous savez, on
00:43:40assiste à ce que Huntington, dans
00:43:42le choc des civilisations, avait théorisé comme étant
00:43:44le retour du tribalisme et le retour
00:43:46des minorités religieuses, après les grandes
00:43:48idéologies du XXe siècle.
00:43:50Évidemment, il y a eu les totalitarismes que nous avons
00:43:52bien connus, mais aussi après les
00:43:54nationalismes arabes et on se rend compte que
00:43:56à chaque fois, après, il y a les fondamentalistes islamistes.
00:43:58Sainte-Bardella, j'aimerais qu'on revienne à la situation française
00:44:00à la lumière du livre que vous avez écrit
00:44:02« Ce que je cherche » aux éditions Fayard
00:44:04et notamment à Emmanuel Macron.
00:44:06Vous racontez dans ce livre
00:44:08la façon dont il vous a invité pour les rencontres
00:44:10de Saint-Denis, jeudi 24 août. Le téléphone
00:44:12sonne, il est environ 21h. « Bonsoir, c'est
00:44:14Emmanuel Macron. Je sais pourquoi
00:44:16le chef de l'État cherche à me
00:44:18joindre. Dites-vous, j'ai lu dans la presse
00:44:20qu'il s'apprêtait à concrétiser cette fameuse
00:44:22initiative annoncée au sortir
00:44:24des émeutes du début de l'été. L'échange
00:44:26est franc et respectueux. Sa tonalité
00:44:28défère de nos précédentes conversations. »
00:44:30Ça veut dire qu'il y a deux Emmanuel Macron.
00:44:32Il y a le Emmanuel Macron qui vous appelle,
00:44:34Jordan Bardella, et celui qui fait de la politique
00:44:36ensuite ?
00:44:38Je pense qu'il ne cesse jamais de faire de la politique.
00:44:40Et Emmanuel Macron
00:44:42est un séducteur. Il cherche à chaque fois
00:44:44à convaincre son interlocuteur
00:44:46qu'il est dans le vrai et qu'il a raison.
00:44:48Il discute avec moi,
00:44:50il va me dire
00:44:52qu'il est très conscient du phénomène migratoire
00:44:54en pensant qu'étant au Rassemblement
00:44:56national, je vais prendre ce
00:44:58spéculose et me satisfaire
00:45:00d'un
00:45:02inquiétude qu'il pourrait donner
00:45:04à mes analyses, à mes constats.
00:45:06Ça m'a beaucoup marqué lorsque
00:45:08Lucie Castex sort, elle rencontre le chef de l'État,
00:45:10la candidate autoproclamée
00:45:12qui se voyait Premier ministre au mois d'août
00:45:14pour le Nouveau Front Populaire, sort de l'entretien avec
00:45:16Emmanuel Macron. Elle dit « Emmanuel Macron m'a compris.
00:45:18Nous nous sommes mis d'accord. Sous-entendu, je vais être nommé
00:45:20Premier ministre dans quelques heures. » Une heure après,
00:45:22les communiqués tombent. « Madame Castex,
00:45:24merci, au revoir, le Nouveau Front Populaire ne sera pas à Matignon. »
00:45:26Là, je vous parle de vous, de votre relation
00:45:28avec le président Macron.
00:45:30Je raconte dans le livre
00:45:32les coulisses de cette rencontre
00:45:34de Saint-Denis.
00:45:36Après les émeutes qu'a vécues le pays,
00:45:38le président de la République décide de mettre les chefs de
00:45:40partis autour de la table à Saint-Denis.
00:45:42J'y consacre un chapitre parce qu'il se trouve
00:45:44qu'on se retrouve à la Légion d'honneur,
00:45:46qui est l'endroit où j'ai passé mon baccalauréat
00:45:48puisque j'étais à Saint-Denis.
00:45:50La Légion d'honneur était centre d'examen et donc me revoilà
00:45:52rentré dans la Légion dix ans après.
00:45:54Si quand j'y ai passé mon bac
00:45:56en 2013, on m'avait dit « dix ans après,
00:45:58tu reviendrais pour discuter
00:46:00avec le chef de l'État », sans doute je n'y aurais pas cru.
00:46:02Donc je raconte les coulisses de cette réunion
00:46:04et je raconte à quel point Emmanuel Macron peut sembler
00:46:06toujours passionné lorsqu'on va
00:46:08parler des grandes théories monétaires, des grandes
00:46:10théories financières, de la politique étrangère.
00:46:12Mais à chaque fois qu'on parle
00:46:14du quotidien des gens, des
00:46:16souffrances des Français, il n'y a plus personne.
00:46:18Après les émeutes
00:46:20qui ont ravagé notre pays, et pas
00:46:22que d'ailleurs, les banlieues aussi, les territoires ruraux,
00:46:24à la suite du décès
00:46:26de Naël, le président de la République
00:46:28avait dit qui avait vu
00:46:30venir ces émeutes. C'est-à-dire qu'il
00:46:32est totalement inconscient,
00:46:34totalement sourd
00:46:36aux souffrances des Français et notamment
00:46:38aux souffrances de millions de Français
00:46:40à l'égard de l'insécurité, du
00:46:42communautarisme et de la perte de leur identité.
00:46:44Et je dis au fond, je crois que le
00:46:46quotidien des Français n'intéresse pas
00:46:48Emmanuel Macron. Et quand il fait le choix, il y a quelques jours,
00:46:50d'inviter toutes les forces politiques
00:46:52autour de la table pour essayer de trouver une solution
00:46:54à une issue qui, on le sait, va rester pendant un
00:46:56minimum un an, puisqu'on ne peut pas dissoudre avant un an,
00:46:58sciemment et avec
00:47:00beaucoup de fierté et beaucoup d'arrogance,
00:47:02il évince 11 millions d'électeurs. Et je
00:47:04n'aime pas cette manière que le président
00:47:06de la République a de snobber,
00:47:08de mépriser, d'être arrogant
00:47:10avec les gens qui sont en désaccord avec sa politique.
00:47:12Et pourtant, malgré cette
00:47:14fragilité, cette instabilité
00:47:16chronique que vous semblez décrire,
00:47:18vous n'envisagez pas, Jordan Bardella,
00:47:20qu'il puisse se retrouver dans une situation
00:47:22de démission.
00:47:24Pourquoi ?
00:47:25Ce n'est pas que je n'envisage pas.
00:47:27Personne ne peut prédire l'avenir.
00:47:29Je dis juste qu'en l'état actuel des choses, je ne
00:47:31demande pas la démission du président de la
00:47:33République. D'abord parce que, à partir du moment
00:47:35où il peut y avoir un contentieux avec le Parlement et
00:47:37une incapacité à trouver une
00:47:39issue au Parlement, immédiatement
00:47:41réclamer quand on ne trouve pas cette solution, la démission du
00:47:43président de la République, je dis que ça peut ouvrir derrière
00:47:45un précédent qui peut être lourd,
00:47:47qui peut être important, au regard
00:47:49de ce qui pourra arriver dans les prochaines années dans notre pays.
00:47:51On ne sait jamais. Mais je dis
00:47:53une chose, c'est que quand on m'interroge là-dessus,
00:47:55ça le regarde lui et sa conscience, c'est lui et
00:47:57lui seul qui a provoqué cette instabilité.
00:47:59Vous savez, moi, pendant les élections
00:48:01européennes, j'avais dit si nous arrivions en tête
00:48:03des élections européennes avec un désaveu important
00:48:05pour les macronistes, je demanderais la dissolution
00:48:07de l'Assemblée nationale. Le soir même, Emmanuel
00:48:09Macron a dissous l'Assemblée nationale.
00:48:11Il aurait pu se dire que les élections interviendraient
00:48:13en septembre, après les Jeux olympiques, en fin
00:48:15d'année, le temps d'organiser des campagnes,
00:48:17des confrontations de programmes, de préparer
00:48:19les partis politiques. Il a voulu faire ça en trois semaines.
00:48:21Donc, il y avait une volonté de tester
00:48:23tout le monde. Et quand il fait ces alliances...
00:48:25Vous étiez prêt ?
00:48:27On peut toujours être plus prêt.
00:48:29Mais une campagne électorale,
00:48:31ça s'organise en six mois,
00:48:33en un an. Ça ne s'organise pas
00:48:35en trois semaines. On ne va pas chercher
00:48:37des candidats en trois jours. Évidemment
00:48:39qu'il y a tout un travail de préparation qui se fait
00:48:41dans le cadre des campagnes permanentes. Mais ce n'est pas pareil
00:48:43que d'organiser ça à quelques jours des Jeux olympiques,
00:48:45où les regards sont figés
00:48:47vers la France, et où on s'apprête à recevoir
00:48:49le monde entier. Et d'ailleurs, ça a été une réussite, il faut bien
00:48:51l'admettre. Et quand il fait le choix, au second
00:48:53tour, de présenter des candidats uniques
00:48:55avec le nouveau Front populaire, c'est
00:48:57précisément lui qui crée les conditions
00:48:59de ce chaos et de cette incertitude qui va durer pendant
00:49:01un minimum d'un an. Donc, on a le sentiment qu'il aime
00:49:03le chaos, qu'il aime le désordre, et qu'il cherche
00:49:05jusqu'au bout à tester les institutions.
00:49:07Pour revenir à votre livre, à quel grand responsable
00:49:09politique, aux responsabilités
00:49:11ou peut-être qu'ils ne le sont plus,
00:49:13vous avez envoyé cet ouvrage ?
00:49:15Hors RN, bien sûr.
00:49:17Je l'ai adressé
00:49:21aux anciens présidents de la République.
00:49:23Nicolas Sarkozy, François Hollande.
00:49:25Je l'ai adressé à Nicolas Sarkozy et à François Hollande, parce que
00:49:27je parle
00:49:29d'eux dans le livre,
00:49:31et je parle de périodes qui ont concerné
00:49:33leur action. Et je vais
00:49:35vous dire, moi, je peux combattre
00:49:37politiquement des personnalités
00:49:39politiques, mais je peux respecter les gens et je peux respecter
00:49:41les personnes. Et au fond, je pense
00:49:43que c'est profondément ce qui manque aujourd'hui au débat
00:49:45public, une forme d'élégance
00:49:47et de respect, même entre
00:49:49les partis politiques qui ne pensent pas comme soi.
00:49:51Et c'est vrai que quand on voit beaucoup de réactions, notamment à gauche
00:49:53et à l'extrême gauche, de gens qui ne serrent pas la main, de gens
00:49:55qui sont en désaccord avec leurs idées,
00:49:57qui veulent interdire des livres. Ce qui a été fait
00:49:59sur mon livre, où la gauche, députée
00:50:01de la France insoumise, ont fait pression avec des
00:50:03syndicats sur la SNCF pour empêcher
00:50:05la publicité de ce livre.
00:50:07C'est inouï de voir dans notre pays, la France,
00:50:09en 2024, la gauche
00:50:11manifester contre un livre. Peut-être que la prochaine étape,
00:50:13ça va être d'appeler à brûler ce livre. En tout cas, ils m'ont
00:50:15fait quand même une sacrée publicité.
00:50:16Deux livres ont répondu. Nicolas Sarkozy et François Hollande.
00:50:18Et ils vous ont répondu, les deux ?
00:50:20Je les ai envoyés il y a quelques jours.
00:50:22Dans ce livre, vous parlez aussi de ce
00:50:24fameux 9 juin,
00:50:26l'après 9 juin, sur le gouvernement
00:50:28RN que vous étiez en train de préparer.
00:50:30Vous le dites. Nous décidons
00:50:32de nous répartir les tâches avec Marine Le Pen.
00:50:34Je m'occupe de se tenir la ligne de front. Marine
00:50:36propose de multiplier les rencontres.
00:50:38Vous avez cru que vous alliez accéder à
00:50:40Matignon, Jordan Bardella ?
00:50:42Oui. En tout cas, je me battais
00:50:44pour. Si je vous avais
00:50:46dit et si j'avais écrit dans ce livre,
00:50:48je savais qu'on ne gagnerait pas.
00:50:50Je n'ai pas le goût de l'effort inutile.
00:50:52Et la politique, l'engagement politique,
00:50:54c'est pour moi un
00:50:56engagement de chaque instant. J'y consacre
00:50:58toute mon énergie, matin, midi et soir.
00:51:00Les week-ends,
00:51:02non seulement c'est une passion,
00:51:04mais je pense que c'est un devoir aujourd'hui.
00:51:06Et il est clair que lorsqu'on sort des élections
00:51:08européennes avec plus de 30%
00:51:10des voix, oui,
00:51:12on se dit qu'on peut être à Matignon dans quelques jours.
00:51:14Donc vous avez été sonné par le résultat des législatives ?
00:51:16Mais on n'a pas changé d'objectif.
00:51:18Vous avez été sonné par le résultat du second tour des législatives ?
00:51:20Oui, à titre personnel.
00:51:22A titre personnel.
00:51:24J'ai 29 ans
00:51:26aujourd'hui.
00:51:28Je fais à 29 ans
00:51:30ce que je devrais faire à 45 ou à 50.
00:51:32Donc j'ai grandi très vite.
00:51:34Trop vite, je ne sais pas, mais en tout cas j'ai grandi très vite.
00:51:36Et il est vrai que
00:51:38quand potentiellement vous pouvez vous retrouver à la tête
00:51:40de l'État, vous composez votre
00:51:42gouvernement très tôt, dans les coulisses.
00:51:44Ce qu'on ne dit pas, et je raconte aussi beaucoup de ces coulisses
00:51:46dans le livre. Vous adaptez votre projet
00:51:48parce que le projet sur lequel on avait travaillé avec Marine
00:51:50était un projet pour l'élection présidentielle. Là, il faut l'adapter dans le cadre
00:51:52de Matignon. On ne peut pas faire la même chose quand on est
00:51:54Premier ministre, quand on est Président de la République. Je raconte
00:51:56tout cela dans le livre. Mais évidemment que
00:51:58c'est toujours un vertige. Et personne,
00:52:00personne, même des gens qui s'y préparent
00:52:02depuis 20 ans, 30 ans,
00:52:04ne pourront vous dire que ce n'est pas
00:52:06un vertige. On reste des hommes et des femmes. Des hommes et des
00:52:08femmes avec des sentiments, des certitudes,
00:52:10des craintes, et c'est ce que j'ai voulu raconter. Et des cicatrices,
00:52:12peut-être même des failles et des
00:52:14fêlures. Chaque responsable politique
00:52:16est constitué par cela.
00:52:18Justement, on imagine que si Marine Le Pen avait
00:52:20écrit ce livre, peut-être aurait-elle parlé de ce qui
00:52:22s'est passé lors de son enfance
00:52:24quand elle a eu cet attentat par rapport à sa
00:52:26maison de famille. Si Nicolas Sarkozy,
00:52:28peut-être qu'il parlerait des trahisons
00:52:30multiples. Et vous, quelle est votre plus
00:52:32grande faille, fêlure,
00:52:34peut-être tragédie ?
00:52:36Qu'est-ce qui vous a constitué ?
00:52:38Tout responsable politique à cela,
00:52:40à la fameuse grande cicatrice.
00:52:42Je reviens évidemment dans ce livre sur
00:52:44toute une partie personnelle liée à mon enfance
00:52:46et ce pourquoi je fais de la politique.
00:52:48On parlait des élections législatives.
00:52:50C'est évident que
00:52:52je pense que pour réussir, il faut
00:52:54s'être planté. Il faut avoir connu
00:52:56des échecs, des revers.
00:52:58C'est de cela qu'on apprend.
00:53:00De ce second tour des élections législatives
00:53:02qui a été vertigineux parce que
00:53:04j'essaie de raconter aussi comment la politique
00:53:06on peut paraître toujours sur les plateaux
00:53:08de télévision hyper stoïque, solide
00:53:10avec des réponses toutes faites
00:53:12sur des sujets sur lesquels on a travaillé.
00:53:14Parfois avec des fragilités, parfois on dit des bêtises,
00:53:16parfois on se plante, parfois on n'a pas le bon chiffre.
00:53:18Et dans cette époque où tout est commenté,
00:53:20revu, détourné, la moindre demi seconde
00:53:22de silence est analysé comme quelque chose.
00:53:24Mais évidemment
00:53:26que c'était extrêmement vertigineux
00:53:28et j'ai été énormément attaqué.
00:53:30Deux compléments d'enquête
00:53:32l'un sur moi, l'autre sur le rassemblement
00:53:34dans la même année.
00:53:36Faire de la politique
00:53:38en première ligne, c'est difficile. Je raconte dans le livre
00:53:40un échange
00:53:42que j'ai eu avec Nadine Morano
00:53:44à la cantine du Parlement européen
00:53:46qui est eurodéputée des Républicains
00:53:48parce que humainement, on n'est pas toujours d'accord
00:53:50politiquement, mais qu'humainement j'apprécie et je respecte.
00:53:52Et à quelques heures
00:53:54de la diffusion du complément d'enquête
00:53:56où France Télévisions avait fouillé ma vie,
00:53:58ma vie personnelle,
00:54:00était interrogée mes amis d'enfance,
00:54:02mes anciennes compagnes, etc.
00:54:04Nadine Morano m'avait glissé cette confidence.
00:54:06Elle m'avait dit tu verras en politique.
00:54:08Elle parlait avec son expérience.
00:54:10Plus on s'approche du sommet, moins il y a d'oxygène.
00:54:12Et je ressens cela
00:54:14et j'essaie de l'exprimer aussi au travers d'un certain nombre
00:54:16d'anecdotes.
00:54:18Juste une autre question sur ce rapport à la presse.
00:54:20Vous décrivez que c'est extrêmement violent,
00:54:22qu'on vient vous débusquer quasiment
00:54:24dans votre immeuble,
00:54:26que sur TikTok, des militants de gauche
00:54:28exhibent même la tombe de vos grands-parents
00:54:30enterrés à Montreuil.
00:54:32Est-ce qu'ils cherchent à me faire payer
00:54:34un prétendu reniement de mes lointaines origines
00:54:36cabiles et immigrées ?
00:54:38Vous avez le sentiment d'être particulièrement harcelé
00:54:40tous les leaders politiques,
00:54:42tous ceux qui prétendent
00:54:44aux plus hautes fonctions
00:54:46passent au crible ?
00:54:48Ce n'est pas parce que tout le monde le subit qu'il faut trouver ça normal.
00:54:50Je n'ai pas dit que c'était normal.
00:54:52C'est le lot.
00:54:54Je ne vous fais pas ce reproche.
00:54:56Il faut revenir à un peu
00:54:58de loyauté dans le débat politique,
00:55:00y compris dans la manière dont
00:55:02une partie de la presse, notamment de gauche
00:55:04et d'extrême-gauche,
00:55:06n'a plus aucune limite morale.
00:55:08Et on considère, et ça a été le cas
00:55:10d'ailleurs de beaucoup de... Je raconte des échanges
00:55:12avec des journalistes de France Télévisions, payés par nos impôts,
00:55:14avec des journalistes de Libération,
00:55:16à quel point on va même jusqu'à enquêter sur les week-ends privés
00:55:18que je peux faire
00:55:20à l'étranger, en demandant ce que j'y fais,
00:55:22avec qui j'y étais,
00:55:24pourquoi faire, etc.
00:55:26Il est vrai que quand on fait de la politique,
00:55:28on ne s'appartient plus. C'est le propre de ceux qui font de la politique.
00:55:30En première ligne, je vais vous dire, ce n'est pas parce que...
00:55:32C'est un sacrifice.
00:55:34Ce n'est pas parce que... C'est un sacerdoce.
00:55:36Je ne me plains pas particulièrement, mais je le dis et je le raconte.
00:55:38Ce n'est pas parce que
00:55:40tout le monde est harcelé sur sa vie personnelle,
00:55:42tout le monde est harcelé sur sa vie privée
00:55:44qu'il faut trouver ça normal.
00:55:46Et moi, à chaque fois qu'un dirigeant politique,
00:55:48Éric Zemmour, Gabriel Attal, ont été attaqués
00:55:50sur leur vie personnelle, j'ai pris leur défense
00:55:52parce que je pense qu'on peut se combattre
00:55:54sur le terrain des idées, et je pense que la grandeur
00:55:56d'une démocratie, c'est de bannir la violence
00:55:58sans coup bas et sans coup
00:56:00en dessous de la ceinture.
00:56:02Vous parlez d'oxygène, de hauteur et peut-être même de transcendance.
00:56:04Dans ce livre, vous confessez,
00:56:06si je puis dire, votre athéisme,
00:56:08vous dites vous d'une réelle attirance pour le christianisme.
00:56:10Qu'avez-vous ressenti lorsque
00:56:12le président de la République à Notre-Dame
00:56:14a parlé de transcendance et de choc d'espérance ?
00:56:16Vous ressentez quoi ?
00:56:18Est-ce que ça touche l'athé que vous êtes ?
00:56:20D'abord,
00:56:22je n'ai pas la foi, mais j'ai une
00:56:24différence et un respect singulier
00:56:26pour les croyants, pour tous les croyants.
00:56:28Je raconte...
00:56:30Bien sûr, je raconte...
00:56:32Je pense que la religion, c'est une
00:56:34opinion, c'est l'expression d'une intimité.
00:56:36Et je respecte le chemin que peuvent faire
00:56:38les croyants et je raconte
00:56:40comment est-ce que la France, malheureusement,
00:56:42cherche aujourd'hui, en 2024,
00:56:44à nier ses origines, à nier
00:56:46son histoire, à nier ses racines.
00:56:48On peut parfaitement affirmer que la République
00:56:50est laïque, qu'il y a une séparation
00:56:52entre l'Église et l'État et que,
00:56:54selon la formule de Victor Hugo,
00:56:56l'Église, l'État est chez lui.
00:56:58Mais on peut aussi reconnaître
00:57:00que nos racines sont chrétiennes.
00:57:02Et quand je vois la cérémonie de
00:57:04l'ouverture de Notre-Dame, je suis fier d'être français.
00:57:06Et non seulement c'était une réussite,
00:57:08non seulement je trouve que le discours
00:57:10du président de la République...
00:57:12Qu'est-ce que vous avez ressenti précisément, si vous deviez le décrire,
00:57:14pas en tant que responsable politique,
00:57:16mais comme tous les Français
00:57:18et même au-delà, évidemment,
00:57:20tous ceux qui ont regardé cet événement ?
00:57:22Pendant très longtemps, lorsque
00:57:24j'ai commencé à faire de la politique,
00:57:26il y a toujours ce débat qui revient, on demande aux gens
00:57:28qui font de la politique, c'est quoi pour vous être français ?
00:57:30Et je pense qu'est français
00:57:32celui qui a eu le cœur qui saigne en regardant brûler Notre-Dame
00:57:34il y a cinq ans. Notre-Dame,
00:57:36c'est la capacité,
00:57:38la puissance de la France,
00:57:40de l'identité de la France
00:57:42dans ses racines, dans ce qu'elle a
00:57:44de plus intime, de plus profond,
00:57:46à parler à toutes les consciences et à tous les cœurs du monde.
00:57:48C'est une allégorie française,
00:57:50je le dis dans le livre, mais la France,
00:57:52elle est elle-même quand elle
00:57:54s'assume, quand elle s'aime,
00:57:56quand elle est fière de ses origines, quand elle est fière de ses racines
00:57:58chrétiennes, pas quand elle est woke,
00:58:00pas quand elle veut se déconstruire,
00:58:02pas quand elle veut se renier. Et je vais vous dire,
00:58:04j'ai beau avoir beaucoup de désaccords avec le chef de l'État,
00:58:06j'ai trouvé cette cérémonie belle
00:58:08et je pense que le beau et le grand, ce sont des valeurs
00:58:10évidemment françaises.
00:58:12Jordan Bardella, dans ce livre, ce que je cherche,
00:58:14vous passez beaucoup de temps à décrire cette relation
00:58:16assez particulière, unique avec Marine Le Pen,
00:58:18teintée de confiance, c'est un tandem
00:58:20que vous formez.
00:58:22Évidemment, on sait que l'agenda politique
00:58:24de Marine Le Pen est calqué aussi sur son agenda
00:58:26judiciaire.
00:58:28Le 31 mars, les juges rendront une décision
00:58:30dans le cadre du procès des assistants
00:58:32du Parlement européen.
00:58:34Si une peine d'inéligibilité
00:58:36était prononcée
00:58:38à son égard, est-ce que vous êtes prêt
00:58:40à être candidat ?
00:58:42Encore une fois, un parti comme le Rassemblement National
00:58:44a forcément pensé à cet éventuel
00:58:46été-là.
00:58:48Je ne fais pas de spéculation
00:58:50sur une décision qui n'est pas intervenue
00:58:52parce que
00:58:54Marine Le Pen est innocente.
00:58:56Vous faites la langue de bois,
00:58:58pas de la spéculation.
00:59:00Il y a plusieurs hypothèses, on vous pose
00:59:02une question sur une des hypothèses.
00:59:04Je ne vais pas spéculer et vous dire que dans l'hypothèse
00:59:06où j'envisage, non.
00:59:08Marine Le Pen est notre candidate naturelle
00:59:10pour l'élection présidentielle.
00:59:12J'ai toujours été son premier soutien
00:59:14et je serai jusqu'au bout
00:59:16et je l'espère jusqu'à la victoire
00:59:18son soutien le plus fidèle
00:59:20et le plus loyal et c'est la raison pour laquelle
00:59:22elle est aussi mon premier soutien.
00:59:24Elle ne se place pas dans cette hypothèse.
00:59:26Elle ne se place pas dans cette hypothèse.
00:59:28Très naturellement, elle aurait pu vous dire
00:59:30mais c'est toi qui vas y aller si je suis empêchée.
00:59:32Rien n'empêcherait qu'elle vous lise.
00:59:34Je pense qu'elle ne sera pas empêchée.
00:59:36On n'en avait pas la certitude.
00:59:38D'ailleurs, ça serait un sujet.
00:59:40On parle d'un désaccord administratif.
00:59:42Dans cette affaire qui a été
00:59:44maintes et maintes fois commentée, je ne vais pas y revenir,
00:59:46il n'y a pas d'enrichissement personnel, il n'y a pas d'emploi fictif.
00:59:48On ne va pas faire le procès.
00:59:50On vous dit si cette hypothèse
00:59:52est celle-là, que feriez-vous ?
00:59:54Vous êtes un responsable politique, vous devez envisager
00:59:56toutes les hypothèses.
00:59:58Il y aura un appel et l'appel vous rend
01:00:00votre présomption d'innocence.
01:00:02Et s'il y a exécution provisoire ?
01:00:04Je pense que ça serait
01:00:06un problème parce que
01:00:08des juges décident
01:00:10de reconfigurer
01:00:12le schéma de la prochaine élection
01:00:14présidentielle. Je ne parle pas
01:00:16condamnation sur le fond.
01:00:18Je fais fi de ça, j'essaie de m'en extraire.
01:00:20S'il y avait une exécution provisoire,
01:00:22alors je pense que ça indignerait et ça choquerait
01:00:24beaucoup de Français.
01:00:26Mais je raconte au-delà de cela,
01:00:28notre relation avec Marine Le Pen.
01:00:30Elle m'a fait confiance très tôt.
01:00:32Et parce que
01:00:34j'ai infiniment de respect pour elle
01:00:36et de l'opportunité qu'elle m'a donnée
01:00:38de faire de la politique, je lui serai
01:00:40d'une totale loyauté.
01:00:42Vous n'avez pas de relation filiale avec elle ?
01:00:44Non, ce n'est pas une relation filiale.
01:00:46On ne va pas faire de psychanalyse.
01:00:48Mais en lisant,
01:00:50parce que souvent les Français se demandent
01:00:52comment est-ce qu'ils travaillent ensemble,
01:00:54comment est-ce qu'ils préparent, je l'espère,
01:00:56la conquête du pouvoir ensemble.
01:00:58En lirant ce livre, ils en sauront davantage.
01:01:00Sans faire de psychanalyse,
01:01:02il y a quand même une distorsion entre
01:01:04vos deux destins. En ce moment, vous faites
01:01:06une promotion réussie partout
01:01:08en France pour votre livre.
01:01:10Peut-être même à l'étranger
01:01:12au moment où Marine Le Pen connaît
01:01:14avec cette épée de Damoclès judiciaire
01:01:16dure cette distorsion aujourd'hui.
01:01:18Comment vous la vivez l'un et l'autre ?
01:01:20D'abord, la date de sortie du livre
01:01:22a été, avec beaucoup d'intelligence
01:01:24et beaucoup de respect mutuel, décidée ensemble.
01:01:26De toute manière,
01:01:28on me fera toujours un reproche
01:01:30si ce livre était sorti en début d'année.
01:01:32On m'aurait dit, mais est-ce que vous n'envisagiez pas
01:01:34peut-être avec le calendrier judiciaire
01:01:36et peut-être une condamnation, profiter
01:01:38de cela pour sortir votre livre après ?
01:01:40Si je l'avais fait avant, on m'aurait dit, mais comment
01:01:42pendant les élections vous avez le temps de sortir un livre ?
01:01:44J'ai aimé faire cet exercice.
01:01:46C'est un exercice de confession.
01:01:48Je pense qu'au travers du livre,
01:01:50et vous en savez quelque chose parce que vous écrivez beaucoup
01:01:52aussi Sonia Mabrouk, il y a des choses qu'on ne peut dire qu'au travers
01:01:54de l'écrit. Quoi qu'on en dise, l'écrit ça reste.
01:01:56Dans ce temps
01:01:58médiatique, et le mien depuis 5 ans,
01:02:00à commenter régulièrement
01:02:02l'actualité, non seulement je ne veux pas être l'homme du commentaire permanent,
01:02:04mais j'ai voulu se tête à tête avec les Français
01:02:06sans l'intermédiaire
01:02:08de journalistes.
01:02:10Je pense qu'en me lisant, d'abord ils vont comprendre
01:02:12d'où je viens, et ils sauront sans doute
01:02:14où je vais à l'issue de ce livre.
01:02:16Qu'est-ce qu'ils vous disent les lecteurs que vous rencontrez, Jordan Bardella ?
01:02:18Est-ce qu'ils vous parlent de la motion de censure ? Est-ce qu'ils vous parlent du 49.3 ?
01:02:20Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
01:02:22Je pense que
01:02:24les Français sont assez loin
01:02:26de ce bruit
01:02:28politique, de ces
01:02:30combines d'appareils. Parfois c'est le sentiment que ça peut
01:02:32donner de l'extérieur. Ils ont des problèmes
01:02:34très concrets,
01:02:36très quotidiens, et je pense que
01:02:38il faut que la France, non seulement
01:02:40apprenne à s'aimer, mais apprenne à renouer avec un projet collectif.
01:02:42Et j'ai voulu aussi, moi,
01:02:44développer certains sentiments,
01:02:46certaines analyses, certaines idées,
01:02:48une vision pour le pays, pour que
01:02:50les gens puissent aussi trouver en nous
01:02:52une vision
01:02:54et un projet de redressement.
01:02:56Pour conclure, c'est une question banale, mais elle est essentielle,
01:02:58je pense. Que représente pour vous la France ?
01:03:04Deux mille ans d'histoire,
01:03:06un passé, un présent, et par-dessus tout
01:03:08un futur.

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