Lors de l’émission Face à l’info présentée par Christine Kelly le 17/12/2024, la journaliste Charlotte d’Ornellas était présente sur le plateau. Elle a évoqué la situation à Mayotte : «François Bayrou est Premier ministre depuis quelques heures, il ne peut pas prendre sur son dos toute la misère de Mayotte que nous n’avons pas voulu voir».
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00:00Il y a une information qui, pour moi, donne l'ampleur, on va dire, du drame qu'on va apprendre et continuer à apprendre dans les jours qui viennent, c'est la Croix-Rouge, vous savez, qui a précisé que 200 de ses volontaires pourraient être portés disparus à Mayotte, 200 volontaires de la Croix-Rouge qu'il n'avait pas à retrouver, imaginés dans le reste de la population, et notamment la part de la population qui n'est absolument pas identifiée à Mayotte, et on va y revenir.
00:23Alors, évidemment, vous évoquiez cette polémique qui a touché François Bayrou, je me perds dans les noms des Premiers Ministres, la polémique qui a touché, moi je pense qu'il y a une question qui se pose de savoir est-ce que le Premier Ministre nommé dans la situation qui est la nôtre, avec un gouvernement à nommer, est-ce que le Conseil Municipal à Pau, c'est pas celui-là qui devait faire en visio, déjà pour commencer, outre la question même de Mayotte, et ensuite la question du déplacement, évidemment que c'est extrêmement symbolique que le Premier Ministre se rende sur place,
00:51et si ça avait été n'importe où en métropole, il l'aurait fait, on pourrait se poser la question différemment, est-ce qu'il est utile que nos chefs d'Etat ou nos ministres se déplacent à la moindre occasion et empêchent, par leur seule présence, et j'ai vraiment entendu ce témoignage beaucoup de fois, empêchent les secours ou les forces de l'ordre à faire leur métier correctement, puisqu'on imagine bien que François Bayrou ne va pas ramasser les morceaux de tôle par terre et aider les habitants lui-même.
01:15Donc il y a beaucoup de nuances dans cette polémique, moi ce que j'ai retenu c'est que la situation à Mayotte n'est pas catastrophique depuis 24 heures, donc je vois aussi dans la classe politique beaucoup de personnes qui se servent de l'absence de François Bayrou, de sa présence à Pau plutôt qu'à Mayotte, pour se dédouaner absolument d'une responsabilité qui est honnêtement et très largement collective, en tout cas pour ceux qui sont arrivés il y a plus de 6 mois.
01:39François Bayrou est Premier ministre depuis quelques heures, il ne peut pas prendre sur son dos toute la misère de Mayotte, on va dire, que nous n'avons pas forcément voulu voir. Vous l'avez dit, on en a souvent parlé ici, on s'est parfois sentis un peu seuls. Et les élus, évidemment, maorais, qui représentent les collectifs d'habitants de Maorais, eux se sentent encore plus seuls parce qu'ils crient dans le désert depuis des années.
02:01Certaines alertes sur Mayotte ont des dizaines d'années, des dizaines d'années, pas quelques heures, notamment sur certaines choses. Le drame de Mayotte, évidemment, aujourd'hui, le cyclone a ravagé l'île, on l'a entendu beaucoup ces dernières heures, il a évidemment empiré une situation qui était déjà dramatique, elle n'était pas compliquée, elle était déjà dramatique. Donc évidemment, c'est la catastrophe.
02:23Alors vous avez à peu près toutes les catastrophes possibles qui s'accumulent à Mayotte depuis des années, la question de la pauvreté, évidemment, l'accès à l'eau, à l'électricité, le choléra qu'on a vu réapparaître il y a quelques mois avec une inquiétude évidemment immense ces dernières heures, la question du logement, la question de la violence, et des violences extrêmement... c'est des gangs, vous savez, les coupeurs de routes, etc.
02:47La question des infrastructures absolument inadaptées à la population, la question de l'immigration, évidemment, la question de la maternité et donc de l'accès aussi aux aides françaises, forcément tout cela est pire depuis quelques heures que ça ne l'était avant.
03:03Alors j'ai pris deux exemples pour comprendre que la situation n'a pas débuté ou n'est pas devenue dramatique il y a quelques heures, elle a évidemment empiré de manière absolument atroce, on ne me passe pas dire ce que je n'ai pas dit.