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00:00Il est 20h14 sur Europe 1. Marion Maréchal, bonsoir.
00:04Bonsoir.
00:05Merci d'être avec nous en direct. Vous êtes présidente du mouvement Identité-Liberté,
00:09députée européenne et vous êtes en ce moment, je le dis pour les auditeurs d'Europe 1, en
00:12direct de Rome, au rassemblement conservateur à Triou, à l'invitation de la première
00:17ministre italienne, Giorgia Miloni. Vous allez prendre la parole ce soir justement à ce
00:22rassemblement.
00:23D'abord, évidemment, Marion Maréchal, un mot sur la nomination de François Bayrou.
00:32Est-ce que vous y croyez ?
00:34Écoutez, François Bayrou, c'est un homme qui a fait débuter le macronisme. Il était
00:40aux côtés d'Emmanuel Macron lorsqu'il est arrivé aux affaires et c'est un homme qui
00:43probablement va clore le macronisme. Il était déjà, je le rappelle, ministre alors que
00:48j'avais 4 ans. Il est en politique maintenant de très nombreuses années, passé par différents
00:53ministères dans celui de l'éducation nationale, sans avoir et sans vouloir lui faire offense
00:58à laisser un souvenir impérissable. C'est un homme qui aujourd'hui se retrouve de la
01:05même manière que Michel Barnier, sans majorité. Je crois qu'il n'y a pas grand-chose à en
01:08attendre. Il est là de manière provisoire et transitoire. La seule chose que l'on peut
01:12espérer, c'est qu'il fasse le moins de mal possible. Inutile de nous faire le grand cinéma
01:19de « on va prendre les choses à bras-le-corps, on va tout révolutionner ». Non, je crois
01:23qu'il faut qu'il concentre ses missions sur quelque chose de très simple. Déjà, un budget
01:27qui s'engage à ne pas augmenter les charges et les impôts sur les Français et les entreprises,
01:31d'une part, et d'autre part, mettre en œuvre ce qui a été l'un des grands engagements de sa vie,
01:38à savoir la réparation de la défiance démocratique par la mise en place de modes de scrutin qui soient
01:46plus représentatifs, plus justes et qui évitent les petites manœuvres politiciennes telles que
01:50celles qui ont été à l'œuvre la fois dernière. Marion Maréchal sur Europe 1, vous vous appelez
01:56François Bayrou à mettre en place la proportionnelle, c'est ça comme mode de scrutin, c'est ce que vous
02:00venez de dire ? Evidemment, je veux dire, M. Bayrou pourra faire assez peu de choses, finalement,
02:04il n'a pas de majorité. Nous sommes, nous le savons, dans une situation compliquée, bloquée,
02:09insatisfaisante. Et donc, dans ce cadre-là, la seule chose qu'il puisse faire de bénéfique pour
02:13notre pays, c'est de préparer, finalement, la prochaine dissolution, la prochaine élection
02:18législative, en faisant en sorte que nous arrivions à cette élection avec des outils électoraux qui
02:23soient adaptés, représentatifs, justes et clairs pour les Français. Ce qui n'est pas le cas,
02:28disons-le aujourd'hui, avec ces scrutins à deux tours qui, on l'a bien vu, permettent des manœuvres
02:33politiciennes injustes et font en sorte qu'il n'y a pas de corrélation, finalement, entre le nombre
02:37de voix obtenues par, aujourd'hui, des groupes et le nombre de députés qui correspondent à ces voix.
02:44Marion Maréchal, sur Europe 1, est-ce que vous avez une idée ? Et on se pose la question, donc, ce soir,
02:49on n'a pas de boule de cristal, mais avec qui, François Bayrou, va-t-il pouvoir gouverner ?
02:54Pardon, mais donc pas l'EFI, pas l'ERN. Là, à l'instant, Olivier Faure, qui est le secrétaire
03:01général du PS, dit au Journal de 21, nous ne participerons pas à ce gouvernement. Il n'appelle
03:07pas la censure, mais il dit qu'il n'y participera pas. Mais qui reste-t-il ? Comment ce gouvernement
03:12va-t-il pouvoir ne pas être censuré, Marion Maréchal ? De fait, en effet, il n'y aura pas de majorité,
03:19mais il va y avoir un petit bricolage de circonstances qui ressemblera, peu ou preux,
03:23disons-le, à une énième reconstitution du Bloc centriste. C'est-à-dire que la réalité, c'est que
03:27même si les socialistes ne participeront pas au gouvernement pour préserver, peut-être, leur
03:31avenir présidentiel, néanmoins, ils seront actifs dans la constitution de cette majorité.
03:39C'est évidemment ça qui va arriver. Je vais vous dire, moi, aujourd'hui, vous l'avez dit, je suis à Rome,
03:43je suis aux côtés de Jean-Bien, Mélanie et de l'Italie, et je regrette parce que, vous savez, ici,
03:46ils ont choisi un autre chemin, un autre socle commun, une autre majorité, qui consiste à aller
03:52du centre-droit jusqu'à la droite nationale. C'est comme si, aujourd'hui, en France, nous avions une
03:56alliance qui allait, finalement, d'Edouard Philippe, en passant par une partie du centre-droit macroniste,
04:01aux Républicains, jusqu'au Rassemblement national, autour de grandes priorités qui sont finalement les
04:05mêmes en Italie qu'en France. La lutte contre l'immigration incontrôlée, la lutte contre
04:09l'insécurité, et la lutte contre la surtaxation et l'augmentation des impôts. Et ça marche, ça marche.
04:15Aujourd'hui, l'Italie est en train de devenir un des moteurs. Est-ce qu'à un moment donné, en France,
04:19on peut sortir des vieux paradigmes, des vieux fronts républicains, et s'inspirer de ce qui
04:23fonctionne à l'étranger ? Je regrette que cette situation n'ait pas poussé un peu de créativité
04:28et un peu de nouveauté de ce point de vue-là.
04:29Un manque de créativité en France, Marion Maréchal. Sur l'immigration, justement, puisque vous le disiez,
04:34c'était un des moteurs de l'Italie. Nous aussi, nous avons effectivement un problème lié à
04:40l'immigration. C'est un sujet qui revient régulièrement sur la table. Vous faites
04:43confiance à François Bayrou ?
04:44Écoutez, je ne vois pas pourquoi je ferais confiance à François Bayrou sur ce sujet. C'est un homme
04:50qui vient du centre, voilà. Et on sait que ce courant n'a jamais été particulièrement engagé
04:56et offensif sur ce sujet. Donc non, je ne crois pas, malheureusement, qu'on puisse attendre quoi
05:00que ce soit, même si je l'espère. Je ne peux que formuler le vœu, évidemment, qu'il y ait une
05:04prise de conscience. Et je vais même vous dire plus loin, à certains égards, je formule même le vœu
05:07que M. Retailleau soit reconduit comme Premier ministre, comme Premier ministre, pardonnez-moi,
05:12comme ministre de l'Intérieur. J'aime autant que ce soit Bruno Retailleau que je ne sais quel
05:17centriste ou socialiste. Même si, même si, je pense que ce sont des profils qui peuvent limiter
05:22le mal, mais qui auront des marges de manœuvre extrêmement réduites. Voilà, il faut quand même
05:26être lucide. C'est un Premier ministre transitoire, provisoire, voilà. Donc nous ne pouvons, nous,
05:31à droite, que préparer l'après. Et c'est ce à quoi je m'attache, entre autres, avec nos alliés.
05:36Oui, Bruno Retailleau qui serait, vous avez raison Marion Maréchal, reçu, il est peut-être reçu
05:41même en ce moment à Matignon, en début de soirée. Jean-Philippe Guybert qui me fait un signe de la
05:45tête, donc il doit s'entretenir en ce moment avec François Bayrou. Bon, c'est un signal quand même,
05:50envoyé Bruno Retailleau, le premier ministre intérieur sortant, qui est reçu par François
05:58Bayrou. Il y a des chances qu'il soit reconduit, ça, ça vous convient Marion Maréchal ?
06:02Bah, c'est ce que je vous disais, je préfère que ce soit lui que je ne sais quel homme de gauche.
06:07Maintenant, si on devait être cohérent, il faudrait qu'il y ait une cohérence également
06:11avec le ministère de la Justice. Parce que si on met un ALR qui se veut, voilà, de droite sur
06:17ces sujets à l'intérieur, mais qu'on met un ministre de la Justice socialiste, comme ce fut
06:22le cas sous Michel Barnier, bon bah, vous voyez bien qu'en termes de cohérence et de vision et
06:27de complémentarité, on va avoir un problème. Voilà, maintenant, vous savez, moi une fois de
06:29plus, je ne sais que formuler le vœu que ce gouvernement de Combizarge fasse le moins de
06:33mal possible. Et donc, le moins de mal possible, c'est en effet espérer qu'il y ait plutôt des
06:37profils comme Bruno Retailleau que des profils socialistes au centre-gauche, évidemment.
06:43Marion Maréchal, on ne vous sent pas très optimiste sur ce nouveau premier ministre,
06:48ce nouveau gouvernement. Selon vous, c'est impossible, c'est-à-dire, il ne tiendra pas
06:52ce nouveau gouvernement. Il y aura une nouvelle censure du gouvernement, avec peut-être à la
06:57clé le risque qu'Emmanuel Macron ne tombe aussi ? Oui, écoutez, je ne sais pas s'il y aura une
07:02nouvelle censure, parce que la réalité, c'est que tout le monde a conscience aujourd'hui que
07:04nous sommes de toute façon bloqués jusqu'à la prochaine dissolution. Emmanuel Macron a mis le
07:09pays dans une situation dramatique, voilà. En organisant une dissolution de manière précipitée
07:15et chaotique, sans que les élections se tiennent de manière sereine, en laissant évidemment son
07:19camp, notamment Gabriel Attal, organiser ce soi-disant front républicain, et qui a évidemment
07:23biaisé ce résultat, en sortant ensuite de donner un premier ministre qui lui-même a présenté un
07:30budget scandaleux et inacceptable, je le rappelle, qui prévoit il y a 40 milliards d'ausses d'impôts
07:35sur les ménages et sur les entreprises. Voilà, toutes ces conditions, de toute façon, nous ont
07:39mis dans une situation qui ne peut pas être satisfaisante. Une fois de plus, c'est une période
07:42transitoire. C'est pour ça que moi, je ne peux pas faire semblant ou fendre l'enthousiasme devant
07:48aujourd'hui les grandes déclarations, bon c'est normal, il est dans son rôle, mais de François
07:51Béroux, qui nous explique qu'il ne va pas se contenter de mesures, de petites mesures consensuelles,
07:55mais qu'il va tout révolutionner. Non, voilà, arrêtons de faire semblant. Tout ce qu'il peut
07:59faire aujourd'hui, c'est présenter le moins mauvais budget possible, et une fois plus, réformer les
08:04modes de scrutin. Si déjà, j'ai envie de vous dire, il fait ça, dans la base transitoire qui est la
08:09sienne, eh bien ce sera déjà suffisant et ce sera déjà pas mal, en attendant évidemment la
08:13prochaine élection législative, qui est la seule porte de sortie aujourd'hui, pour que nous puissions
08:16évidemment retrouver une stabilité institutionnelle. Marion Maréchal, c'est combien de temps ce
08:20gouvernement ? Je ne vais pas faire de prévision, voilà, tout ce que je peux vous dire, c'est la
08:26position du Rassemblement National et de ses alliés dont je fais partie, c'est qu'il n'y a pas de
08:30censure. A priori, voilà, le but, ce n'est pas de censurer pour censurer, le but c'est d'être
08:35vigilant entre ce qui nous apparaît acceptable, souhaitable, et ce qui nous apparaît être des
08:40lignes rouges. Justement, vos lignes rouges, Marion Maréchal, ce sont lesquelles ?
08:46Précisément, c'est ce qui a conduit d'ailleurs à ce que nous bloquions le budget, parce que quand ce
08:50gouvernement tombe avec le 49-3 et la censure, le but en soi, c'est pas de faire tomber le
08:55gouvernement, le but en soi, c'est de bloquer ce budget et de faire en sorte de forcer ce
09:00nouveau gouvernement à prendre en considération ce qui a été demandé, c'est-à-dire plutôt que de
09:04tomber dans la facilité socialiste, cette espèce de socialisme mental qui consiste à avoir comme
09:08premier réflexe d'aller augmenter les charges, les impôts et les recettes sur les ménages et les
09:14grandes entreprises, d'abord de s'attaquer au train de vie de l'État, voilà, au train de vie de
09:18l'État, alors que sur 1 600 milliards de dépenses publiques, il y a 500 milliards aujourd'hui de
09:22fonctionnement. Or là, on voit bien qu'on est très très loin de grandes ambitions et de grandes
09:28réponses, et aussi d'ailleurs, je le dirais, de s'attaquer à ce qui relève aujourd'hui des
09:31dérives au sein de politiques d'assistanat, on le voit sur la fraude sociale, c'est très
09:36documenté sur la compte des comptes, rien n'a été fait, on le voit aujourd'hui sur des dérives
09:40relatives par exemple au RSA, entre 13 et 15 milliards d'euros chaque année sur le coût de
09:45l'immigration, autant de sujets qui font consensus, parce que ce qui est extraordinaire, c'est qu'il n'y a pas
09:49de consensus dans la classe politique aujourd'hui pour s'accorder sur ces sujets, alors que je le
09:53rappelle, dans les sondages d'opinion, entre les électeurs macronistes, entre les électeurs
09:57républicains et entre les électeurs du Rassemblement National, il y a aujourd'hui un très large consensus
10:03sur la lutte contre l'immigration, sur le durcissement de la politique pénale en matière de lutte contre
10:08l'insécurité, et je le dis, sur la lutte contre l'assistanat et la nécessité de baisser les impôts.
10:13Donc à un moment donné, il faudrait peut-être s'accorder entre le consensus des Français qu'il soit
10:18représenté ce consensus au sein des instances aujourd'hui parlementaires.
10:21Une dernière chose, Mario Maréchal, qui n'a rien à voir directement avec François Bayrou et ce nouveau
10:26gouvernement à venir, je voudrais avoir votre réaction à ces recommandations de
10:32la Haute Autorité de Santé dans un rapport qui n'est pas définitif mais qui a été révélé par
10:37le Figaro sur la transition de genre pour les adolescents dès 16 ans, qui inquiète les experts
10:42puisque ces recommandations excluraient les psychiatres du processus de changement de sexe
10:47et préconiserait d'aller jusqu'à la déchéance de l'autorité parentale pour les parents qui ne
10:52seraient pas d'accord avec le changement de sexe de leur enfant. Est-ce que vous pouvez
10:56nous dire quelque chose à propos de ce rapport ? Est-ce que vous en avez eu vent de ces recommandations ?
11:00Bien sûr, c'est terrifiant. De quoi parle-t-on ? On parle de transition de genre, c'est-à-dire de
11:09changement de sexe artificiel de mineurs, des adolescents dont on sait évidemment qu'ils
11:14traversent une période en général dans laquelle ils ne sont pas très bien dans leur forme, en
11:17leur proposant des réponses sanitaires et médicales définitives. Il faut savoir qu'aujourd'hui les
11:24bloqueurs de puberté par exemple peuvent avoir des conséquences très graves sur la santé et
11:28notamment sur le développement corporel, peuvent avoir des conséquences sur la fécondité. On parle
11:34également de mutilation physique puisqu'il s'agit pour les jeunes filles en l'occurrence d'une
11:41ablation de sein ou de la création de membres artificiels. Ce sont des choses extrêmement
11:47graves et c'est d'autant plus scandaleux que tous les pays qui ont fait ces expériences jusqu'au
11:54boutiste vis-à-vis de la transition de genre pour mineurs sont revenus et aujourd'hui sont en train
12:00de revenir en arrière tant le drame sanitaire est terrible. Je pense notamment évidemment à la Suède
12:05mais on a d'autres exemples comme le Danemark aussi. Donc c'est quand même invraisemblable d'avoir
12:09aujourd'hui ce genre d'instances soi-disant représentatives qui sont en fait dans un
12:13militantisme transactiviste, ça à la réalité un militantisme LGBT, au lieu de tenir compte
12:18évidemment de l'intérêt de l'enfant et de l'adolescent. Merci beaucoup Marion Maréchal d'avoir été en
12:22direct sur Europe 1 ce soir, il est 20h26.