• il y a 18 heures
Julien est aller voir une pièce au Français pour la première fois !

Retrouvez « La drôle d’humeur de Julien Santini » dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-drole-d-humeur-de-julien-santini

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Amusant
Transcription
00:00Tout de suite, dans la bande originale, c'est Julien Centuni !
00:03Vous n'êtes pas prêt !
00:05Vous n'êtes pas prêt !
00:07Merci beaucoup.
00:08Hier soir, je suis allé à la Comédie Française.
00:11C'était ma première fois et c'était la première fois que la Comédie Française
00:15me recevait également.
00:17Moment totalement inattendu.
00:21Quelques heures auparavant, je fais la rencontre de Jérémy Lopez,
00:23sociétaire de la Comédie Française.
00:25Nous nous connaissions virtuellement et puis nous nous rencontrons.
00:27Et il est désormais mon meilleur ami, mon frère.
00:31En tout cas, c'est ce qu'il m'a promis pendant que je lui faisais une clé de bras
00:34et qu'il disait « Aïe, aïe, sacré Jérémy ! ».
00:39Je lui dis que je rêve de voir une pièce aux Français.
00:41Il me répond « Pas de souci, pas de souci, je t'invite.
00:44Ce soir, on donne le médecin imaginaire ».
00:46On donne le médecin imaginaire.
00:48Ou le malade.
00:49Le malade.
00:51Et c'était le médecin en fait.
00:53Non, c'était le malade.
00:54Merci, c'est la dernière fois que tu me coupes.
00:57C'est la dernière fois que tu te plantes sur un titre patrimonial.
00:59Complètement.
01:00Je t'aime et pardon pour hier soir.
01:01On donne le malade imaginaire.
01:03Eh mais, on donne.
01:05À quelle époque tu vis, frérot ?
01:07À l'époque de Molière ?
01:09J'arrive.
01:10Excusez-moi, c'est Leïla, je suis troublé.
01:13J'arrive dans le hall.
01:15Grosse émotion.
01:16Je regarde partout.
01:17Des lustres, des statues, mais surtout des toilettes.
01:21Putain, où sont les toilettes ?
01:22Souvent, la première chose que je cherche, c'est les toilettes.
01:24Parce que j'ai une toute petite vessie.
01:26Ma mère elle-même avait, enfin, on pourra me justifier, mais c'est une souffrance cette
01:30histoire pour des générations.
01:31Maudit, il sera les anciens !
01:33After going for pee, je me dirige alors pour récupérer mon précieux sésame.
01:44Mon précieux !
01:46Je faisais une référence au Seigneur des Anneaux.
01:49Je demande mon invitation à un esclave.
01:54L'esclave me répond avec une violence.
01:57Jeune homme !
01:58Je répète, il me dit, jeune homme, vous avez une détaxe.
02:02La détaxe, j'explique, ça n'est pas le plein tarif, ça n'est pas la gratuité, c'est
02:06un demi-privilège.
02:07C'est une demi-victoire.
02:09Mais c'est surtout une très grosse douche froide.
02:12Dans ma tête, le monde s'écroule.
02:14Où sont mes privilèges ?
02:16Où sont mes colonies ?
02:18Ah non, non !
02:22Ce n'était ni pour Samine, ni pour Leïla.
02:24Ce que je voulais dire, c'était que nenni, hors de question, que je paye si l'on me
02:30vend une gratuité, Jérémy, c'est ça que je voulais dire.
02:32Et ce n'est pas bien ce que je dis.
02:34C'est doublement pas bien ce que je dis.
02:36Sachant que moi, je déteste les gens qui me demandent des invitations dans la ville.
02:40L'invitation, c'est vraiment THE fléau du spectacle vivant.
02:43Passionnant d'ailleurs le caractère complexe que revêt l'invitation.
02:46Je m'explique.
02:47Parce que ce n'est propre qu'au spectacle vivant.
02:49Vous m'entendrez dans une boulangerie.
02:50Bonjour, vous auriez une ou deux baguettes invitées ?
02:53Ça n'existe pas.
02:55J'ai essayé de comprendre pourquoi.
02:56Et je pense que ça tient au fait que le boulanger a un endroit pour vendre sa production.
03:00La boulangerie.
03:01Tandis que nous autres artistes, pour que les gens viennent nous voir, nous devons leur dire.
03:04Venez, venez nous voir, je joue, venez nous voir.
03:06Alors qu'encore une fois, le boulanger n'a pas besoin de le faire.
03:09Je me suis rarement fait courser par un boulanger dans la rue, petite tape derrière l'épaule.
03:12Dis donc, ça te dirait de goûter ma baguette ?
03:14Jamais.
03:15Car boulange n'aurait pas besoin.
03:18Alors que nous autres artistes, nous n'avons pas de sketcherie.
03:21La sketcherie qu'on donne ce soir-là aux français, c'est le « Malade imaginaire » de Molière.
03:27Et franchement, j'en profite pour dire, après avoir vu la pièce, Molière, génie.
03:31Oui, je sais, ce n'est pas une découverte.
03:33Mais le problème, c'est qu'à chaque fois que les gens disent de quelqu'un « génie, génie, génie »,
03:38moi j'ai envie de trouver la personne à chier.
03:40Précisons que les gens qui disent « génie, génie, génie », quand on leur demande de résumer la pièce,
03:46il n'y a plus personne, on dirait des collégiens de quatrième.
03:48C'est ridicule.
03:50Et moi, je ne suis pas un quatrième.
03:52C'est Tipard résumé.
03:53C'est l'histoire d'un malade, mais imaginaire.
03:58« Ah là là, je ne me sens pas bien, j'ai mal partout, je vais mourir ! »
04:04Ensuite, c'est Guillaume Galienne qui jouait hier.
04:06Il s'était mieux fait.
04:08Il veut marier sa fille à Thomas Diafoirus.
04:11Mais elle, elle ne veut pas.
04:12Et le gars qui le jouait, il était trop drôle, il faisait comme ça.
04:15« Bonjour, mademoiselle ! »
04:17Il était chanmé.
04:18Après, c'est Noah Morgenstern qui jouait Diaforus, donc c'était quand même mieux fait.
04:22Il est super.
04:23Quand je me suis réveillé, on était à la fin de la pièce, je ne comprenais plus rien.
04:27Ça chantait « Et pour Galienne, chantons tous Mazzalco ! »
04:31D'un gris, le malade est devenu médecin, sa fille est finalement avec celui qu'elle aimait.
04:36Ça joue bien, on rit, on est ému.
04:37350 ans après l'écriture du truc, génie.
04:40La morale de cette histoire, je me rends compte que ce n'est pas si facile
04:43de résumer une pièce de Jean-Baptiste Poquelin-Molière.
04:45Et surtout, quand j'ai vu la claque que je me suis prise, j'ai eu honte d'avoir été invité.
04:49Alors payez vos places, bordel !
04:51Sinon, c'est les comédiens qui nous font rêver qu'ils ne pourront plus acheter de baguettes à la boulangerie.
04:55Et ça, c'est no way, no fucking way.
04:57Je m'appelle Julien Saint-Ignac.
04:58Merci.
05:01Franchement, il nous aura tout fait !
05:04C'est un festival, Julien !
05:09Qu'est-ce qu'on fait ? On parle de lui ou on ne parle pas de lui ?
05:11Daniel ?
05:12Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que nous qui souffrions.
05:15Le 31 décembre, allez le voir, il est au Théâtre des Maturins.
05:17C'est courageux.
05:18Et à partir du 18 janvier, au Théâtre de la Gaieté, mon parnage !

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