Le Premier ministre François Bayrou est arrivé tôt lundi 30 décembre matin à Mayotte pour une visite tournée vers des "solutions concrètes" pour les habitants de l'île dévastée par le cyclone Chido, a-t-on appris samedi auprès de Matignon.
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00:00Moi, j'attends pour voir. On a besoin d'entendre le Premier ministre sur ses décisions.
00:07Nous, les élus maorais, n'avons pas été consultés sur les décisions du gouvernement,
00:11donc on va les découvrir avec la presse et le grand public et on verra si c'est adapté à nos besoins.
00:16Vous savez, il y a plusieurs urgences. La première, c'est la survie des Maoraises et des Maorais.
00:22Il y a toujours des zones qui n'ont pas reçu l'aide alimentaire, qui n'ont pas d'eau,
00:26pas d'électricité, pas de téléphone, pas d'eau aux robinets.
00:30Donc, si vous voulez, ces personnes-là, leur parler de reconstruction alors qu'elles ont le ventre vide,
00:35ce n'est pas possible.
00:36Vous dites que vous n'avez pas été consulté par le Premier ministre,
00:40que cette visite finalement n'a pas été préparée avec Matignon.
00:44Vous allez le rencontrer tout de même à un moment ?
00:47On a rencontré le Premier ministre en chemin, on a pu échanger rapidement avec lui,
00:53mais non, je n'ai pas eu la primeur des décisions qui ont été prises par le gouvernement pour Mayotte.
00:57Qu'est-ce que vous lui avez dit et qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
01:01Moi, j'ai fait passer l'importance de répondre aux besoins vitaux de la population.
01:07Quand vous avez des villages, des quartiers entiers qui n'ont toujours pas d'eau, pas d'électricité,
01:12pas de téléphone, qui vivent dans l'insécurité avec des pillages quotidiens,
01:17on ne peut pas continuer comme ça.
01:1815 jours après le cyclone, malgré les efforts qui ont été déployés,
01:24c'est toujours sous-dimensionné par rapport à nos besoins.
01:27La population est fatiguée, les efforts sont importants,
01:31mais ce n'est pas à la hauteur de ce dont les uns et les autres ont besoin.
01:37Quand vous avez des quartiers entiers qui sont plongés dans le noir à partir de 17h,
01:42qui sont livrés aux bandes violentes qui viennent piller les maisons pour aller reconstruire les bidonvilles,
01:47c'est une insécurité qui est inadmissible.
01:50Comme les personnes n'ont pas de réseau téléphonique, on ne peut même pas appeler les secours.
01:54Il y a une partie de la population qui est totalement livrée à elle-même,
01:57et c'est une grande partie de la population.
01:59Je sais que la presse se concentre à raison sur les bidonvilles,
02:03mais il faut comprendre que 90% de la population a perdu son toit.
02:08Quelle est la réponse pour les foyers des Mahoraises et des Mahorais qui n'ont plus de toit ?
02:12Le sujet est là.