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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:56Alvina Stamps n'est certainement pas la première chose que vous remarqueriez s'il vous arrivait de boire un verre chez Rudy, du côté des docs.
01:10Bien qu'elle soit la seule serveuse de l'établissement, il vous faudrait un certain temps avant d'en prendre conscience tant elle est insignifiante, informe, grise.
01:24Il existe guerres de femmes totalement défavorisées, n'est-ce pas ?
01:28Certaines ont de beaux yeux pour sauver la mise, ou bien un rire avenant, un timbre de voix chaleureux, à moins que des rondeurs suggestives.
01:38Mais la pauvre Alvina fait exception à la règle avec cette absence désespérée d'un petit quelque chose qui accroche.
01:49Sans doute est-ce pour cela que, ce soir-là, Howard Bradley, un nouveau venu dans le quartier des docs, s'attend à recevoir automatiquement ses faveurs.
02:00Une proie facile, comme on dit.
02:04— Salut, beauté ! lance-t-il, original et plein d'humour, en s'écroulant sur une chaise au fond de la salle.
02:13— Que désirez-vous ? fait-elle en jetant un menu crasseux sur la table en formica.
02:20— Devine ! dit-il avec un clin d'œil salace.
02:27Elle hausse les épaules en remarquant la face lunaire et les cheveux blancs filasses du nouveau venu, un être aussi insignifiant qu'elle, un compagnon d'infortune.
02:41Quelque chose, une lueur maligne au fond de ses yeux bouffi, la fait frémir malgré elle.
02:49— Hamburger, frites et café ! commande-t-il en la déshabillant du regard.
02:57Dix minutes plus tard, elle lui apporte son repas.
03:00Elle a presque terminé son service, elle est fatiguée.
03:04En le servant, elle verse un peu de café sur la table, elle affecte de ne pas le remarquer, pour ne pas avoir à l'essuyer ou, pour une raison plus profonde qu'elle dissimule derrière sa fatigue.
03:18La main d'Harward, peut-être, sur elle, sur son corps, la ferait-elle tressaillir ?
03:29Alvina n'est pas habituée au contact d'une main d'homme.
03:35Or c'est précisément ce contact qui la fait frémir, alors qu'elle s'éloigne de la table.
03:40Une main la retient fermement par la hanche, l'empêche de partir, elle se retourne.
03:46Harward Brideley, ce nouveau venu, la contemple en souriant.
03:54Elle remarque une grosse dent en or au milieu d'une bouche grattée par le tabac.
04:00« Bon Dieu, où est Willie ? » pense-t-elle en parcourant la salle d'un regard désespéré.
04:08Willie est le seul client à lui manifester, à sa façon, un semblant d'amitié, le seul à se contenter tout simplement de la remarquer, le seul à la considérer comme une femme, sans plus.
04:23Où est-il ? Il pourrait très bien être quelque part dans la salle, sans qu'elle l'ait vue entrer, tant il passe inaperçu.
04:32Tout à fait possible aussi qu'il soit sur le trottoir d'en face, à regarder ce qui se passe à l'intérieur. On ne sait jamais avec Willie, on ne sait jamais.
04:41S'il est là, ce soir, tapis dans l'ombre, fondu dans la foule, rien de la scène ne peut lui échapper.
04:51Calvina reste pétrifiée pendant quelques instants. Pas de Willie en vue.
04:57Quand elle réagit pour se dégager, c'est de la manière la plus ringarde qui soit.
05:03Elle gifle Howard au visage assez violemment pour que ce soit entendu de tous. La réaction ne se fait pas attendre.
05:10Des rires fusent de toutes parts. L'explosion de rires stoppent Ned Howard dans son élan.
05:15Tandis qu'Alvina s'enfuit indignée, il reste assis l'air penaud devant ses frites qui refroidissent.
05:25Howard, le nouveau venu dans le quartier des docs, vient de décrocher son diplôme d'idiot du village.
05:35Dans la cuisine, Alvina recouvre difficilement son calme.
05:41Une chose est sûre, il lui est impossible, absolument impossible de retourner dans la salle.
05:49Pour une fois qu'on l'a remarqué, ça a été de la pire des façons.
05:53Elle ôte son tablier, met son manteau et sort à la dérober par la porte de service.
06:01Il fait nuit noire et une chape de brouillard à l'odeur métallique est tombée sur le port.
06:08On n'y voit pas deux pas. Mais l'obscurité est son amie, l'obscurité qui dissimule son embarras.
06:21Alvina se dirige vers sa voiture. Dans ce quartier, elle n'a pas peur.
06:25Les routiers, les dockers, tout le monde la connaît.
06:28Et puis, ils sont trop bien payés pour en vouloir à sa maigre bourse,
06:33trop bien nantis pour en vouloir à son maigre corps, n'est-ce pas ?
06:39Alors qu'elle fouille dans son sac à la recherche de ses clés de voiture, une main ferme lui agrippe le bras.
06:46— Alors, petite maigrichonne, murmure une silhouette vaguement familière,
06:53pourquoi tu m'as giflé ?
06:56Elle pourrait crier, attirant aussitôt une demi-douzaine de clients de chérudis,
07:01mais il se moquerait d'elle une fois de plus.
07:05Aussi reste-t-elle sur place, rigide, figée, partagée entre la peur et une sourde vague de désir.
07:15— Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ?
07:18S'emporte l'inconnue, dont elle reconnaît la dent en or qui luie faiblement dans l'obscurité.
07:25Alors qu'il la renverse violemment sur la voiture, une silhouette se matérialise derrière lui
07:30et le tire vers l'arrière avec une force incroyable.
07:33Les ombres s'entremêlent, allètent, engagent la lutte.
07:37Alvina se colle à sa voiture.
07:39Les ombres tombent, enlacées, les coups s'échangent en bruit mat.
07:44Quelque chose de mou frappe, quelque chose de plus dur,
07:48rythmiquement, régulièrement, quelque chose martèle durement le pavé.
07:56Au bout d'une éternité, une silhouette se relève, souffle bruyamment et se fond dans le brouillard.
08:08Alvina veut fuir immédiatement, mais sa curiosité est la plus forte.
08:14Elle allume son briquet et se penche.
08:18Dans cette lumière de peinture ancienne, elle distingue une chevelure blond filasse, poissée de sang.
08:29À la place du visage, un amas de chair sanguinolente, au milieu duquel scintille une dent en or.
08:41Adieu, Howard.
08:45En levant les yeux, elle reconnaît une silhouette familière dans le halo diffusé par l'adventure de chez Rudy.
08:54Willie.
08:55Willie.
08:57Willie le discret, Willie le taciturne.
09:04Le lendemain, à neuf heures, l'inspecteur Macfarlane se présente à la porte du petit meublé que loue Alvina.
09:11Elle s'attend à ce genre de visite.
09:15« Un certain Howard Brayley a été battu à mort à quelques pas de l'établissement où vous travaillez, mademoiselle.
09:21Je désirerais vous poser quelques questions. Je peux entrer ? »
09:26Elle s'efface pour le laisser passer, lui propose du café alors qu'il s'installe sur un divan miteux.
09:33Elle sait que son témoignage entraînerait la condamnation de son sauveur, de son admirateur,
09:41de quelqu'un qui pense qu'Alvina Stamps est digne d'intérêt, du moins qu'elle vaut bien une bagarre.
09:50« Réfléchissez, vous ne voyez personne qui aurait pu en vouloir à Howard Brayley ? »
09:56« Si, inspecteur. Je vois quelqu'un. »
10:00Le regard de l'autre s'allume.
10:03« Moi, inspecteur. Moi. Bradley m'a manqué de respect hier et je l'ai giflé. Mais je pense pas que ce soit ça qui ait mis fin à ses jours. »
10:15L'inspecteur grimace un sourire. « Effectivement, mademoiselle Stamps, effectivement.
10:21Seul un homme vigoureux a pu le démolir aussi sûrement. Merci quand même de m'avoir reçu. »
10:29Quand elle ferme la porte derrière le policier, Alvina Stamps se sent définitivement compromise.
10:39Howard Brayley a été battu à mort pour avoir manqué de respect à Alvina, la petite serveuse insignifiante.
10:49Car Willie, Willie le taciturne, veille.
10:55Mais quelle va être la réaction des dockers et de tout ce monde dès qu'elle débrume ?
11:02Vous le saurez dans quelques instants.
11:05Le moins qu'on puisse dire est qu'Alvina Stamps est la serveuse de troquet la plus insignifiante qui soit.
11:14Or, après lui avoir manqué de respect, un certain Howard Brayley est battu à mort à deux pas de chez Rudy.
11:23Le bar où elle travaille.
11:26Alvina sait qui a tué Howard.
11:29C'est Willie, Willie le taciturne.
11:33Mais elle ne dira rien à la police.
11:39Le lendemain du meurtre, quand elle reprend son service,
11:44le policier se rend compte qu'il n'y a pas de police.
11:48Le lendemain du meurtre, quand elle reprend son service, tout le monde la considère d'un œil nouveau.
11:55Chacun sait que si Howard avait gardé ses mains en poche, il serait toujours en vie.
12:00Et chacun se demande ce qui a pris à deux hommes de se battre à mort pour une fille, somme toute, aussi laide.
12:09Rudy, le patron, se montre particulièrement curieux car, après tout, il s'agit de son troquet.
12:17Entre nous, Alvina, qu'est-ce qui s'est réellement passé, hein ?
12:21T'étais dehors quand la bagarre a eu lieu, et ne me dis pas que t'as rien vu !
12:26Je sais pas, il y avait tellement de brouillard.
12:29Alvina, la police est tenace et je veux pas d'ennuis dans mon établissement, tu m'as bien compris !
12:35Je sais pas, il y avait tellement de brouillard.
12:41La police revient dans l'après-midi.
12:44L'inspecteur McFarlane n'arrive pas à croire qu'un homme soit battu à mort à deux pas d'ici, sans indice, sans témoin.
12:52De nouveau, il questionne Alvina, Rudy et les clients.
12:59Alors qu'Alvina prépare la énième tasse de café pour la police, son sang se glace.
13:07La silhouette qu'elle a vue disparaître dans le brouillard, après avoir réglé son compte à Howard, entre chez Rudy.
13:16Où il est ? Où est l'île taciturne ? Où est l'île phlegmatique ?
13:22Qui s'installe au bar, en face d'elle, et commande un verre de lait.
13:28McFarlane l'interpelle aussitôt.
13:29Alvina craint un instant qu'il ne prenne peur et s'enfuit, mais non, non, non, non, il demeure imperturbable,
13:37contemplant McFarlane d'un regard sans expression particulière, avant de s'installer en face de lui.
13:44Alvina manœuvre pour surprendre des bribes d'interrogatoire.
13:48« Vous savez qu'un homme a été tué la nuit dernière ? »
13:52Où il y a-t-il ?
13:53Rudy inquiète.
13:55« Vous savez quelque chose ? Connaissez-vous un certain Howard Bradley ? »
14:01Willie secoue négativement la tête, l'air de celui qui ne comprend rien à rien.
14:08L'interrogatoire tourne vite court.
14:11D'évidence, McFarlane considère davantage Willie comme un demeuré que comme un coupable éventuel.
14:20Aussi, Willie retourne-t-il rapidement terminer son verre de lait au bar en face d'Alvina.
14:28Elle ne parvient pas à le quitter du regard.
14:31Le visage rond, le front bas, le nez écrasé.
14:36Elle se souvient qu'elle a entendu dire que si une benne s'effondrait sur lui, il ne bougerait pas tant il est fort.
14:47Tuer un homme pour la protéger, c'est tout ce qu'il a fait, n'est-ce pas ?
14:55Aussi tenace soit-elle, la police finit par abandonner ses visites au bout de quelques jours.
15:02D'autres affaires l'appelant.
15:04La police ne chôme pas dans le quartier des docs.
15:07Seuls les bavardages survivent aux crimes, les langues vont bon train
15:11et peu à peu les plaisanteries remplacent les hypothèses.
15:16Celle qui a le plus de succès est la théorie de Resshalter.
15:20Le pauvre Howard aurait bel et bien été trucidé par la vierge et fougueuse Amazone qui évolue entre les tables de l'établissement.
15:28Aussi est-il dorénavant recommandé de gratifier les services d'Alvina d'un pourboire royal.
15:34Joignant le geste à la parole, il ne manque pas de simuler la frayeur dès qu'elle vient à sa table ou le croise au bar.
15:41Pardonnez-moi, Alvina, je vous ai frôlé par mes gardes.
15:44Alvina, je ne vous ai pas vu venir, je vous en prie, Alvina, ne me frappez pas.
15:48Au début, elle est plutôt contente d'attirer l'attention générale et sourit modestement.
15:56L'ennui, c'est que jour après jour, ce cher Salters n'en rate aucune.
16:01Et c'est qu'il n'est pas sans imagination, le bougre, à tel point que l'or du haut devient le clou de chaque soirée,
16:08à tel point que son travail chérudi se transforme peu à peu en cauchemar.
16:14Et Willy, que fait-il pendant ce temps-là ?
16:21Elle a l'impression qu'il ne vient plus aussi souvent.
16:25Ça n'est peut-être qu'une impression.
16:27Ça n'est peut-être qu'une impression.
16:30Il est si discret, Willy.
16:34Un soir, arrive ce qui doit arriver.
16:37Dans son enthousiasme à la ridiculiser, Ray Salters entre en collision avec Alvina,
16:42faisant voler une demi-douzaine d'assiettes.
16:44Profitant de son désarroi, il enlace la serveuse bouleversée et la serre dans ses bras.
16:50Alvina, je t'aime, singe ce triste Romeo.
16:53Tue-moi si tu veux, je mourrai heureux.
16:55Et il essaie de l'embrasser.
16:57Elle se débat comme une tigresse, tente de le repousser des deux mains en vain.
17:01Alors, folle de rage, elle enfonce ses ongles dans les joues de l'homme et le marque de sillons sanglants.
17:06Le cabot large prise et pousse un cri.
17:09Vous voyez que j'ai raison, c'est une chienne enragée.
17:13Dédagnant la casse et les rires de la salle, Alvina court se réfugier dans la cuisine.
17:19Au bout d'un moment, Rudy la rejoint.
17:21Calme-toi, petite, je l'ai mise dehors.
17:24Elle se mouche et fond en sanglots contre la poitrine de son patron.
17:29Allez, allez, c'est tout, Alvina, c'est tout.
17:32Va au bar, montre que t'es la plus forte.
17:37Willie est au bar.
17:40Les bras croisés, le regard perdu.
17:44Oh, Willie, Willie, comme je suis heureuse de te voir.
17:48Ce salaud de sale deur se m'a ridiculisé devant tout le monde.
17:51Je sais, Alvina, fait-il en haussant les épaules.
17:57Serre-moi donc un verre de lait.
18:00L'attitude indifférente de Willie la glace.
18:04La laisserait-il tomber ?
18:08Elle lui serre son verre de lait, les yeux au bord des larmes.
18:14Ce n'est que le lendemain.
18:16En voyant l'inspecteur Macfarlane, qu'elle sait qu'il n'en a rien été.
18:21Son cœur bondit de joie quand Macfarlane, sinistre,
18:25s'approche d'elle pour l'interroger sur le meurtre de Ray Salters,
18:29battu à mort lui aussi.
18:33L'affaire reste longtemps d'actualité.
18:36Macfarlane ne croit pas aux simples coïncidences.
18:39Il cherche patiemment à comprendre pourquoi les deux seuls hommes
18:42qui aient jamais ennuyé Alvina disparaissent sauvagement.
18:47Pendant des mois, il vient la questionner régulièrement, en vain.
18:53Alvina est heureuse.
18:56Alvina est forte.
18:59Alvina n'est pas seule.
19:04Il n'y a pas que la police qui soit impressionnée par ce double règlement de compte.
19:08Rudy et les clients aussi, à tel point que, dans les brumes des docks,
19:13certains finissent par la prendre pour une jeteuse de sorts,
19:17ce qui ne fait qu'accroître pour boire et bon procéder à son endroit.
19:24C'est à ce moment qu'apparaît sur les quais Joe Frane,
19:29un garçon d'une trentaine d'années aux mains caleuses.
19:33Un garçon d'une trentaine d'années aux mains caleuses.
19:37Étrange garçon, en vérité.
19:41Même Alvina n'a pas remarqué son manège.
19:44Tenez, par exemple, en plus d'être un habitué, il prend ses trois repas chez Rudy.
19:50En fait, de l'histoire de l'établissement,
19:54il est le seul à être capable de manger trois fois de suite et sans broncher la cuisine de Rudy.
20:04Elle ne s'aperçoit pas non plus qu'il cherche autant que possible à engager la conversation,
20:09car, en général, il se contente de demander comment est la tarte aux pommes aujourd'hui,
20:15ou lui suggérer, dans un moment de grande audace, de ne pas trop en faire.
20:23Étrange garçon, en vérité, que ce Joe Frane.
20:29Leur relation continue ainsi jusqu'au soir où ils se retrouvent, seuls, tous les deux, dans le café.
20:38Laissant tomber son éternel tarte aux pommes, il la regarde et lui demande.
20:45« Alvina, vous travaillez beaucoup, n'est-ce pas ?
20:50Pourquoi pas ? » fait-elle en le regardant réellement pour la première fois.
20:55« Vous pourriez prendre une soirée de congé, aller au cinéma.
21:00Je pourrais avoir un peu de crème, s'il vous plaît, Alvina ? »
21:05Au moment où elle dépose le pot, il lui saisit tendrement la main.
21:11« Alvina, il faut que vous m'écoutiez. Laissez-moi, Alvina.
21:16J'ai un peu bu ce soir avant de venir et le whisky me donne ce courage que j'ai pas beaucoup.
21:22Voilà, je voulais vous dire que je vous aime, Alvina. »
21:29Elle le regarde, bouche bée, la main prisonnière dans celle de ce Joe Frane.
21:36Aucun homme, aucun homme, jamais, n'avait prononcé ces mots devant elle, pour elle, auparavant.
21:44« Je suis un homme seul, Alvina, et je devine que vous êtes seul, vous aussi. »
21:52Elle ne le quitte pas des yeux.
21:55Il a un regard brun, très doux, très gentil.
22:03Un homme qu'elle pourrait aimer.
22:06« Alvina, vous voulez bien m'épouser ? »
22:13Elle laisse échapper un petit cri, lève brutalement les bras au ciel et recule contre la caisse.
22:19Lui, trop ému, avale sa salive avec difficulté, sa pomme d'Adam monte douloureusement.
22:26« Vous êtes un homme, Alvina. »
22:29Trop ému, avale sa salive avec difficulté, sa pomme d'Adam monte douloureusement.
22:36« Vous m'avez proposé ? »
22:39Commence-t-elle.
22:41« Oui, oui, je vous aime, » dit-il, et ils sortent précipitamment.
22:49Elle le regarde partir.
22:52Elle le voit jouer maladroitement avec le bouton de la porte, trébucher et s'évanouir dans la nuit.
23:00« Joe, Joe, mon chéri, » pense-t-elle, « Joe, tu es le seul, bien sûr, que je pourrais aimer.
23:10Tu es bon. Bien sûr que j'accepte de t'épouser, Joe. »
23:17Perdue dans ses pensées, les yeux brouillés de larmes,
23:24elle n'aperçoit pas la silhouette trapue, discrète, taciturne de Willie
23:34qui passe devant la vitrine du café, se faufilant dans l'ombre
23:39à la poursuite de l'homme, du seul homme qu'elle aurait pu aimer.
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