Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Guillaume Daret revient sur les questions qui font l’actualité avec Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, député du nord.
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00:00Sébastien Chenu, député et vice-président du Rassemblement National, Les 4V, c'est avec Guillaume Darré, c'est maintenant.
00:05Bonjour à tous, bienvenue dans Les 4V, Sébastien Chenu.
00:10Alors, le nom du nouveau ou de la nouvelle Première ministre devrait, restez prudents, être connu ce matin, peut-être dans tout juste quelques minutes.
00:18Est-ce qu'il y a urgence ? Vous avez le sentiment, vous, en tant que responsable politique ou pas spécialement ?
00:24Il y a une nécessité de nommer un Premier ministre pour construire le budget de la France.
00:28C'est vrai qu'on est habitué à ce qu'Emmanuel Macron nous raconte n'importe quoi, qu'il dise le Noël lundi et puis finalement il est nommé 15 jours après,
00:35donc on l'attend pour la cinglinglin, mais la réalité c'est qu'Emmanuel Macron doit se rendre compte qu'il faut maintenant que nous puissions, nous les parlementaires,
00:44construire un budget qui soit adapté à la situation, parce que la situation du pays, nous la connaissons.
00:50Elle est d'abord de la responsabilité d'Emmanuel Macron, de Bruno Le Maire, de Gabriel Attal, mais le prix du gaz augmente, le prix du therme augmente.
00:57Ce matin je lisais que l'OFCE disait que la France est championne du nombre de sans-abris et d'un autre côté on double le nombre de logements pour les demandeurs d'asile.
01:07Donc il y a des vrais problèmes dans notre pays, il faut les traiter, il faut pour cela un Premier ministre.
01:12Est-ce que le nom ou l'origine politique de ce ou de cette future Premier ministre changera quelque chose pour vous au Rassemblement national ou pas du tout ?
01:21C'est la ligne politique. Si c'est pour reproduire le budget de Michel Barnier, si c'est pour nommer le frère de Michel Barnier ou Michel Barnier en plus jeune, en plus vieux ou en femme,
01:31ça aura les mêmes conséquences. Nous ce qu'on veut c'est protéger le pouvoir d'achat des Français, on l'a déjà expliqué, mais on voit bien qu'en censurant comme nous l'avons fait,
01:40nous avons permis d'abord aux Français et aux retraités d'abord de voir leur retraite augmenter.
01:44Aucun regret sur cette censure ?
01:46Aucun regret, il faut voir ce qui aujourd'hui se passe. Les retraites vont donc augmenter de 2,2%.
01:52Les impôts, nous avons voté seuls, sans les macronistes et sans les républicains, l'indexation du barème de l'impôt l'année prochaine évidemment.
02:01Donc ça veut dire que le fantasme selon lequel les Français, beaucoup plus de Français rentreraient dans l'impôt a été immédiatement tué.
02:07Et qu'est-ce que nous voyons ? Nous voyons que les taux d'intérêt qui nous séparent en tous les cas, les marges qui nous séparent de ceux de l'Allemagne ont baissé.
02:15Donc ça veut dire qu'effectivement il n'y a pas d'effet catastrophique au vote de la censure.
02:20En revanche, l'état du pays reste préoccupant.
02:22Alors l'un des grands favoris reste ce matin François Bayrou, le patron du Modem.
02:27Est-ce qu'il aurait au moins votre clémence ou est-ce que vous censureriez d'office un gouvernement qui serait mené par François Bayrou ?
02:33Mais nous on n'a pas de réflexe pavlovien, on n'est pas l'extrême gauche.
02:36On ne se dit pas dès que quelqu'un sort la tête, il faut lui taper dessus et le censurer.
02:41Ce n'est pas une histoire d'hommes, c'est une histoire de lignes politiques.
02:43On l'a montré quand Michel Barnier est arrivé, il a fait son discours politique général, on ne l'a pas censuré, on lui a laissé construire un discours.
02:51Moi je ne sais pas quelle est la ligne de François Bayrou, s'il veut s'attaquer à l'immigration et protéger le pouvoir d'achat des Français,
02:57il nous trouvera comme des partenaires solides pour pouvoir protéger les Français.
03:02S'il fait l'inverse, s'il se soumet à l'Union européenne, s'il considère que le pacte des migrations est intéressant,
03:10s'il considère qu'il faut aller chercher dans la poche des Français les efforts nécessaires à redresser la situation du pays,
03:16alors il ne pourra pas compter sur nous.
03:17– Ça ne vous a pas échappé que par exemple il est pour la proportionnelle, c'est aussi votre cas,
03:21ça ne vous a pas échappé qu'il a jugé que les réquisitions dans le procès contre les assistants européens du FNRN avaient été sévères,
03:29en tout cas qu'il juge qu'une inéligibilité immédiate de Marine Le Pen ce ne serait pas juste ?
03:34Il ne vous a pas un peu envoyé des signaux quand même ?
03:36– Non mais il a une constance François Bayrou sur la proportionnelle,
03:39et ça nous lui reconnaissons et nous sommes d'accord avec lui.
03:42Il a probablement aussi une constance parce qu'il y a été lui-même confronté sur l'avis que peuvent avoir
03:49l'idée qu'on peut se faire d'un gouvernement des juges dans notre pays,
03:52c'est-à-dire une hostilité manifeste à cela.
03:55Est-ce que ça suffit à construire un budget qui soit crédible ?
03:57Est-ce que ça suffit à protéger les Français ?
04:00Est-ce que ça suffit à protéger les agriculteurs ?
04:02Est-ce que ça suffit à aller dire non au maire Caussure ?
04:05Nous verrons.
04:05– Les autres noms que l'on voit émerger par exemple,
04:08Bernard Cazeneuve à gauche, vous dites nom de fils ?
04:10– On avait déjà dit non, pourquoi aller recycler l'ancien Premier ministre
04:13de François Hollande sincèrement ?
04:14– Sébastien Lecornu ?
04:15– Je ne sais pas ce qu'il vient faire là-dedans mais je ne vais pas jouer au petit jeu,
04:18moi ce qui m'intéresse c'est la ligne politique,
04:21si vous voulez quand on nous dit ça pourrait être Roland Lesture,
04:24on connaît sa ligne politique, il est pro-immigrationniste,
04:27il a un vieux logiciel des années 80, ultra-libéral,
04:31ça évidemment ce serait difficile de ne pas censurer un tel Premier ministre,
04:36ce qui compte c'est la ligne politique,
04:38mais le problème d'Emmanuel Macron c'est qu'il ne veut pas reconnaître
04:40que les Français veulent une autre politique,
04:43il cherche non pas un Premier ministre de cohabitation,
04:46il cherche un Premier ministre avec lequel il s'entend,
04:48c'est bien le problème,
04:49les Français ne veulent plus de la ligne politique d'Emmanuel Macron.
04:52– Vous nous appelez à la démission d'Emmanuel Macron ?
04:54– Non mais ça c'est une prérogative ou une responsabilité que seul lui peut prendre,
04:59si Emmanuel Macron considère que le jeu est bloqué,
05:02qu'on ne peut plus construire un budget,
05:03qu'on ne peut plus nommer, qu'il ne peut plus nommer un Premier ministre,
05:06il en tirera lui-même les conséquences,
05:08j'espère qu'il aura cette hauteur de vue de pouvoir non pas s'accrocher
05:12mais préserver les intérêts de la France, ça lui appartient,
05:16nous ce qui nous appartient c'est construire et protéger les Français,
05:21on l'a fait, je le dis aujourd'hui,
05:22on l'a fait d'ailleurs en votant l'indexation du barème de l'impôt hier
05:25et on était bien les seuls.
05:26– Viendra ensuite la question de la composition d'un nouveau gouvernement,
05:29ça peut aussi prendre quelques jours voire parfois on l'a vu quelques semaines,
05:33là aussi est-ce qu'il y a des lignes rouges de la part du Rassemblement National ?
05:37On sait que sur certains noms précédemment vous aviez dit
05:40s'il y a tel nom on censurera le gouvernement.
05:42– C'est sûr qu'il y a un gouvernement qui comporterait des membres
05:44du Nouveau Front Populaire,
05:46des gens venus de gauche pour appliquer un programme de gauche.
05:48– Quels qu'ils soient, socialistes, écologistes et les filles ?
05:50– En tous les cas s'ils veulent appliquer leur programme de gauche,
05:54oui on s'y opposera,
05:56je pense aussi qu'il faut à un moment revoir le périmètre du gouvernement,
05:59ce n'est pas une ligne rouge en tant que telle mais arrêtons avec les gouvernements,
06:02il y avait 42 ministres,
06:03je pense qu'aucun Français n'a pu les identifier
06:06dans les trois mois qui ont précédé.
06:07Faisons des choses un peu rationnelles,
06:09travaillons au bénéfice des Français
06:11et que ces premiers ministres arrêtent de se faire plaisir.
06:13– Le Président de la République a reçu les différentes forces politiques
06:16ces derniers jours, à l'exception de la France Insoumise
06:19et du Rassemblement National.
06:21Est-ce que vous souhaitez dans les prochains jours,
06:23quand le Premier ministre sera connu à l'inverse,
06:24qu'ils vous reçoivent le Rassemblement National ?
06:27– Pour travailler à la construction du budget,
06:29pour entendre ce que nous demandons, c'est bien le minimum,
06:31on est le premier groupe de l'Assemblée Nationale,
06:33moi je comprends qu'on ne nous reçoive pas
06:35pour élaborer une plateforme de gouvernement,
06:38on n'a pas du tout envie de travailler
06:40à l'élaboration d'une plateforme de gouvernement avec Emmanuel Macron
06:43ou travailler sur l'autorité d'un Lescure ou d'un François Bayrou.
06:46Mais en revanche, entendre dans la construction du budget ce que nous proposons,
06:50c'est-à-dire c'est toujours pareil,
06:52protéger le pouvoir d'achat, protéger les retraites,
06:54protéger la France qui travaille ou qui a travaillé,
06:56ce serait normal, évident, nécessaire de recevoir le Rassemblement National.
07:01– Vous évoquiez la question de la censure votée par le Rassemblement National
07:05il y a désormais une semaine,
07:07un sondage IFOP publié par nos confrères du Figaro Magazine
07:09montre que Marine Le Pen arriverait nettement en tête
07:12d'un premier tour d'élection présidentielle entre 36 et 38 %,
07:17mais la leçon c'est que Jordan Bardella ne ferait pas beaucoup moins bien
07:20finalement entre 34 et 36 %,
07:22est-ce que ça ne veut pas dire que finalement Marine Le Pen
07:26n'est plus la leader incontestée du Rassemblement National
07:28et la candidate naturelle ?
07:30– Non mais elle est celle qui sera notre candidate,
07:32elle est la plus préparée, elle est celle qui a cette vision
07:35qui permettra d'incarner une nouvelle politique
07:37et Jordan Bardella de la mettre en œuvre à ses côtés à Matignon,
07:39ça veut dire surtout que nos idées nous dépassent,
07:41nos idées dépassent ceux qui les portent,
07:43nos idées sont très fortes, sont très appréciées des Français.
07:47– Y compris Marine Le Pen, ça la dépasse.
07:49– Les idées que nous portons nous dépassent individuellement,
07:52c'est ce qu'il faut retenir, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
07:54les Français aspirent à une autre politique,
07:56c'est incarné évidemment par Marine Le Pen,
07:58c'est ce que dit ce sondage, nous nous sommes des gens humbles,
08:01nous n'avons pas encore obtenu la confiance des Français
08:04pour gouverner le pays, c'est à nous de démontrer,
08:06je crois qu'on est capable de démontrer comme on le fait,
08:08qu'on peut préserver les intérêts des Français, les intérêts de la France.
08:12– Il n'y aura pas de primaire entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
08:14– Non c'est Marine Le Pen notre candidate.
08:16– Merci beaucoup Sébastien Chenu, c'était à vous Damien.
08:19– Merci beaucoup. – Merci à tous les deux.