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Aujourd’hui dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et député des Landes.
Aujourd’hui dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et député des Landes.
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00:00Valo qui a écouté attentivement Axel de Tarlay, bonjour à vous, et merci d'être là en ce matin évidemment particulier avec cette séance de l'Assemblée si importante et si attendue tout à l'heure à partir de 16h.
00:12Vous avez écouté, j'imagine, le Premier ministre hier soir. Est-ce qu'il a fait vaciller vos convictions ? Est-ce que malgré ce qu'il a dit, vous allez voter cette censure cet après-midi ?
00:20Qu'a-t-il dit à la gauche et aux Français qui puisse les rassurer ? Sincèrement, rien. Il n'a eu au fond deux mots et à nouveau d'attention qu'à l'endroit de l'extrême droite.
00:30Moi, je me désole de la situation dans laquelle nous sommes. Nous avons attendu des gestes du Premier ministre. Je lui ai écrit moi-même avec Olivier Faure et Patrick Cannaire à deux reprises.
00:40Il vous a cité hier dans son interview ? Je l'ai bien entendu. Il dit bah oui, il a dit j'ai eu M. Vallaud au téléphone et avant même que j'ouvre la bouche, M. Vallaud a dit bah non, c'est pas la peine, je raccroche et je parle pas avec vous.
00:48Il parle d'un appel du 4 septembre dernier et je n'ai pas eu de nouvelles de lui jusqu'à ce qu'il nous invite à un matignon. Et par ailleurs, s'il m'avait écouté, j'ai dit qu'à chaque fois que nous pouvions ramener des victoires à la maison par le jeu du parlementarisme, nous le ferions.
01:01Ce que nous avons fait. Nous avons fait des propositions très concrètes. Je dis M. Barnier n'a pas accusé réception des courriers que nous lui avons adressés. Et quand nous étions dans son bureau, il a dit je connais vos propositions, certaines sont intéressantes mais je ne peux pas y satisfaire sans prendre le risque de fracturer mon socle commun.
01:17Voilà l'aveu qu'il nous a fait. C'est que les négociations étaient d'abord dans son camp et ensuite avec le rassemblement national. Ce n'est pas l'idée que moi je me faisais de la méthode Barnier qui au fond s'est révélée être une impasse.
01:29Et je crois que chacun peut le regretter mais c'est sa censure, c'est sa responsabilité.
01:33Et pour que les choses soient claires, vous allez donc voter cette censure ?
01:35Oui, je vais voter cette motion de censure.
01:37Alors il dit après s'il vote cette motion de censure, le Premier ministre, la députée, il va falloir qu'ils retournent en circonscription et qu'ils assument de dire aux Français qui rentrent dans l'impôt par exemple, on assume, on a voté et c'est la conséquence que ça aura assumé de dire aux agriculteurs.
01:50Peut-être qu'on peut commencer par démentir le Premier ministre.
01:56Ce n'est pas vrai ce qu'il dit sur les impôts ?
01:58Non, les impôts de 2025 sont collectés en 2026. Il y aura une loi spéciale d'ici la fin de l'année, s'il ne devait pas y avoir de budget, qui pourra corriger cela.
02:06S'il y a une loi de finances au début de l'année prochaine, elle sera rétroactive.
02:10Donc la réalité c'est qu'il n'y aura pas 8 millions de Français qui vont rentrer dans l'impôt sur le revenu.
02:15Mais ce sera financé comment ? Ça va creuser le déficit.
02:17Mais si il y a une loi avant la fin de l'année, cela ne change rien.
02:22Ensuite les déficits, nous avons proposé des recettes nouvelles.
02:24Parce que ce que ne dit pas M. Barnier, et c'est que nous, nous n'aurions pas pu assumer,
02:28c'est que son budget va ralentir et même freiner la croissance, probablement créer une crise économique majeure.
02:36Mais est-ce que ce n'est pas pire s'il n'y a pas de budget ?
02:38Non, mais il y aura un budget. D'abord il y a tous les outils constitutionnels pour qu'il y ait un budget à la fin de l'année.
02:43Et ensuite ce que nous avons demandé continuellement, c'est de mettre de la justice et de l'efficacité économique dans ce budget.
02:47Est-ce que M. Barnier a dit hier que son projet c'était de retirer 239 euros par l'année prochaine aux retraités qui ont 1530 euros de pension moyenne ?
02:58Oui, il a parlé des retraites, il a assumé ça.
03:00Oui, mais en a-t-il assumé les conséquences économiques ?
03:03A-t-il dit qu'il manque 3 milliards d'euros à l'hôpital, c'est-à-dire que l'on prend le risque d'un rationnement de l'offre de soins ?
03:08A-t-il dit par exemple que les apprentis allaient payer 49 euros de CSG par mois, là où vous savez ce que sont leurs rémunérations ?
03:16A-t-il dit qu'il ne prenait pas en charge les déficits considérables des EHPAD ?
03:22A-t-il dit par exemple qu'il supprime des milliards d'euros aux collectivités locales qui sont les premiers investisseurs publics dans ce pays ?
03:29Il a dit qu'il fallait absolument couper dans les dépenses parce que la situation financière de la France était dans un état déplorable.
03:35Nous avons fait des propositions. Quel était l'esprit de nos propositions ?
03:39Épargner celles et ceux qui n'ont que leur travail pour vivre, les classes populaires, les classes moyennes.
03:43Et mettre plus et mieux à contribution les hauts revenus, les multinationales.
03:48Il y avait une mesure là-dessus, sur les hauts revenus et sur les multinationales.
03:50Elles étaient très temporaires. Il a fallu que nous, nous les défendions quand on sort sans clôt commun.
03:54Mais il fallait aller au-delà. Aujourd'hui, le projet du gouvernement est récessif. Il va créer une crise économique.
03:59La responsabilité des uns et des autres...
04:01Mais vous avez entendu les chefs d'entreprise qui disent que la situation vers laquelle on va sera encore pire que ce que vous nous dites.
04:07C'est ça qu'ils disent tous.
04:08Tout était entre les mains du Premier ministre, entre les mains du Parlement.
04:13Les baies n'étaient pas équipées d'avance ?
04:15Je ne crois pas. La preuve, c'est que sur le projet de loi de finances sur la sécurité sociale,
04:20entre ce que nous avons défendu dans le budget, le premier courrier que j'ai adressé au Premier ministre,
04:24il y avait une demande de l'ordre de 17 à 18 milliards d'euros.
04:27Le deuxième courrier que nous lui avons adressé, c'était 8 milliards d'euros. Nous n'avons pas même eu un accusé réception.
04:32Emmanuel Macron dit qu'il y a une perte de repères aux partis socialistes, une perte de repères complète.
04:37Je le cite, c'était hier à Riyad. Normalement, c'est un parti de gouvernement, mais le PS a perdu ses repères.
04:42Vous répondez quoi ?
04:43Je réponds que celui qui a perdu ses repères, c'est Emmanuel Macron, élu deux fois avec nos voix contre l'extrême droite,
04:49et qui désormais partise avec elle. Il avait présenté le gouvernement de Michel Barnier comme stable
04:55parce qu'il avait un accord avec le Rassemblement national.
04:58Ça n'est pas été le cas. Il s'est mis dans les mains jusqu'à, finalement, en payer le prix.
05:03Celui qui perd ses repères, c'est celui qui, au moment de la dissolution, dont on n'a pas compris le sens,
05:07disait « j'ai balancé une grenaille dégoupillée, maintenant qu'il court ».
05:11Voilà où nous en sommes. La responsabilité, c'est celle d'Emmanuel Macron au premier chef.
05:16Il a perdu, et ceux qui restent de son camp n'ont eu dans l'hémicycle qu'une tâche, défendre son bilan.
05:22Vous parlez d'accords entre Emmanuel Macron et l'ORN, mais aujourd'hui, c'est vous qui avez un accord avec l'ORN.
05:26Évidemment, l'ORN va voter avec vous cet après-midi. Est-ce que ça ne vous pose pas un problème ?
05:30Je vais vous dire très exactement les choses.
05:32D'abord, ceux qui nous en font reproche étaient prêts à censurer Lucie Castex et un gouvernement de gauche,
05:37cet été, avec le Rassemblement national.
05:39Par ailleurs, si le Rassemblement national vote cette motion de censure,
05:46il donne la possibilité d'un gouvernement de gauche qui jamais ne négociera avec l'extrême droite.
05:53C'est quoi la logique à accepter les votes du RN pour voter ?
05:56Et à ne pas voter la motion de censure du RN ?
05:58Précisément parce que nous, nous ne confondons pas les choses.
06:02Nous avons toujours dit que nous ne voterions pas les motions de censure,
06:06que nous ne voterions pas les propositions de la direction nationale parce que nous avons fait un front républicain.
06:11Nous n'avons pas oublié les conditions de notre élection.
06:13Ceux qui l'ont oublié, c'est ceux qui sont aujourd'hui au gouvernement et ceux qui sont dans le Bloc central.
06:20Je dis qu'il va leur falloir choisir.
06:22Entre un gouvernement de gauche, désormais aussi imparfait qu'il soit,
06:25mais qui est prêt à des compromis sur son projet,
06:28et l'extrême droite qui, au fond, manie la carotte et le bâton.
06:34Qui pourrait diriger ce gouvernement de gauche dont vous nous parlez ?
06:38Parce que vous vous appelez à une coalition, vous appelez ça de la non-censure.
06:43Ça va d'où à où exactement ?
06:44Je n'ai pas parlé de coalition.
06:46Vous avez parlé d'accord.
06:47À partir du moment où nous faisons une motion de censure de gauche,
06:51c'est que nous revendiquons l'exercice du pouvoir.
06:53Nous savons aussi, comme nous l'avons dit dès le 12 juillet en écrivant à nos homologues,
06:57que nous n'avons pas de majorité claire et qu'il nous faudra faire des compromis projet par projet.
07:01C'est ça que j'appelle un accord de non-censure.
07:03Et je le redis au Bloc central de ne pas oublier les conditions de son élection
07:08et de dire, s'il préfère soutenir un gouvernement de gauche,
07:12s'il propose, non pas un changement d'alliance, mais un changement de méthode.
07:15Est-ce que vous parlez à Gabriel Attal, votre homologue ?
07:18Écoutez, vous savez, Gabriel Attal, depuis plusieurs semaines,
07:23est rentré dans une forme de résistance et de défense acharnée, aveugle,
07:29du bilan, rien que le bilan, tout le bilan d'Emmanuel Macron.
07:32Donc vous ne lui parlez pas pour l'instant ?
07:33Pour l'instant, il ne me parle pas.
07:35C'est difficile de faire un accord avec des gens qui ne le parlent pas.
07:37Mais pour l'instant, vous savez, c'est au Président de la République
07:39qu'il appartiendra de nommer un Premier ministre.
07:41Je dis qu'il doit être de gauche.
07:43Je dis qu'il doit être de gauche.
07:45Quel profil ? Quelle personnalité ?
07:48On ne manque pas de talent.
07:49Je veux dire, on ne manque pas de talent à gauche.
07:51Bernard Cazeneuve, par exemple, ça pourrait marcher.
07:53Je n'ai pas compris à quoi vous voulez me ramener.
07:55Je vous dis, un changement de méthode.
07:58Et je voudrais, par ailleurs, rassurer toutes celles et tous ceux qui s'en inquiètent,
08:02il y a tous les mécanismes pour que nous ayons un budget à Noël.
08:05Budget à Noël, gouvernement, on verra.
08:08C'est vrai qu'il y a des noms qui circulent.
08:09On a compris que vous ne nous donneriez pas spécialement de noms ce matin.
08:12Vous nous avez dit que vous ne parliez pas à Gabriel Attal.
08:14Est-ce que vous parlez ou est-ce que vous parleriez à Laurent Wauquiez ?
08:16Mais nous avons...
08:17Ecoutez, tous ceux qui, à un moment donné, sont disposés à dire,
08:22le Rassemblement national, ça n'est plus possible.
08:24La gauche qui propose une nouvelle méthode, nous souhaitons entendre ce qu'elle a...
08:28Donc sans Réliphi ?
08:29Ça veut dire sans Réliphi, mais pas du tout.
08:31Parce qu'eux, ils ne veulent pas du tout de cet accord de non-censure.
08:34Mais le 12 août dernier, nous signions ensemble,
08:37tout le Nouveau Front Populaire, un courrier à tout l'arc républicain,
08:41dont M. Attal, dont M. Wauquiez, en disant,
08:43voilà un certain nombre de priorités qui sont celles des Français.
08:45Les services publics, l'hôpital, l'école, le pouvoir d'achat.
08:49Les fins de mois, ce n'est pas le 30, c'est le 20.
08:51Discutons-en et trouvons des compromis, projet par projet, texte par texte.
08:55Merci beaucoup. Il y aura encore plein d'épisodes, évidemment, dans cette crise.
08:57Ça commence cet après-midi à 16h. Merci.
08:59Merci.
09:00Merci à tous les deux.