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Jean-Philippe Tanguy, député et porte-parole du Rassemblement national, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC ce lundi 23 décembre. Il a notamment réagit au casting de François Bayrou pour la composition du futur gouvernement, qui se fait attendre. 

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:14Bonjour Madame de Malherbe.
00:15Merci d'être mon invité ce matin. La politique ne prend pas de vacances, c'est le moins qu'on puisse dire, il n'y a toujours pas de gouvernement.
00:21Jean-Philippe Tanguy, vous êtes le président délégué du groupe RN à l'Assemblée Nationale, vous êtes député de la Somme.
00:26Toujours pas de gouvernement, en particulier parce que vous continuez à bloquer dans l'ombre, semble-t-il.
00:33On parle d'un blocage au nom de Xavier Bertrand.
00:37On évoque aussi d'autres personnages qui pourraient refaire leur entrée, revenir par une autre porte,
00:42comme l'ancienne première ministre Elisabeth Borne, qui était évoquée pour reprendre le dossier de l'éducation.
00:47On va y aller direct. Xavier Bertrand, Elisabeth Borne, ça passe ou vous censurez ?
00:54Je ne sais même plus quoi vous dire.
00:56Déjà, cette durée de ce casting par rapport aux urgences du pays, aux crises que l'on traverse, c'est insupportable.
01:05C'est toujours le même sketch. C'était déjà le même sketch, même quand il avait une majorité relative.
01:10Ce n'est pas spécialement lié à la configuration de l'Assemblée.
01:13Emmanuel Macron aime perdre du temps, pour une raison simple.
01:17Pendant qu'il fait perdre du temps à la France, que tout le monde commente ses agitations,
01:21les mauvaises nouvelles avancent. J'espère qu'on pourra en parler.
01:24La hausse du prix du gaz de 4% au début d'année, une taxe sur l'électricité qui a été remise,
01:30ce qu'on appelle le turp, du 1er juillet au 1er mars, pas vu, pas pris.
01:35Bref, ça avance. Et donc, on commente beaucoup de choses.
01:38Les fonderies de Bretagne, Renault, 300 emplois menacés dans l'ouest de la France.
01:43C'est un retrait, nombreuses usines qui se retrouvent aujourd'hui.
01:46Ce n'est pas une mise en cause pour le coup.
01:49Vous voulez dire que nous, les journalistes, on fait le job.
01:52Mais à un moment donné, il faudrait que le Président prenne sa part.
01:54Les hommes politiques, les femmes politiques, on parle de machins, de bidules.
01:57Et les 300 familles qui vont malheureusement être licenciées si on ne trouve pas de solution
02:02dans les fonderies de Bretagne dépendant de Renault, on n'en parle pas.
02:06On en parle très peu dans les médias locaux.
02:08Quelques brefs ici ou là, mais on pourrait parler d'autres entreprises qui sont en difficulté.
02:11Il perd sciemment du temps pour Emmanuel Macron.
02:13Bien sûr, c'est une technique propre à M. Macron, une technique assez perverse de manipulation.
02:19D'ailleurs, lui-même s'était qualifié le maître des horloges.
02:21Ce que ça veut dire, en delà de la mégalomanie assez inquiétante du personnage depuis le début,
02:26qui d'ailleurs maintenant transparaît même dans des médias qui l'ont beaucoup soutenu, comme Le Monde.
02:31Vous évoquez le journal Le Monde qui publie une série d'articles
02:35dans lesquels ils reprennent notamment des propos qu'aurait tenus auprès de sa garde rapprochée
02:41ou auprès des ministres qui aujourd'hui, pour certains d'entre eux,
02:44on pense notamment à Aurélien Rousseau, l'ancien ministre de la Santé,
02:47désormais sous pavillon du nouveau Front Populaire,
02:50qui relate, on va y revenir, le fait qu'Emmanuel Macron aurait dit que les urgences étaient pleines de mamadou.
02:56Je cite dans le texte le journal Le Monde.
02:58Entre autres. Mais voyez, on a été élu en juillet.
03:01Qu'est-ce qu'on a fait, nous, députés à l'Assemblée ?
03:04Rien. Rien.
03:06On a été mis deux fêtes en vacances, deux mois cet été, deux vacances forcées.
03:10Nous, on était sur le terrain, on était dans la circonscription,
03:12comme beaucoup de députés de tout parti politique,
03:14mais pour les Françaises et les Français, à l'Assemblée nationale, on n'a rien fait.
03:17Là, on a encore mis en vacances forcées jusqu'au 14 janvier.
03:21Pourtant, la plupart des groupes politiques ont demandé qu'on puisse se réunir
03:25pour faire passer en urgence les dispositions sur l'agriculture,
03:27pour voter l'utilisation des tickets restaurants...
03:29Et pendant qu'on s'exprime, justement, vous le disiez, cette attente interminable,
03:35j'y reviens dans un instant avec vous, Jean-Philippe Tanguy,
03:37mais je voudrais juste signaler que la voiture qu'on vient de voir,
03:39sur l'image de BFM TV, rentrée dans le bâtiment sur le côté,
03:45c'était donc la voiture de François Bayrou,
03:47qui arrivait donc à Matignon, qui devait voir Emmanuel Macron.
03:52On ne sait plus finalement s'il se voit, s'il se parle par téléphone.
03:55Non mais exactement, on finit d'ailleurs par se dire que...
03:58Qu'est-ce qu'on attend, en fait, Jean-Philippe Tanguy ?
04:01Moi, une fois de plus, vous n'êtes pas la pierre.
04:04Nous sommes des responsables politiques, vous êtes des journalistes.
04:07On subit, en fait, tout cette espèce de mascarade du faux pouvoir,
04:11des semblants du pouvoir, mais c'est tout ce qui lui reste à M. Macron,
04:13ou à M. Bayrou, ou à la macronie en général.
04:16C'est l'apparence du pouvoir, c'est le cirque des voitures,
04:20c'est partager des débris de fin de règne.
04:23Et derrière ça, il ne se passe rien pour les Français.
04:25Même Mme Borne, vous parliez de Mme Borne.
04:27Je la vois souvent parler du fait qu'on a voté plus de 100 textes législatifs
04:30pendant les deux ans précédents, la dissolution.
04:33Mais c'était des tout petits textes.
04:34Alors, il peut y avoir des mesures utiles pour les gens.
04:36Mais on n'avait pas de grandes mesures sur la crise agricole,
04:40sur le pouvoir d'achat.
04:42Et bien sûr, en fait, ça fait deux ans et demi que notre pays est paralysé,
04:45qu'on fait des surplaces.
04:46Le monde avance, les États-Unis avancent, la Chine avance.
04:49Nous perdons en puissance économique.
04:52Nous sommes toujours victimes d'une submersion migratoire.
04:57Et finalement, le bilan de M. Macron, depuis deux ans et demi,
04:59par sa faute, c'est la réforme des retraites,
05:01dont plus personne ne veut, et qui ne finance rien.
05:04Je vous entends tout mettre sur le dos du chef de l'État.
05:06Alors, je veux bien qu'il en ait une grande part.
05:08Mais tout de même, Jean-Philippe Tanguy, qu'avez-vous fait pour que ça ne bloque pas
05:11cette censure que vous avez votée ?
05:13C'est quand même vous qui avez précipité ce gouvernement et sa chute.
05:16Aujourd'hui, on aurait un budget.
05:19La France serait un peu moins à l'arrêt.
05:21Mais c'était quoi, ce budget ?
05:23C'était 40 milliards.
05:24Je lisais la note encore de l'OFCE, qui fait un bilan,
05:27qui compare la loi spéciale qu'on a votée.
05:30Je précise les choses pour que ceux qui nous écoutent ou qui nous regardent
05:33le comprennent bien.
05:34En effet, on a bien compris, il n'y a pas eu de budget voté.
05:37Tant qu'il n'y a pas de budget de 2025,
05:39on reconduit, via ce qu'on appelle une loi spéciale,
05:42le budget de l'année précédente.
05:44Et l'OFCE, qui est l'analyste des économies des pays occidentaux,
05:49constate que les plus malchanceux de cette loi spéciale,
05:53ça va être les classes moyennes françaises.
05:55Oui, ça, ce n'est pas vrai, mais on pourrait y revenir.
05:58Il y a certains morceaux que vous prenez de leur analyse,
06:01mais le reste, quand ça vous met en cause, vous, vous ne prenez pas.
06:05Non, ça ne nous met pas en cause, c'est juste les chiffres qu'ils donnent.
06:07C'est intéressant, les chiffres en valeur absolue,
06:09pas l'analyse qui en est faite après.
06:11On parlait de 45 milliards d'efforts budgétaires,
06:14dont 30 milliards d'impôts.
06:16Donc, on n'était déjà pas dans ce que disait Michel Barnier,
06:19ce que nous, on avait dit depuis le début.
06:21Vous m'avez reçu à l'époque.
06:22Vous avez dit, ce n'est pas vrai qu'il n'y a que 20 milliards d'impôts,
06:24comme le disait Michel Barnier, et 40 milliards d'économies.
06:26C'est inversé.
06:27Donc, c'était bien inversé.
06:28Je suis très fier qu'on ait bloqué un budget
06:31qui ne faisait aucune réforme structurelle d'économie,
06:33qui faisait porter tous les efforts par des hausses d'impôts
06:36sur les entreprises, sur les ménages,
06:38sur tous les ménages avec la hausse de taxes sur l'électricité,
06:41par exemple, mais aussi des coûts de rabots,
06:43une taxe sur le sucre, encore une taxe sur le tabac,
06:46encore la baisse de remboursement des médicaments,
06:49des baisses de droits ici ou là,
06:50la désindexation des retraites qui, grâce à notre censure,
06:52les retraites vont bien être indexées.
06:54Et contrairement à ce que j'ai entendu par la propagande d'État,
06:56ce n'est pas les grosses retraites,
06:58c'est les retraites de base de la Sécurité sociale.
07:00Donc, c'est jusqu'à 2500 euros bruts.
07:03Donc, c'est 1900 euros nets.
07:05Il n'y a quand même pas de quoi parler de grosses pensions.
07:07Donc, tout ça, on l'a évité.
07:09Et qu'est-ce qu'on a aussi évité ?
07:10On a évité encore cette inertie.
07:12Nous, on a proposé des économies, par exemple,
07:143 milliards sur les opérateurs de l'État,
07:16sur la trésorerie des opérateurs.
07:18Bercy ne voulait pas en entendre parler.
07:19Et derrière cela, il y a quoi ?
07:21Il y a l'inertie de cette haute administration française,
07:24justement, qui ne fout rien,
07:25qui reproduit sans cesse les mêmes horreurs
07:27et qui n'a rien à proposer au pays.
07:29D'ailleurs, aujourd'hui,
07:30qu'est-ce que M. Macron veut proposer au pays ?
07:32M. Béroud, je l'ai entendu,
07:33qu'est-ce qu'il propose comme ligne ?
07:35Tout le monde est perdu.
07:36Il n'a rien à dire, rien à proposer.
07:38Et on en revient à ce casting,
07:40qui était votre première question.
07:41On se perd en conjecture sur des noms
07:43qui ont un contenu politique plus fort.
07:45Parce qu'en fait, il n'y a pas de ligne directrice.
07:47Il y a notamment deux noms qui ressortent.
07:49Celui de Xavier Bertrand,
07:51qui revient non plus pour le poste de Premier ministre,
07:53comme ça avait été évoqué à la fin de l'été,
07:55mais pour un ministère
07:57qui pourrait être le ministère de la Justice.
07:59Et le nom d'Elisabeth Borne,
08:01l'ancienne première ministre,
08:02qui pourrait prendre le ministère de l'Éducation.
08:04Xavier Bertrand au gouvernement,
08:07est-ce que vous censurez ?
08:08Ou est-ce que vous vous dites,
08:10dans un ensemble plus large, c'est OK ?
08:12C'est un mauvais signe qui est fait,
08:14parce que ça veut dire qu'ils ne tiennent pas compte
08:16de la volonté des Français de changement.
08:18Alors, M. Bertrand à la Justice,
08:19mais qu'est-ce que connaît M. Bertrand à la Justice ?
08:21Rien dans son parcours ne l'indique
08:23d'avoir des compétences particulières pour être à la Justice.
08:25Donc on est dans le casting.
08:27Mme Borne a une éducation nationale.
08:29Il y a vraiment quelqu'un dans le pays
08:30qui imagine que Mme Borne a une capacité particulière
08:32pour diriger la plus grande administration de l'État,
08:35après ce qu'elle a fait à Matignon,
08:37où elle a accumulé les dettes et difficultés,
08:39où elle n'a rien fait,
08:40ou par ailleurs, Mme Borne est rejetée
08:42par une très grande majorité des Français.
08:44Et d'ailleurs, ce qui est très inquiétant,
08:45dans ce qu'on voit,
08:46on voit les retours du terrain,
08:47moi-même je l'avais d'ailleurs sous-estimé,
08:48je suis honnête avec vous,
08:51je n'ai pas eu une image aussi mauvaise
08:53dans le pays, dans ma circonscription.
08:55Il y a vraiment un rejet de M. Bérou,
08:57que sans doute on avait sous-estimé,
08:58parce que nous, dans le milieu parisien,
09:00il faut bien le dire, dans le milieu politique,
09:02M. Bérou n'est pas le pire.
09:03C'est quelqu'un avec qui on peut dialoguer,
09:04c'est quelqu'un qui a plutôt été tolérant
09:06envers les oppositions.
09:07Mais vous voyez, on peut avoir finalement,
09:09je faisais la remarque ce week-end,
09:10en discutant avec mes compatriotes,
09:12parfois même nous,
09:13on peut avoir un regard biaisé
09:14par rapport à la volonté des gens.
09:15Quand vous dites même nous, ça veut dire quoi ?
09:16Même nous, RN ?
09:17Vous êtes finalement devenu membre du système ?
09:19Non, c'est pas ça.
09:20Vous aussi du parisianisme ?
09:22J'essaie d'être honnête avec vous,
09:23parce que oui,
09:24tout accès aux sphères du pouvoir,
09:26tout accès à certaines responsabilités,
09:28vous pouvez vite évidemment vous déconnecter.
09:30Personne n'est protégé de ça.
09:31Si vous arrivez à l'Assemblée nationale
09:33ou dans des grands médias parisiens,
09:35en disant moi je suis différent,
09:36moi je n'ai pas subi les influences
09:37que tout le monde a subies,
09:38vous êtes dans l'erreur.
09:39Vous êtes dans l'hubris,
09:40dans la mégalomanie macroniste.
09:42Moi j'essaie de me prévenir de ça,
09:44donc j'essaie d'être honnête avec vous.
09:45Quand je vous dis que,
09:46voilà M. Bayrou,
09:47j'ai connu avec M. Dupont-Aignan,
09:49et il y a un rejet,
09:52non pas de sa personne,
09:53son caractère,
09:54mais du fait qu'il est toujours
09:57dans la continuité du macronisme.
09:58Quand vous parlez de Mme Borne,
10:01il n'y a pas de rupture.
10:02Il y a déjà une très mauvaise opinion
10:03de François Bayrou,
10:04et effectivement,
10:07Jérôme Fourquet,
10:08l'analyste de l'IFOP,
10:09qui était mon invité tout à l'heure sur RMC,
10:11disait que ce n'était pas tant
10:13François Bayrou lui-même
10:14qui était rejeté,
10:15qu'une forme de lassitude
10:16et de fatigue
10:17de ces premiers ministres
10:18qui se succèdent.
10:19Vous ne m'avez pas dit,
10:20quand même,
10:21censure.
10:22Xavier Bertrand et Elisabeth Borne,
10:23on sent,
10:24ça ne vous plaît pas follement,
10:25mais ce n'est pas un motif de censure.
10:28Non, mais il faudra évidemment
10:30que la ligne politique de M. Bayrou
10:32conduise la France dans l'impasse.
10:33Là, j'essaie de me dire
10:35que s'il choisit Mme Borne,
10:36s'il choisit M. Bertrand,
10:37c'est très mauvais signe
10:38pour la ligne politique
10:39qu'il veut suivre.
10:40Comment voulez-vous que Mme Borne...
10:41Très mauvais signe ?
10:42Non mais pardon,
10:43c'est pas moi qui décide,
10:44Mme de Malherbe,
10:45c'est un groupe.
10:46Si le RN décide,
10:47tout d'un coup,
10:48que c'est
10:49persona non grata absolu
10:51et que ça signifie censure,
10:52dans ces cas-là,
10:53le gouvernement ne passera
10:54même pas le mois de février.
10:55Donc, c'est important
10:56ce que vous allez dire ce matin,
10:57Jean-Philippe Tanguy,
10:58ce matin à Montréal.
10:59Moi, je suis très clair,
11:00je vous dis,
11:01ce n'est pas une question de personne,
11:02c'est une question de ligne politique.
11:03Pourquoi ces personnes sont nommées ?
11:04On avait mis des menaces de censure
11:06sur M. Bertrand,
11:07sur Mme Borne,
11:08on n'y avait même pas pensé,
11:09s'ils étaient à la tête
11:10du gouvernement.
11:11Parce qu'on ne peut pas travailler
11:12avec Xavier Bertrand.
11:13Moi, je suis conseiller régional
11:14des Hauts-de-France,
11:15on ne peut pas travailler avec lui.
11:16Il est dans l'agressivité,
11:17il est dans le sectarisme,
11:19il veut tout diriger tout seul
11:21et il est dans les invectives
11:23permanentes.
11:24Comme premier ministre, c'était non,
11:25comme membre du gouvernement,
11:26ce n'est pas terrible,
11:27mais ce n'est pas non.
11:28Non, on ne peut pas censurer
11:29uniquement sur ce casting.
11:31Par contre, je vous le dis,
11:32je le redis,
11:33au-delà des femmes,
11:34au-delà des hommes,
11:35qu'est-ce que ça veut dire
11:36sur la ligne politique ?
11:37Madame Borne participait
11:38à un gouvernement qui renie,
11:40qui modifie en tout cas en profondeur
11:42ce qu'elle a fait
11:43comme première ministre.
11:44Ce n'est pas logique.
11:45Je ne vois pas M. Bertrand,
11:46et d'ailleurs il en est
11:47intellectuellement incapable,
11:48dépasser toutes les erreurs
11:49qu'il a faites pendant 20 ans
11:51à toutes les échelles
11:52possibles et imaginables.
11:53Intellectuellement capable,
11:54ça veut dire quoi ça ?
11:55Parce qu'il est très orgueilleux.
11:56Mais comme la plupart
11:57des hommes politiques,
11:58peut-être qu'on finira pareil.
11:59Vous savez, moi,
12:00je n'ai pas un goitre d'orgueil
12:01qui pense que nous,
12:03on est fondamentalement différents.
12:05Je pense que les institutions
12:06sont là pour protéger
12:07les femmes et les hommes politiques
12:08de leurs défauts
12:09et de leur capacité à s'illusionner.
12:12M. Bertrand,
12:13qu'on fréquente bien,
12:14qui est souvent invité,
12:15n'est jamais capable
12:16de reconnaître ses erreurs.
12:18Il fait croire
12:19qu'il est toujours d'accord
12:20avec le temps présent.
12:21Par exemple,
12:22prenons les agences réunies
12:23de santé.
12:24C'est lui qui les a créées.
12:25C'est lui qui les a créées.
12:26Maintenant, il veut les supprimer.
12:27Maintenant, il veut les supprimer.
12:28Mais est-ce que vous l'avez déjà
12:29entendu dire
12:30je m'excuse auprès
12:31des personnels soignants,
12:32des malades français
12:33pour qui j'ai créé ces agences
12:35qui n'ont servi à rien,
12:36qui ont coûté très cher ?
12:37Est-ce qu'il s'est déjà excusé
12:38pour une seule chose qu'il a faite ?
12:39Non.
12:40Moi, je me suis déjà excusé
12:41pour des choses
12:42alors que je n'ai jamais eu
12:43ce niveau de responsabilité.
12:44Moi, c'est une différence de nature.
12:45Moi, on m'a appris
12:46dans ma famille,
12:47là, c'est Noël,
12:48on va tous se retrouver.
12:49Moi, j'ai eu une certaine éducation.
12:50Moi, on m'a appris
12:51que quand je commettais une erreur,
12:52on s'excusait.
12:53On a bien compris
12:54que ça ne vaudrait pas
12:55censure immédiate
12:56mais que c'était un mauvais signal
12:57à vos yeux
12:59Jean-Luc Mélenchon dit
13:00que le gouvernement de François Bayrou
13:02tombera sans doute
13:04dès le 16 janvier.
13:07Mais bon,
13:08M. Mélenchon
13:09fait des prédictions
13:10autoréalisatrices.
13:11Ou plus tard, en février.
13:12Mais vous pensez qu'il peut passer
13:14l'hiver ?
13:16Il peut passer l'hiver
13:17s'il annonce des mesures fortes
13:19à la représentation nationale.
13:20Il va faire son discours
13:21de politique générale
13:22le 14 janvier.
13:23C'est pour ça que M. Mélenchon
13:24donne le 16.
13:25C'est que le temps
13:26qu'il fasse une censure.
13:27Et puis M. Bayrou
13:28annonce des mesures
13:29de rétablissement des comptes publics.
13:30De rétablissement de l'autorité.
13:31Des mesures qui peuvent
13:32être consensuelles.
13:33Regarde Bruno Retailleau,
13:34ça devrait vous satisfaire.
13:35On verra.
13:36Hier, M. Retailleau
13:37dans une interview
13:38à vos confrères de la presse écrite
13:39m'a beaucoup inquiété.
13:40Ah, pourquoi ?
13:41Parce qu'en fait, il a dit
13:42que pour rester ministre
13:43il ne voulait plus de loi.
13:44Et qu'il voulait bien
13:45quelques dispositions
13:46juridiques,
13:47comment dire,
13:48individuelles.
13:49Mais il y a
13:50un sens caché à ça
13:51parce que c'est vrai
13:52qu'on lit l'interview
13:53on peut se dire
13:54qu'il est très ferme,
13:55il est dans l'autorité.
13:56Mais s'il n'y a pas de loi,
13:57vous ne pouvez pas prendre
13:58un certain nombre de mesures fortes.
13:59Vous vous souvenez
14:00de la censure des dispositions
14:01dont certaines venaient
14:02d'ailleurs à l'époque
14:03de M. Retailleau au Sénat ?
14:04Dans la loi immigration
14:05d'il y a un an.
14:06Exactement.
14:07Par le conseil constitutionnel.
14:08C'est parce que
14:09le conseil constitutionnel
14:10estimait qu'il fallait
14:11une loi à part entière.
14:12C'était des mesures
14:13qu'il appelle
14:14cavalées législatives
14:15et qu'on ne pouvait pas
14:16les rajouter comme ça
14:17de manière isolée.
14:18Il fallait une loi à part entière.
14:20C'est même très inquiétant
14:21ce qu'a dit hier M. Retailleau
14:22parce que c'est un technicien
14:23donc je sais pourquoi
14:24il le dit ça.
14:25C'est comme ça,
14:26il n'a pas l'air d'y toucher.
14:27Mais en fait,
14:28ce petit changement,
14:29qu'à l'air d'être une nuance
14:30pour le grand public,
14:31il dit bon,
14:32il ne veut pas une loi,
14:33il va prendre quelques mesures.
14:34Il ne peut pas les prendre
14:35si ce n'est pas une loi.
14:36Donc en fait,
14:37en disant comme ça
14:38au coin d'un interview,
14:39il dit, il assume
14:40qu'il recule.
14:41Pareil sur la régularisation
14:42des clandestins.
14:43Il ne dit plus
14:44je suis contre la régularisation
14:45le décret de régularisation
14:46pour qu'il soit un peu plus ferme.
14:47Mais il y aura toujours
14:48des régularisations
14:49de clandestins
14:50avec Bruno Retailleau.
14:51C'est encore un reniement
14:52sous couvert de fermeté.
14:53Bruno Retailleau qui,
14:54comme vous le demandez
14:55d'ailleurs au RN,
14:56estime qu'il faudra revoir
14:58également la question
14:59de l'AME,
15:00l'aide médicale d'État.
15:01Comment vous avez réagi
15:02quand vous avez entendu
15:03que le président Emmanuel Macron
15:04disait des urgences
15:05qu'elles étaient pleines ?
15:06Je cite de Mamadou.
15:07Écoutez, ça m'a rappelé
15:08une blague,
15:10je trouve pas ça très drôle,
15:11qu'il avait faite
15:12quand il avait visité
15:13déjà l'océan Indien,
15:14Mayotte et La Réunion.
15:15Il avait parlé
15:16des kwasa-kwasa
15:17qui sont des bateaux...
15:18Les pirogues...
15:19Des pirogues
15:20maores, pardon,
15:21enfin des comoriens
15:22dans l'occurrence,
15:23mais qui vont
15:24des Comores à Mayotte
15:25en disant
15:26le kwasa-kwasa pêche peu,
15:27ils livrent des Comoriens.
15:29À l'époque,
15:30tout le monde avait...
15:31C'était très drôle
15:32puisque M. Macron
15:33était à la mode
15:34et que donc
15:35tout lui était pardonné,
15:36tout lui était passé.
15:37Ça avait été largement
15:38dénoncé quand même.
15:39Pas beaucoup, non.
15:40Je me souviens très bien,
15:41ça m'avait beaucoup choqué.
15:42C'est ça, M. Macron.
15:43Et c'est pour ça...
15:44Vous savez, moi, souvent...
15:45L'Élysée a démenti
15:46les propos.
15:47Oui, la blague,
15:48il l'avait pas démentie,
15:49elle avait été prise
15:50en flagrant délit.
15:51Donc moi, je veux bien
15:52que M. Rousseau mente
15:53et que ce passif
15:54n'existe pas.
15:55M. Rousseau,
15:56Aurélien Rousseau,
15:57l'ancien ministre de la Santé,
15:58qui est celui à qui,
15:59effectivement,
16:00Emmanuel Macron
16:01aurait tenu ses propos.
16:02M. Macron,
16:03il appartient
16:04à une certaine forme
16:05que je connais bien,
16:06d'aristocratie d'État
16:07qui est coutumière
16:08de ce genre,
16:10c'est-à-dire,
16:11ce sont des gens
16:12qui, je l'ai dit
16:13pendant les campagnes,
16:14qui utilisent
16:15les valeurs républicaines,
16:16les valeurs de la démocratie
16:17pour faire barrage
16:18aux uns ou aux autres,
16:19se prévaloir de grandes valeurs
16:20et qui, en fait,
16:21dans leur comportement quotidien,
16:22dès qu'il n'y a plus de caméra,
16:23dès qu'il n'y a plus personne
16:24pour les commenter,
16:25disent des horreurs
16:26de ce type.
16:27J'en ai entendu dans ma vie
16:28des dizaines,
16:29des dizaines.
16:30Ça ne vous surprend pas ?
16:31Pas du tout,
16:32mais c'est pas que ça me surprend.
16:33Je sais,
16:34pour les avoir déjà entendus
16:35des uns et des autres,
16:36ce ne sont plus
16:37les mêmes personnes.
16:38Ce sont,
16:39c'est vraiment,
16:40excusez-moi,
16:41j'ai un trou de mémoire,
16:42mais la double personnalité
16:43Janus,
16:44ce dieu à double face.
16:45Ce sont des gens
16:46qui utilisent
16:47les valeurs de la République,
16:48les valeurs françaises
16:49pour se donner des vertus
16:50qu'ils n'ont pas
16:51et dans le domaine privé,
16:52ils ont
16:53beaucoup de vices
16:54et souvent des comportements
16:55pour lesquels
16:56les Français seraient très choqués.
16:57Les propos homophobes aussi
16:58que j'ai dénoncés
16:59sur les réseaux sociaux
17:00de M. Macron...
17:01Qui sont également évoqués
17:02par le journal Le Monde.
17:03Voilà, c'est exactement
17:04des choses que j'avais entendues
17:06se moquer de
17:07quand j'avais commencé mon mandat.
17:08Tout le monde m'était tombé dessus
17:09parce que c'est compliqué
17:10pour des gens
17:11qui les connaissent bien en fait.
17:12Moi, je viens,
17:13vous savez,
17:14je suis de rebelle au système.
17:15Moi, j'ai fait
17:16les grandes écoles comme eux,
17:17je les ai fréquentées comme eux.
17:18On est aspiré
17:19vers ce système
17:20quand on vient
17:21des classes moyennes,
17:22des classes populaires.
17:23Ce système,
17:24c'est comme le soleil,
17:25vous êtes attiré vers lui
17:26et on vous demande
17:27de tout trahir
17:28pour avoir de l'argent,
17:29pour avoir des responsabilités,
17:30bref, pour réussir,
17:31comme il disait,
17:32ceux qui ne sont rien.
17:33M. Macron disait
17:34c'est le mépris
17:35des gens qui ne sont rien
17:36pour aspirer
17:37les gens qui pourraient défendre
17:38nos compatriotes.
17:39Moi, je suis un rebelle
17:40à ce système,
17:41donc je les connais par cœur.
17:42C'est vrai que vous êtes
17:43un rebelle à ce système,
17:44j'ai du mal à comprendre ça
17:45Jean-Philippe Tanguy.
17:46Je vous dis,
17:47j'ai fait des grandes écoles,
17:48j'ai commencé à travailler
17:49dans les multinationales.
17:50À l'époque,
17:51j'ai rencontré M. Macron
17:52dans les couloirs
17:53de la banque d'affaires.
17:54Qu'est-ce qui vous a fait rompre ?
17:55C'est ce genre de comportement,
17:56c'est-à-dire des gens
17:57qui parlent des valeurs
17:58toute la journée.
17:59De gens qui sont vraiment
18:00des duplices,
18:01qui sont dans la duplicité
18:02permanente,
18:03qui vont vous parler
18:04de justice sociale
18:05et qui vont aller faire
18:06un deal dans la banque Rothschild
18:07qui met sur la paille
18:08des dizaines,
18:09des centaines de personnes
18:10qui vont vous parler
18:11de la souveraineté de la France
18:12et qui vont vendre Alstom
18:13à General Electric
18:14avec les brevets
18:15des centrales nucléaires.
18:16Des gens qui vont vous dire
18:17on fait barrage à l'homophobie,
18:18on fait barrage au racisme,
18:19on fait barrage
18:20à l'antisémitisme
18:21et qui vont dire des horreurs
18:23dans les couloirs.
18:24Entre eux,
18:25entre eux,
18:26quand ils sont entre eux.
18:27C'est l'entre-soi,
18:28ces gens.
18:29C'est une oligarchie
18:30qui considère
18:31que le peuple
18:32n'est pas leur égal.
18:33C'est la différence
18:34avec le Rassemblement national.
18:35J'espère,
18:36Jean-Philippe Tanguy,
18:37j'espère,
18:38Jean-Philippe Tanguy,
18:39qu'après des...
18:40On défend le peuple
18:41et surtout on pense
18:42que nous,
18:43on doit obéir au peuple.
18:44J'espère,
18:45Jean-Philippe Tanguy,
18:46qu'après des accusations
18:47pareilles,
18:48mais qui sont en effet
18:49celles qui sont aussi
18:50étayées par les articles
18:51du journal Le Monde,
18:52lorsque vous êtes
18:53entre vous au RN,
18:54j'espère que vous avez
18:55un comportement irréprochable.
18:56Exactement.
18:57On lui reconnaît
18:58même ses adversaires
18:59qui la connaissent
19:00depuis très longtemps.
19:01Mais je vais vous dire
19:02ce que je vous ai raconté là,
19:03c'est pas juste pour...
19:04Même si je trouve ça intéressant,
19:05important,
19:06que les gens connaissent
19:07un certain nombre
19:08de coulisses.
19:09C'est aussi
19:10qu'ils n'obéissent pas
19:11au peuple.
19:12C'est ça que je voulais dire
19:13le fond de ma pensée.
19:14C'est que cette duplicité
19:15permanente,
19:16cet entre-soi,
19:17c'est qu'au fond,
19:18ils n'estiment pas,
19:19comme démocrate,
19:20comme républicain,
19:21qu'ils doivent obéir
19:22à leurs concitoyens
19:23car ils s'estiment
19:24supérieurs à eux.
19:25Et aujourd'hui,
19:26c'est une attente
19:27dont vous dites
19:28qu'elle est interminable.
19:29C'est une manière
19:30de ne pas répondre
19:31aux attentes des Français ?
19:32Absolument.
19:33Ils estiment
19:34qu'ils n'ont pas de compte à rendre.
19:35Ils ne sont jamais responsables.
19:36Il y a la commission d'enquête
19:37à l'Assemblée nationale
19:38sur les mille milliards
19:39de dettes créées.
19:40Personne n'est responsable
19:41de rien.
19:42M. Le Maire,
19:43c'est pas sa faute.
19:44C'est la faute des oppositions
19:45qui n'ont pas voté
19:46ce qu'ils voulaient.
19:47M. Cazenave,
19:48ministre du Budget,
19:49c'est pas sa faute.
19:50M. Macron,
19:51après les élections,
19:52c'est pas sa faute.
19:53Il n'est pas responsable.
19:54Il n'est responsable de rien.
19:55Et la dissolution,
19:56on ne sait même plus
19:57si c'est lui
19:58qui l'a vraiment décidé.
19:59Ce sont des gens
20:00qui veulent être
20:01des responsables politiques
20:02mais qui se prévalent toujours
20:03d'une irresponsabilité démocratique.
20:04Ils ne veulent pas
20:06obéir au peuple français
20:07quand ils votent.
20:08Référendum de 2005,
20:09envoyé à la poubelle
20:10et aux dernières élections,
20:11ils continuent,
20:12ils continuent,
20:13ils continuent.
20:14Et on a bien entendu,
20:15Jean-Philippe Tanguy,
20:16qu'il n'y a pas de censure.
20:17Ils pensent d'ailleurs
20:18qu'ils appellent ça
20:19la pédagogie.
20:23Mais on a bien entendu
20:24ce matin,
20:25Jean-Philippe Tanguy,
20:26vos critiques,
20:27elles sont très sévères
20:28mais pour autant,
20:29il n'y a pas de censure
20:30automatique,
20:31immédiate,
20:32dans les tuyaux.
20:33Non.
20:34Nous, on jugera sur pièce.
20:35Qu'est-ce que M. Beyrou,
20:37pour le moment,
20:38ce n'est pas brillant
20:39dans ses interventions,
20:40veut présenter au peuple français ?
20:41On lui laisse cette chance
20:42parce que la situation est grave
20:45et on ne peut pas
20:46faire la politique du pire.
20:47Par contre,
20:48on prendra nos responsabilités.
20:49Marine Le Pen l'a encore dit
20:50dans un certain nombre d'entretiens.
20:51Si la perspective
20:52qu'on donne aux Français,
20:53c'est juste de leur taper
20:54sur la tête,
20:55de les punir
20:56et de ne pas faire
20:57de réformes structurelles.
20:58On lui laisse cette chance.
21:00On lui laisse cette chance,
21:01comme vous dites,
21:02Jean-Philippe Tanguy,
21:03ce matin,
21:04président délégué
21:05du groupe RN
21:06à l'Assemblée nationale
21:07député de la Somme.
21:08Et c'est à suivre,
21:09évidemment, aujourd'hui
21:10puisqu'une fois de plus,
21:11on nous promet
21:12un gouvernement imminent.
21:13Merci,
21:14Jean-Philippe Tanguy.
21:15Il est 9h53
21:16sur RMC et BFM TV.

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