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À l'approche du réveillon, la fête se prépare. La préfecture de police de Paris met en place un « dispositif de sécurisation renforcée » et mobilise « 10 000 policiers et gendarmes (...) à Paris et en petite couronne » afin d'assurer la sécurité du public. L'avenue des Champs-Élysées, qui comme chaque année recevra de nombreux spectateurs à l'occasion du feu d'artifice, sera "interdite à la circulation motorisée à compter de 15h le mardi 31 décembre". Les sacs seront contrôlés. Chaque personne sera palpée. Seront proscrits les armes à feu, les engins pyrotechniques ou « tout objet susceptible de constituer une arme ou un projectile », fait savoir la préfecture de police.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 31 décembre 2024.

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Transcription
00:00Il y a des dégâts, les voitures brûlées, et sans oublier la capitale.
00:03Laurent Nunez, vous êtes le préfet de police de Paris.
00:06D'abord, est-ce que cette nuit du 31 décembre est pour vous, préfet de police,
00:10la plus difficile à gérer, à anticiper, voire la plus stressante ?
00:13Non, ce n'est pas forcément l'événement, le moment le plus stressant de l'année.
00:17On sort des Jeux Olympiques, de l'inauguration de Notre-Dame,
00:19mais c'est un moment d'attention très soutenu pour les forces de l'ordre.
00:23Parce que traditionnellement, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier,
00:27on peut avoir des violences urbaines,
00:29on a un gros dispositif de sécurisation à remonter,
00:32et puis on aura des festivités importantes dans Paris, sur les Champs-Elysées.
00:36Oui, justement, les Champs-Elysées en priorité.
00:38Paris sur son 31, il y aura le feu d'artifice, le spectacle, il y aura un monde fou.
00:42Paris qui est rempli de touristes en ce moment, ça parle dans toutes les langues.
00:45Il y aura les Parisiens, les Franciliens, ceux de régions qui seront de passage, justement.
00:49On estime combien de personnes ce soir sur les Champs ?
00:53Sur les Champs, on peut atteindre le million de personnes,
00:55et puis vous avez toutes les voies adjacentes.
00:57Enfin, dans Paris, le soir de Paris, sur l'espace public, sur l'ensemble des secteurs,
01:02on s'attend à un million et demi de personnes sur l'espace public.
01:06Donc c'est une foule assez immense,
01:08et donc on a évidemment un gros dispositif de sécurisation adapté à cette fréquentation.
01:12Un million et demi de personnes, donc, et combien de policiers, combien de gendarmes, combien de militaires ?
01:16D'abord, sur les Champs-Elysées, il y a un spectacle,
01:18donc jusqu'à minuit, puis ensuite il y a le feu d'artifice.
01:21Donc évidemment, c'est là où l'essentiel des personnes se rendent.
01:24En revanche, je tiens à le rappeler, il n'y a pas d'autres festivités ailleurs dans la capitale,
01:28notamment pas sur le Champs de Mars et Trocadéro, comme on le pense souvent.
01:31Et donc, pour sécuriser l'ensemble de ces personnes,
01:35sur toute l'agglomération parisienne,
01:37puisque le préfet de police est compétent sur les trois départements de Petite Courne et Paris,
01:41on a 10 000 membres des forces de sécurité qui seront mobilisés,
01:45entre les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers,
01:48les militaires du dispositif Sentinelle, et puis aussi les policiers municipaux,
01:52notamment à Paris, qui seront engagés sur la sécurisation du dispositif des festivités de ce soir.
01:57J'ai le droit de dire que 10 000, c'est beaucoup ?
01:59C'est comme l'année dernière.
02:01Enfin voilà, c'est la même mobilisation que l'année dernière,
02:05pour un événement de même ampleur.
02:07Avec, encore une fois, sur les Champs-Elysées, on aura des festivités,
02:11plusieurs artistes qui vont se produire avec une télédiffusion.
02:14Elle sera retransmise à la télévision sur France 2.
02:17Donc évidemment, pour nous, c'est un point d'attention majeur en termes de sécurité.
02:20Est-ce qu'il y a des risques particuliers ?
02:22Les risques, il y a deux types de risques, d'abord.
02:26Je reviens sur ce qui se passe dans toute l'agglomération parisienne.
02:29Vous avez cité un certain nombre de villes également en province.
02:31L'attention que nous demande de porter le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau,
02:36c'est d'abord sur les violences urbaines.
02:37Essayer de prévenir des prises à partie d'effectifs de police,
02:40des véhicules incendiés, des poubelles brûlées, ce qu'on appelle les violences urbaines.
02:43Donc nous, on a un gros dispositif aussi dans l'agglomération parisienne,
02:47pour prévenir ce type d'incidents.
02:51Et ça veut dire qu'on a réparti des effectifs de police, des gendarmes, des gendarmes mobiles aussi,
02:55partout sur l'agglomération parisienne,
02:57pour être très réactifs et intervenir très vite aux moindres incidents,
03:00que ce soit des jets de mortiers, des poubelles incendiées, des véhicules brûlés.
03:03Donc voilà, on a un dispositif très très réactif.
03:06Et ça veut dire qu'il y a des fouilles, il y a des contrôles en amont de la Grande Soirée ?
03:09Alors pour ce qui est de la Grande Soirée sur les Champs-Elysées,
03:11il y aura un périmètre de protection autour des Champs-Elysées.
03:14C'est-à-dire que pour y accéder, on passe obligatoirement par un dispositif de barrirage,
03:19où les personnes sont fouillées, palpées, doivent ouvrir leur sac.
03:22Il y a un certain nombre d'objets qui sont interdits.
03:24On ne pourra pas rentrer sur les Champs avec des bouteilles d'alcool,
03:27ou tout ce qui peut représenter une arme par destination.
03:30Donc il y aura des fouilles systématiques sur ce périmètre,
03:32qui va se mettre en place à partir de entre 15 et 16 heures.
03:35Et puis l'ouverture au public, ce sera à partir de 18 heures,
03:38donc jusqu'à évidemment au-delà de minuit.
03:40Mais il y aura des fouilles très poussées,
03:41qui seront effectuées par les forces de sécurité intérieure.
03:43— Voilà, fouilles, contrôles, on l'entend bien.
03:45Laurent Nunez, est-ce qu'il y a des interpellations par anticipation ?
03:47Ça existe, ça ?
03:48— Non, il y a effectivement... On fait un certain nombre de contrôles.
03:52On fait des contrôles, notamment dans les transports, sur les axes routiers.
03:55On fait un certain nombre de contrôles pour nous assurer
03:57que les personnes ne se rendent pas sur les lieux de festivité
04:00avec des armes par destination, et surtout avec des mortiers d'artifice.
04:02C'est surtout ce qu'on cherche à récupérer.
04:04Et puis des contrôles pour les zones, des contrôles sur le reste de l'agglomération.
04:09Il y en a eu depuis maintenant 15 jours,
04:12de manière très soutenue, notamment pour saisir les mortiers d'artifice
04:16qui peuvent être utilisés contre nos policiers dans les quartiers.
04:20Et donc d'ailleurs, je tiens à saluer le travail de mes effectifs,
04:22puisqu'on a procédé à quelques centaines de kilos en saisie de mortiers,
04:28dont d'ailleurs 320 la semaine dernière à Aubervilliers.
04:31— Là, la vente d'engins et de certains feux d'artifice est interdit dans la capitale.
04:34— Tout est interdit sur l'ensemble de l'agglomération parisienne,
04:36et même sur l'ensemble de la région Île-de-France,
04:38et d'ailleurs sur l'ensemble du territoire national.
04:40Les préfets prennent à la demande du ministre d'Etat ce type d'arrêté
04:43qui interdit la vente d'artifices, et évidemment, a fortiori, leur usage.
04:47Vous savez que les mortiers d'artifice sont souvent utilisés comme armes,
04:50comme destination, en fait, en tir tendu contre des policiers.
04:53Donc voilà, pour nous, c'est important, cette interdiction,
04:56et surtout de la faire respecter, c'est ce que nous faisons dans l'agglomération parisienne.
04:58— Oui, c'est interdit à Paris, donc, Petite Couronne, en Bretagne,
05:01dans l'Est de la France, dans le Nord aussi.
05:03Vous êtes où, vous, ce soir ?
05:05— Moi, ce soir, je serai au poste de commandement de la préfecture de police
05:08pour superviser l'ensemble des opérations,
05:11à la fois la prévention des violences urbaines,
05:12et puis les festivités dans Paris, et singulièrement sur les Champs-Elysées.
05:16— On est curieux, mais c'est quoi, un poste de commandement ?
05:18Ça ressemble à quoi ? Qu'est-ce que vous voyez ?
05:19— C'est une salle de commandement où sont réunis l'ensemble des responsables
05:22de la préfecture de police,
05:24et avec les renvois d'images de l'ensemble du territoire de l'agglomération parisienne.
05:29Vous savez, on a beaucoup de caméras à la préfecture de police,
05:31entre les caméras de Paris, puis l'ensemble des interconnexions.
05:35On récupère toutes les caméras des transporteurs, la RATP, la SNCF.
05:38Donc voilà, on a plusieurs dizaines de milliers de caméras,
05:40ce qui nous permet de superviser et diriger la manœuvre.
05:43— Et c'est vous, le chef ? C'est vous qui supervisez ?
05:45— C'est le préfet de police qui aura un rôle très opérationnel.
05:47— Donc c'est vous, le chef ? — C'est moi, le chef.
05:49— C'est vous, le chef ? — C'est moi, le chef.
05:50Et donc le responsable, évidemment.
05:51— Évidemment. Donc c'est votre soirée, ça se passe comme ça.
05:53La journée type, ça a commencé ce matin, c'est non-stop ?
05:56— La journée type, ça a commencé depuis plusieurs jours.
05:58On a eu énormément de réunions de préparation,
06:00et c'est à partir du milieu d'après-midi où tout va se mettre en place.
06:04Le périmètre de protection sur les champs, je vous le disais,
06:06c'est à partir de 16h, ouverture au public à 18h.
06:09Et puis la prévention des violences urbaines dans le reste de l'agglomération,
06:14c'est effectivement à partir de la fin d'après-midi
06:16que le dispositif monte en puissance.
06:17— Vous êtes inquiet ? — Jamais. Moi, je suis jamais inquiet.
06:20Mais ne pas être inquiet ne veut certainement pas dire qu'on n'est pas déterminé,
06:25mais on reste très serein.
06:26Vous savez, dans nos métiers, il faut être calme, il faut avoir beaucoup de sang-froid.
06:30Mais en tout cas, le fait de ne pas être inquiet,
06:33ça veut aussi dire que j'ai une grande confiance dans les policiers et les gendarmes de ce pays
06:38qui font un travail remarquable et qui l'ont démontré tout au long de cette année.
06:41— Vous serez donc dans la cellule d'observation de tout ça.
06:44Il y a plateau repas quand même ou pas ce soir ?
06:46— Oui, bien sûr. Je vous rassure, il y a des plateaux repas.
06:48Mais vous savez, à minuit, on se souhaite la bonne année
06:52et puis on se replonge aussitôt dans l'eau, dans notre travail.
06:55— Ça fait deux ans et demi que vous êtes à ce poste de préfet de police de Paris.
06:59Ça vous va bien ?
07:00— Oui, oui, moi je... — Vous en êtes content ?
07:01— J'aime ce métier, j'aime cette fonction parce que j'aime être le garant de l'ordre public,
07:08de la sécurité et entouré de fonctionnaires de police et de la préfecture de police
07:12qui sont très compétents, puis aussi de personnel administratif.
07:15Voilà, c'est une grande et belle maison qui a montré tout son savoir-faire
07:18avec l'organisation des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques.
07:21— La politique, le gouvernement, tout ça, ça ne vous manque pas ?
07:25— Non, non, non, ça ne me manque pas.
07:26J'ai eu une expérience gouvernementale, ce qui est assez rare pour un haut-fonctionnaire.
07:29Voilà, ça a été un moment que j'ai beaucoup apprécié,
07:33mais maintenant je suis haut-fonctionnaire et donc neutre, impartial
07:36et très républicain dans la façon dont je gère l'ordre public et la sécurité publique.
07:41— Vous avez été secrétaire d'État, je le précise, aux auditeurs,
07:43auprès du ministre de l'Intérieur.
07:45Gérald Darmanin, qui garde des sceaux aujourd'hui, ça vous inspire quoi ?
07:48— Ça m'inspire... D'abord, j'ai travaillé comme préfet de police
07:52pendant presque près de deux ans, plus de deux ans, sous l'autorité de Gérald Darmanin.
07:58Voilà, donc c'est un homme dont je connais les convictions, l'attachement à l'ordre,
08:02son souhait de lutter contre les narcotrafiques.
08:05Voilà, donc c'est ce que nous demande aussi le ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
08:09Non pas que ce que nous faisons en matière de lutte contre les stupéfiants,
08:12surtout ces dernières années, on n'est pas produit des effets, des résultats,
08:16mais ce que nous demandent maintenant les deux ministres,
08:17c'est de faire beaucoup plus, de faire beaucoup mieux.
08:19Et le message, on l'a reçu fort et clair,
08:21et c'est ce que, évidemment, nous allons faire,
08:22dans l'attente aussi d'un certain nombre de mesures législatives qui ont été annoncées
08:26et qui vont permettre notamment aux enquêteurs qui luttent contre les trafics de stupéfiants
08:31d'avoir plus de prérogatives en termes de saisie d'avoir,
08:34de manière à pouvoir taper le trafic à la tête.
08:36Et ce sera pour nous extrêmement utile.
08:38— Ce combat-là contre les narcotrafiquants, il n'est pas perdu d'avance ?
08:40— Non, il n'est pas perdu d'avance.
08:41C'est une guerre qu'on mène... On gagne beaucoup de batailles.
08:45On gagne beaucoup de batailles, il ne faut pas l'oublier,
08:46mais il y a encore beaucoup de batailles à gagner.
08:48Nous sommes déterminés à le faire sous l'autorité du ministre d'État,
08:51ministre de l'Intérieur, pour ce qui me concerne.
08:52Et puis, évidemment, le ministre de la Justice, garde des Sceaux,
08:55aura un rôle très important à jouer, car il y a un certain nombre de mesures législatives,
08:59toutes celles qui vont nous permettre d'avoir des possibilités d'enquête élargies.
09:02Elles relèvent de la compétence du ministre de la Justice, du garde des Sceaux,
09:07et donc qui a également fait un certain nombre d'annonces
09:09qui sont perçues de manière très positive dans les services de police
09:12en charge de la lutte contre les trafics.
09:14— Merci, Laurent Nunez, d'avoir été l'invité de RTL ce matin.
09:16On vous souhaite un bon réveillon de travail.
09:18— Merci.
09:19— 1,5 millions de Français parisiens, franciliens, touristes
09:22qui seront dans la capitale ce soir, ça n'est pas rien.
09:24Et donc 10 000 policiers, gendarmes, militaires qui sont mobilisés.
09:27Les chiffres avancés qu'on va retrouver sur notre site rtl.fr.

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