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00:00Il est 7h11 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône, Franck Alizio.
00:07Bonjour Franck Alizio, bienvenue sur Europe 1, on va parler des tractations politiques en cours que mène François Bayrou pour former un gouvernement qui tienne plus longtemps que celui de Michel Barnier.
00:16Mais avant cela quand même l'actualité brûlante, c'est Mayotte, catastrophe nationale, c'est un coin de France où d'ailleurs on vote beaucoup Rassemblement National, Mayotte, Franck Alizio.
00:24Votre collègue député Antia Bamana, députée de Mayotte, on a cherché à la joindre hier, elle est sur place, elle ne peut pas téléphoner, il n'y a plus d'électricité pour recharger son téléphone, on en est là.
00:36Tout à fait, l'une des deux parlementaires de Mayotte et notre collègue, la situation est évidemment dramatique sur un territoire où la situation était déjà dramatique avant cette catastrophe naturelle.
00:50Je rappelle que Mayotte c'est 34% de chômage, c'est 60% des logements qui n'ont pas de toilettes, enfin on est déjà dans une situation, et je ne parle pas de l'insécurité, de la crise migratoire que subitait ce territoire.
01:03Et là évidemment c'est ajouté du malheur au malheur, nous connaissons bien le territoire parce que Marine notamment il s'est dépassé plusieurs fois, vous le rappelez.
01:12Les maoris lui rendent bien, en effet elle était en tête au présidentiel sur ce territoire, et elle avait fait une proposition de loi, alors à l'époque l'urgence était sécuritaire et migratoire en 2018, donc ça concernait ça.
01:26Mais là évidemment nous serons de tout cœur et nous allons d'ailleurs nous associer à toutes les démarches de générosité, de solidarité, surtout à la veille de Noël, pour ce territoire qui est français, qui est évidemment en première ligne de toutes les difficultés, de tous les malheurs de ce pays.
01:46C'est la France en bout de ligne j'ai envie de vous dire Franck Calizio, et il y a une question que beaucoup de français vont se poser, est-ce que l'état va être à la mesure du défi ?
01:53François Bayrou depuis sa mairie de Pau en visioconférence pour la réunion de crise sur la situation à Mayotte hier soir, est-ce que ça vous choque ? Est-ce que c'est grave ? Comment vous regardez ça ?
02:04Oui c'est un minima le premier faux pas du nouveau Premier Ministre, on ne l'attendait pas à Pau, autant le fait qu'il cumule, qu'il reste maire de Pau pendant qu'il est Premier Ministre, j'ai envie de vous dire c'est secondaire, on n'en fait pas une question de principe.
02:20En revanche, aller au conseil municipal de Pau ce soir-là alors que tout le monde l'attendait à minima dans une cellule d'urgence en train de traiter la situation à Mayotte, c'est être coupé de l'émotion nationale et ne pas avoir pris la mesure de ce qu'était un Premier Ministre en temps de crise, et là c'est une crise aiguë.
02:49C'est une faute politique de sa part vous pensez ? Ou c'est une erreur de démarrage on va dire, il n'a peut-être pas pris la mesure de la crise que l'on découvre, parce qu'on ne mesure pas l'ampleur exacte de ce qui se passe à Mayotte.
03:01Oui ça semble très grave.
03:04On peut dire aussi qu'il délègue ça au professionnel de la profession Bruno Retailleau qui est sur place lui.
03:10Oui mais il faut que les leaders, il faut que le Premier Ministre, il faut que les ministres, il faut être là.
03:18On ne peut pas déléguer ça, le pouvoir en la matière, l'autorité, ne se délègue pas, ne se partage pas, il fallait que le Premier Ministre soit au chevet même à distance de ce territoire français.
03:31Donc on pourrait dire que c'est une erreur de communication, mais ça en dit beaucoup sur la déconnexion du Premier Ministre pour l'instant.
03:40Espérons que ce ne soit qu'une erreur de communication.
03:43Alors les tractations de François Bayrou maintenant, Emmanuel Macron lui avait en substance donné consigne de ne parler ni au Rassemblement National, ni à la France Insoumise.
03:50Alors il se trouve qu'il avait invité les deux groupes à le rencontrer à Matignon.
03:54Alors la France Insoumise a décliné, mais par exemple le RN, ce sont vos chefs Jordan Bardella et Marine Le Pen qui ont été reçus les premiers hier matin.
04:02Vous avez été surpris de cette manière de procéder du Premier Ministre ?
04:07Non pas surpris, mais on a constaté de manière agréable qu'il mettait les choses à l'endroit.
04:17Mettre les choses à l'endroit, c'est quand on ouvre des discussions, un dialogue, même une visite de courtoisie des différents groupes parlementaires, c'est commencer par le plus puissant, le premier d'entre eux.
04:28Non pas parce que c'est le RN, parce que les Français l'ont voulu ainsi.
04:32Les Français ont fait en sorte aux dernières élections que le RN soit le premier groupe de cette Assemblée.
04:38Donc il commence par le premier groupe.
04:40Oui vous avez raison, ça ronde, et ça c'est positif, ça ronde avec le sectarisme du Président de la République qui ne nous avait même pas associé dans ses débuts d'échange depuis la démission de M. Barnier,
04:58et avec le sectarisme de M. Attal, qui lui-même avait dit à M. Barnier, attention, si vous discutez avec le RN, si vous semblez lui laisser un point, alors vous aurez contre vous mes 93 députés, M. Attal et M. Macron.
05:13Et donc c'est quoi la position aujourd'hui du RN vis-à-vis de François Bayrou, Franck Alizio ?
05:17Pour parler français, on attend et on regarde, on juge sur pièce, on juge sur les actes.
05:23On verra, nous, on garde des priorités qui sont celles que nous ont données nos électeurs.
05:27Encore une fois, on a un mandat, un mandat c'est mandater, on est mandaté par 11 millions de français, et au-delà, ce qui nous intéresse c'est protéger la France et les français.
05:35Mais vous n'avez pas donné mandat pour la censure ?
05:37Trois priorités, ah oui !
05:38Mais c'est quoi les remontées de terrain par exemple que vous avez ? On vous le reproche ou pas ?
05:41Non, pas du tout.
05:42À partir du moment où sur un budget vous avez 40 milliards d'impôts en plus, très très peu de dépenses.
05:48Je crois que pour 40 milliards d'impôts en plus, il y avait 10 milliards d'économies.
05:53Donc très peu d'économies budgétaires, très peu d'économies sur le train de vie de l'État.
05:58Nous ce que l'on voulait c'était un budget à minima, zéro impôts, et on avait proposé 20 milliards d'économies.
06:05N'importe quelle personne, je veux dire, qui n'est pas de gauche, on va dire ça comme ça, devrait soutenir cette ligne, devrait être sur cette ligne.
06:12Parce que ce budget n'a pas respecté cette règle, nous avons censuré, tout simplement.
06:16Mais vous avez vu François Bayrou, par le passé, il a défendu des hausses d'impôts massives.
06:20Or il a dit aussi à propos de la dette publique, alors je vous pose la question, en tant que membre de la commission des finances de l'Assemblée,
06:26François Bayrou a dit vendredi que la dette c'est une faute morale.
06:30Vous avez souligné toute l'ambiguïté de M. Bayrou, qui en effet a dit, comme beaucoup de centristes, tout son contraire pendant sa carrière.
06:36Donc je préfère retenir celui qui dit que la dette est une faute morale, parce que c'est vrai, c'est une faute morale.
06:42C'est une façon d'affaiblir notre pays. Un patriote devra avoir comme première priorité, quelqu'un qui aime son pays,
06:47devra avoir comme première priorité...
06:49Mais désendetter ça fait mal, vous le savez bien Franck Elisiot.
06:52Il se trouve qu'on l'a fait dans nos mairies.
06:54On ne peut pas promettre aux gens pas de hausses d'impôts.
06:57Il se trouve qu'on l'a fait dans les mairies que dirige l'Assemblée Nationale.
07:00Dans la quinzaine de mairies que nous gouvernons, que nous dirigeons, on désendette.
07:05Donc ce qui est possible au niveau des collectivités locales, devrait être possible au niveau de la France.
07:09Il faut une vraie volonté.
07:10Si on ne s'attaque jamais aux vaches sacrées, que sont la fraude fiscale et sociale, que sont l'immigration,
07:15que sont la contribution nette à l'Union Européenne, alors oui c'est sûr on ne trouvera jamais de réelles économies,
07:20on trouvera toujours des bouts de chandelles.
07:21Merci Franck Elisiot, détenu au micro d'Europe 1, député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône.
07:26Merci à vous, bonne journée.