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00:00Bonjour Rachid Temal, sénateur du Val-d'Oise. C'est vrai qu'on reste un peu dans le flou, une semaine après la chute de Bachar el-Assad.
00:06Tout à fait, mais je crois qu'il ne faut pas non plus oublier qu'il y a encore une semaine,
00:10on s'interrogeait sur le régime qui est là depuis plus de 50 ans, 54 ans,
00:14qui a quand même, je rappelle, gazé son peuple, tué son peuple, bombardé son peuple, torturé son peuple,
00:20allé ou non resté. Donc je crois qu'il faut aussi ne pas oublier cela. C'est-à-dire que pour le peuple syrien,
00:26et on parlera de l'avenir bien sûr, vous avez raison, et je crois que c'est une interrogation,
00:29il faut aussi rappeler qu'il sort, entre guillemets, d'une dictature, et donc je crois qu'il faut aussi saluer cela, cette capacité.
00:35Alors bien sûr, on peut ensuite discuter de comment cela s'est fait, quel groupe militaire, etc., bien sûr.
00:41Mais d'abord et à mon tour, le faire retenir, c'est que c'est la chute d'Al-Assad, c'est quand même 54 ans,
00:48et c'est aussi le père et le fils, et puis c'est un effet domino sur l'ensemble de l'échiquier du Moyen-Orient,
00:54parce que la Syrie, c'était une pièce maîtresse, ne serait-ce que dans le croissant chiite,
01:00c'est aussi des ramifications sur ce qui se passe au Liban, etc., donc on voit bien qu'il y a un effet domino potentiel qui est assez radical.
01:07Donc c'est-à-dire qu'il faut laisser un petit peu de temps également aux Syriens pour reprendre possession de leur pays,
01:13de libérer leurs prisonniers, on voit effectivement ces images de Liès, il faut leur laisser un peu de temps pour profiter de cette situation-là,
01:19et après l'avenir ?
01:20En tout cas, je pense que nous, on doit avoir ce regard-là, dire quand on se libère d'une dictature, d'abord il faut rappeler cela,
01:26et je crois qu'il faut souligner que c'était une dictature.
01:28Ensuite, effectivement, il y a des interrogations sur l'avenir, c'est-à-dire le groupe principal qui est d'ailleurs rattaché,
01:35et on sait bien qu'il y a un lien aussi avec la Turquie, prend le pouvoir, qui veut avoir une normalisation,
01:41nous n'avons que des interrogations à ce stade-là, et puis il y a la question géostratégico-poétique avec l'ensemble des pays,
01:47quand vous regardez l'ensemble des frontières de la Syrie, c'est quand même beaucoup de sujets,
01:52puisque vous avez aussi les frontières, vous avez aussi la mosaïque ethnique et religieuse de Liban,
02:00je rappelle que le régime était tenu par les Alaouites, c'est moins de 10% du peuple syrien,
02:05vous avez aussi, bien sûr il ne reste que quelques chrétiens, mais vous avez aussi dans le nord des Kurdes,
02:10tout ça, c'est devant nous à la fois une chance extraordinaire pour le Moyen-Orient,
02:15mais ça peut être également une poudrière terrible pour le Moyen-Orient et pour la Syrie.
02:18Parce que le nouveau pouvoir promet un état de droit, à ce stade, nul n'est obligé de les croire.
02:23Tout à fait, c'est pour ça qu'on doit, et moi je salue le fait par exemple que la Jordanie organise un sommet,
02:29je crois qu'il y a différentes choses, d'abord il faut aussi soutenir le peuple, parce que les conditions de vie sont assez effroyables,
02:36et puis s'assurer qu'il y ait une démocratie et un processus démocratique qui s'opère en Syrie,
02:42voir également les conditions de sortie de la Russie, vous avez deux bases aériennes et une base navale qui sont là,
02:50et puis je vous l'ai dit aussi, de savoir ce qui se passe, vous avez le Golan, vous avez l'impact qu'a la Syrie dans les affaires du Liban,
02:57vous avez aussi une frontière avec l'Irak, vous avez le jeu des Iraniens,
03:01quand on met tout cela à bout à bout, ça fait beaucoup de sujets, et je crois qu'il est important que la diplomatie européenne, la diplomatie française s'implique totalement,
03:09et ne pas laisser cela, parce que je rappelle qu'aussi la Turquie est au centre du jeu, c'est un membre de l'OTAN,
03:16et si on va même un peu plus loin, je vous rappelle qu'il y a un accord entre l'Union Européenne et la Turquie,
03:22c'est à l'époque avec de l'argent, pour que la Turquie gère des camps de réfugiés syriens,
03:32que va faire la Turquie ? Va-t-elle leur demander aux Syriens de repartir vers la Syrie ? Est-ce que l'accord UE-Turquie va tomber ?
03:40Il y a quand même beaucoup de chantier devant nous, et d'éléments d'interrogation, et je crois qu'il faut que la France ait une idée de conduite assez simple,
03:47il faut bien sûr saluer la fin de la barbarie du régime, appeler à une démocratisation, un développement du peuple de son économie,
03:56parce que c'est une économie qui est par terre, il faut que la Syrie s'occupe de sa faim, et ne soit pas un élément de déstabilisation des pays autour.
04:04Et pour l'instant nous n'avons pas de ministre des armées, ni de ministre des affaires étrangères,
04:08je voudrais juste vous faire réagir, réagiter mal sur la nomination hier de François Bayrou à Matignon, qu'est-ce que ça vous a inspiré ?
04:16Si je mets de côté les conditions qu'on lit aujourd'hui dans la presse, qui semblent rocambolesques, et une inversion du rapport président-premier ministre.
04:24Nous, le partialisme, nous étions assez cohérents, c'est-à-dire que nous avons fait des propositions après la censure,
04:30sur une méthode de travail, parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée ni au Sénat dans ce cadre-là,
04:36et des propositions concrètes en termes d'amélioration de la vie de nos concitoyens.
04:39Je pense au pouvoir d'achat, je pense à la retraite, au service public.
04:42Nous sommes toujours à ce moment-là, donc nous disons, ok, nous avons entendu, le président a le droit de nommer un premier ministre, il a fait son choix,
04:48encore maintenant, il revient en premier ministre, il doit démontrer qu'il a une majorité, pourquoi ?
04:53Sur une méthode de travail, est-ce qu'il va continuer à poursuivre l'idée d'avoir un consensus le plus large sans l'ERN, j'ai bien dit, sans l'ERN ?
05:01Et deux, qu'est-ce qu'il va proposer concrètement comme proposition ?
05:04Je vous l'ai dit, on a des propositions concrètes, on lui a fait passer, on lui a écrit.
05:08En fonction de cela, nous verrons ce que nous ferons dans l'hémicycle, à l'Assemblée et au Sénat.
05:13S'il y a une inflexion qui permet d'avoir un processus plus large, ça ira bien,
05:19sinon, effectivement, en tout cas, nous ne sommes dans l'opposition, mais une opposition qui peut être constructive.
05:22Constructive, comme le demandent d'ailleurs la plupart des chefs de parti, effectivement, à ce stade, bien entendu.
05:27Mais plus loin, c'est-à-dire que c'est le partialiste qui a débloqué, et je rappelle que le partialiste est central dans l'hémicycle,
05:33puisque avec 66 députés, et 66 aussi à l'Assemblée, le partialiste est le seul qui peut empêcher une motion de censure et de faire un vote de majoritaire.
05:44Donc c'est le partialiste qui est le point central.
05:46Qui est le maître du jeu, finalement, c'est ce que vous nous dites.
05:48Donc nous invitons François Bayrou à entendre les propositions de méthode et de propositions pour les Français des socialistes.
05:53Eh bien, je vous remercie en tout cas d'être intervenu aujourd'hui sur l'antenne d'Europe 1.
05:56Rachid Temmach, sénateur PS du Val-d'Oise.