La véritable histoire du Père Noël, un voyage théâtral féérique ! Tout au long d'un parcours-spectacle, découvrez en une dizaine de scénographies, la véritable histoire du Père Noël. De scène en scène, une vingtaine d'acteurs vous font remonter le temps et vivre cette histoire. Costumes, décors, musiques, accessoires, vous êtes en immersion complète dans l'histoire, comme sur un plateau de cinéma.
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00:00« Quand trois pianistes désacralisent le récital par la découverte d'un piano pas
00:08comme les autres, le phénix, de leurs trente doigts véloces, elles vont composer, cadencer
00:15et accrocher l'attention avec humour, rage et fantaisie dans une mise en scène burlesque
00:20et déjantée.
00:21Bonjour Valérie Guérin, Découturel et Véronique Durville, et merci d'être parmi nous.
00:27Nous manque Lucie Chouvel qui n'est pas là, mais vous avez apporté un de ses accessoires,
00:34sa perruque.
00:35Parce qu'il s'agit d'un spectacle musical hors du commun, autour d'un seul piano, le
00:40phénix, et vous jouez à trois dessus.
00:42Comment est né ce spectacle, comment est née l'idée de ce spectacle ? »
00:45Alors l'idée est partie d'une envie de jouer à plusieurs sur le piano, et le quatre mains
00:52il y a beaucoup de pianistes qui jouent à quatre, mais à six mains c'est plus rare.
00:57Je connaissais Véronique, je connaissais Lucie, mais elles ne se connaissaient pas,
01:02et j'étais sûre qu'on pouvait bien s'entendre, et on a commencé à travailler avec notre
01:09metteur en scène Geneviève Bret, et le spectacle s'est construit comme ça, en partant d'une
01:15musique d'envie, qu'est-ce qu'on pourrait faire, et surtout on avait envie de s'amuser
01:20avec le piano, avec la musique classique, et voilà, on a construit ce spectacle ensemble.
01:27Et donc le phénix, c'est un piano particulier, en trois parties, le phénix, les plumes, racontez-nous
01:35l'histoire un petit peu de ce piano ?
01:38En fait, le piano phénix, c'est Valérie qui nous l'a fait découvrir, donc en tout
01:43cas s'agissant du piano, elle va vous en parler mieux que moi, parce qu'elle connaît l'origine.
01:48Alors j'avais regardé, j'ai trouvé sur Facebook un post qui disait « voilà un piano formidable
01:55qui marche sur batterie, on peut jouer partout, un piano nomade, on peut jouer partout avec »,
01:58et je me suis dit « mais c'est extraordinaire, moi qui ai toujours envie de jouer partout
02:02en extérieur », et j'ai contacté l'inventeur Shaki Baboubi, et il m'a dit « venez,
02:07venez, on est devenus amis, et vraiment je suis tombée amoureuse de ce piano, on peut
02:12vraiment jouer partout, il marche sur batterie, il a un toucher extraordinaire, on dirait
02:17vraiment un piano, on arrive vraiment à jouer, on a apprivoisé l'instrument, on a apprivoisé
02:23la bête, on a apprivoisé le phénix, et on a vraiment un jeu comme sur un piano,
02:29un vrai piano, et donc oui, il se plie pour rentrer dans une valise en fait, l'idée
02:34c'est de pouvoir le mettre dans son coffre, effectivement, dans une petite voiture, on
02:37peut transporter ce piano.
02:38Oui, c'est incroyable, on voit sur scène, c'est tout à fait incroyable.
02:41Oui, oui.
02:42Et on en joue, voilà, justement, de toute cette mobilité, puisqu'il est monté sur
02:46roulette, et du fait qu'il peut se plier, mais on ne va pas divulgacher.
02:51Il ne faut pas tout dire, il ne faut pas tout dire.
02:53Et comment avez-vous choisi les morceaux de musique, parce qu'on entend du Rossini,
02:57du Laviniak, du Chopin, du Bach, du Beethoven, comment, pourquoi ces compositeurs ?
03:03Alors à la base, il y avait quand même cette idée de faire découvrir, enfin un éventail,
03:09faire un petit parcours sur une histoire de la musique au piano, mais les choses se sont
03:16faites au fur et à mesure, c'est vraiment une création collective.
03:19Donc, le jour où nous nous sommes rencontrés pour la première fois avec la metteur en
03:24scène, on avait quelques idées musicales, et surtout, il s'agissait pour Valéry de
03:30transcrire des pièces écrites à l'origine pour piano, deux mains, de les faire pour
03:34six mains, mais surtout, ce qui était l'enjeu, c'était qu'il y ait une chorégraphie
03:39des mains.
03:40Parce qu'évidemment, les arrangements de Valéry ne sont pas dans le bon sens, c'est-à-dire
03:45que vous nous voyez souvent dans du spectacle, les mains croisées, donc c'est une véritable
03:51chorégraphie, et ça, c'est vraiment une chose importante, et je rebondis justement
03:55par rapport au studio Eberto, et de sa configuration qui fait que les spectateurs voient très
04:04bien ce qui se passe, puisqu'en fait, ils sont en hauteur, donc il y a un jeu évidemment
04:08avec nos mimiques et autres, mais il y a ce qui se passe aussi avec nos mains.
04:12Vous savez, souvent, les gens sont fascinés par les mains des pianistes, on veut souvent
04:17être près des mains des pianistes, et bien là, en fait, elles sont en premier plein,
04:22et ça, c'est vraiment super.
04:24Oui, et puis il y a un jeu avec le miroir, parfois, où on voit encore mieux vos mains
04:28quand vous nous tournez le dos au public, c'est une belle image poétique à la fin.
04:34Des multiplications des mains, oui.
04:35Ah oui, qui est superbe.
04:37Et la metteur en scène, Geneviève Brecht, est musicienne, mais pas pianiste, et donc
04:42elle a beaucoup appris de vous, beaucoup travaillé avec vous pour faire la mise en scène.
04:47C'est-à-dire, elle nous demandait, est-ce que c'est possible ? Alors on disait, on va
04:50essayer, et nous, on a repoussé aussi nos limites dans les possibilités, et on a fait
04:57des choses qu'on n'aurait peut-être pas imaginées pouvoir faire.
04:59Oui, parce qu'en fait, tout l'enjeu, c'était de prendre des pianistes, et il y avait vraiment
05:03de la direction d'acteurs, parce qu'en l'occurrence, il y a tout un jeu de clowns, puisque vous
05:08avez remarqué, il n'y a aucune parole, enfin très peu, très peu de paroles, donc on devait
05:12simplement, par notre faciès, dire un maximum de choses.
05:17On en revient peut-être même aux prémices de ce spectacle, puisqu'on a commencé le
05:24premier rendez-vous où on a parlé de ce spectacle.
05:27Geneviève a déjà ciblé les personnages en fonction, bien sûr, de nos caractères.
05:35Donc en fait, tout s'est fait aussi comme ça, vous voyez, c'est-à-dire de rebondir
05:41sur le caractère de chacune d'entre nous, et ça a été même difficile pour le rendre
05:48visible par les spectateurs dès le début, dès l'entrée du spectacle, sans parler
05:55qui nous sommes, quels personnages nous sommes.
05:57Et la chose intéressante pour les instrumentistes, enfin en l'occurrence, moi j'ai vraiment
06:03beaucoup travaillé cette chose-là, c'est qu'en fonction du tempérament qu'on a,
06:07ça ne doit pas influer sur le jeu, vous voyez, c'est-à-dire que moi qui ai dans ce
06:15spectacle un caractère un peu autoritaire, diva, et souvent je dois jouer pianissimo
06:19pour ne pas couvrir mes collègues, et pourtant je dois montrer quelque chose avec du tempérament.
06:25Donc apprendre à dissocier complètement, et ça c'est vraiment une chose qu'on ne
06:29travaille pas dans notre formation de muscienne classique, donc on s'est aperçu qu'on avait
06:34des bras, des jambes, un cou, enfin tout ce qui pouvait être très mobile, et en même
06:38temps ne pas faire en sorte que ce qui se passait ici soit...
06:42Ah oui, prépondérant.
06:44Absolument, et ça c'est vraiment un travail extraordinaire.
06:48C'est très formateur, on devrait enseigner ça même.
06:53Oui je comprends parce que c'est une vraie performance en fait, que vous nous offrez
06:57pendant une heure, une heure cinq, c'est fou.
06:59Mais c'était le postulat de départ, c'est de dire je vais fermer les yeux, et que quand
07:05les spectateurs ferment les yeux, ils ne puissent pas imaginer qu'on soit trois à jouer à
07:11l'envers debout, en se croisant les mains.
07:14Parce qu'il y a des clowneries mais il y a énormément de poésie, et ça c'est pareil,
07:22vous le rendez toutes les trois merveilleusement, avec la mise en scène de Geneviève Brecht,
07:27c'est pareil, ça vous avez travaillé.
07:28Notamment dans la pièce de Bach, on a réussi quelque chose, enfin on se l'est dit après,
07:34mais les spectateurs nous disaient à la sortie, cette musique de Bach, cette cantate qui est
07:40si belle, en fait on est dans l'émotion, et en fait ce qui se passe sur scène est très
07:45drôle, donc on n'arrive pas à vraiment rire, mais on sourit dans l'émotion, et ça finalement
07:51ce sont deux sentiments qui ne sont pas souvent mélangés, donc on est très heureuse d'avoir
07:59réussi ce pari, garder l'émotion, et en même temps se rire, parce qu'en fait évidemment
08:06il se passe plein de choses quand on a fait écouter cette musique extraordinaire à notre
08:10metteur en scène, tout de suite elle nous a dit c'est très beau, mais on va rire dessus.
08:16C'est bien, parce que ça donne de la légèreté, de l'humour, de la tendresse au spectacle,
08:24et en termes de production, comment fonctionnez-vous ?
08:26Alors on fonctionne, on y arrive, on y arrive, c'est périlleux, on n'a pas de producteur,
08:38on est à la recherche d'un producteur, c'est aussi pour ça qu'on s'est installé au studio
08:42Héberteau pendant quatre mois, pour faire des rencontres de producteurs, de tourneurs,
08:47de programmateurs, de mécènes aussi, on a lancé une cagnotte, parce qu'on a besoin
08:55effectivement pour financer ce projet, après là on sait que c'est une opération pour
09:01nous de communication, donc on sait qu'on ne va pas pouvoir se dégager des cachets,
09:07mais on est vraiment heureuse de montrer notre travail, on le considère vraiment comme
09:11un lieu de présentation de notre travail, et pour essayer de capter justement des personnes.
09:18À tous les producteurs qui vont nous entendre, diffuseurs, tourneurs donc,
09:23le Phoenix de Cédam a un merveilleux spectacle à prendre en production,
09:30et est-ce que vous pouvez nous parler des défis logistiques que vous avez rencontrés
09:35pour monter ce spectacle ? Est-ce qu'il y en a eu beaucoup ?
09:38L'envie c'est d'être autonome, c'est-à-dire qu'il faut que les éléments de décor puissent
09:45tenir dans une grosse camionnette, donc la belle queue de piano là se démonte,
09:50donc c'est plutôt des contraintes comme ça, après le Phoenix il rentre dans une valise,
09:56on était parti sur l'idée de très peu de décor, de rester sur quelque chose d'élégant,
10:01vous avez vu on a juste nos vestes et puis la queue du piano, et c'est ce qu'on s'est
10:07rendu compte. Si le défi logistique au début c'était quand même avec cet instrument,
10:12ce que vous avez vu qu'on lui donne aussi, c'est l'être de noblesse,
10:16ce qui va d'abord être un demi-queue, enfin un petit piano, puis il va grandir au fur et à mesure,
10:23ne serait-ce que ça, penser à un piano à la queue du piano c'était un peu compliqué,
10:30parce qu'encore une fois on n'avait pas un très gros budget, et finalement ce côté
10:35brique à braque comme ça marche bien avec le spectacle, mais il a fallu quand même beaucoup
10:40réfléchir. Parce que ce piano à queue qu'on symbolise en fait, collé au clavier finalement,
10:50au piano, ça grandit aussi, il passe d'un demi-queue ou un quart de queue à un queue,
10:57enfin c'est un sacré logistique quand même. Oui voilà, mais c'est ça qui est formidable,
11:02c'est que les choses se sont faites vraiment au fur et à mesure, vous savez on est à la fin,
11:06et si le piano se transformait, et puis finalement chacune repart en pensant aux choses,
11:13et puis le lendemain, parce qu'on faisait des sessions de travail sur 3-4 jours comme ça,
11:17pour qu'on prenne vraiment, on était dans le bain quoi, on était dans le bain.
11:22Et on a encore plein d'idées pour le jour où on aura de l'argent.
11:25Oui voilà, il en faut. Et si vous avez une anecdote chacune à nous raconter ?
11:32Alors moi il y avait une petite histoire en fait, pendant le galop de l'Avignac,
11:41la première fois qu'on a donné ce spectacle, alors ça sentait un peu la peinture fraîche,
11:47c'était, j'avais effectivement, vous avez vu j'ai ce sifflet souvent, et en fait ce sifflet,
11:52je ne sais pas ce qu'il s'est passé, par une manipulation malencontreuse,
11:57le sifflet est tombé à l'intérieur de mon costume, et s'est retrouvé vraiment en bas de mon collant,
12:02comme ça à la fin de l'art. Et ça, ça a tout de suite rebondi chez notre metteur en scène,
12:10qui dit le sifflet est en fait, vous avez remarqué, alors je ne vais pas dire le gâcher,
12:20mais ce petit incident a donné finalement l'histoire de ce grand galop,
12:29puisqu'il se passe quelque chose avec mon sifflet justement, mais c'était très très drôle.
12:35Ah oui c'est amusant, c'est un moment de solitude quand même.
12:39Oui mais comme quoi il faut toujours rebondir, il faut toujours rebondir.
12:44Complètement, et bien je vous remercie infiniment, merci beaucoup Valérie, merci Véronique,
12:50de nous avoir raconté les coulisses du Phénix de ces dames, et spectacle donc à voir absolument
12:56au studio Héberthaud. A tout de suite pour la suite de l'émission scène en lumière.