Dans son édito du 28/12/2024, Jules Torres revient sur les dépenses publiques et les leçons de Christelle Morançais.
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00:00De retour sur le plateau de la matinale week-end avec toute mon équipe et Jules Taurès, c'est l'heure de votre édito mon cher Jules, ce matin vous
00:06nous parlez d'une personnalité politique qui est méconnue des français mais dont l'exécutif devrait s'inspirer aujourd'hui selon vous s'il souhaite
00:12réellement assainir les comptes de l'état, de qui s'agit-il ?
00:16Il s'agit de Christelle Morancet, alors ce nom ne vous dit sans doute rien mais elle est au coeur d'une séquence politique et médiatique qui va rester dans les annales.
00:25Christelle Morancet, c'est la présidente horizon de la région Pays de la Loire et en quelques semaines, cette élue pourtant discrète est devenue la cible numéro 1 de la gauche.
00:36Libération lui a consacré sa une avec une caricature tronçonneuse à la main, Le Monde l'a qualifiée de coste-killeuse, évidemment elle a eu le droit à des pétitions, à des manifestations, à des tribunes indignées, bref.
00:49Christelle Morancet est devenue l'ennemi public des bobos et des subventionnés, son nouveau surnom, la ravière Millet du Grand Ouest.
00:56Mais pourquoi donc tout ce déchaînement ? Parce qu'elle a osé ce que peu de politiques ont le courage de faire, c'est-à-dire réduire les dépenses.
01:03Elle a défendu un budget voté massivement par sa majorité avec un mot d'ordre clair, en période de crise budgétaire, les collectivités doivent elles aussi participer à l'effort mais surtout elle a touché à une vache sacrée, les subventions culturelles.
01:17Là évidemment c'est un drame pour ces détracteurs, c'est un crime contre l'art mais pour elle c'est un choix de responsabilité.
01:24Fini de subventionner à tout va des projets parfois douteux, ils placent à la gestion rigoureuse des comptes publics.
01:29Alors concrètement comment ces coupes se traduisent-elles ?
01:32Concrètement avec un budget régional de 1,4 milliard d'euros par an, les pays de la Loire se sont engagés à un plan d'économie de 100 millions d'euros d'ici 2028.
01:44Parmi les secteurs concernés donc deux cibles prioritaires, la culture et le monde associatif.
01:50Christelle Morençay, elle savait évidemment que ce choix provoquerait un tollé et quel tollé si on écoute les professionnels de l'indignation.
01:56Son grand tort c'est de refuser de piocher encore et toujours dans les poches de la classe moyenne, vous savez, celles qui travaillent, celles qui ne manifestent pas mais qui payent plein pot.
02:06Or ce que Christelle Morençay a fait c'est énoncer une vérité qui dérange, l'argent public n'est pas infini et la culture ne devrait pas devenir une rente pour ceux qui confondent créativité et assistana.
02:17C'est d'ailleurs valable pour tous les secteurs, supprimer une subvention c'est poser une question fondamentale, votre projet peut-il survivre sans ?
02:24Si la réponse est non, il faut avoir le courage de se demander si ce projet a vraiment un avenir.
02:29Une culture incapable de trouver d'autres soutiens que l'argent décontribuable, ce n'est pas une culture vivante, c'est une relique, un artefact sous cloche déconnecté des réalités.
02:38La culture n'est pas un domaine sacré et surtout elle n'est pas une exception de l'effort collectif.
02:43Et ce que vous nous dites ce matin Jules Thorez c'est que son volontarisme et sa gestion des comptes publics devraient donner des idées à l'exécutif.
02:49C'est évident, on entend des politiques ici ou là nous dire qu'on a un excès de dépenses publiques, qu'on a une addiction collective à la dépense publique,
02:56mais pour autant personne ne propose de tailler dans ces fameuses dépenses publiques.
03:00Pourquoi ? Parce qu'il faut du courage, il faut beaucoup de courage.
03:03Les pistes elles sont connues, on les a évoquées à de nombreuses reprises, je vous en cite quelques-unes.
03:08Déjà on peut faire un grand ménage dans les 1200 agences de l'État, vous savez ces structures souvent inutiles,
03:15la plupart du temps redondantes qui coûtent 80 milliards d'euros par an à l'État.
03:20Et pourquoi ne pas enfin s'attaquer à l'absentéisme dans la fonction publique, évalué à 15 milliards d'euros chaque année.
03:26Ce n'est pas tout, il nous faut évidemment une grande réforme en profondeur des prestations sociales.
03:32En 2022 la France y a consacré 850 milliards d'euros, c'est évidemment colossal, c'est 32% du PIB, c'est un tiers de notre richesse nationale.
03:42Et pourtant personne ne veut ouvrir ce dossier, comme personne ne veut ouvrir ce dossier encore plus tabou, celui des pensions de retraite.
03:49Pourquoi ? Parce qu'aucun parti politique n'a le courage de contrarier les retraités.
03:53Évidemment ce groupe électoral il représente beaucoup dans les urnes, mais soyons honnêtes, ce système c'est une bombe à retardement.
04:00Aujourd'hui la France est le seul pays où les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs.
04:06Et demain l'avenir il est encore plus inquiétant, car il y avait 4 cotisants pour 1 retraité il y a 50 ans.
04:12Aujourd'hui c'est 1,7 et dans les années 2070 ce sera 1,3.
04:17Donc c'est un système qui est tout simplement intenable.
04:19Alors oui il faut avoir du courage pour sortir la France de cette addiction à l'argent public.
04:23On a besoin d'élus qui n'ont pas peur de se salir les mains, des élus capables de dire que la solution ne viendra pas d'un chèque magique,
04:28mais plutôt d'une remise en question profonde et voire même radicale de notre modèle économique et social.
04:34En clair il nous faut moins de dépenses et surtout plus de Christelle Morrencet.