Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bon, on va parler un petit peu de politique quand même, on a parlé que ça faisait longtemps !
00:04Une dernière petite chose, justement, je vous disais que j'étais catholique et je voulais vous dire que ce matin
00:09J'avais prié pour les gens qui étaient seuls, j'avais prié pour les gens qui étaient malades,
00:17j'avais prié pour Gaza, pour les morts de Gaza, mais aussi pour les morts israéliens
00:23et j'avais également prié pour Boalem Sansal.
00:26Et vous pensez pourquoi vous êtes toujours détenu en Algérie ?
00:31Juste vous dire quelque chose, avec émotion, pourquoi je suis ainsi et on est 6 enfants, on est tous comme ça.
00:39Je me souviens quand j'étais enfant, j'avais été avec une amie à moi, on devait avoir 14-15 ans, dans une église.
00:45Je suis rentrée et j'ai dit à ma maman, oh là là, je pense que j'ai mal fait, j'étais dans une église.
00:49Vous savez ce qu'elle m'a dit ? Baitallah, c'est la maison de Dieu qu'on soit.
00:52Je suis chrétien ou musulman.
00:54C'était au Maroc ça ?
00:56Non, c'était en France.
00:58Et j'ai très bien fait de vous dire ça, parce que c'est le cas.
01:01Bon alors on passe à la politique, Gérald Darmanin était nommé hier, comme tous les autres ministres,
01:06passation de pouvoir qu'on a commenté mon cher Vincent.
01:09Hier soir, il n'a pas perdu de temps, il va déjà sur le terrain aujourd'hui, le nouveau garde des Sceaux.
01:15Amiens, dans la Somme, il échangera vers 16h avec des magistrats, des greffiers, des avocats de permanence.
01:21À 18h30, il ira dans un centre pénitentiaire de Liancourt dans l'Oise.
01:25Alors c'est vrai que j'ai pensé à vous quand j'ai vu qu'il allait rencontrer des magistrats,
01:29parce qu'on est tous en train, et puis on en reparlera justement de ça,
01:33de se dire, ben voilà, ça va aller dans le bon sens.
01:36Darmanin, Retailleau, même combat, les deux mêmes jambes.
01:40Et vous vous avez remarqué hier soir que les magistrats, ça n'allait peut-être pas suivre, n'est-ce pas, aussi facilement ?
01:48Regardez l'affaire qui occupe tout particulièrement Marine Le Pen, qui va se passer au mois de mars, je crois,
01:57où elle peut être frappée d'inéligibilité avec ensuite une exécution immédiate de sa peine.
02:07La réaction de Gérald Darmanin qui dit, non, non, mais ça je suis absolument contre cela, alors que c'est dans la loi.
02:14Vous voyez que là, tout de suite, évidemment, les magistrats, et le syndicat de la magistrature encore moins,
02:20ne peuvent pas être contents de cette toute dernière déclaration de Gérald Darmanin qui date d'il y a quelques semaines.
02:27Donc, premier point. Deuxième point. Les magistrats détestent, je vous l'ai dit hier soir, je vous le redis aujourd'hui,
02:33un garde des Sceaux qui vient du ministère de l'Intérieur.
02:37Alors ça, ça ne tient pas à Gérald Darmanin.
02:39Si ça avait été le cas de Bruno Retailleau et qu'il avait été muté comme garde des Sceaux, l'affaire aurait été la même.
02:48Mais ce sont deux administrations qui marchent sur des codes bien différents.
02:53Surtout que Gérald Darmanin était allé jusqu'à se montrer dans une manifestation de policiers devant l'Assemblée Nationale.
02:58Je ne sais pas si vous vous en souvenez. Il avait évoqué que le problème de la police était la justice.
03:05C'est sûr qu'il est attendu au tournant, le garde des Sceaux.
03:09Il est certainement attendu au tournant. Effectivement, la justice est indépendante.
03:13Mais le ministre a quand même des prérogatives.
03:16Et ce qui est intéressant, justement, c'est qu'il connaît très bien le ministère de l'Intérieur.
03:20Il connaît parfaitement les difficultés que rencontrent les policiers.
03:25Il connaît parfaitement aussi les freins que pose parfois la justice.
03:29Donc, il va aussi fonctionner par directive.
03:32Je trouve que c'est un atout.
03:35Et de l'autre côté, vous avez un retailleau qui est aussi extrêmement engagé auprès de nos forces de l'ordre,
03:42qui n'a pas de langue de bois, qui a parlé vrai et des convictions fortes.
03:47Moi, je trouve que le binôme, le duo, est extrêmement intéressant.
03:52Parce qu'il va regarder dans la même direction ce dont on a besoin aujourd'hui.
03:56Détermination, sévérité et fermeté, dit-il Gérald Darmanin.
04:00Oui, des peines courtes, mais effectives et prononcées immédiatement.
04:07Évidemment, je souscris au discours de Naïma, je suis juste un peu plus en revers de la main.
04:15Oui, parce que les directives peuvent s'opposer à des contre-directives.
04:23Et les juges peuvent targuer d'une baisse de l'indépendance de la justice
04:29si, si, je dis bien si, le ministre est trop interventionniste.
04:34Tout cela est très sensible.
04:36Il va falloir agir, je crois, avec beaucoup de finesse et d'une certaine manière, beaucoup d'élégance.
04:44Est-ce qu'on attend de Gérald Darmanin que, par exemple,
04:48sur certaines déclarations absolument outrageantes du syndicat national de la magistrature,
04:54eh bien, il demande des blâmes pour tel ou tel.
04:58Nous verrons, mais il faudrait au moins que tout cela cesse et qu'on mette certains juges,
05:03pas tous les juges encore une fois, il ne s'agit pas d'ensembliser,
05:06mais de mettre certains juges devant leur responsabilité
05:09et devant la responsabilité des déclarations qu'ils signent ou qu'ils signent.
05:13Naïma Mfadel.
05:14Mais concernant le syndicat de la magistrature,
05:18effectivement, on voit bien qu'ils sont complètement sur une posture politique.
05:24Clairement, peut-être qu'aujourd'hui, on peut s'autoriser, sans tabou,
05:29à dire que ces magistrats doivent pouvoir aussi rendre compte,
05:33puisqu'ils sont, en principe, ils doivent rendre justice au nom du peuple,
05:37c'est-à-dire ce que nous sommes.
05:39Donc, ils doivent nous rendre aussi justice, mais nous rendre aussi compte.
05:42Pourquoi aujourd'hui, on a une police des polices, mais on n'a pas une police des magistrats ?
05:47À un moment, il faudrait, en tout cas, aborder ces questions-là, sans tabou,
05:51et je pense que le duo peut l'aborder.
05:54Alors, plaidons pour une Arcom de la justice.
05:56Exactement, cher Vincent.
05:58On va écouter Yann Brossat, du PCF, qui était l'invité de Sud Radio,
06:02et clairement, lui aussi, étant Gérald Darmanin, autour.
06:04Ce qui compte pour moi, c'est surtout les résultats.
06:06Est-ce que, par exemple, dans un certain nombre de quartiers
06:09qui ont été totalement envahis par le narcotrafic,
06:12on a enfin une lutte active qui permet d'y remédier ?
06:17Est-ce qu'on recrée aussi des postes de douaniers
06:20qui nous permettent de mieux contrôler nos frontières
06:23et d'éviter qu'entrent sur notre territoire ?
06:25Il y avait eu aussi les fameuses opérations PlastNet, si je sais bien.
06:27Mais si on a envie de prendre le mal à la racine,
06:30la question, c'est aussi comment on évite que rentrent sur le territoire français
06:33ces quantités de drogue qui, ensuite, se retrouvent dans nos quartiers.
06:38Et donc, si on veut lutter contre ce phénomène-là, on a besoin de personnel.
06:41Pour avoir du personnel, il faut du budget.
06:43Et donc, on aura assez vite la vérité des prix,
06:45au-delà des questions de casting de ministres.
06:48Alors, c'est vrai que ce narco-banditisme, le trafic de drogue,
06:51Gérald Darmanin a déjà dit qu'il en ferait une priorité,
06:54avec également les violences faites aux personnes, aux femmes et aux enfants.
06:57Bon, Yann Brossat, c'est vrai qu'il marque un point.
07:00Il parle quand même de moyens et de budget.
07:02Attendez, mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
07:05Yann Brossat, oui, comment ?
07:09Après avoir cessé, c'est vrai que c'est un discours.
07:13Alors que quand on veut une loi sur l'immigration,
07:16avec justement la possibilité de fermer les frontières,
07:19ou quand on dit qu'on est en incapacité aujourd'hui
07:22d'accueillir même dignement les gens,
07:25et qu'il faut revoir l'espace Schengen,
07:27ils sont les premiers à...
07:29Et c'est un communiste, aujourd'hui, qui a dit ce discours.
07:31Mais c'est la majorité.
07:33Mais il veut défendre.
07:35Excusez-moi s'il veut défendre les quartiers,
07:37mais c'est vraiment scandaleux.
07:38Vous savez que c'est les quartiers, aujourd'hui,
07:40qui sont gangrénés, non seulement par la drogue,
07:43mais aussi par les violences, les agressions, les homicides, etc.
07:46C'est ce qu'il explique quand même Yann Brossat, je l'ai entendu ce matin.
07:48Il disait que ce sont les classes les plus défavorisées,
07:50qui sont victimes de l'insécurité.
07:52Jusqu'à maintenant, ils n'ont jamais défendu.
07:54Mais quand on parle, par exemple, d'expulsion des logements sociaux,
07:56des familles délinquantes,
07:58les crédits d'orfraie.
08:00Quand on dit qu'il faut absolument...
08:01Vous savez que vous avez une obligation de les reloger en France, ma chère Naïma.
08:04C'est la loi.
08:05Oui, mais la loi, on peut revenir dessus.
08:07On peut mettre personne dans la rue, c'est la loi.
08:09On peut changer la loi.
08:10Vous savez, regardez le Danemark.
08:11Le Danemark, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
08:12Ils ont mis en place une loi,
08:14parce qu'ils se sont rendus compte qu'effectivement,
08:16dans ces quartiers, c'est eux qui étaient gangrénés
08:18par le trafic, la délinquance, etc.
08:20Toute personne qui est effectivement poursuivie,
08:22ou qui a été en prison poursuivie,
08:24pour des actes délictieux,
08:26ils sont expulsés de logements sociaux,
08:28non, à charge pour eux de trouver un logement dans le privé.
08:32Vous pouvez pas aujourd'hui faire favoriser
08:36de la solidarité nationale
08:38des familles délinquantes.
08:40Et c'est pareil pour aujourd'hui les mineurs.
08:42Les mineurs, aujourd'hui, sont embrigadés
08:44sont embrigadés dès 10, 11, 12 ans
08:47par le trafic de drogue
08:49et on n'a aucune poursuite pour les parents.
08:51Parce qu'en ayant une politique aussi,
08:54comme ça, en tendant la main aux parents
08:56qui ont des difficultés pour les aider,
08:58mais en même temps, en tombant sur les parents
09:00qui sont démissionnaires,
09:02c'est qu'on sauve des gamins.
09:03C'est ça qu'il faut voir.
09:04C'est qu'aujourd'hui, en ne faisant rien,
09:06eh bien, on laisse s'installer des gamins
09:08dans la délinquance.
09:10C'est vrai que la question délicate
09:12de la responsabilité pénale des parents
09:14est de faire payer, notamment les parents,
09:16leur privé d'allocation.
09:18C'est vrai que souvent, on vous retorquera
09:20qu'il y a des familles monoparentales,
09:22ce sont des femmes souvent seules,
09:24et qu'elles se retrouvent doublement pénalisées.
09:27Alors, vous savez, quand on aborde ça,
09:29à chaque fois, j'ai des SMS de familles monoparentales
09:31qui disent, mais nous, on est une famille monoparentale,
09:33et on fait tout.
09:35Et je crois que la question des familles monoparentales,
09:38il faut vraiment nuancer, parce que c'est tellement...
09:40Pour ces femmes-là, en tout cas.
09:42Tellement facile. Et en plus, on est dans un pays
09:44où l'État provident, c'est extrêmement généreux.
09:47Non seulement avec les familles monoparentales,
09:49mais aussi en termes d'aide éducative,
09:53où on a le conseil départemental,
09:56qui ont des éducateurs qui peuvent intervenir
09:58pour aider les familles qui ont des difficultés.
10:00Il faut quand même, sur cette question du trafic de drogue,
10:03mettre les pieds dans le plat et rappeler
10:05aux communistes que nous venons d'entendre,
10:08Yann Brossat, pour ne pas le citer,
10:11que immigration et narcotrafic sont liés.
10:16Il faut le dire.
10:18Et je ne suis pas le premier à le dire,
10:20M. Darmanin l'a dit, j'ai même entendu
10:22M. Lemaire, notre ancien ministre de l'économie,
10:26le dire aussi. Les deux sont liés.
10:29Lorsque vous prenez des mineurs isolés, par exemple,
10:32ce sont des candidats absolument idéaux
10:35pour l'achouffe, pour aider le trafic.
10:40Ils sont pris en otage aussi.
10:42Ils ne risquent pas grand-chose.
10:44On les envoie ici. Mais bien entendu,
10:46tous les phénomènes sont liés.
10:48Je ne dis pas que...
10:51C'est vrai qu'il y a aussi la coopération
10:53avec les autres pays, notamment le Maroc.
10:56Et puis l'islamisme, qui se finance aussi
10:59avec l'argent du trafic. Tout est lié.
11:02Justement, vous avez cité le Maroc,
11:04c'est extrêmement intéressant.
11:06Vous savez que les mineurs nous ont accompagnés.
11:08C'était Didier Leskine, le directeur de l'OFI,
11:11qui m'en avait parlé il y a deux ans.
11:13Le Marocain voulait récupérer,
11:15parce qu'en fait c'est une minorité
11:17par rapport aux Congolais, aux Sous-Sahariens, etc.
11:19Mais il voulait récupérer les mineurs
11:21isolés marocains.
11:23Et vous savez que les ONG se sont offusquées.
11:26Oui, ils ont saisi la justice,
11:28en disant non.
11:30Oui, en disant non, parce qu'au Maroc,
11:33il n'y a pas les structures adéquates
11:35pour s'en occuper. Alors qu'ici,
11:37les gamins sont dans des hôtels,
11:39seuls, qui sont embrigadés
11:41dans le trafic de drogue,
11:43mais aussi la prostitution.
11:45Vous vous rendez compte ?
11:47Je sais que dernièrement,
11:49du fait du réchauffement
11:51des relations,
11:53comme on dit, France-Maroc,
11:55ils ont mis en place un accord
11:57pour pouvoir récupérer.
11:59Parce que le Maroc, justement, peut récupérer ses gamins
12:01que nous, on est en incapacité
12:03aujourd'hui de prendre en charge,
12:05puisque déjà l'aide sociale à l'enfance
12:07est défaillante, même pour nos propres enfants.
12:09Et il faudra bien remarquer aussi,
12:11tout à l'heure, pour clore le débat,
12:13sur tout cela,
12:15il y a de la connivence qui doit exister
12:17entre M. Retailleau et M. Darmanin, je l'entends,
12:19mais ces deux-là doivent aussi être très
12:21connivents avec quelqu'un qui s'appelle
12:23le ministre des Affaires étrangères,
12:25parce que pour faire respecter la loi,
12:27et notamment les EQTF, il faut bien
12:29avoir des laissés-passés consulaires.
12:31Tout marche ensemble.
12:33Vous ne pouvez pas détacher l'un des blocs
12:35des deux autres.
12:37D'ailleurs, c'est ce qui a failli,
12:39malheureusement, qui a amené
12:41au drame et à l'assassinat
12:43cette Philippine.
12:45D'ailleurs, vous disiez,
12:47justement, ce duo
12:49Retailleau-Darmanin est salué
12:51par la police, qui espère
12:53voir l'opportunité,
12:55je cite, de pouvoir réparer le bout de la
12:57chaîne pénale. Donc ça veut bien dire
12:59qu'il y a un espoir de la part de la police.
13:01Oui, mais le syndicat national
13:03de la magistrature dit, lorsque M. Darmanin
13:05a été nommé, dit à peu de choses près,
13:07nous n'avons pas de ministre
13:09de la justice. Vous voyez, donc ça ne va
13:11pas être simple l'affaire.
13:13Il représente 30%. S'il travaille bien
13:15avec les 70%, je pense
13:17que les résultats...
13:19Gardons de l'espoir et de la joie, c'est le jour de Noël.
13:21On reposera la question
13:23ce soir à mon invitée à 19h10,
13:25Béatrice Brugère du syndicat
13:27Unité. On verra ce qu'elle en pense.
13:29Sa réponse sera intéressante.
13:31Merci à tous les deux.
13:33Joyeux Noël encore.