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00:00Le copain 13 heures édition, spéciale après la nomination du nouveau Premier ministre François Beyrou.
00:05Et avec vous Céline pour débriefer Raphaël Stainville, Olivier Dartigolle,
00:09Gilles-Bilhame Goldanel et Jacques Serret du service politique d'Europe 1.
00:13Et avec nous en direct Laure Lavalette, députée RN du Var. Bonjour.
00:19Bonjour.
00:20Merci d'être avec nous Laure Lavalette.
00:22Alors, on le disait il y a quelques instants, il n'y aura pas de censure a priori, dit Jordane Bardella.
00:27Vous êtes sur cette ligne-là.
00:29Oui, bien sûr, pas de censure a priori. Vous savez, on est constructif.
00:31Comme il n'y avait pas eu de censure a priori de M. Barnier,
00:34nous attendons évidemment avec impatience la nomination de son gouvernement
00:39pour savoir de qui est-ce que M. Beyrou va s'entourer.
00:43Et puis, vous savez, nous serons toujours très attentifs à nos quatre lignes rouges,
00:46j'allais dire, qui n'ont pas changé depuis le début.
00:48Pas de déremboursement de médicaments, pas de hausse d'électricité,
00:51pas de hausse des charges pour les entreprises et surtout l'indexation, vous savez, de la retraite sur l'inflation.
00:57Qu'est-ce qui serait rédhibitoire dans les nominations selon vous, puisque vous en parlez ?
01:01Le Nouveau Front Populaire, évidemment, nous l'avons dit depuis le début,
01:04il n'est pas question que le Nouveau Front Populaire gouverne ce pays
01:07qui n'a pas envie du tout, évidemment, de leur politique.
01:12Vous savez, les Français, au sort du deuxième tour des élections législatives,
01:15ils voulaient toujours moins d'immigration, plus de sécurité, plus de pouvoir d'achat.
01:19Ça veut dire, Laure Lavalette, pas de ministre de gauche, pas de PS pour vous ?
01:24Écoutez, a priori, pas de PS de gauche, oui, évidemment.
01:28Pas de ministre de gauche, nous l'avons dit depuis le début, pas de Nouveau Front Populaire.
01:32Vous savez, ce sont des gens qui sont outranciers.
01:33Moi, je les pratique depuis deux ans et demi.
01:36Ce serait la catastrophe, évidemment, pour le pays.
01:39Je pense que, voilà, j'imagine bien qu'Emmanuel Macron a dû dire à M. Bayrou qu'il fallait écouter
01:45les 11 millions d'électeurs du Rassemblement National qui n'ont pas été écoutés avec M. Barnier.
01:49J'espère que M. Bayrou sera plus fin négociateur que ne l'a été M. Barnier,
01:55même s'il a avoué que c'est un peu cocasse, quand même.
01:56Il y a 7 ans, il nous avait promis la start-up nation,
01:59et on se retrouve avec François Bayrou, Premier ministre.
02:01J'avoue que, bon, je trouve ça un peu cocasse.
02:03Laure Lavalette, députée Rassemblement National du Var avec nous.
02:07Une question de Jacques Serret.
02:08Oui, Emmanuel Macron a longtemps hésité, notamment avec Roland Lescure.
02:13En quoi, selon vous, le profil de François Bayrou,
02:18il vous correspond mieux que celui de Roland Lescure ?
02:22Vous savez, je ne suis pas sûre que ce soit une question de mieux correspondre.
02:25Encore une fois, je reprends ce que nous disions au départ.
02:27Ce qui compte, ce n'est pas tellement le casting que le scénario qui doit changer.
02:30Si M. Bayrou arrive et fait la politique,
02:33qui continue la politique macroniste qui a mis la France à genoux depuis 7 ans.
02:38Je rappelle quand même que ces gens-là ont fait 1 000 milliards de dettes en 7 ans.
02:41C'est-à-dire que c'est colossal.
02:42C'est autant qu'entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 2000.
02:45Les Français, au mois de juin, ont bien montré qu'ils voulaient un changement de politique.
02:49Et c'est ça qui va compter.
02:50C'est la politique de ce que va faire M. Bayrou.
02:55Mais est-ce que le fait qu'il ait apporté son parrainage à Marine Le Pen
02:58lors de la campagne présidentielle est un point important ?
03:02Écoutez, important, je n'en sais rien.
03:03En tout cas, ça prouve qu'il est démocrate
03:05et qu'il avait envie que Marine Le Pen soit dans l'arène.
03:09Ça va être intéressant de voir sur la proportionnelle aussi,
03:11puisque c'était un peu le combat d'une vie quand même de François Bayrou.
03:14Est-ce que la proportionnelle, j'allais dire, a été négociée au moment de sa nomination ?
03:20Les heures ou les jours à venir nous le confirmeront.
03:23Mais encore une fois, ce n'est pas tant une question de casting qu'une question de scénario.
03:27Les Français veulent une rupture avec la politique macroniste.
03:29Il faut que M. Bayrou l'entende.
03:31Une question de relation aussi,
03:32parce que François Bayrou, on le répète,
03:34a toujours entretenu des relations cordiales avec Marine Le Pen.
03:38Donc c'est important pour elle.
03:40Oui, nous le disions depuis le début.
03:41Vous savez, ce qui est important, c'est qu'on respecte.
03:43Ce n'est pas Marine Le Pen pour Marine Le Pen.
03:45Ça serait très mal à connaître.
03:46Elle n'a pas d'égo, pas d'orgueil en la matière.
03:48Ce qu'il faut, c'est que les 11 millions d'électeurs,
03:50les gens qui ont voté pour nous,
03:51la France qui se lève le matin,
03:53qui en a marre qu'on lui fasse les poches,
03:55les entrepreneurs, les TPE, PME,
03:57qui sont notre écosystème économique,
04:01tous ces gens-là soient enfin entendus, respectés.
04:05Il est temps, je pense, d'avoir une rupture avec la Macronie.
04:09Sinon, effectivement, je pense que les Français
04:11seront une fois de plus pas respectés.
04:15Est-ce que vous demandez au maintien de Bruno Retailleau à l'intérieur ?
04:20Le fait que Bruno Retailleau reste à l'intérieur
04:24est un point important pour la droite,
04:26mais c'est aussi un point important pour les écologistes.
04:29Marine Tondelier vient de déclarer
04:33que si Bruno Retailleau restait à l'intérieur,
04:35les écologistes menaceraient de censurer
04:37le gouvernement de M. Bayrou.
04:40Écoutez, je ne fais pas l'alpha et l'oméga de M. Retailleau.
04:43Encore une fois, souvenez-vous, au début,
04:44j'avais dit qu'il parlait comme un porte-parole du RN,
04:47parce qu'il finit par faire une dépêche AFP.
04:49Il n'empêche qu'en deux mois et demi,
04:51on ne peut pas dire qu'il ait eu un bilan.
04:53Vous savez, lors de notre niche,
04:54nous avons porté une loi sur la double peine
04:57et le gouvernement dont fait partie M. Retailleau
05:00nous a dit « oui, oui, c'est très bien,
05:01on est tout à fait d'accord avec vous,
05:02mais on ne va pas voter cette loi
05:03parce que c'est vous qui l'a portée ».
05:04Donc voilà, je n'ai pas, j'allais dire, d'affection particulière.
05:08Je ne trouve pas que le fait qu'il y ait eu M. Retailleau
05:10au gouvernement ait fait avancer
05:13ce que nous demandons dans la fermeté, dans la sécurité.
05:18Je ne trouve pas qu'en deux mois et demi,
05:19effectivement, on juge un aval.
05:20C'est fruit, je ne trouve pas ça ça grand.
05:22Merci beaucoup, Laure Lavallette,
05:24députée Rassemblement National du Var,
05:27avec nous en direct dans cette spéciale.
05:29Jusqu'à 14h, si vous nous rejoignez,
05:30on continue à parler de la nomination de François Bayrou
05:33au poste de Premier ministre.
05:34Une réaction, Olivier Dertigolle,
05:36on vient d'entendre parler de la proportionnelle,
05:38la promesse, la perspective d'une proportionnelle.
05:41C'est un atout dans la manche de François Bayrou ?
05:43Demande historique, quasiment identitaire
05:45pour le MoDem et pour François Bayrou,
05:46qui, dans son accord pour la présidentielle de 2017,
05:51déjà portait cette revendication.
05:53Ça faisait même partie du pacte,
05:56de l'accord politique avec Emmanuel Macron
05:59pour le soutien de la première candidature
06:03à Emmanuel Macron.
06:05Je pense que la feuille de route de François Bayrou
06:08va d'abord être d'essayer d'apaiser,
06:11de faire baisser la tension politique dans ce pays.
06:15Et il va sans dire que la proposition d'une proportionnelle
06:19peut aller dans ce sens.
06:19Encore faut-il discuter de quelle proportionnelle ?
06:22Alors justement, Raphaël Stainville,
06:23sur cette promesse, cette perspective d'une élection proportionnelle ?
06:26Mais non, c'est une demande de François Bayrou,
06:29c'est une demande également du Rassemblement National.
06:30Pour autant, en fonction de la proportionnelle qui est choisie,
06:34intégrale, une prime majoritaire ou une dose proportionnelle,
06:38la configuration du paysage politique est tout autre.
06:42Aujourd'hui, la proportionnelle, en soi,
06:44ne règle pas le problème politique
06:47qui se pose à la France avec ces trois blocs.
06:49S'il y a une prime majoritaire,
06:50effectivement, on pourrait arriver à un système
06:53qui est plus stable.
06:54Mais la question aujourd'hui qui est cruciale,
06:57c'est ce système, c'est la stabilité.
06:59François Bayrou est le quatrième Premier ministre en un an.
07:04C'est bien l'une des questions qui se posent
07:07pour pouvoir gouverner et anticiper,
07:10avoir une sorte de vision, se projeter dans l'avenir.
07:12Chose qui n'est pas possible aujourd'hui
07:14avec des gouvernements qui sont sur six terres.
07:17Alors on va écouter, tiens, François Bayrou,
07:19une archive sonore qui date de 2017.
07:21C'était avant qu'il ne se rallie à Emmanuel Macron.
07:24Écoutez, il y mettait quelques réserves.
07:25Il se trouve que je ne me reconnais pas
07:29dans ce qu'Emmanuel Macron incarne.
07:32Parce que le projet de société qui est celui d'Emmanuel Macron,
07:36il est, au fond, infiniment proche
07:38de celui que Nicolas Sarkozy défendait en 2007.
07:42Olivier d'Artigone, une réaction ?
07:43On peut exhumer des archives.
07:44En effet, François Bayrou a eu des paroles dures
07:49vis-à-vis d'Emmanuel Macron
07:51quand cette candidature a fait irruption
07:54dans le paysage pré-présidentiel.
07:56Tout simplement parce que François Bayrou se préparait
07:59à cette élection de 2017.
08:01Il a eu la sagesse de voir que ce jeune candidat
08:05était mieux positionné que lui.
08:07François Bayrou a fait preuve vis-à-vis d'Emmanuel Macron
08:10d'une grande loyauté depuis 2017.
08:13Quand il y a eu des coups de griseau,
08:15souvent, François Bayrou a été le premier à soutenir le président.
08:18Mais aussi d'une grande liberté.
08:20C'est-à-dire que François Bayrou, c'est aussi un ancrage,
08:24une histoire politique, une sensibilité politique.
08:27Et il ne fait pas partie de ceux qui disent au mot près
08:30ce que le président veut entendre.
08:32Vous savez, souvent, à l'Élysée, vous pouvez vous entourer
08:35de personnes qui vont véritablement vous dire
08:37« Oui, Monsieur le Président. »
08:38Il lui est arrivé de dire non.
08:39Gilles-William Gonadel.
08:41À l'exclusion de ces courtisans auxquels vous faites allusion,
08:47et pour mon édification personnelle,
08:49est-ce que quelqu'un peut me dire
08:51s'il y a encore des macronistes ?
08:53Bonne question.
08:54Mais très sincèrement,
08:55je ne suis pas sûr qu'après cette dissolution,
08:59et après les conséquences de cette dissolution,
09:02il y ait encore des macronistes.
09:04Je pense par exemple à Monsieur Attal.
09:06Je pense que Monsieur Attal n'est plus un macroniste.
09:08Et s'il y en a, qu'on me dise où ils sont.
09:13Jacques, justement, sur cet alliage Bayrou-Macron,
09:16est-ce qu'on va avoir une séparation des pouvoirs
09:18comme on l'a eu avec Michel Barnier ?
09:20Je pense que oui.
09:21François Bayrou a une très forte personnalité.
09:23Et le point aussi qu'il faut considérer,
09:25c'est que certes, François Bayrou a 73 ans,
09:28comme Michel Barnier.
09:29Mais la grande différence de Michel Barnier,
09:31c'est que François Bayrou s'est toujours rêvé
09:34un destin présidentiel.
09:36Et donc, à partir d'aujourd'hui,
09:38à partir de cette nomination à Matignon,
09:40il a été trois fois candidat.
09:42Aujourd'hui, François Bayrou,
09:44de par le fait qu'il a toujours souhaité devenir président,
09:47va rentrer naturellement dans le jeu,
09:51dans les petites combines de la campagne présidentielle à venir.
09:54Donald Trump a 78 ans.
09:56Et nous sommes le 13 décembre,
09:58c'est la date de naissance de Henri IV.
10:01Une nouvelle prise de Paris !
10:04Raphaël, sur la concurrence qu'évoquait Jacques Serret,
10:09le fait qu'il soit aussi, peut-être,
10:11candidat naturel à la présidentielle,
10:13on a l'impression qu'Emmanuel Macron n'a pas bien goûté
10:15les candidatures de Gabriel Attal, d'Edouard Philippe.
10:20Est-ce qu'ils vont finalement réussir à s'entendre ?
10:22D'abord, c'est trop tôt pour le dire.
10:24Je pense que, surtout pour les Français,
10:26c'est totalement incongru de poser cette question aujourd'hui,
10:28alors qu'on a un Premier ministre, certes, depuis quelques minutes.
10:33On est encore très loin d'avoir un gouvernement
10:35et on va rentrer dans le dur
10:37dans les prochaines heures et prochaines semaines, peut-être.
10:39Enfin, je n'y connais pas grand-chose.
10:41Moi, si je voulais être président de la République,
10:46je vous assure que je ne souhaiterais pas
10:49être, en ce moment, Premier ministre
10:51avec les difficultés qui se profilent.
10:53Je ne suis pas sûr que ce soit le tremplin idéal.
10:56On va en reparler, justement,
10:58de cette nomination, des enjeux,
11:00des réactions aussi,
11:02de ce qui peut se passer dans les heures,
11:04dans les minutes qui arrivent, qui pour l'entourer aussi.
11:06On va en parler dans quelques instants.
11:08Restez bien avec nous sur Europe 1.

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