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00:00Allez, je voyais qu'on s'en parle de Boilem sans salle, et c'est important d'en parler.
00:05Et plus que jamais, le Président algérien, je vous le disais, a évoqué pour la première fois l'arrestation à la mi-novembre à Alger de l'éclivin.
00:12Et les mots sont durs, sans surprise, évidemment. On en parlait avec Florian Tardif ce midi.
00:17Il a qualifié l'éclivin d'imposteur envoyé par la France. En fait, l'Algérie se moque de nous, se moque de la France, c'est très clair à travers ses propos.
00:25Il est peut-être, et on se pose la question ce soir, on va commencer, on fera un tour d'horizon de l'information dans quelques instants,
00:32mais on va quand même écouter Dunia Tangour sur cette loi de 1968 pour nous rafraîchir la mémoire.
00:40En décembre 1968, 6 ans après l'indépendance de l'Algérie, la France signe un accord bilatéral avec l'ancienne colonie.
00:48Un accord, toujours en vigueur aujourd'hui. Il concerne la circulation, l'emploi et le séjour en France des ressortissants algériens et de leur famille.
00:56Un régime spécifique qui leur octroie un statut particulier. L'accord prévoit notamment des conditions d'entrée facilitées.
01:02Après 3 mois de séjour, le ressortissant algérien peut faire la demande d'un certificat de résidence.
01:07Il accède aussi plus rapidement à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans.
01:12Après 3 ans de résidence, contre 5 ans pour les autres ressortissants, soumis au cadre du droit commun sous condition de ressources suffisantes.
01:20Dans le cadre du regroupement familial, les membres d'une famille algérienne peuvent également recevoir un certificat de résidence de même durée que la personne qu'ils rejoignent.
01:29Enfin, l'accord de 1968 permet aux Algériens de bénéficier de la liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante.
01:40Joseph Touvenel, est-ce qu'on a raison de se poser la question de la révision de cette loi de 1968 après ses propos ?
01:48Oui, il faut aller au-delà de se poser la question, mais mettre fin à un accord qui n'a plus aucune raison d'être, mais aucune.
01:53On voit les propos du président algérien qui sont insultants pour la France, qui sont insultants pour ce prisonnier politique.
02:02Moi j'appelle ça un prisonnier d'opinion, un prisonnier politique. Mais méfions-nous, on est dans l'Orient compliqué.
02:09Il a peut-être, ce président, la question de ne pas perdre la face. Et donc, plus il monte, plus il est insultant, plus ça lui permettra derrière, peut-être, on peut l'espérer, d'un revers de la main de dire
02:23« Moi, président, je décide de la libération, je veux pas de cet individu », etc. Parce qu'en interne, il a des très très grosses difficultés.
02:31Le pays est en grandes difficultés économiques, en grandes difficultés sociales, ça bouge énormément, et peut-être que ses propos inacceptables, il les tient aussi pour faire accepter le fait que Borenson puisse rentrer en France, puisse retrouver la liberté.
02:47En tout cas, c'est ce que je souhaite. Et puis, dernier mot quand même, moi j'ai été effaré par un certain nombre de médias français qui, au lieu de prendre la défense de la liberté d'expression et de la liberté de cet homme,
03:00l'ont enfoncé de façon abominable. Ma honte à eux.
03:05Judith Vintroba.
03:06Oui, alors, l'accord avec l'Algérie de 68, une personnalité notamment qui demande son abrogation, dans les colonnes du Figaro, c'est Xavier Driancourt, qui est l'ancien ambassadeur de France en Algérie.
03:20Et il explique très très bien en quoi cet accord est exorbitant du droit commun, et en quoi de ce fait, 40% des étrangers qui demandent à devenir français échappent à toutes nos lois sur l'immigration.
03:35C'est-à-dire qu'on peut s'échiner, se battre pour faire passer des lois qui d'ailleurs sont neutralisées en grande partie par le Conseil constitutionnel, de toute façon, les ressortissants algériens ne seront pas touchés.
03:48C'est absolument insupportable, inadmissible, et d'autant plus quand Boilem Sansal, ce grand écrivain franco-algérien, est retenu dans les geôles algériennes,
04:04alors là il est hospitalisé parce que c'est un monsieur de 80 ans dont l'état de santé est fragile et s'est dégradé, ne bénéficie d'aucun soutien des autorités françaises.
04:16Le silence au début a été expliqué pour des raisons de précaution, c'était pour le bien de Boilem Sansal qu'il fallait se taire, puis tout d'un coup le ministre des Affaires étrangères, qui s'est succédé à lui-même, en a parlé, il en a dit trois mots, puis de nouveau plus rien.
04:34Et comme d'habitude avec l'Algérie, du président Tebboune, on se fait insulter, la stratégie de la carpette n'amène qu'encore plus d'insultes.
04:46Allez, on poursuit le débat, mais Moïne Vidal est là, il est quasiment 18h30, on fait un nouveau tour d'informations et on poursuit nos débats et nos échanges.
04:55Bonsoir Thierry, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité.
04:58Reconstruire Mayotte en deux ans, le souhait de François Bayrou.
05:02Le Premier ministre a annoncé des mesures.
05:04Rétablir l'électricité dans tous les foyers maorais.
05:06Fin janvier, un projet de loi d'urgence sera présenté en Conseil des ministres, ce vendredi.
05:11Troisième point primordial, empêcher la reconstruction des bidonvilles sur l'archipel.
05:15Enfin, François Bayrou a annoncé le lancement d'un plan vigilance associant armée et gendarmerie pour surveiller les écoles.
05:22Pas de ministre mis en examen après la fin de l'enquête concernant la gestion de la crise épidémique du Covid-19 par la Cour de justice de la République.
05:29L'ex-premier ministre Edouard Philippe, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran sont placés sous le statut de témoins assistés.
05:36L'absence de mise en examen ouvre la voie à un probable non lieu.
05:41Journée de deuil nationale en Corée du Sud après le crash aérien qui a fait 179 morts.
05:46Il s'agit du pire accident d'avion jamais survenu sur le territoire.
05:50Les drapeaux étaient en berne, une enquête est en cours pour déterminer la cause du drame.
05:54Pour rappel, il s'agirait d'une collision avec des oiseaux qui aurait causé le crash et le train d'atterrissage ne s'est pas déployé.
06:00Merci beaucoup Maureen Vidal.
06:02On poursuit nos échanges et le débat sur la prise de parole et la déclaration du président algérien sur Boalem Sansal.
06:10Et ce soir dans Punchline et sur Europe 1 et sur CNews, on se pose la question.
06:15Est-il temps de revoir la loi de 1968 ?
06:19Je me tourne vers vous Jonathan Cixous.
06:22Pour les raisons qu'évoquait Judith avant le flash effectivement,
06:25qui font des citoyens algériens des sortes de sur-citoyens au-dessus des lois immigration en France.
06:32Ces accords de 68, depuis leur ratification, ne font qu'alimenter cette culture de la culpabilisation dans laquelle nous nous voterons depuis cette date.
06:44C'est nous qui alimentons nous-mêmes, tout seuls comme des grands,
06:49qui manions le bâton et nous demandons à nous faire battre systématiquement que l'occasion se présente.
06:57Le problème, après avoir attendu tant de décennies, vous vous retrouvez en France avec une population algérienne
07:03ou d'origine algérienne qui dépasse le million d'individus.
07:07Il est très délicat pour regarder les choses en face.
07:11Même si vous leur dites que vous rentrez dans le rang et que vous êtes des habitants soit français, soit étrangers en France,
07:17comme les autres, mais ça ne risque pas de se faire très facilement.
07:20Ensuite, concernant le cas de M. Teboul, le pire c'est que ce n'est pas le pire,
07:25le plus extrémiste des présidents algériens, c'est vous dire quelle est la mentalité, quel est le parfum actuellement.
07:32C'était du temps de Bouteflika, l'un de ceux qui pointait la corruption du régime, il y avait eu des problèmes.
07:38L'évolution du régime est tout à fait inquiétante.
07:41Oui, parfaitement, complètement.
07:43Mais si vous voulez entendre cet homme nous cracher à la figure, le voir nous cracher à la figure,
07:48il faut quand même simplement avoir en tête que cet homme, ce président algérien,
07:52qu'il ait des problèmes ou qu'il n'en ait pas, mais il en a effectivement en interne,
07:56est un homme, un président, à la tête d'un militaire aussi, qui a tout simplement pris en otage un écrivain français.
08:05Il y a un écrivain français en ce moment qui est dans les jaunes algériennes,
08:09et il faut davantage scanner cela pour que les gens prennent un peu conscience de la situation.
08:15Boalem Sansal est un otage de l'Algérie aujourd'hui, c'est ça qu'il faudrait mettre dans la balance,
08:20et c'est d'autant plus scandaleux, effectivement, à cause de cette situation,
08:24qu'il est tout aussi facile d'écrire, de voir que l'État français ne fait rien.
08:30Et pour être totalement complet, pour les auditeurs d'Europe 1 et notés spectateurs de CNews,
08:35je précise les propos, parce que je ne vous ai donné qu'une partie de la déclaration du président algérien,
08:42mais en gros il dit, ceux en France qui disent que nous avons laissé un paradis à l'Algérie,
08:46devraient savoir que 90% du peuple algérien était analphabète au moment de l'indépendance,
08:51la colonisation a laissé l'Algérie en ruine,
08:55ils doivent admettre qu'ils ont tué et massacré des Algériens.
09:00Fin de citation, Bernard Cohen à date.
09:03Voilà.
09:04Thierry, ce qui arrive à Boalem Sansal est un drame.
09:11C'est un très grand écrivain.
09:15J'invite ceux qui nous écoutent sur Europe 1, ceux qui nous regardent sur CNews,
09:20d'acheter les livres de Boalem Sansal, je pense au Sermon des barbares,
09:25le village de l'allemand que je suis en train de terminer.
09:28C'est de la belle littérature française, c'est de la grande sensibilité,
09:33bien entendu c'est contre l'islamisme radical.
09:37Achetez ces livres, soutenez cet écrivain qui est un grand écrivain, c'est très accessible.
09:43Et en parler, c'est ce que nous faisons.
09:47Et puis purgeons cette grande querelle permanente depuis 1962,
09:52pas seulement depuis 1968, de ce qu'a fait la France en Algérie.
09:58La France en Algérie a construit, a bâti, a instruit,
10:03et faisons en sorte que la haine islamiste,
10:06pour reprendre le titre d'un ouvrage de Bernard Hadjad,
10:11qui va sortir avec une préface de Boalem Sansal en janvier,
10:15ne soit plus ce qui nous anime, en tout cas dans nos débats.
10:19Nous sommes des républicains, promouvons ce qui parle de la générosité,
10:24de la fraternité et aussi de la connaissance, y compris du respect de l'autorité,
10:29quand c'est l'ordre républicain et démocratique,
10:31ce qui n'est pas le cas en Algérie actuellement.
10:33Et nous continuerons de parler de Boalem Sansal et sur CNews et sur Europe.
10:40Au président algérien et à d'autres, ce que déclarait le général de Gaulle en 1959,
10:45c'est qu'il n'y a jamais eu, à aucun moment, sous aucune forme,
10:49un État algérien avant la France.
10:51C'est la France qui a créé l'Algérie.
10:53L'Algérie n'existait pas, n'a jamais existé.
10:55C'est ce que rappelle Boalem dans ses bouquins.
10:57Et c'est ça qui lui vaut.
10:59Après, on peut discuter de ce qu'on a fait ou de ce qu'on n'a pas fait.
11:02Je rappellerai juste qu'en 1959, justement,
11:0620% du budget national était affecté à l'Algérie.
11:11Ce n'est pas rien.

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