Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Jordan Bardella.
00:04Bonjour madame Ferrari.
00:05On va parler de votre programme économique dont vous avez dessiné les grandes lignes,
00:08mais vous n'êtes pas sûr d'aller à Matignon.
00:10En cas de majorité relative à l'Assemblée nationale,
00:12c'est-à-dire pas la majorité absolue soit de 189 députés,
00:16vous refusez d'être Premier ministre. Expliquez-nous ce refus.
00:19Non mais j'ai l'ambition d'être Premier ministre.
00:22Premier ministre à la tête d'un gouvernement d'union nationale
00:26qui sera formé sur une majorité absolue.
00:28Si demain les Français plaçaient le pays dans une situation de majorité relative,
00:33c'est-à-dire dans une situation de blocage avec un Premier ministre
00:36qui n'aurait pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale lui-même
00:39en situation de cohabitation, alors on ne pourrait pas changer les choses.
00:42Donc moi je dis au peuple français, il y a une occasion historique
00:45d'inverser le cours de l'histoire, de changer la politique dans notre pays
00:49et de changer de cap.
00:50Mais pour cela moi j'ai besoin d'avoir une majorité absolue
00:53et donc je n'envisage pas d'être le collaborateur du Président de la République.
00:56C'est un coup de pression que vous mettez aux électeurs ?
00:58Aux Danes Bardella ou au Président Macron ?
01:00Je suis le candidat de la vérité et je dis la vérité aux Français.
01:03Je ne vais pas dire aux Français, élisez-moi pour faire ajouter
01:07Premier ministre sur ma carte de visite.
01:09Je dis aux Français, je veux changer les choses, je veux être en situation d'agir.
01:13Et je ne mens pas à mes compatriotes, je leur dis si vous voulez que j'agisse
01:17dans un sens de moins d'immigration, de plus de paix fiscale,
01:20si vous voulez que nous défendions la France, nos valeurs et notre identité
01:23qui a été considérablement abîmée depuis sept ans,
01:25j'ai besoin pour cela d'avoir une majorité absolue
01:28pour faire passer à la fois mes urgences et mes réformes.
01:31Mais si vous n'obtenez pas cette majorité absolue, que se passe-t-il ?
01:34Si vous refusez d'aller à Matignon, si vous êtes le premier groupe parlementaire,
01:38il y a une crise politique qui s'installe.
01:40Quelle est la solution de cette crise politique ?
01:42Je ne vais pas faire de politique fiction, Madame.
01:44Les Français ont placé le Rassemblement National en tête des élections européennes.
01:51Nous sommes aujourd'hui dans une dynamique incontestable.
01:54Pour précisément créer les conditions de cette majorité absolue,
01:57nous avons décidé avec Marine Le Pen de tendre la main à des formations patriotes,
02:01républicaines et notamment aux Républicains de droite avec Éric Ciotti
02:05pour bâtir la majorité la plus large possible.
02:07Je suis à la tête de cette coalition, mais je dis une vérité aux Français,
02:11c'est que pour agir, il me faudra une majorité absolue.
02:14Si nous sommes en situation de majorité relative,
02:16comme c'est le cas dans le pays depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022,
02:19alors le Premier ministre ne peut pas agir.
02:21Je ne vais pas vendre aux Français des mesures ou des actions que je ne pourrais pas mener.
02:26Je leur dis la vérité.
02:27Et pour agir, j'ai besoin d'une majorité absolue.
02:30Est-ce que vous voulez réellement exercer le pouvoir ?
02:32Oui, je veux exercer le pouvoir, Madame.
02:34Je veux exercer le pouvoir et je veux agir.
02:36Mais là, vous répondez, il m'a dit non, si vous aviez une majorité.
02:38Mais Madame, je ne veux pas le pouvoir pour le pouvoir.
02:40Je ne veux pas le pouvoir pour ma gloire personnelle.
02:42Je veux le pouvoir pour avoir la capacité de changer la politique dans notre pays,
02:47pour améliorer le quotidien de mes compatriotes.
02:50Si demain, à la tête de l'État, je n'ai pas une majorité absolue,
02:54eh bien je ne pourrais pas faire voter la baisse de la TVA sur le carburant,
02:58l'électricité ou le gaz que je souhaite impulser dès mon arrivée à Matignon.
03:02Si demain, je n'ai pas la majorité absolue,
03:04alors je ne pourrais pas réduire drastiquement l'immigration en France.
03:07Donc voilà, c'est un choix de vérité qui va se poser dans quelques jours.
03:10Et je demande aux Français de nous faire confiance.
03:14Il faut enfin se choisir à la tête du pays des gens qui respectent les Français,
03:18qui comprennent leur quotidien et qui surtout ont la volonté de changer les choses.
03:21Parce que nous nous apprêtons à hériter d'un pays
03:24qui est en situation de quasi faillite sur le plan financier
03:27à cause des mauvais choix budgétaires qui ont été faits par Emmanuel Macron
03:30et avec une société qui connaît des records d'insécurité et d'immigration sans commune mesure.
03:35Donc notre pire ennemi, c'est le temps.
03:37J'appelle les Français à rester mobilisés
03:39et j'appelle tous les patriotes, tous les républicains à aller voter.
03:42Parce qu'au fond dans cette élection, Madame Ferrari,
03:45peut-être un mot sur le contexte de cette élection pour conclure,
03:48le choix il est très simple.
03:49C'est le saut dans le chaos avec l'extrême gauche,
03:53avec cette nupes 2.0 qui veut désarmer la police,
03:56qui veut toujours plus d'imposition pour accueillir toujours plus d'immigration,
04:00qui veut maintenant légaliser le squat.
04:02Ça c'est la nouvelle mesure qui a été défendue le week-end dernier par cette alliance.
04:05On veut abolir la loi anti-squat.
04:07Ils veulent abolir la loi contre le séparatisme,
04:09c'est-à-dire une loi qui combat même à minima le fondamentalisme religieux
04:13et le fondamentalisme islamiste,
04:15soit effectivement la rupture raisonnable et responsable
04:18que je conduis avec à mes côtés notamment Éric Ciotti et les Républicains.
04:21Vous parlez du nouveau front populaire.
04:23L'un des candidats de cette union de gauche, Raphaël Arnault,
04:26a trois fiches S selon les informations d'Europe 1.
04:29Il se présente aux législatives dans la première circonscription du Vaucluse à Avignon.
04:32C'est un militant antifasciste de 29 ans, comportement violent,
04:35connu sous sept noms différents dans les fichiers de la police.
04:38Et pourtant, il se présente.
04:40Mais est-ce que vous vous rendez compte du danger et du péril
04:43qu'est aujourd'hui aux portes de la République française ?
04:45On a une coalition qui réunit tous les partis de gauche, d'extrême-gauche,
04:50qui a fait le choix de la radicalité, qui a fait le choix de l'insurrection,
04:54qui investit aux élections des gens qui sont fichiers S,
04:58c'est-à-dire des gens qui sont suivis par nos services de renseignement
05:01car ils représentent un danger pour la sécurité de l'État.
05:05La personne que vous mentionnez fait partie de la mouvance d'ultra-gauche,
05:09cette mouvance qui attaque nos forces de l'ordre,
05:11cette mouvance qui attaque nos commerces,
05:13cette mouvance qui piétine les champs de nos agriculteurs
05:16et cette mouvance qui utilise la violence, le chaos et le désordre
05:19comme méthode d'action politique.
05:21Donc le choix est extrêmement simple.
05:23Et tous les Français qui nous regardent doivent avoir conscience
05:26que ce péril est aujourd'hui aux portes du pouvoir
05:28à cause de cette coalition de gauche dans laquelle on voit M. Hollande,
05:33qui a été le président, qui a fait face en 2015
05:37aux attaques terroristes de Charlie Hebdo,
05:40du Bataclan, de l'Hypercacher et du Stade de France
05:42et qui se retrouvent à côté dans la même coalition
05:45que M. Poutou, dont le mouvement politique, le NPA,
05:48est poursuivi pour apologie de terrorisme
05:50parce qu'ils ont applaudi aux atrocités du Hamas le 7 octobre dernier.
05:54Il y a dans cette coalition, Madame, des gens qui nous expliquent
05:58que le Hamas, qui a commis des atrocités en Israël le 7 octobre dernier,
06:01est un mouvement de résistance.
06:02Et on a là des gens qui légitiment un antisémitisme dans notre société.
06:05Donc, attention, le danger, il est présent.
06:08Ce danger, il est aux portes du pouvoir.
06:10Et le choix, il est très simple.
06:12Au second tour de cette élection législative,
06:14ce sera soit l'extrême gauche, soit nous.
06:17Soit M. Mélenchon, soit moi.
06:19Et j'en appelle évidemment à tous les Français
06:21et à tous les électeurs attachés aux valeurs de la République
06:24et à l'unité nationale à être extrêmement prudents
06:27parce qu'il y a face à nous une force politique
06:29qui menace la paix civile, qui veut détruire nos institutions
06:32et qui a fait de l'insurrection et de la bordélisation permanente
06:35une méthode d'action politique.
06:37Donc, vigilance.
06:38Et il faudra aller voter pour barrer la route
06:40à ces gens qui, moi, me font très peur
06:42et qui représentent un danger pour notre pays.
06:43Jordan Bardella, vous êtes l'invité de CNews et Europe 1.
06:45Vous voulez redonner du pouvoir d'achat aux Français.
06:47Vous évoquez des mesures très généreuses.
06:49La baisse des taxes sur l'énergie de 20 à 5,5.
06:52La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité
06:55visiblement n'est plus une urgence.
06:56Ce n'est pas important pour les Français ?
06:58D'abord, moi, j'ai fait du pouvoir d'achat
06:59l'une de mes priorités dans cette campagne
07:01parce qu'elle est une inquiétude aujourd'hui
07:02pour des millions de Français.
07:04La première mesure que je prendrai à mon arrivée à Matignon,
07:07ce sera la mise en place d'un projet de loi de finances rectificative
07:10qui devra aboutir à la baisse de la TVA
07:12sur l'énergie et sur le carburant.
07:15Parce qu'aujourd'hui, on a des millions de Français
07:16qui n'arrivent plus à se déplacer,
07:18qui sont contraints de limiter leurs déplacements
07:20et qui ont vu depuis deux ans
07:21les factures d'électricité augmenter de 45 %.
07:24La première décision du gouvernement Attal
07:26a été en février d'augmenter de 10 % les prix de l'électricité.
07:29Et s'ils sont réélus début juillet,
07:31ils prévoient d'augmenter de 10 % les prix du gaz.
07:33Je mettrai fin à cette hausse ininterrompue
07:37des prix de l'électricité
07:38et par des baisses de TVA,
07:40je soulagerai le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
07:42Et comment vous finissez ?
07:44J'ai posé mes pistes d'économie.
07:46Mais quand aujourd'hui,
07:48des gens qui accusent tous les déficits,
07:51déficit public, record de déficit commercial,
07:541000 milliards de dettes
07:56depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron
07:58de manière supplémentaire,
07:59et qui viennent nous dire aujourd'hui
08:00et nous reprocher une mesure
08:03qui coûte 12 milliards d'euros,
08:05pardon, mais pas de brevets d'incompétence.
08:07Donc nous ferons des pistes d'économie
08:09extrêmement sérieuses sur la lutte contre la fraude.
08:11Je souhaite réduire drastiquement la voilure
08:13s'agissant de l'immigration,
08:15parce qu'il y a un éléphant dans le salon
08:16que personne ne voit.
08:17On demande toujours des efforts au même,
08:19toujours des efforts à nos concitoyens.
08:21Et de l'autre, on continue d'offrir, par exemple,
08:23des soins gratuits aux étrangers irréguliers
08:25qui viennent sur notre sol.
08:26Avec moi, ça sera terminé.
08:28Il y aura les soins urgents vitaux, c'est ça ?
08:30Vous maintenez les soins vitaux pour les étrangers ?
08:33Il ne sera plus possible,
08:34lorsque vous êtes un étranger en situation irrégulière
08:36qui vient en France,
08:37de pouvoir bénéficier de toute la palette de soins gratuites.
08:40On parle des soins d'urgence vitaux.
08:42Si quelqu'un est en difficulté sur le trottoir,
08:44évidemment qu'il sera pris en charge.
08:46Mais le principe est celui-ci.
08:48La France n'a plus vocation sur le plan migratoire
08:50à être un guichet social
08:52ouvert à tous les peuples du monde.
08:54Je pense que les Français doivent pouvoir bénéficier
08:56en premier lieu de l'attention de l'État.
08:58La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité,
09:01c'est une promesse de Marlène Le Pen.
09:03Vous dites plus tard ?
09:04Non.
09:05Je lis les urgences et les réformes.
09:07Cette suppression de la TVA
09:08sur les produits de première nécessité,
09:10elle interviendra à la rentrée
09:12dans le vote du budget au mois d'octobre
09:14sur l'année 2025.
09:16Mais il faut bien que les Français comprennent
09:18que si je deviens Premier ministre dans quelques jours,
09:20je vais hériter d'une situation financière
09:23de quasi-faillite.
09:25Par conséquent, mon devoir,
09:27ce sera de remettre de l'ordre dans les rues du pays,
09:29mais aussi de remettre de l'ordre dans les comptes de l'État.
09:31Et parce que je veux...
09:32Sans augmenter les impôts, M. Bardella ?
09:34Sans augmenter les impôts.
09:35Et parce que je veux que les Français
09:37puissent savoir ce qu'on fait avec leur argent.
09:39Les Français qui nous regardent ce matin
09:41ne comprennent pas que dans notre pays,
09:43on paye toujours plus d'impôts,
09:44toujours plus de taxes
09:45et que de l'autre on est de moins en moins
09:46de services publics.
09:47Donc je ferai, dès mon arrivée à Matignon,
09:49la transparence.
09:50Un audit sur les comptes publics,
09:51un audit sur les comptes de l'État
09:53et je chargerai une commission indépendante,
09:55une commission du bilan,
09:56de faire un audit de tous les grands services de l'État
09:59sous l'autorité de hauts fonctionnaires
10:01de la Cour des comptes,
10:02d'universitaires et aussi d'économistes,
10:04parce que les gens ne comprennent pas
10:05où passe leur argent.
10:06Si je lutterai aussi contre l'impôt...
10:07Et si cet audit montre évidemment
10:09qu'il y a des mesures que vous devez prendre
10:11qui se rendent impopulaires
10:12et qui nécessiteront une hausse des impôts,
10:14vous les prendrez, J.Bardella ?
10:15Quelles mesures ?
10:16Toutes celles que vous proposez.
10:17Non mais moi je fais...
10:19Vous proposez des prix
10:20de produits de première nécessité.
10:22Mais je ne ferai pas...
10:23TVA sur l'énergie.
10:24Je ne fais pas de la politique fiction.
10:25Je veux rendre aux Français
10:27les fruits de leur argent
10:28et les fruits de leur travail.
10:29Donc je compte remettre de l'ordre
10:31dans les comptes publics.
10:32Je compte mettre fin à l'immigration
10:34de guichets sociaux
10:35qui nous coûte beaucoup d'argent.
10:36Je souhaite abaisser la contribution
10:38de la France à l'Union européenne,
10:39Madame, parce qu'il n'y a aucune raison.
10:41Et je l'ai dit pendant toute ma campagne électorale
10:43qu'on demande toujours aux Français
10:45de faire des efforts,
10:46toujours à nos collectivités,
10:47à l'État de faire des efforts.
10:48On reçoit aussi de l'argent
10:49de l'Union européenne,
10:50vous le savez parfaitement,
10:51de la PAC par exemple.
10:52On est contributeurs nets.
10:53Donc on reçoit plus qu'on donne
10:54au budget de l'Union européenne.
10:55Donc je souhaite réduire un peu la voilure
10:57parce que quand je vois
10:58que l'Union européenne finance par exemple
11:00le réseau d'eau à Gaza,
11:02si vous voulez, c'est très joli
11:03et ça fait sans doute plaisir
11:04à nos amis de la Nupes, entre guillemets.
11:06Mais quand je vois qu'à Mayotte
11:08et que dans d'innombrables territoires
11:09d'outre-mer,
11:10il y a des milliers de nos concitoyens,
11:11de nos compatriotes
11:12qui n'ont pas accès à l'eau potable,
11:14moi pardon, ça me pose un problème.
11:16Et je souhaite que mes compatriotes
11:18chez eux soient les premiers servis.
11:19On baisse cette contribution de la France
11:20au budget de l'UE de 2 milliards d'euros.
11:22C'est ce que vous proposez.
11:23Vous savez déjà que dans le projet de loi
11:24de finances 2024,
11:25il y avait une baisse de 3,3 milliards
11:27qui était prévue.
11:28Donc on rajoute vos 2 millions d'euros en plus ?
11:29Aujourd'hui on est contributeurs nets
11:30à environ 10 milliards d'euros.
11:32Entre ce qu'on donne chaque année
11:33à l'Union européenne
11:34et ce qu'on reçoit,
11:35il y a 10 milliards d'euros
11:36qui s'en vont dans le puissant fond
11:37de l'Union européenne.
11:38Moi je souhaite réduire la voilure
11:39parce qu'il n'y a aucune raison
11:40que tout le monde fasse des efforts
11:41et que tout le monde fasse des économies
11:43mais qu'évidemment l'Union européenne
11:45n'en fasse pas.
11:46C'était déjà prévu,
11:47donc on rajoute 2 milliards d'euros ?
11:482 milliards, évidemment,
11:49c'est sur les premières semaines.
11:50Et je souhaite également m'intéresser
11:53aux niches fiscales
11:54qui sont accordées
11:55à de très grandes entreprises
11:56et qui ne se justifient pas
11:57au regard du climat social.
11:59Je vous donne un exemple.
12:00Aujourd'hui sur les armateurs par exemple,
12:02il y a des entreprises
12:03qui font 15, 20, 25 milliards d'euros
12:05de bénéfices, un petit peu moins.
12:07Il y a une niche fiscale
12:08sur les armateurs
12:09qui coûte 5 milliards d'euros,
12:105,6 milliards d'euros à l'État.
12:12Je souhaite mettre fin
12:13à cette niche fiscale
12:14parce que je pense qu'il y a
12:15de très grandes entreprises
12:16qui font de très gros profits
12:17mais qu'on est en période
12:18d'urgence sociale, de crise sociale
12:20et que cet argent doit bénéficier
12:22en priorité aux Français
12:23par des baisses de taxes
12:24pour permettre à tous nos concitoyens
12:26de respirer.
12:27Parce que quand je vois
12:28des millions de Français, madame,
12:30qui réduisent leur consommation,
12:33qui font des efforts,
12:34qui mettent des pulls l'hiver,
12:35qui limitent l'utilisation du chauffage
12:37et qui, malgré leurs efforts,
12:38malgré le fait de réduire
12:39la consommation,
12:40voient les factures augmenter,
12:41moi, je trouve cette situation
12:42inacceptable.
12:43Jordan Bardella,
12:44est-ce que vous allez rétablir
12:45l'impôt sur la fortune
12:46qui avait été supprimé
12:47par Emmanuel Macron
12:48pour le transformer
12:49en NIFI,
12:50impôt sur la fortune immobilière ?
12:52Alors, nous voulons transformer...
12:53Vous le rétablissez, l'ISF ?
12:54Nous voulons transformer...
12:55On a une nouvelle mesure.
12:56Nous voulons transformer,
12:57Marine Le Pen l'avait défendue
12:58pendant l'élection présidentielle,
12:59l'impôt sur la fortune immobilière
13:01en un impôt sur la fortune financière,
13:03avec des taux qui seraient similaires.
13:05Mais c'est une vraie
13:06philosophie politique
13:07parce que le choix
13:08qu'a fait Emmanuel Macron
13:09d'alléger la fiscalité
13:11sur les transactions financières,
13:13mais de l'alourdir
13:14sur le patrimoine immobilier,
13:16moi, ça me pose un problème
13:17de philosophie politique
13:18parce que je veux
13:19qu'on puisse transmettre la France,
13:21y compris dans son aspect
13:22le plus matériel,
13:23à ses enfants,
13:24à ses petits-enfants.
13:25C'est-à-dire que la résidence principale
13:26serait exclue de ça.
13:27Exactement.
13:28Et donc, je souhaite décharger
13:29la pierre et l'immobilier
13:30de fiscalité
13:31pour mettre cette pression fiscale
13:34avec les mêmes barèmes
13:35sur les transactions financières.
13:38Moi, je veux une fiscalité
13:39qui soit une fiscalité juste.
13:40Mais vous ne voulez pas
13:41taxer les riches
13:42pour taxer les riches ?
13:44Ça ne veut rien dire,
13:45c'est un slogan.
13:46Il faut que la fiscalité
13:47soit juste.
13:48Et effectivement,
13:49Emmanuel Macron,
13:50et c'est ce qui a choqué
13:51des millions de Français,
13:52a fait des cadeaux fiscaux
13:53considérables,
13:54non pas aux riches,
13:55mais aux très riches
13:56et aux hyper riches
13:57dans notre société,
13:58alors que des millions de Français
13:59sont contraints
14:00de se serrer la ceinture.
14:01Donc moi, ma priorité
14:02et les choix budgétaires
14:03que je serai amené à faire
14:04se feront toujours,
14:05je le dis et je l'assume,
14:06en faveur des classes populaires
14:08et en faveur des classes moyennes.
14:09C'est de là d'où je viens.
14:10Et je peux vous dire
14:11qu'ayant grandi
14:12dans une cité modeste
14:13de Seine-Saint-Denis
14:14avec ma mère,
14:16je sais ce que c'est
14:17que le 15 du mois
14:18de ne plus avoir grand-chose
14:19sur le compte en banque.
14:20Vous voulez toujours supprimer
14:21l'impôt sur le revenu
14:22pour tous les jeunes actifs
14:23jusqu'à 30 ans ?
14:24Madame, ça c'était le projet
14:25de la campagne présidentielle.
14:26Qu'est-ce qu'on concrète ?
14:27Ça reste nos mesures,
14:28ça reste notre projet.
14:29Mais juste, je dis aux Français,
14:31je ne vais pas faire en 3 mois
14:33un projet présidentiel
14:34qui était prévu sur 5 ans.
14:35Donc toutes ces mesures,
14:37elles restent d'actualité,
14:38mais chaque Français gère un budget,
14:41chaque Français gère un salaire.
14:44Je veux dire,
14:45avant de prendre des décisions
14:46et avant d'engager des dépenses,
14:48je ne dis pas aux Français,
14:49je vais faire ci, ça, ça et ça
14:50pour vous faire plaisir
14:51pendant la campagne électorale.
14:52Je dis, voici mes priorités,
14:53le pouvoir d'achat,
14:54la sécurité, l'immigration,
14:56l'accès à la santé.
14:57Je vais regarder les comptes de l'État
14:59et je pense que nous allons découvrir
15:00beaucoup de cadavres dans le placard
15:02parce que quand on perd 0,6 points
15:03de déficit entre le mois de décembre
15:05et le mois d'avril,
15:06c'est soit que le gouvernement
15:07a été amateur dans ses calculs,
15:08soit qu'il a sciemment menti.
15:10Donc je veux rétablir
15:12de la raison budgétaire
15:13dans les comptes publics
15:14et avant de promettre
15:16tout et n'importe quoi,
15:17je dis aux Français,
15:18nous allons faire le point
15:19sur les comptes de l'État,
15:20nous vous dirons en transparence
15:21ce qu'il en est
15:22et nous arbitrons en fonction.
15:24Et d'ici là,
15:25la sécurité a des baisses de taxes,
15:26rétablissement de la sécurité
15:28et lutte contre l'immigration
15:29aussi pour faire des économies.
15:30Jordan Bardella,
15:31sur la réforme des retraites,
15:32il y a un flou.
15:33Qu'est-ce que vous proposez exactement ?
15:35Vous allez l'abroger,
15:36cette réforme des retraites,
15:37comme celle sur la réforme
15:38de l'assurance chômage ?
15:39Oui.
15:40D'abord,
15:41moi je suis opposé
15:42à la réforme de l'assurance chômage,
15:44peut-être qu'on en parlera après
15:45et j'ai combattu cette réforme
15:46Macron sur les retraites.
15:47Pourquoi ?
15:48Parce que d'abord,
15:49je la trouve injuste socialement
15:50et qu'elle est inefficace
15:51sur le plan économique.
15:52Aujourd'hui,
15:53la réforme Macron
15:54coûte de l'argent à l'État.
15:55C'est plus de 400 millions d'euros
15:57qui ont été déboursés
15:58pour financer cette réforme en 2023
16:00et on sait,
16:01c'est avéré,
16:02ce sont les chiffres
16:03du ministère de la Santé,
16:04que deux tiers des actifs
16:10de plus de 60 ans
16:11sont aujourd'hui sans emploi.
16:13Ce qui veut dire
16:14qu'ils sont soit en invalidité,
16:16soit au chômage,
16:17soit au RSA.
16:18Donc,
16:19quand on dépare,
16:20on reporte l'âge de départ légal
16:22à la retraite
16:23alors qu'on a un taux de chômage
16:24très important chez les seniors,
16:26on engage des dépenses sociales,
16:283,6 milliards d'euros supplémentaires
16:31d'après le ministère de la Santé,
16:32je le disais, en 2022
16:33et donc,
16:34elle nous coûte de l'argent.
16:35Cette réforme Macron
16:36est injuste socialement
16:37et inefficace sur le plan économique.
16:38Par conséquent,
16:39moi, je veux que
16:40ceux qui ont commencé
16:41à travailler très tôt,
16:42qui font des métiers difficiles,
16:44les carrières longues,
16:45puissent partir très tôt.
16:46Et donc,
16:47je propose que les Français
16:49qui ont commencé
16:50à travailler avant 20 ans
16:52puissent partir avec 40 annuités
16:54et avec un âge de départ légal
16:56de 60 ans.
16:57Je veux que ces Français-là,
16:59que cette France qui travaille dur,
17:00qui a un métier exposant,
17:02puissent partir à la retraite
17:03sans avoir les bras cassés,
17:04sans avoir le dos cassé
17:05pour pouvoir profiter,
17:06un temps soit peu,
17:07de sa retraite et de sa vie.
17:09C'est un coût d'un milliard
17:10600 millions d'euros
17:11que nous engagerons.
17:12À partir de l'automne,
17:14encore une fois,
17:15il y a un premier temps
17:16qui va être mon temps des urgences,
17:17le temps de l'audit,
17:18le temps du pouvoir d'achat,
17:19de la sécurité et de l'immigration.
17:21Et à compter de l'automne,
17:22j'engagerai avec ma majorité
17:23le temps des réformes.
17:24Une dernière question,
17:25Jordan Bardella.
17:26Il y a eu un certain nombre
17:27de réactions de personnalités publiques,
17:29sportives, culturelles,
17:31Kylian Mbappé notamment,
17:32qui appelle les jeunes
17:33à aller voter contre les extrêmes
17:35qui sont aux portes du pouvoir,
17:36Marcus Thuram également.
17:38Il est normal que ces sportifs
17:39utilisent leur liberté d'expression
17:41pour s'engager
17:42dans le débat politique actuel ?
17:43S'ils appellent à voter
17:44contre les extrêmes,
17:45je ne me sens pas visé.
17:46Alors Marcus Thuram,
17:47lui, vous vise précisément
17:48le Rassemblement national.
17:49Oui, mais vous savez,
17:50moi, j'ai beaucoup de respect
17:51pour nos footballeurs
17:53et que ce soit pour Marcus Thuram
17:55ou pour Kylian Mbappé
17:56qui sont des icônes du football
17:58et des icônes pour la jeunesse.
17:59Vous avez de l'admiration pour eux ?
18:00Il faut, bien sûr.
18:01Et pour le parcours sportif,
18:02comment ne pas en avoir ?
18:03Mais il faut respecter les Français.
18:05Il faut respecter le vote de chacun.
18:07Et quand on a la chance
18:09d'avoir un très très gros salaire,
18:11qu'on est multimillionnaire,
18:12qu'on a la chance de pouvoir
18:14se balader en jet privé,
18:16alors je suis un peu gêné
18:18de voir ces sportifs
18:19qui gagnent beaucoup d'argent
18:20donner des leçons à des gens
18:21qui gagnent 1400, 1500 euros,
18:23qui n'arrivent plus à boucler
18:24les fins de mois,
18:25qui ne se sentent plus en sécurité,
18:26qui n'ont pas la chance
18:27de vivre dans des quartiers
18:28surprotégés par des agents
18:29de sécurité et des digicodes
18:30et qui ont parfois le sentiment
18:32de perdre leur valeur dans le pays.
18:34Donc il faut respecter,
18:35évidemment, chacun.
18:37Et Kylian Mbappé dit
18:39j'espère pouvoir porter un maillot.
18:41Le maillot français avec fierté
18:43après le 7 juillet.
18:44Je ne savais pas que le maillot
18:45de l'équipe de France
18:46était le maillot du gouvernement.
18:48Je trouve ça un peu dommage.
18:50Mais je pense qu'il faut
18:51vraiment respecter chacun.
18:53Et je ne suis pas certain
18:54que dans la période très difficile
18:56que traverse le pays,
18:57que traversent les Français,
18:58ces leçons de morale soient
18:59très appréciées par les gens.
19:01Il y a un risque de violence
19:02pour vous, que ce soit le 30 juin,
19:04en cas de rassemblement national
19:06en tête, tout comme le 7 juillet,
19:08des révolutions dans la rue.
19:09Il y a déjà des manifestations
19:10quasi quotidiennes dans notre pays.
19:12Non, il y a des manifestations
19:13de la part de l'ultra-gauche
19:16et de militants d'extrême-gauche
19:17qui sont des professionnels
19:18de la manifestation
19:19et qui ont un problème
19:21avec le principe même de démocratie.
19:24Moi, dans ces élections,
19:25je défends la démocratie.
19:26Et si demain je suis Premier ministre,
19:28je serai le défenseur
19:30des libertés fondamentales.
19:31Je défendrai bec et ongle,
19:33le droit pour tous les Français,
19:34y compris les Français
19:35qui ne votent pas
19:36pour le rassemblement national,
19:37qui n'ont pas mes idées
19:38et même qui me combattent
19:39de manifester.
19:40Mais il faudra le faire
19:41pacifiquement,
19:42dans le respect
19:43de la démocratie
19:44et surtout dans le respect
19:45du vote des Français.
19:46Je trouve ça très paradoxal,
19:47madame,
19:48de la part de cette gauche
19:49et j'ai évoqué ce péril
19:50que représente aujourd'hui
19:51l'extrême-gauche
19:52dans sa possible arrivée au pouvoir,
19:54de vouloir combattre,
19:56de vouloir défiler,
19:57de vouloir manifester
19:58contre le résultat des élections
20:00et de le faire au nom
20:01de la démocratie.
20:02Je trouve ça très étrange
20:03comme conception
20:04de la diversité de chacun.
20:05En tout cas, je vais vous dire,
20:06demain, si je suis Premier ministre,
20:07je respecterai tous les Français
20:08et même des mouvements politiques
20:10qui n'ont pas ma sensibilité
20:11et même ceux qui m'ont combattu,
20:12je les respecterai
20:13parce que je respecte
20:14tous les Français,
20:15y compris ceux
20:16qui n'ont pas mes idées.
20:17Jordan Martella, merci,
20:18c'était votre grande interview
20:19sur CNews et sur Europe.