Le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin s'est exprimé au Tribunal judiciaire de Paris. Il avait présenté plus tôt les contours d'un nouveau système d'isolement carcéral pour les narcotrafiquants.
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00:00D'ailleurs, ça a été reproché au ministre de, encore une fois, le nouveau ministre de la Justice,
00:05on va s'y faire parce que c'est vrai que beaucoup l'appellent encore le ministre de l'Intérieur,
00:08mais de ne pas avoir à évoquer, tout simplement, un volet humaniste
00:12sur ce grand ministère qui est à cette place rando.
00:14Ce n'est même pas un volet humaniste, vous l'avez dit tout à l'heure.
00:16Quand on est condamné, on est condamné à de la privation de liberté,
00:19on n'est pas condamné à de la privation de dignité.
00:22C'est-à-dire que le minimum du minimum, quand on devient ministre de la Justice,
00:27c'est de dire j'ai en charge la dignité de ces gens qui sont détenus en France.
00:3280 000 personnes dont on a privé de la liberté,
00:36mais dont on n'a pas le droit de les priver de dignité.
00:39J'ai en charge le fait que la France, depuis une dizaine d'années,
00:42ait été condamnée plus d'une vingtaine de fois par les institutions internationales
00:47pour traiter dans des conditions indignes ces 80 000 personnes dont j'ai la charge.
00:51Le minimum, ce serait de dire je vais le faire, je vais juste m'en occuper.
00:55Il y a quand même des dizaines de milliers de victimes qui, elles aussi, ont été privées d'un père, d'un mari, d'une sœur.
01:00Ce raisonnement qui est servi à longueur de temps depuis quelques années n'a aucun sens.
01:08Donc les victimes n'ont pas d'importance.
01:09Non mais est-ce qu'il faut opposer les deux ?
01:11Non mais vous continuez à tenir un raisonnement qui n'a aucun sens.
01:15Vous opposez la dignité des personnes en prison à la souffrance des victimes.
01:22C'est quoi le rapport ?
01:24Je vous rappelle juste qu'il y a des dizaines de milliers de victimes d'incivilité, d'agression, de crime, de délit.
01:31Mais ne faites pas semblant qu'il y ait un lien logique dans le fait de traiter dignement des personnes.
01:38C'est vous qui les opposez, moi je ne les oppose pas du tout.
01:40C'est peut-être pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.
01:43Mais aujourd'hui on sait que dans notre système judiciaire, on oublie très souvent les victimes.
01:50Sur le fond, alors...