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En déplacement à Mayotte avec plusieurs ministres pour rencontrer les sinistrés du cyclone Chido, François Bayrou s'est dit "déterminé" à reconstruire l'archipel. Il a aussi assuré vouloir "interdire et empêcher la reconstruction des bidonvilles".

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Transcription
00:00Écoutez, du côté du Maoré, ça n'a pas été reçu comme ça devrait être reçu, et il faut savoir une chose, c'est que nous, ce qu'on attend, c'est l'effet concret.
00:08Maintenant, des dates, elles seront pas suivies. On le sait pertinemment. Nous vivons sur place. Nous savons pertinemment qu'il n'y aura pas d'eau aux dates qui ont été données.
00:20D'ailleurs, c'est extrêmement surprenant qu'un ministre donne des dates, sachant pertinemment qu'il ne connaît pas le terrain ici, à Mayotte.
00:28– Est-ce que sur la question de l'eau, les choses s'arrangent petit à petit de votre côté, ou alors on est toujours dans une situation d'extrême précarité ?
00:37– Absolument pas. Nous sommes toujours dans une situation d'extrême précarité, pour reprendre vos mots.
00:42Nous n'avons pas d'eau tous les deux jours, et on n'a que de l'eau pendant 8 heures.
00:47Et en plus, l'eau qu'on a, il est utile de vous dire que premièrement, elle n'est pas buvable, mais elle est d'une couleur spéciale, c'est-à-dire qu'elle est un peu marron clair.
00:56Donc ça ne donne pas très envie, déjà, de prendre une douche avec, mais en plus, de la boire encore moins.
01:03– Alors, François Bayrou, en tout cas le Premier ministre, a fait cette série d'annonces, notamment sur la question de la sécurité.
01:08Et puis, il a évoqué la question des bidonvilles. Il explique que l'État va empêcher la reconstruction des bidonvilles.
01:15Alors, ça, ce sont des slogans, mais est-ce que, selon vous, c'est possible ? Vous qui connaissez parfaitement, c'est-il ?
01:21– C'est impossible. C'est impossible. Ça a toujours été, ça le sera toujours.
01:26Premièrement, il a 15 jours de retard, parce qu'il faut savoir que les pillages ont fait en sorte que la population clandestine puisse se rétablir rapidement
01:39et remonter les villages entiers de tôles. Donc aujourd'hui, je pense que c'est un peu trop tard.
01:45Il aurait fallu le faire de suite. Et 15 jours après, ce n'est plus possible. Tout le monde a repris sa place.
01:52Sachez que moi, de mon côté, j'ai un appartement où il n'y a pas du tout, du tout, où je suis en train de vous appeler,
01:58où il n'y a pas du tout de toiture. Et je pense qu'il y a des toitures de partout, sur Mayotte, dans les montagnes,
02:05faites par les personnes en situation irrégulière depuis 15 jours.
02:08Ils n'ont pas attendu 15 jours pour pouvoir se reconstruire et se remettre en place.
02:13Ça y est, c'est fait. Tout est parfait.
02:16– Alors, une dernière question, M. Garcia, et puis après, on vous laissera, évidemment, vous reposer.
02:20Mais il y a eu cet échange entre Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation nationale,
02:23et ses enseignants, que vous avez sans doute vu.
02:26Échange tendu, vous la comprenez, cette colère des habitants sur place ?
02:30– Écoutez, on la comprend très bien, et puis je la partage.
02:32Aujourd'hui, les enseignants, il faut savoir qu'ils sont partis, et pour les trois quarts de tous,
02:37sont partis depuis le 20, sur la métropole, sur la Réunion et d'autres destinations.
02:42Que les enseignants des trois quarts ne reviendront pas,
02:44c'est un peu la poudre aux yeux, qu'ils vont rester sur la métropole.
02:49Pourquoi ? Pour la simple et unique raison,
02:51c'est qu'ils n'ont pas, eux-mêmes, d'habitation pour revenir.
02:54Donc, écoutez, non seulement les arrêts maladies vont pleuvoir,
02:58non seulement nous sommes habitués à des entrées un peu fracassantes de rentrées des classes,
03:02parce qu'à chaque fois, c'est la même problématique,
03:05mais j'ai un doux sourire quand j'entends une date,
03:10en plus, c'est prendre un risque énorme de rentrées des classes.
03:14Ça ne sera pas possible, et puis vous en serez témoin.

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