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00:00Europe un soir, 19h, 21h, Stéphanie Demuru.
00:04Et on continue de parler de cette actualité politique après cette journée de passation de pouvoir.
00:09Le gouvernement est déjà, est-ce qu'on peut dire, Philippe Guibert, ils sont déjà en vacances ?
00:12Enfin non, ils disparaissent, bon j'imagine qu'ils vont un petit peu bosser quand même.
00:15Non, ça va être des vacances très particulières, parce qu'il faut qu'ils forment leur cabinet.
00:19Or, de trouver des collaborateurs quand votre espérance de vie gouvernementale, ministérielle,
00:25n'est pas garantie au-delà de trois mois, n'est pas toujours évident,
00:30parce que tout le monde ne veut pas lâcher tous ses boulots pour aller s'engager auprès d'un ministre.
00:36C'est très juste ce que vous dites, c'est une difficulté.
00:38Ça n'a l'air de rien comme ça, mais en fait c'est assez essentiel pour le fonctionnement d'un gouvernement.
00:43Et puis il va falloir qu'il prépare le budget quand même,
00:46c'est-à-dire que chaque ministre va être confronté à son enveloppe budgetaire,
00:50selon les orientations que voudra donner François Bayrou et puis le nouveau ministre de l'économie.
00:54Dont on parle très peu, Éric Lombard, parce qu'il est moins connu forcément.
01:00Et pourtant, il va beaucoup compter.
01:01Et il va beaucoup compter, parce que ça va être quand même l'ouvrier principal du budget.
01:06Et or, c'est un homme qui vient de la Caisse des dépôts et consignations, qui est un banquier.
01:12Mais enfin, il vient de la gauche quand même, Éric Lombard.
01:15Un concardien, un macroniste.
01:17Absolument, un ami personnel d'Olivier Faure.
01:20Par Amélie de Montchalin, qui elle, pour le coup, est une macroniste pure.
01:24Il est un petit peu vache.
01:26Vous dites ami personnel d'Olivier Faure.
01:28Vous avez entendu Olivier Faure aujourd'hui.
01:30Est-ce qu'on peut nous le passer, Julien, à la régie Olivier Faure ce matin ?
01:34La réaction qui n'est pas très engageante.
01:37Qui est même un peu lunaire.
01:39Le pacte dont nous sommes sûrs, aucune des conditions n'a été respectée par François Bayrou.
01:43À quoi ont servi ces heures passées ensemble ?
01:46À quoi ont servi ces moments où nous avons, nous, cherché loyalement, pour les Français, à faire avancer les sujets ?
01:53Vous ne dites pas, en tout cas ce matin, nous censurerons au préalable, comme vous l'aviez fait pour Michel Barnier ?
01:58Ce que je dis, c'est qu'il y a déjà eu une censure, que l'avertissement a déjà été donné,
02:03que désormais, c'est à François Bayrou et à son gouvernement de comprendre que s'il n'y a pas de changement de cap, il y aura censure.
02:09On a vu mieux entre amis.
02:11Enfin, Victor Hérault, on se dit, mais ils n'ont aucune chance.
02:15Le PS a quand même refusé de rentrer au gouvernement.
02:19J'avoue ne pas bien comprendre l'attitude d'Olivier Faure.
02:22C'est encore plus vache de la part d'Olivier Faure quand on sait qu'il a poussé Éric Lombard pour Matignon.
02:27Il était suffisamment socialiste pour aller à Matignon, mais pas suffisamment pour aller à Bercy.
02:32On comprend qu'il est simplement déçu qu'Éric Lombard soit rentré au gouvernement Bayrou
02:36et que ça le déçoive d'un point de vue du socialisme.
02:39Non, le gouvernement n'a pas grande chance, puisqu'effectivement, Olivier Faure, très rapidement,
02:44commence à laisser pendre au nez du gouvernement cette censure.
02:48Trop tôt, je pense, trop tôt, puisqu'il réitère l'erreur qu'il avait faite avec Michel Barnier.
02:57Puisque plus le PS et le Nouveau Fonds Populaire annoncent qu'ils vont censurer tôt,
03:03plus c'est le Rassemblement National qui devient la variable, donc la personne qui décide est l'arbitre.
03:08Parce que si l'on sait que toute la gauche censure, on se tourne vers la droite en disant, et vous alors ?
03:12C'est un drôle de cadeau fait à Marine Le Pen.
03:15Même si Marine Le Pen, on va peut-être en parler dans une vidéo très récente.
03:18Écoutez, on va vous faire réagir, Philippe, mais on va écouter Marine Le Pen qui était devant un joli sapin tout à l'heure.
03:24Il n'y avait pas de chat cette année.
03:25Ah, il y en a une avec un chat.
03:27Ce moment de fluctuation politique temporaire, comme l'inertie dommageable qui en résulte,
03:32s'achèvera en effet dès que le peuple, par sa volonté souveraine et son intelligence collective, en décidera.
03:38Il choisira alors une nouvelle voie à suivre, celle du sursaut et du redressement.
03:43Ce moment ne manquera pas d'arriver dès que les institutions le permettront.
03:47C'est-à-dire, nous en avons tous conscience bientôt, très bientôt.
03:50Au pire, dans quelques mois.
03:52Alors je retire, il y avait bien une vidéo avec un chat, décidément, Marine Le Pen.
03:56Non mais, trêve de plaisanterie, Philippe Guibert, ce n'est pas engageant non plus.
04:00C'est un tout petit peu moins rédhibitoire qu'Olivier Faure, mais enfin, pareil, aucune chance quand même.
04:05Aucune chance, je mettrais deux nuances.
04:08La première nuance, vous avez raison, c'est mal parti.
04:11On ne va pas se raconter l'histoire.
04:13L'opération Bérou n'a pas tout à fait fonctionné pour l'instant.
04:17Mais je mettrais quand même deux nuances.
04:19La première, c'est que le PS a un congrès au mois de janvier.
04:23Et que la ligne d'Olivier Faure, de rester allié avec Mélenchon, est discutée au sein du PS.
04:29Bruno Jean Bart le disait tout à l'heure.
04:31Et de savoir comment tourne ce congrès, est-ce qu'Olivier Faure garde le cap ou la barre du PS, c'est une première question.
04:40La deuxième question est quand même, elle, plus d'intérêt général.
04:44Et qui s'adresse à Mme Le Pen comme à M. Faure.
04:47Qui est que de censurer un gouvernement sur un budget au mois de février.
04:51Alors qu'on a déjà trois mois de retard.
04:54Deux mois de retard sur l'adoption du budget avec l'année 2025 est bien commencé.
05:00Auraient des conséquences encore beaucoup plus graves que la première censure du budget de Michel Marié, tout début décembre.
05:08Parce qu'il y a un moment quand même, il faut le rappeler, personne n'a envie d'en parler.
05:12Mais il va bien falloir diminuer nos déficits, diminuer nos dépenses.
05:16Faire sans doute quelques petits efforts fiscaux.
05:19Pour réduire ce maudit déficit que personne ne veut regarder en face.
05:23Sinon, à un moment donné, si on n'arrive pas à adopter un budget.
05:26Il va se passer que le FMI, l'Union Européenne vont commencer à se tourner vers la France.
05:31En disant, bon maintenant on arrête les mauvaises blagues.
05:34Mais c'est en ce titre là que je trouve curieux le jeu des Républicains.
05:37Laurent Wauquiez, qui normalement est le parti qui défend justement cette thèse macroéconomique.
05:42Disant qu'il faut réduire la dette, qu'il faut penser l'économie du pays.
05:46On a franchement l'impression que c'est par des petites questions d'ego, de heures personnelles.
05:52Et d'ambition surtout pour 2027.
05:54On a tous l'impression qu'ils ont un panneau 2027 sur la tête.
05:58Il ne faut pas leur jeter la pierre seulement à eux, mais on la jette à tous les partis.
06:02Mais les Républicains maintenant se détachent, disent qu'ils pourraient ne plus soutenir.
06:07Ou que c'est un soutien avec un contrôlé très exigeant vis-à-vis du gouvernement de François Bayrou.
06:14C'est en cela que François Bayrou est encore plus dans la panade que Michel Barnier.
06:17Puisque son socle commun qu'il devait élargir se trouve privé maintenant de 47 députés.
06:22Alors privé c'est un grand mot.
06:23Non privé, pas privé.
06:24Il se trouve très sévèrement jugé par 47 députés de plus qu'il ne l'était avant.
06:29J'attends qu'ils votent une censure contre Bruno Rotailleau, Gérard Darmanin et tous les ministres de droite.
06:34De ce gouvernement ça ne sera pas évident à justifier.
06:36Et c'est vrai que lui reste optimiste d'ailleurs, François Bayrou.
06:39Il pense qu'il ne sera pas renversé.
06:40Alors bon, c'est peut-être la méthode couée.
06:42Mais enfin, finalement, est-ce que c'était si idiot justement, vous dites,
06:46un Républicain qui va se mettre contre Rotailleau et Darmanin ?
06:50Ça fait un petit peu de désordre quand même.
06:52Ah oui, moi je ne crois pas que ce soit possible.
06:53Et encore une fois, il faudra que tout le monde assume de renverser non seulement le gouvernement.
06:58Mais surtout de ne pas adopter de budget dans la deuxième quinzaine de février.
07:02Et ça, il faudra que tout le monde assume ses responsabilités devant les Français.
07:06Parce que ce qui nous attend après, en cas d'échec, certes, c'est une crise politique.
07:11Mais enfin, la crise économique et la crise financière vont finir par nous tomber vraiment dessus.
07:16Alors vous savez ce qu'ils vous disent, c'est qu'on nous promet toujours la catastrophe et finalement ça tient.
07:20En plus, c'est vrai que c'est toujours cette musique jusqu'au jour où, Victor Hérault ?
07:25Bah non, mais là, moi je pense que ça ne passera pas non plus.
07:27D'ailleurs, même François Bayrou quand il parle, alors certes, il dit qu'il n'y aura pas de censure.
07:31Bon, effectivement, je pense que c'est de la méthode couée.
07:33En tous les cas, il ne peut pas dire que je vais me faire censurer.
07:35Mais quand il dit qu'il a choisi Manuel Valls parce que c'est une personnalité kamikaze,
07:38s'il y a kamikaze, c'est qu'il y a crash.
07:40Donc je veux dire, même lui sait que ça va se casser la figure.
07:43L'Outre-mer, je ne sais pas si c'est ce qu'il a voulu dire.
07:47Je le soupçonne franchement d'avoir placé les Outre-mer aussi haut dans les ministères d'État,
07:52simplement parce qu'il y a eu le couac avec Pau et Mayotte, le conseil municipal de Pau.
07:58Mais c'est vrai que Manuel Valls, qui est beaucoup critiqué et très violemment,
08:02et parfois moqué très violemment aussi, prend un dossier qui est quand même...
08:06Oui, il s'est fait prêter des troncs ce matin sur une radio concurrente.
08:08C'est un petit peu violent.
08:10Oui, c'est ma mode là.
08:12Pour avoir des critiques sur Manuel Valls, ça ne manque pas.
08:16Non mais c'est ce que je vous disais, Philippe Gilbert, tout à l'heure.
08:19Il y a quelques personnalités qui cristallisent vraiment beaucoup de haine.
08:25Elisabeth Borne, vous avez vu les réactions d'une partie des Français.
08:29Est-ce que c'était un bon calcul de recycler ces personnalités ?
08:34D'autant qu'Elisabeth Borne se demande ce qu'elle fait là, d'ailleurs elle-même.
08:37Avec une grande habileté.
08:39Ça ne fait pas bon genre quand même.
08:41Avec une grande habileté, mais c'est vrai qu'Elisabeth Borne reste la première ministre
08:44qui a fait passer la réforme des retraites au 49-3.
08:47Et ça c'est une image, ce qui est étonnant, c'est qu'une femme qui vient de la gauche,
08:51mais qui personifie d'une certaine manière la réforme des retraites.
08:56Et quant à Manuel Valls, oui, il crispe une grande partie de la gauche.
09:01La gauche politique, dans l'opinion, comme le disait Bruno Jambard,
09:04ça peut être un peu différent.
09:06Mais il suscite des haines aux partis socialistes.
09:08C'est le traître d'extrême droite.
09:13Je vous propose d'écouter, justement, parler d'Elisabeth Borne.
09:16Écoutons-la ce matin.
09:18Je ne prétendrai pas ce matin que j'avais prévu de longue date de me retrouver devant vous.
09:23Aujourd'hui, autour du Premier ministre François Bayrou, une nouvelle page s'ouvre.
09:28Celle-ci appelle à la responsabilité de chacune et chacun d'entre nous
09:33pour trouver la voie de la stabilité institutionnelle.
09:36J'ai souvent dit ces derniers mois combien je crois à la nécessité
09:40de faire émerger des alliances entre les forces politiques républicaines,
09:44car notre démocratie est fragile et doit être défendue.
09:48Victor Hérault, là on ne l'entend pas, mais Elisabeth Borne qui a aussi avoué
09:52ne pas être une spécialiste des sujets de l'éducation nationale.
09:54Quand on voit l'importance de ce sujet, ça interroge quand même.
09:58C'est sidérant de dire ça dans un discours de passation.
10:01En plus, elle passe une bonne partie de son discours
10:03sur le problème institutionnel et de déséquilibre du pays,
10:06qui n'est pas du tout le sujet de son ministère,
10:08qui est un ministère d'État lui aussi.
10:10Numéro 2 du gouvernement.
10:12C'est censé être la priorité du pays.
10:14Elle arrive, elle dit je ne sais pas trop ce que je fais là.
10:16Je m'en contente, je suis très bien ici.
10:18Je n'avais pas prévu de revenir, mais on m'a placé ici, donc très bien.
10:20En revanche, s'il y en a un, hormis tous les professeurs de France
10:23à qui ça peut déplaire, c'est Gabriel Attal.
10:25Moi je trouve qu'on ne parle pas assez de Gabriel Attal.
10:27Les Attalistes ont disparu d'ailleurs je crois un petit peu
10:30à la faveur d'Emmanuel Macron, qui n'en voulait pas manifestement.
10:33Ils ont complètement disparu.
10:35Et on a mis à la place Elisabeth Borne, Gérald Darmanin
10:37qui sont les rivaux de Gabriel Attal.
10:39Je pense que Gabriel Attal là-dedans
10:41perd complètement la main sur le gouvernement.
10:43C'est-à-dire que Gabriel Attal,
10:45d'abord il a été un des plus critiques à l'égard de Barnier.
10:48On le disait tout à l'heure.
10:50Il devait être son principal soutien.
10:52Il a été un de ses premiers et principaux critiques.
10:55En plus les relations entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron
11:00et l'Elysée se sont plus que détériorées.
11:02Manifestement c'était la main d'Emmanuel Macron.
11:06Il y avait la main de Gabriel Attal aussi
11:08dans la série d'articles du Monde Pas Très Gentil.
11:12Beaucoup de off viennent de Gabriel Attal
11:14ou de son entourage.
11:16Je pense que ça a été une rupture aussi pour Emmanuel Macron.
11:20Je ne sais pas si Gabriel Attal réussit parfaitement
11:23sa sortie de Matignon et son après-dissolution.
11:26J'ai comme un doute, je trouve qu'il perd en densité
11:29et en intérêt de son propos.
11:31On ne sait pas tellement quel jeu il joue.
11:34Alors qu'il avait un jeu à jouer et une place à trouver.
11:37Je trouve qu'il ne l'a pas encore trouvé.
11:39Vous restez avec nous messieurs.
11:41Dans quelques instants on reprendra ces débats
11:43sur la politique très riche.
11:46Il y a beaucoup de choses à dire.
11:47On ne sait pas trop d'ailleurs comment on va s'en sortir
11:50le 1er janvier 2025.
11:52Sachez que votre radio préférée Europe 1
11:54fête ses 70 ans de moments mémorables
11:58de directs, de rencontres, de rires, de jeux de musique.
12:00Chaque jour redécouvrez en podcast
12:02les grands moments de l'histoire d'Europe 1
12:04à travers des archives sonores exceptionnelles
12:06avant le Club des 5, enregistré par des comédiens
12:09et diffusé en 1961 sur l'antenne d'Europe 1.
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12:15à écouter dès maintenant sur le site et l'application Europe 1.
12:18A tout de suite !