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00:00Et la tragédie. Alors on va évidemment évoquer Mayotte, Emmanuel Macron va se diriger
00:05vers Mayotte après un petit passage à Bruxelles, c'est ça Thomas Bonnet ? Oui, d'abord Bruxelles ce soir pour un rapide
00:12rapide rencontre et après il part à Mayotte. Dans son avion il y aura 4 tonnes de fret
00:17avec du matériel humanitaire, sanitaire et des équipes de secours.
00:20Mais sur place la situation est véritablement chaotique. Wilfried de Villers, vous êtes l'envoyé spécial d'Europe 1 à Mayotte, vous êtes actuellement à
00:26Mamoudzou. Les dégâts sont absolument colossaux mais que l'aide humanitaire commence peu à peu à se mettre en place, c'est ça Wilfried ?
00:34Oui, dès l'arrivée à l'aéroport on voit l'étendue des dégâts causés par le cyclone. La tour de contrôle a tout simplement été soufflée dans
00:40la commune voisine de Pamanzi. Les toits des maisons sont pour la plupart arrachés.
00:44Partout des débris de bois, de béton et des arbres déracinés. Les collines environnantes habituellement vertes sont désormais pelées. Le cyclone a tout emporté.
00:52J'étais tout à l'heure dans un bidonville de petites terres où les habitants ont tout perdu. Leurs logements de fortune sont en ruines.
00:59Seuls les murs des maisons les plus solides semblent avoir résisté.
01:02Des habitants qui n'ont plus d'électricité ni d'eau courante et qui craignent désormais la famine.
01:07Face à la crise, l'aide humanitaire se met en place avec ce pont aérien et maritime entre l'île de la Réunion et Mayotte.
01:1320 tonnes de nourriture et d'eau sont acheminées quotidiennement dans l'archipel mais aussi du matériel médical et des renforts humains.
01:20800 membres de la sécurité civile doivent arriver dans les prochains jours.
01:24Et on sait que le bilan est de 31 morts, bilan provisoire.
01:28Évidemment, il y a des besoins absolument vitaux en médicaments, en vivres, en eau potable.
01:35Là, effectivement, Pierre Vermeulen, vous avez raison, c'est là la tragédie.
01:38Elle se joue là à Mayotte parce que ça, c'est une véritable catastrophe.
01:43Si ce qu'on nous a dit au début est vrai, c'est presque indécent de dire que le bilan est de 31 morts.
01:48Parce qu'on retarde les échéances, l'annonce, parce qu'on veut que ça passe plus inaperçu à Noël.
01:54S'il s'agit effectivement de centaines, voire de milliers de personnes, comme ça a été dit par les autorités préfectorales.
01:59Auquel cas, si vous voulez, 4 tonnes, c'est très bien, et même un bateau ou deux.
02:04Si vraiment 400 000 personnes sont en détresse sans eau ni nourriture, c'est une tragédie biblique dont il s'agit.
02:11Donc, je ne sais pas moi, je n'ai pas les moyens de savoir si c'est vrai.
02:14Si ce qui a été dit au départ est vrai, la situation est dramatique.
02:18Parce que ça veut dire que les épidémies, avec tous les corps suspectés d'être enterrés rapidement,
02:25il y a des risques épidémiques dramatiques.
02:29C'est un pays musulman, donc normalement, il faut enterrer les morts dans les 24 heures.
02:35Mais bon, on ne sait pas. C'est une tragédie.
02:37Dans quelles conditions ?
02:38Oui, dans quelles conditions, mais je n'ose pas imaginer ce que le bilan va donner.
02:45On vous dit que c'est un pays musulman.
02:46C'est un pays musulman.
02:47C'est un département français.
02:49Pardon, j'ai dit pays, excusez-moi, un département, je suis désolée.
02:53C'est un territoire français, effectivement, un département et un musulman.
02:56Une majorité musulmane.
02:57Une majorité musulmane, et je voulais juste préciser que les morts sont enterrées dans les 24 heures.
03:02Je voudrais souligner quand même le département de France.
03:04Oui, allez-y Naïma, mais je vais d'abord, on va rejoindre François de Noël Buffet,
03:07qui est désormais ministre et le premier démissionnaire.
03:09L'élan de solidarité des départements de France envers Mayotte.
03:13Qui sont évidemment très mobilisés pour les sinistrés de Mayotte.
03:15Bonsoir M. le ministre, vous êtes actuellement à Mayotte.
03:19Décrivez-nous la situation, quels sont les besoins les plus urgents des habitants de Mayotte ?
03:24Et comme le disait Naïma Imphadel, en quoi les gens dans l'hexagone peuvent aider les Mahorais ?
03:31Bonsoir Madame, oui, je suis à Mayotte et à la Réunion en ce moment.
03:35Je retourne à Mayotte demain.
03:36La situation est une situation de désastre, de désastre absolu.
03:42Lorsque j'ai survolé Lille lundi matin,
03:44l'ensemble évidemment des bidonvilles étaient emportés par le vent,
03:48il n'y a plus rien, plus rien du tout.
03:50Le plus surprenant ou le plus étonnant, dramatiquement parlant,
03:55c'est le fait qu'on ne voyait personne, peut-être une ou deux personnes.
03:59Des bâtiments qui étaient construits en dur,
04:01certains ont résisté, mais les toitures se sont envolées.
04:04Ils étaient inondés, dévastés.
04:07C'est une ambiance véritablement de désolation
04:10et un sentiment, je crois mais réel, de sidération.
04:14Donc c'est une véritable catastrophe.
04:16Aucun lieu de l'île de Mayotte n'a été épargné par le cyclone Shido.
04:21Alors l'urgence, l'urgence ou l'extrême urgence,
04:25c'est évidemment d'apporter les premiers secours.
04:28Les secours les plus importants, c'est évidemment de l'eau,
04:31de l'alimentation, de la sécurité,
04:34bien évidemment en termes d'ordre public, mais pas seulement.
04:37Et puis des moyens matériels pour mettre à l'abri les personnes,
04:41évidemment tout ce qui est tentes, tout ce qui est type algéco,
04:45tout ce type de matériel, c'est urgent.
04:47Remettre en route l'électricité, remettre en route les réseaux d'eau,
04:50travailler urgemment sur les réseaux téléphoniques.
04:54Depuis maintenant quelques jours,
04:57les représentants des grandes sociétés téléphoniques sont présentes.
05:01EDF est évidemment présente.
05:03Les réseaux d'eau sont à 50% remis en état,
05:07mais la qualité de l'eau laisse à désirer.
05:12C'est la raison pour laquelle la sécurité civile, hier,
05:15est arrivée avec des hommes spécialisés pour les analyses d'eau,
05:19de façon à ce qu'il n'y ait pas de difficultés.
05:21Et puis surtout, c'est le pont aérien et le pont maritime,
05:24depuis aujourd'hui, qui s'est mis en route,
05:26avec des livraisons d'eau importantes.
05:29Depuis le début, c'est un A400M qui transporte de l'eau,
05:32on le voit sur vos images maintenant.
05:34Ce soir, pour la première fois, c'est un bateau de la CGEM
05:37qui a été réquisitionné par l'État pour transporter du matériel.
05:41Il y a à peu près 80 tonnes de frette qui ont été projetées aujourd'hui à Mayotte.
05:46Et puis, ce bateau est parti ce soir,
05:48en tout cas appareil ce soir, pour arriver dimanche.
05:52L'autre bateau, le Champlain, arrivera demain.
05:56Les services de secours, les régiments de génie militaire
06:00sont présents pour dégager les routes.
06:02Les gendarmes ont envoyé des véhicules et des camions
06:06pour pouvoir aussi participer à ces opérations-là.
06:10Nous sommes véritablement dans une situation d'extrême catastrophe
06:13où tout est à refaire, en réalité.
06:16Tout est à refaire et la population en premier,
06:19la population en premier est à notre attention.
06:22De l'eau à manger, des abris,
06:25remise en route de l'électricité, je le disais,
06:28mais aussi de tous les réseaux,
06:30de manière à essayer de repartir à minima.
06:33Et ensuite viendra le temps de la reconstruction,
06:35mais nous ne sommes pas encore là, même s'il faut déjà y réfléchir.
06:38François Nuhel-Buffet, vous êtes ministre des Outre-mer des missionnaires.
06:41Le président de la République arrivera demain sur l'île de Mayotte.
06:45Il amène du matériel, il amène des équipes de secours.
06:48Est-ce que cette visite est nécessaire ?
06:51Est-ce qu'elle est importante ?
06:52C'est un signal qu'on envoie à nos compatriotes maorais ?
06:55Bien sûr, il est important que le premier personnage de l'État
06:59soit là aux côtés de ceux qui sont dans une très grande souffrance
07:04et au-delà de la souffrance, parfois même dans le deuil,
07:07même si pour l'instant nous ne sommes pas capables
07:10de dire précisément le nombre de personnes
07:13qui ont trouvé la mort dans ce moment dramatique.
07:16Il faut que le président de la République soit là, il viendra demain.
07:19Il ira rencontrer bien sûr les soignants et les malades de l'hôpital,
07:24bien sûr les habitants, les élus.
07:26Son programme est chargé, je l'accompagnerai bien évidemment.
07:30Il est formidablement important que l'État, par sa plus haute autorité,
07:38marque sa présence et son soutien à nos compatriotes maorais
07:42qui ont témoigné, pour l'avoir vu, sont dans une souffrance et une détresse extrême.
07:48Merci beaucoup François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer des missionnaires,
07:51d'avoir pris un peu de temps pour nous faire un point précis
07:54de la situation à Mayotte, sur CNews et sur Europe.
07:56Pierre Vermeurene, vous vouliez rajouter quelque chose à propos de Mayotte ?
08:00Oui, c'est-à-dire qu'il a dit, le ministre,
08:02on ne voyait pas après le tremblement de terre les habitants,
08:05on voyait que tout était détruit, mais ils sont où ?
08:07Le cyclone.
08:08Le cyclone, ce qui est très troublant.
08:10Oui, c'est troublant, oui.
08:12Non, ce qui est très étonnant, c'est que dans tous les reportages qu'on voit,
08:15on ne voit pas les habitants. Où sont-ils ?
08:17Où sont-ils ces centaines de milliers de personnes ?
08:20On n'en parle pas, on parle de l'hôpital,
08:23mais l'hôpital est tout petit par rapport à cette masse de population.
08:26Je ne sais pas, c'est une question, je n'ai pas de réponse.
08:28C'est une vraie question, c'est une question que soulevait Naïma tout à l'heure.
08:31Dans les villes, il y a des milliers de personnes.
08:37Moi, je rajouterais juste une chose, j'ai été extrêmement frappé
08:40par l'hypocrisie hallucinante de nos confrères,
08:42de la plupart de nos confrères, qui ont fait de Mayotte un sujet
08:45tout à coup très important, gravissime, auquel ils consacraient du temps,
08:48et surtout qui se sont servis de ça pour accuser le Premier ministre
08:51d'être allé faire un conseil municipal à Pau, même si ce n'était pas très malin.
08:54Mais en attendant, tout à coup, Mayotte était devenu le sujet intouchable,
08:57alors que cette situation avant le cyclone était déjà dramatique,
09:00que personne n'en parlait, et que eux n'en parlaient pas,
09:02ou en tout cas beaucoup moins, et que par ailleurs,
09:04si par hasard vous tendez le micro, ce qui est souvent fait d'ailleurs
09:06sur CNews, à des maorais ou à leurs représentants,
09:08je pense notamment à notre amie Estelle Youssoupha qui vient,
09:11elle est, comment dire, invisibilisée absolument.
09:14Elle et l'ancien député, qui n'a pas été réélu d'ailleurs,
09:17après la dissolution, ils sont invisibilisés par nos confrères
09:22dans l'espace médiatique, comme dirait Pascal Praud,
09:25parce qu'ils ont le malheur de dénoncer des problèmes
09:27qui ne plaisent pas à la plupart des médias,
09:29c'est-à-dire par exemple l'immigration,
09:31qui pour le coup, ce n'est pas juste une migration incontrôlée,
09:33c'est n'importe quoi.
09:35La plupart des gens d'ailleurs qui ont perdu la vie
09:37ou qui ont été sinistrés dans ce cyclone
09:39sont d'ailleurs des étrangers venus d'Ecomort
09:41qui vivent dans des bidonvilles.
09:42Bref, c'est l'éléphant au milieu de la pièce dont personne ne parle,
09:44et le traitement médiatique, je trouve, a été indécent.
09:47Moi, il y a des moments dans la vie où j'ai honte de faire ce métier,
09:49ça en fait partie.
09:50Ah oui, carrément.
09:51Ah vraiment ?
09:52On sait que la moitié de la population de Mayotte, effectivement,
09:54est immigrée.
09:55Économiquement, ça ne peut pas tenir, de toute façon,
09:57ça ne peut pas tenir.
09:58Il y a beaucoup plus d'immigrés, c'est les clandestins.
10:01Encore une fois, le vrai enjeu, c'est de savoir
10:03est-ce que la France a les moyens, justement ?
10:05On veut effectivement avoir des territoires dans le monde entier,
10:07c'est très bien, mais il faut que l'État soit là, justement,
10:09pour garantir un certain niveau, je dirais, de sécurité,
10:12limiter, justement, tout l'afflux de ces clandestins
10:15qui, après, peuvent éventuellement revenir dans la métropole ou ailleurs,
10:18en Europe, etc.
10:19Donc, voilà.
10:20Et on voit ce qui se passe aujourd'hui.
10:21C'est vrai qu'avoir, sur le territoire français,
10:23autant de bidonvilles, etc.,
10:24ça montre bien que l'État français,
10:26il ne peut pas tout, déjà,
10:27mais s'il veut garder, il doit assumer.
10:30Ce qui, malheureusement, n'est pas le cas aujourd'hui.
10:32Et aujourd'hui, on paille la facture, justement, de ces erreurs
10:35et de ces dépenses, je dirais, mal allouées.
10:37Parce que la départementalisation a créé un immense miroir aux allouets
10:40et une illusion de France, justement.
10:42Alors, on a beau le dire, en réalité, ça ne l'est pas,
10:45on le voit bien, concrètement.
10:46Et après, juste une question sur le voyage d'Emmanuel Macron.
10:48C'est de la com pour vous, Alexandre de Vecchio ?
10:50Ou c'est important, c'est un signal ?
10:52Non, je pense que, comme, justement,
10:54c'est une partie de la France qui est lointaine,
10:56il y a besoin de l'expression d'une véritable solidarité nationale.
11:02Et c'est normal que le premier personnage de l'État soit là-bas.
11:05Il n'empêche que, moi, j'ai été, pareil, gêné par la polémique
11:09autour de François Bayrou.
11:11Encore une fois, effectivement, c'était pas malin d'aller à Andiette,
11:15à son conseil municipal.
11:17Mais j'aurais trouvé absurde qu'on ait à la fois
11:20le président de la République et à la fois le Premier ministre,
11:22sachant qu'il va gêner.
11:23Et concrètement, il vient avec plusieurs tonnes de ravitaillement.
11:27Mais en même temps, il va falloir assurer sa sécurité.
11:30Et donc, ça a un aspect symbolique important.
11:33Mais concrètement, c'est pas ni Macron ni François Bayrou
11:37qui va aider les gens à ramasser les gravats,
11:40à porter du secours.
11:42Il a mis de secours dans son avion.
11:45L'avion aurait pu y aller sans Emmanuel Macron.
11:49Moi, je ne reproche pas au président de la République de le faire.
11:52Mais je pense que la polémique était de mon avenir.
11:55Ensuite, pour abonder dans le sens de ce qu'il disait Geoffroy,
11:58dans ce qu'on ne dit pas sur Mayotte,
12:00c'est effectivement, ça a été rappelé, un territoire à majorité musulmane,
12:03écrasante même, je crois que c'est 90 % de musulmans.
12:06C'est un territoire qui vote de manière écrasante Marine Le Pen.
12:10Ce qui montre que la question de l'immigration,
12:12contrairement à ce que veulent faire croire nos collègues de gauche,
12:15n'est pas une question de racisme ou d'ethnie.
12:17C'est juste que quand on ne maîtrise pas les flux migratoires,
12:20il y a des conséquences tragiques, et on le voit aujourd'hui à Mayotte.
12:23Pierre Vermeurenne, dernier mot.
12:25On peut espérer que le président de la République se rende compte
12:27que l'île est dans une situation de guerre.
12:29Parce que, si vous voulez, les Comores et leurs bailleurs de fonds
12:32déclenchent ces flux migratoires, les financent, les organisent
12:35pour nous asphyxier, et là, quelque part, on a le résultat.
12:38Et donc, si vous voulez, on ne veut pas le dire,
12:40on ne veut pas en prendre conscience, mais on est en situation de guerre.
12:43J'ai peur que ce cyclone, qui a sans doute aussi touché les Comores,
12:46ne provoque peut-être encore un afflux.
12:48Qui nous ont déclaré une guerre, effectivement,
12:50à qui on verse 170 millions d'euros d'aides au développement.
12:56Allez, petite pause.
12:57Thomas Bauder, rien avant le retour du président, maintenant ?
13:00La réunion demain, on verra quand même comment ça passe.
13:02Qui sera autour de la table ?
13:04Suite au prochain épisode.
13:05On fait une pause, on se retrouve dans un instant
13:07dans PUNCHLINE, CNews et Europe 1, avec Henri Danselme, le héros.
13:10Sac à dos, à tout de suite.

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