L'ancien député Julien Dray faisait face à Gilles-William Goldnadel ce dimanche 15 décembre dans l’émission Face à face sur CNEWS. Il voit d’un plutôt bon œil la nomination de François Bayrou comme Premier ministre : «On a une situation nouvelle car nous avons un vrai Premier ministre, a-t-il tranché. C’est un homme qui sait dialoguer.»
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00:00Alors je ne suis pas d'accord avec J.Gouillam, si je me le permets, parce que, d'abord, François Bayrou peut-être peut apparaître comme, bon, je dirais, une bonne nature, rond, etc.
00:10Il est tout sauf rond. Je veux dire, en politique, c'est ce qu'il veut, il ne se laisse pas faire. Des fois, ça lui en a coûté, mais des fois, il a eu raison de le faire.
00:21Donc là, on a une situation qui est complètement nouvelle, parce qu'on a un vrai Premier ministre, et un vrai Premier ministre politique.
00:28À l'inverse de tout... Je crache pas sur J.Gouillam, mais là, on a un vrai Premier ministre, qui, par ailleurs, en a rien à faire du reste,
00:34parce qu'il a un âge qui fait qu'il n'est pas en train de se dire « si je fais ça, je vais briser ma carrière, je ne pourrai pas... »
00:40– Vous ne croyez pas qu'il ambitionne pour 2027 ? – Peut-être, mais il a tellement candidaté à la présidence de la République que ce n'est pas son obsession actuelle.
00:46Et je pense que, d'ailleurs, à juste titre, parce qu'il se dit, là, pour l'instant, le plus important dans sa carrière politique, c'est de réussir ce passage-là,
00:53parce que c'est ça qui va, je dirais, faire l'histoire, je dirais. Voilà. Premièrement. Deuxièmement, c'est un homme qui sait dialoguer.
01:00Rappelez-vous, les gens ont oublié, mais Jacques Delors n'est pas candidat en 1995, dans cette fameuse émission avec Inde-Saint-Clair,
01:08et il dit « mais je m'adresse à François Bayrou parce qu'il ne m'a pas tendu la main comme je voulais, et donc je n'ai pas pu faire ce que je voulais ».
01:15Vous voyez, ce n'est pas d'hier. Bon. Voilà. Donc il sait, je dirais, il sait dialoguer.
01:20Et il y aura un prochain passage où, en plus, je dirais, il va avoir des forces qui vont le regarder et qui vont être attentives.
01:29Et pour moi, et je finis là-dessus, le plus important aujourd'hui, c'est d'éviter une présidentielle anticipée
01:34qui donnerait lieu au scénario catastrophe que je décris dans mon livre. Voilà.
01:38– C'est-à-dire ? Quand vous dites scénario catastrophe, pour vous, c'est second tour Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ?
01:43– Oui. Voilà. Et je pense qu'il faut prendre du temps, qu'il faut essayer d'apaiser la société.
01:47Je pense que sur le mode de Scrutin, il va peut-être pouvoir enfin avancer.
01:50Je pense que sur l'immigration, il peut créer les conditions d'un consensus politique sur bien des sujets.
01:55Je pense que sur l'Europe, c'est un véritable Européen convaincu, mais ce n'est pas un naïf.
01:59Donc il y a, moi, je vais être honnête avec vous, je n'ai pas accueilli sa nomination comme une catastrophe,
02:04où je ne suis pas en train déjà de préparer la fameuse motion de censure que Jean-Luc Mélenchon a déjà écrite.
02:10Mais de toute manière, il a écrit toute l'émotion de censure qui lui permettrait d'être candidat le plus vite possible.
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