• il y a 5 jours
Auteur de « Sécession » un ouvrage qui n’est pas passé inaperçu , Yann Vallerie est le rédacteur en chef du media internet Breizh-Info.com, site qui accueille plus de 12000 lecteurs quotidiens.

Il retrace dans un nouveau livre « Breizh-Info, 11 ans de combat médiatique » la naissance et l’évolution de ce média libre, indépendant, impertinent et politiquement incorrect qui bouscule les lignes politiques et culturelles en Bretagne.
Face à la toute puissance conformiste et partisane de Ouest-France, Breizh Info fait entendre une voix passionnée, engagée dans la défense des identités.

Avec de nombreux témoignages dont celui de Laurent Obertone, Yann Vallerie offre un livre combattif et pugnace qui permet de mieux comprendre les enjeux médiatiques de notre époque.

Breizh-Info : ur sell war an amzer demenet, ur preder war an dazont

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Transcription
00:00Madame, Monsieur, la solidarité exceptionnelle autour de TVL pendant les fêtes de Noël
00:12nous a donné un souffle d'espoir.
00:14Mais nous sommes encore loin du but, le combat continue et chaque instant est décisif.
00:19Si nous ne redoublons pas d'efforts immédiatement, tout ce que nous avons construit est en danger.
00:24Il nous reste 5 jours, 120 heures et pas une seconde de plus pour mettre TV Liberté
00:29à l'abri, pour mettre vos idées à l'abri.
00:32Nous avons jusqu'à mardi pour gagner cette bataille vitale et nous avons besoin de vous.
00:37Ce dernier coup de collier, il est vital, vital pour notre projet d'information véritablement
00:43alternative.
00:44Mobilisation totale, défendons la liberté à tout prix, chaque seconde compte pour emporter
00:49ce défi crucial.
00:59Bonjour Yann Valery, bonjour Martial, vous êtes l'auteur du livre Sécession et rédacteur
01:23en chef du média internet brezinfo.com, brezinfo qui accueille plus de 12 000 lecteurs
01:30quotidiens.
01:31Retenu dans la liste du Prix Renaudot, Patrice Jean, dans son roman La vie d'especte, raconte
01:37la mobilisation des Nantais contre un enseignant qui a eu le tort d'écrire dans Brezinfo.
01:41Brezinfo est-il politiquement incorrect ? On va le découvrir aussi à travers l'ouvrage
01:46que vous venez d'écrire, Brezinfo, 11 ans de combat médiatique.
01:50Cette édition Brezinfo est en vente sur le site TVL.fr, vous allez dans la boutique
01:56de TVL.
01:57Donc ma question est simple, est-ce que vraiment Brezinfo est politiquement incorrect ?
02:00Alors j'ai envie de dire, aux yeux de qui, politiquement incorrect ? Aux yeux des médias
02:06mainstream, sans aucun doute oui, c'est un petit peu ce qu'a fait notre marque de
02:11fabrique depuis qu'on s'est créé, mais on ne s'est pas créé dans l'optique d'être
02:16politiquement incorrect.
02:17On s'est simplement créé parce qu'on estimait que la presse mainstream ne faisait pas son
02:21travail, ou en tout cas ne le faisait pas en entier sur des sujets assez larges en fin
02:27de compte et on s'en rend plus en plus compte tous les jours.
02:31Là par exemple, je rentre de Géorgie où j'étais allé couvrir un match de rugby
02:36à la base et je me suis retrouvé dans les événements en Géorgie et je me suis rendu
02:40compte que ce que raconte la presse occidentale sur la Géorgie et sur les manifestations
02:45auxquelles j'ai participé trois nuits de suite, si ce n'est du mensonge, il y a vraiment
02:52de l'exagération sur ce qui se passe en Géorgie, un exemple parmi d'autres.
02:56Et votre point de vue alors, rapidement ?
02:57Mon point de vue, c'est qu'effectivement oui, il y a eu une mobilisation depuis dix
03:04jours, ça c'est incontestable, il y a eu au départ plusieurs dizaines de milliers
03:09de personnes dans la rue, ce qui est beaucoup par rapport proportionnellement à la population
03:14géorgienne, c'est néanmoins des manifestations qui se sont tarées petit à petit, qui sont
03:19très localisées à Tbilisi, à côté du Parlement, et en fin de compte, j'ai pu interviewer
03:25ou parler à une trentaine de personnes, à la fois des manifestants mais aussi des personnalités
03:30autour.
03:31Bon, disons qu'il n'y a pas un anti-Russie primaire et il n'y a pas non plus une grosse
03:40appétence de l'Union européenne, ou si ce n'est pas dans ces conditions-là, bien sûr
03:44il y a une volonté de se rapprocher de l'Europe, mais on n'est pas dans un scénario ukrainien
03:48à la Maïdan, ou en tout cas, il ne me semble pas que ce soit le cas pour le moment, je
03:52peux me tromper, mais en tout cas ce que j'ai vu, c'est loin, loin de la pré-révolution
03:57qui est décrite dans la presse occidentale, et c'est quelque chose qui m'a assez frappé,
04:01parce que vraiment à Tbilisi, la vie suit son cours, et il n'y a pas, et si vous voulez
04:06la répression policière dont il est fait écho dans les grands médias français, dans
04:10les médias de grand chemin qu'on pourrait appeler comme ça, pour reprendre l'expression
04:15de Jean-Yves Le Gallou, j'ai vu plus de répression lors des manifestations des gilets jaunes,
04:20lors des manifestations contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, que je n'ai vu
04:24de répression policière sur les trois manifestations auxquelles j'ai participé, même si j'ai
04:29vu des violences, mais ce n'était pas comparable.
04:30On va revenir en Bretagne, c'est moi qui vous ai posé la question sur la Géorgie,
04:34je reviens au projet du livre qui était, vous avez dit, une nécessité, celle de raconter
04:39l'histoire de braiseinfo.com.
04:40Alors tout comme TVL, comme TV Liberté, Braise Info a vu le jour en 2013, quel était votre
04:48feuille de route ?
04:49Alors la feuille de route, c'était, si vous voulez, on s'est dit qu'en Bretagne, il y
04:56avait deux quotidiens principaux qui sont Ouest-de-France et Le Télégramme, qui existent
05:01depuis plus d'un demi-siècle maintenant, et qui en réalité infusent dans chaque foyer
05:09Ouest-de-France ou Le Télégramme, selon qu'on soit dans le Finistère, dans le Morbihan,
05:12dans les Côtes-d'Armor, dans les Lévilènes, chacun a ses zones de prédilection.
05:17Et on s'est rendu compte qu'en fait, sur énormément de sujets, et notamment tout
05:21ce qui concernait la délinquance, alors au départ, c'était beaucoup sur la question
05:25de la délinquance, de l'immigration, de l'insécurité, on se rendait compte que finalement tout n'était
05:30pas dit, il y avait des mensonges par omission, les profils des délinquants n'étaient jamais
05:37ou très peu donnés, et nous on s'est dit, on va commencer à faire un petit peu ça,
05:43et on a, si vous voulez, on a poursuivi ce qu'on faisait déjà à quelques-uns à l'époque
05:47de Novopress, puisqu'il y avait une antenne bretonne de Novopress à l'époque, qui était
05:51un des vaisseaux amiraux de la réinformation, et en fait on a prolongé ça en faisant quelque
05:59chose sans doute plus professionnel, avec un peu plus de monde aussi à travailler,
06:04et en mélangeant aussi avec le côté culturel, promotion de la Bretagne, promotion de son
06:10identité, promotion du patrimoine, de la religion en Bretagne, et petit à petit comme
06:15ça on s'est intégrés au paysage médiatique régional, et on a commencé à avoir des
06:22contacts, des réseaux aussi qui se sont créés, et voilà où on en est aujourd'hui.
06:27Yann Vendry, la motivation initiale c'était de défendre la liberté d'expression, c'était
06:32de promouvoir l'identité bretonne, c'est des pages en breton, dans l'ouvrage notamment.
06:36Exactement, il y a effectivement ce côté de défense de l'identité bretonne et de la
06:43Bretagne, puisque nous sommes bretons, après, comme je le rappelle souvent aux lecteurs,
06:48et à ceux qui nous suivent, nous sommes un média breton, certes, mais nous parlons à
06:54tout le monde, c'est-à-dire qu'y compris les bretons d'ailleurs, ils regardent ce qui se
06:57passe dans d'autres régions, ils regardent ce qui se passe aussi à Paris, ils regardent
07:01ce qui se passe en Europe, ils regardent ce qui se passe dans le monde, donc on n'est pas
07:04un média qui a voulu se focaliser uniquement sur la Bretagne et sur l'actualité en Bretagne,
07:09on fait à peu près 40 à 50 % de l'actualité bretonne, et on a toujours tenu à cette règle-là,
07:14parce qu'on estime, et que les bretons, par définition, ne sont pas obtus et
07:21exclusivement britocentrés, et que Breizh Info, aujourd'hui, a gagné, je pense, le galon de
07:27médias qui peut être considéré aussi comme un média francophone de premier plan dans la presse
07:32alternative. En 2013, lors du lancement de Breizh Info, est-ce que ce n'était pas un peu illusoire
07:38de vouloir concurrencer, comme vous le dites, Ouest-France, avec une diffusion quotidienne de
07:42plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, et bientôt d'ailleurs, une chaîne de télévision,
07:46grâce à Larcom et à Emmanuel Macron ? Alors, illusoire en termes d'audience, bien
07:52évidemment, et bien évidemment que nous en sommes toujours très loin. Après, on se dit aussi,
07:57et je pense que vous êtes bien placé pour le savoir, que ce n'est pas forcément l'audience
08:02qui impacte, mais plutôt l'influence. On est dans une société de l'influence, et on s'est rendu
08:07compte, au final, sur la mesure des années, que Breizh Info avait de l'influence certaine,
08:13et en Bretagne, et en France d'ailleurs, que notre média a eu, y compris en haut lieu,
08:19et en fait, on a, sur des sujets depuis des années d'ailleurs, on a réussi à faire qu'une
08:26information que nous sortions, ensuite était reprise, était diffusée, était augmentée,
08:32y compris par la presse mainstream. Donc en fait, si vous voulez, on a obligé les grands médias à
08:37en parler de ce point de vue-là. On a remporté une bataille, je vous prends un exemple tout bête,
08:41à Rennes comme à Nantes, aujourd'hui, il n'y a quasiment plus une journée sans que la presse
08:46mainstream, Ouest de France en tête, évoque les fusillades, le trafic de drogue, les mineurs
08:50isolés. C'est un phénomène dont nous, nous avions perçu l'ampleur il y a déjà plus de dix ans. Nous
08:56en parlions tous les jours, et nous étions accusés de décrire un espèce de Far West breton qui
09:02n'existe pas. Aujourd'hui, Rennes, Nantes, Brest font la une de tous les journaux, y compris d'ailleurs
09:08de la presse nationale. Zone interdite, dimanche dernier, s'intéressait à la violence et au trafic
09:14de drogue à Rennes. Et en cela, on a été des précurseurs parce qu'on a obligé, tout simplement,
09:19les médias mainstream à ouvrir les yeux et à traiter des sujets. Et s'ils ne les traitaient
09:25pas, on s'en occupait. C'est aussi simple que ça. Non, on n'est pas au niveau d'Ouest de France et
09:31du Télégramme en termes d'audience ni d'influence. Oui, on les oblige, on les empêche de tourner en
09:37rond et on ouvre des portes et on ouvre des pistes et on continuera à le faire. Breizh Info, dès sa
09:43création, a été façonné par l'influence de la droite identitaire à un choix des fondateurs ou une
09:48doctrine qui s'imposait, tout comme l'influence d'ailleurs de la Nouvelle Droite. Alors, j'ai
09:53envie de dire à Breizh Info, on n'est pas dans une doctrine. On a toujours refusé cette idée
10:00de doctrine parce qu'il y a beaucoup d'esprits libres qui travaillent pour nous, ou bien
10:04quotidiennement ou bien ponctuellement. Chacun a aussi son parcours. Effectivement, moi, en tant
10:09que rédacteur en chef, j'ai eu un parcours politique depuis mon jeune âge qui était
10:16identitaire, qui était très proche des courants autonomistes bretons et donc forcément ça marque
10:22aussi dans mon travail quotidien. Mais d'autres venaient d'autres sphères également et finalement
10:28il n'y a pas de doctrine. Nous, ce qu'on veut fondamentalement, c'est donner la parole à tous,
10:33en tout cas à tous ceux qui veulent l'apprendre et débattre avec eux le cas échéant. Breizh Info
10:39s'est fait une spécialité d'interviewer énormément de gens. En 13 ans, on a fait des centaines voire
10:45peut-être des milliers d'interviews si je les reprenais toutes, et des gens vraiment de toutes
10:50obédiences. Moi, ce qui m'intéresse d'ailleurs quand je fais les interviews, puisque c'est souvent
10:55moi qui les réalise, c'est d'interroger éventuellement des gens avec lesquels je ne
11:00serais fondamentalement pas d'accord si on discutait politiquement par exemple ou sociétalement.
11:04Mais c'est beaucoup plus intéressant, je trouve, d'aller poser les questions que l'on souhaite aux
11:11gens qui veulent bien débattre et en leur laissant aussi répondre ce qu'ils souhaitent, sans censure,
11:14sans langue de bois, sans politiquement correct si possible, mais sans anathème non plus et sans
11:21rester dans la bulle. C'est un peu ce que je reproche parfois à une certaine presse alternative
11:26qui en fait fait un espèce de miroir avec la presse mainstream et fabrique ses propres bulles.
11:31Et moi, je refuse ces bulles-là. J'estime que pour qu'une société soit saine, il faut que ce
11:37soit une société du débat et non pas de l'anathème. Nous sommes d'accord. Brest Info, on le voit
11:42dans l'ouvrage, c'était avant tout une bande de copains au départ, ou d'amis, sous la responsabilité
11:47bienveillante de l'excellent Philippe Legrand. Pourquoi des journalistes aussi d'ailleurs parfois
11:52contraints d'anonymat, dites-vous ? Tout simplement parce que, si vous voulez,
11:59pour me concernant, la question de l'anonymat ne s'est jamais posée puisque j'étais déjà
12:05identifié notamment par nos ennemis comme étant un horrible militant politique à l'époque. Et
12:11donc, on va dire que ça s'était tout tracé pour moi et que j'ai toujours assumé de toute façon
12:17à visage découvert et publiquement qui j'étais et ce que je pensais. Par contre, il se trouve que
12:23dans la rédaction, il y a des plus jeunes aussi ou des personnes qui ont d'autres travaux que le
12:29journalisme et qui collaborent ponctuellement à Brest Info et qui savent pertinemment,
12:35eu égard des cabales qui se construisent très rapidement aujourd'hui sur les réseaux sociaux
12:39ou même à titre professionnel, qu'ils peuvent aujourd'hui perdre leurs emplois, être name
12:46and shame ou des choses comme ça, si on sait qu'ils travaillent pour Brest Info. Et de ce fait-là,
12:54ils ne peuvent pas apparaître publiquement. Moi, je le regrette un petit peu parce qu'en fait,
12:59ça montre bien dans la société dans laquelle nous évoluons ou nos idées. Et encore,
13:04j'ai envie de dire, ce n'est même pas nos idées puisque là, on parle de journalisme. On ne parle
13:08même pas d'appartenance à un parti politique, à un groupe uscule, on parle de journalisme. Mais
13:12même ça, aujourd'hui, ça peut vous conduire à des morts professionnelles, des morts sociales,
13:17des morts économiques. Donc, on fait en sorte de protéger ceux qui ne veulent pas subir les foudres.
13:23Vous notez dans le livre que les publications que vous avez faites sont ininterrompues depuis
13:30bientôt 12 ans et c'est déjà un exploit en soi. Et comment choisissez-vous le contenu et les
13:34thématiques ? Vous avez déjà un peu évoqué cela. Est-ce que tous vos objectifs, d'ailleurs, ont été
13:40atteints ? Par exemple, vous parlez de la notion d'insécurité. Je vois bien que la préface de
13:43Laurent Ouberton s'admettait en matière de dénonciation des faits d'insécurité. Est-ce
13:49que c'était cela, la thématique principale, ou est-ce qu'elle a évolué au fur et à mesure des
13:53années ? Ce qui serait aussi absolument logique. Alors, elle a évolué, c'est sûr, parce qu'effectivement,
14:00au départ, on avait par exemple une rubrique, une des premières rubriques qui a été créée,
14:04d'ailleurs, ça rejoint Laurent Ouberton, ça s'appelait « La Bretagne orange mécanique ». C'était
14:09une rubrique principale de Braille Info qui parlait justement de ces faits divers, de ces faits de
14:14société. Ensuite, j'ai envie de dire, l'ouverture d'esprit de quasiment l'intégralité des membres
14:20de la rédaction fait que nous avons tous une multitude de passions, d'intérêts, de thèmes
14:26de prédilection aussi, qui font qu'au final, au quotidien, et ça depuis le début, ça s'est
14:32ouvert à une foultitude de sujets. On est devenu, je pense, un des médias référence en ce qui
14:40concerne l'actualité dans les pays celtiques, notamment l'Irlande. On est devenu aussi très
14:45en pointe sur la question bretonne, sur la question de la langue. On doit être un des principaux
14:50quotidiens qui publie en langue bretonne, donc il y a quasiment tous les jours un article en langue
14:55bretonne. On a vraiment une multitude de champs qu'on explore et surtout, on s'intéresse
15:02à rien, c'est-à-dire qu'on a un spécialiste du vin, par exemple, qui fait des articles
15:08assez fréquents sur le vin, un autre de la bande dessinée, qui chronique de nombreuses bandes
15:13dessinées. Tous les champs sont ouverts et c'est ça aussi qui fait, à mon avis, le charme du
15:19journalisme, c'est qu'on peut traiter de tout. On le traite d'ailleurs sans doute d'un point différent
15:24que ne le traiterait le mainstream et encore que parfois, je pense, si on lit un article de
15:29Breizh Info, on pourrait le lire dans n'importe quel autre journal, mais on ne s'interdit rien et
15:33du coup, je pense encore une fois que l'ouverture d'esprit des gens qui travaillent à la rédaction
15:37fait que, petit à petit, de plus en plus de sujets sont traités et ça, c'est quelque chose qui donne
15:46un énorme positif au journal. Je vais vous poser une question qui va vous fâcher. La page en breton,
15:53les pages en breton dans l'ouvrage, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que c'est un marqueur ? C'est
15:57parce que c'est en voie d'extinction et qu'il faut faire acte de résistance ? Est-ce que c'est
16:03défendre un dialecte ? C'est défendre une langue ? J'utilise les deux termes à dessein pour vous
16:06fâcher définitivement. Alors, déjà, je pense qu'il n'y a pas de fâcherie, mais je pense que la langue
16:12bretonne, comme son nom l'indique, c'est une langue. Ensuite, il se trouve qu'on a, je dirais,
16:18quelques centaines de lecteurs bretonnants qui apprécient les articles quotidiens. Bien
16:24évidemment, il y a de moins en moins de gens qui parlent breton en Bretagne, mais on peut partir de
16:28ce constat et se dire, finalement, on laisse la langue bretonne mourir. Et on peut aussi se dire
16:33que plus on offre un support en langue bretonne, comme d'autres le font d'ailleurs dans des
16:38organismes de formation ou sur des panneaux routiers ou sur des supports de communication,
16:44plus la langue bretonne vivra. Parce que l'idée, ce n'est pas de jouer au vieux combattant qui
16:48parle encore un peu breton dans les villages. L'idée, c'est de faire que cette langue vive
16:52encore et se développe tout simplement. Parce que si on l'abandonne, on abandonnera demain les
16:58autres langues. Et j'ai envie de dire, même la langue française, à ce moment-là, finira un jour
17:02par être abandonnée au profit de l'anglais. Moi, je parle anglais également. Je trouvais ça dommage
17:09que la langue française disparaît. Je pense qu'une langue qui meurt, c'est d'une certaine façon une
17:14partie du patrimoine de l'humanité, pour le coup, qui disparaît. Et ça, c'est quelque chose auquel
17:19on tient. On est attaché à toutes les identités et à tout le patrimoine.
17:25De toutes ces années, est-ce que vous avez ressenti, j'allais dire, le poids de la censure,
17:30voire de la répression ? Vous évoquez pour vous une réalité au quotidien, dites-vous.
17:35Oui, au quotidien, parce que dès le début, on a commencé à avoir des bâtons sur les roues.
17:40Je peux vous prendre un exemple. Là, c'était un bâton syndical à Gerlesquin, dans le Finistère.
17:45Une entreprise fut rachetée par un consortium, avec notamment une grande entreprise Halal,
17:51qui devait apparaître en sauveur en Bretagne pour surveiller une usine de poulets. Nous avions fait
17:57une grande enquête sur cette usine de poulets et sur cette entreprise. On savait qu'ils allaient
18:02les planter. Les syndicats n'ont pas voulu nous écouter parce que nous étions à l'époque la
18:06bête immonde. Et un an après, cette entreprise a fermé et tout le monde a été licencié.
18:11C'était une première façon de s'opposer à nous par pure idéologie, alors que ce que nous disions
18:16était factuel. Par ailleurs, ensuite, nous avons eu tous les mouvements comme les Sleeping Giants,
18:21qui ont commencé à s'attaquer à toutes nos régies pubs. Nous avions en partie de la publicité avant
18:28et tout a été rayé de la carte, on va dire, à cause de ce que j'appelle moi clairement des
18:34terroristes économiques, parce qu'il n'y a pas d'autre mot pour nommer des gens qui veulent
18:37vous tuer économiquement, ce sont des terroristes. Donc les Sleeping Giants en font partie. Ensuite,
18:43on a eu Google qui nous a déréférencés. Ensuite, on a eu aussi des journalistes mainstream qui se
18:50sont mis à nous attaquer, à vouloir nous salir. Je pense à des exemples qui peuvent paraître
18:55insignifiants, mais qui montrent la mesquinerie de ces gens. Il y a une année, on a voulu
19:02sponsoriser un tout petit peu à minima leur rugby club de Vannes quand ils sont montés en
19:07division 2. On a eu Abel Mestre du Monde qui nous a fait un article totalement scandaleux qui a
19:13provoqué d'une part la rupture du contrat et d'autre part le fait qu'on a été mis au banc de
19:18ce club de rugby que fondamentalement on aime tous à la rédaction et on supporte. Et qui est dans le
19:23top 14. Et qui est en top 14 aujourd'hui en plus, et même en Coupe d'Europe puisque j'y ai été
19:28samedi. Mais si vous voulez, c'est mesquin et la presse mainstream, une partie de la presse
19:34mainstream, parce que je ne la câble pas dans son ensemble, il y a de très bons journalistes aussi
19:37dans la presse mainstream, mais une partie de cette presse là a fait des petites choses mesquines,
19:44indignes à mon avis de journalistes ou alors pilotées idéologiquement. Et ensuite, tout
19:49s'accumuler fait qu'effectivement on a eu un procès aussi qu'on a gagné en appel au mois de septembre
19:54contre un journaliste de Ouest France. On avait été condamné pour incitation à la haine raciale
19:59suite à une interview dans laquelle par définition on posait les questions, donc on ne donnait même
20:03pas les réponses, condamné, puis en appel relaxé. Ce sont des choses comme ça au quotidien qui
20:10s'accumulent, qui s'accumulent, qui s'accumulent. Et qui prennent du temps et qui prennent de l'argent,
20:13de l'énergie, tout ça. Et qui donnent aussi, parce que parfois on tombe sur des gens qui ont une
20:20fausse image de nous, parce que face à une presse qui est toute puissante ou face à des chiens
20:26de garde, un peu comme Newsguard qui donne des notes positives ou négatives aux médias
20:32alternatifs, vous avez des gens qui lisent ça et qui prennent ça pour argent comptant. Et en fait,
20:37quand vous les rencontrez, quand vous discutez un peu avec eux, ils se rendent compte que vous
20:40n'êtes pas du tout le profil qui est décrit par ici ou par là. Et c'est un peu dommage,
20:48c'est comme ça, on fait avec, on a le cuir bien tanné et puis on est toujours là après autant
20:53d'années. J'espère qu'on survivra à tous ces gens et peut-être qu'ils ne nous survivront pas.
20:59Vous avez publié beaucoup de messages de sympathie dans l'ouvrage. Ils y sont tous,
21:04à l'attention de Breizh Info, de François Bousquet, en passant par Gilles-William Golnadel. En passant,
21:10c'est plus surprenant par l'ancien maire et surtout ministre de François Mitterrand,
21:14Kofi Yamdani. Oui, c'est surprenant, non ? Surprenant, il fait partie de ces personnalités
21:20dont je parlais tout à l'heure, qui ne partagent à mon avis absolument pas les idées de Breizh Info,
21:26si ce n'est une appétence pour la Bretagne, parce que ce maire a toujours aimé profondément la
21:32Bretagne, je pense. Oui, exactement. Et donc, en fait, il a voulu témoigner, je pense, de cette
21:41idée de débat, d'ouverture. Il dit une chose importante, Yann Valéry, il dit, écoutez bien,
21:47Breizh Info doit quitter sa semi-clandestinité ou plutôt sa trop grande modestie et son humilité
21:53trop excessive. Vous choisissez quoi ? On n'a jamais été dans la clandestinité, donc on va
22:00peut-être dire la modestie, mais encore une fois, je ne serais pas modeste de dire que nous devons
22:05quitter la modestie. Je ne sais pas. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est plutôt flatteur
22:10venant de sa part. Breizh Info, on l'aura compris, a mené une décennie de combats et d'actualités
22:15sans filtre. Le projet, c'est de sa grande réussite, a gagné la bataille de l'influence aussi de
22:20l'audience en Bretagne et au-delà. C'est quoi maintenant l'avenir de Breizh Info ? Une fois que
22:24ce constat est fait, il est méritoire. Eh bien, l'avenir, déjà, c'est de continuer en 2025. Donc,
22:29pour ça, c'est un peu comme TV Liberté. Nous, on ne fonctionne que sur les dons et très peu de
22:36publicité. Donc, en fait, si les gens veulent que nous poursuivions notre mission de salut
22:46public, j'ai envie de dire qu'il faut financer, il faut mettre la main au portefeuille, il faut
22:50payer son impôt révolutionnaire. J'aime bien parler d'impôt révolutionnaire parce que les
22:55gens sont toujours râles contre leurs impôts par lesquels ils financent des subventions énormes
23:01aux associations qu'ils détestent. Ils ont l'occasion de le faire en finançant des médias
23:05alternatifs. Donc, ils devraient le faire. Après, quels sont les objectifs ? Grossir en
23:10audience, rattraper l'audience parce que je rappelle qu'avant le déréférencement que nous
23:14avons subi de Google Actualité, nous étions à 22 000, 23 000 lecteurs tous les jours. Et en fait,
23:20nous avons baissé à cause de ce déréférencement. Donc, c'est revenir à ces standards-là. C'est
23:26continuer à diversifier notre offre. C'est continuer aussi à empêcher les gens de tourner
23:31en rond, à creuser quand il faut creuser, à dénoncer quand il faut dénoncer, mais aussi à
23:36applaudir ou à accompagner les initiatives qui méritent de l'être. Et Dieu sait qu'il y en a
23:42partout en Bretagne, il y en a en France, il y en a en Europe, des belles initiatives patrimoniales,
23:47religieuses, culturelles, médiatiques. En fait, nous sommes vraiment là pour donner la parole à
23:52ceux qui veulent l'apprendre et on continuera à le faire. Et on continuera à le faire avec notre
23:57langage qui refuse toute langue de bois et qui refuse de se soumettre à des ayatollahs ou à des
24:04censeurs. Ça, c'est vraiment quelque chose que nous avons tous à la rédaction en détestation
24:08profonde. C'est la détestation des censeurs et des ayatollahs de la pensée unique.
24:12Votre modestie vous a poussé aussi à ne pas essayer de faire des petits en dehors de la
24:18Bretagne, dans d'autres régions ou d'autres provinces qui seraient aussi très identitaires,
24:21comme le reste de la Bretagne. Là, on ne voit pas naître ou on n'a pas vu naître de grandes
24:28réussites comme Brésin Info dans d'autres régions ou provinces de France.
24:31Alors, on a vu naître quand même, on a vu naître pendant quelques temps en Alsace,
24:36Alsace Actu, dans le Languedoc, Languedoc Info, il y a Nice Provence Info, il y a Paris Vox.
24:43Il y a eu, il y a Nord Actu aussi, qui était le miroir du Nord, qui était sorti. Donc,
24:50je dois en oublier et ils m'excuseront, je suis désolé. Donc, il y a eu des initiatives
24:56qui ont essayé de prendre le pli, de faire un peu la même chose que Brésin Info,
25:00de reproduire l'actualité régionale. Je pense réellement que le principal problème,
25:06la principale force de Brésin Info est qu'elle a été bâtie avec une grande équipe sur les
25:11braids de Novopresse Braids et avec une équipe vraiment soudée et déjà formée derrière. Et
25:19dans d'autres régions, il y a eu le problème financier. Sans argent, aujourd'hui, un média
25:24alternatif ne peut pas vivre. On ne peut pas vivre d'amour et d'eau fraîche, on ne peut pas vivre de
25:28bénévolat et on ne peut pas faire du journalisme si on n'a pas les salaires et les moyens techniques
25:35qui vont avec. Et je pense que pour le moment, ça ne s'est pas créé. Par contre, j'appelle de tous
25:40mes voeux et comme je l'ai toujours dit à ceux qui voulaient prendre ces initiatives-là, nous
25:45serons les premiers à Brésin Info, à aider et à accompagner tous ceux qui souhaiteraient lancer
25:53des médias régionaux alternatifs en France ou ailleurs, d'ailleurs, mais on sera les premiers
25:58à les aider. Ça, il n'y a aucun souci là-dessus. Et je précise aux téléspectateurs que TVL publie
26:02chaque jour une infolettre et qu'une de ces infolettres, dans la semaine, met en avant des
26:08articles de la presse quotidienne régionale de réinformation, de verdict à la presse et à
26:13beaucoup d'autres que vous avez cités. Allez, dernière question avant que vous me rindiquiez
26:19comment vous aider très concrètement et comment vous suivre. Cet entretien ne s'est pas réalisé
26:24dans nos studios et lors de cette invitation, la responsable, Catherine, qui est responsable de la
26:30communication et des relations publiques de la maison, m'a dit qu'en raison de votre refus de
26:35quitter la Bretagne pour rejoindre la région parisienne, ça s'est formalisé, vous ne venez pas
26:41à Paris. Je ne viens pas à Paris, non, c'est un fil conducteur, enfin, c'est un fil conducteur, je suis déjà
26:47venu à Paris. On a reçu beaucoup de bretons à Paris, vous savez, dans les siècles et les siècles.
26:50Je sais bien, on s'est même déjà rencontré, vous et moi. A Paris en plus. Mais non, j'ai pris ce choix-là
26:59parce que je trouvais que, et notamment d'ailleurs si je parle de la presse
27:05alternative aujourd'hui, j'ai un peu l'impression que tout se passe à Paris, que tout est centré
27:11autour de Paris et en fait on a aussi envie de prendre le pli d'obliger en fait Paris à venir à
27:17nous éventuellement si ça intéresse Paris, d'ailleurs si ça n'intéresse pas, tant pis.
27:21C'est le cas, c'est le cas. Là on voit que ça intéresse et je pense que c'est important, on a
27:27toujours d'ailleurs, c'est dans notre ligne électorale, on a toujours aussi eu cette volonté de
27:33fédéralisme, de décentraliser, de déconcentrer et en fait c'est un principe
27:40en plus, voyant Paris à titre personnel, je vais peut-être ne pas plaire à
27:47certains de vos auditeurs, mais comme un des symboles de la décadence totale de l'Occident,
27:52je trouve que Paris est quand même en train de devenir ce symbole-là et il suffit d'aller
27:57voyager à l'est de l'Europe, à Tbilisi, à Riga, à Budapest, à Prague, je ne sais où encore,
28:04pour se rendre compte quand même qu'il y a un gap entre ces villes-là et Paris ou Londres ou
28:09Bruxelles, donc ça ne donne pas forcément envie d'y mettre les pieds. C'est dit, c'est clair,
28:14alors maintenant comment suivre et surtout vous aider, ça c'est important aussi. Alors pour nous
28:21suivre, c'est sur www.braise-info.com et pour nous aider, une fois que vous êtes sur cette page-là,
28:34vous allez tomber sur la possibilité de faire un don, vous pouvez nous aider par PayPal,
28:39et par chèque, on n'a malheureusement plus d'autres moyens parce que là encore on a été
28:44viré, on parlait de censure tout à l'heure, on a été viré de certaines banques comme le Crédit
28:49Mutuel de Bretagne qui nous a exclu, je tiens à les nommer parce qu'il faut aussi nommer ceux
28:54qui ont des pratiques dégueulasses, donc là en l'occurrence c'était le Crédit Mutuel de
28:58Bretagne qui nous a dégagé, on a eu toutes les plateformes comme Ello, Asso, Iapla, etc. qui
29:04nous ont dégagé, peut-être que PayPal le fera un jour aussi, je ne sais pas, mais on retombera
29:08toujours sur nos pieds, il n'y a pas de souci avec ça, donc voilà, pour nous aider, PayPal,
29:13vous envoyez un chèque et vous avez tout sur le site de Breizh Info pour le faire.
29:18Voilà, ben écoutez, félicitations à Breizh Info, c'est vraiment le village gaulois de la
29:22résistance, c'est le bon endroit. Merci de l'avoir fait à nouveau dans l'adversité,
29:29sans céder un pouce de terrain. Breizh Info, ma bro, ça je crois que c'est quelqu'un qui l'a
29:34écrit dans l'ouvrage, je retrouverai son nom, Breizh Info, ma bro. Exactement. Merci à vous.

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