Au lendemain du passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, faisant au moins quatorze morts et d'immenses dégâts dans le département le plus pauvre de France, la députée LIOT, Estelle Youssouffa demande à Emmanuel Macron de déclarer l'état d'urgence sur place.
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00:00La situation est extrêmement grave. On a les deux tiers de l'île dont on n'arrive pas à avoir de nouvelles, on n'arrive pas à les contacter, on n'arrive pas à y accéder.
00:12Effectivement, les pillages, le racket et les vols ont commencé dès la nuit dernière, avec une population qui est extrêmement inquiète, qui est en grande détresse.
00:22Évidemment, pas d'eau, pas d'électricité, pas de nourriture, mais un état de choc très profond d'avoir survécu, de chercher nos disparus,
00:34de comprendre aussi que les bidonvilles sont maintenant des charniers, puisqu'ils ont été rayés de la carte.
00:41Des milliers de personnes ont certainement été ensevelies sous les coulées de boue et les tôles.
00:49Donc, on va avoir un bilan dramatique. Je pense que là, on donne les chiffres officiels, mais en fait, il y a de très, très nombreux disparus.
00:58Il ne faut pas confondre les villages qui sont coupés de toute communication.
01:05Donc, les autorités ont réussi à survoler ces villages et les destructions laissent penser que c'est plus une difficulté à communiquer que des dégâts importants, humains,
01:17mais par contre, pour les bidonvilles, là, il y a très peu de chance qu'il y ait des survivants, c'est-à-dire que tout a été rasé.
01:24Je pense qu'il faut aussi comprendre que Mayotte est un désert médical.
01:28Avant le cyclone, c'était un seul hôpital pour un demi-million d'habitants, avec quelques dizaines de médecins sur toute l'île et quatre aux urgences de Mayotte.
01:38C'est ça, un désert médical à Mayotte, avant le cyclone.
01:42Aujourd'hui, Mamoudzou, la capitale, qui est une zone police, le commissariat a été détruit.
01:51C'est là où se concentrent toutes les bandes organisées qui organisent la violence.
01:58Donc, moi, je demande la déclaration de l'état d'urgence pour pouvoir déployer immédiatement l'armée.
02:04Demande faite à Emmanuel Macron.
02:06C'est une demande qui est faite au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur.
02:10Il ne faut pas attendre le chaos, il ne faut pas attendre que l'anarchie s'installe.
02:16On a besoin que l'état se déploie dans toutes ses capacités, dans des circonstances qui sont totalement exceptionnelles.
02:23Mayotte était initialement sous-équipée avec des infrastructures qui étaient extrêmement vulnérables.
02:29Mais là, il ne reste plus rien.
02:31La préfecture a été en partie détruite, l'hôpital a été en partie détruit, la police, je le disais.
02:36Pour les zones, par exemple, Mayotte c'est un archipel, c'est deux îles habitées.
02:41Pour aller dans le nord et le sud de l'île, je demandais ce matin au préfet d'envoyer les bateaux de la gendarmerie pour aller voir, pour qu'on puisse savoir.
02:50Il m'a dit « Ma chère Estelle, les bateaux de la gendarmerie ont coulé ».
02:54C'est ça la réalité.
02:56C'est-à-dire que tant qu'on n'arrivera pas à accéder par la route, il n'y a que quatre routes nationales à Mayotte,
03:03quatre routes départementales à Mayotte.
03:06Tous les deux mètres, il y a des arbres qui ont été abattus.
03:09Donc si vous voulez, progresser est très très compliqué.
03:12Et c'est les forces de l'ordre qui sont à pied d'œuvre, qui travaillent très très dur, mais on attend avec impatience les renforts.
03:21Mais vraiment, je pense que cette question de la sécurité, d'envoyer des médecins,
03:27parce que dès que les personnes pourront circuler, elles commenceront à arriver à l'hôpital.
03:33Les dispensaires qui sont en brousse étaient déjà fermés.