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00:00J'y suis intervenu dans ce projet à plusieurs titres, d'abord j'étais Secrétaire Général
00:17des Services du Premier Ministre, et c'est là où l'orientation a été donnée pour
00:23ce qu'on appelle le Project Finance.
00:24Il faut rappeler qu'au départ, il y a une société qu'on appelle le Guillotine-Twalk
00:28qui devait être chargée de la construction du barrage, dans le cadre du projet d'Alucam,
00:34l'extension d'Alucam dans la filière alumine-aluminium, bauxite-alumine-aluminium.
00:42Bon, on a discuté pendant longtemps et on s'est rendu compte que Rio Tinto, ça n'allait
00:48pas si fort que ça, et il a vraiment été décidé que Rio Tinto allait arrêter, et
00:55c'est à ce titre-là que j'ai proposé à M. le Premier Ministre, sous les auspices
01:01duquel je travaillais, qu'il y ait une réorientation dans le projet pour qu'on passe à ce qu'on
01:08appelle donc le Project Finance.
01:10Il a donc fallu à ce moment-là reprendre les choses, c'est pas l'orientation qu'au
01:16niveau du Service du Premier Ministre, l'orientation qui a été donnée aux différents membres
01:21du gouvernement, et la société NHPC a été créée, avec un certain nombre d'actionnaires.
01:36Au départ, nous étions trois actionnaires, il y avait SFI, qui est une filiale de la
01:42banque mondiale chargée du secteur privé, qui avait 40%, l'état du Cameroun, qui avait
01:4830%, et on a donc introduit l'électricité de France, Rio Tinto étant parti, on a introduit
01:54l'électricité de France à 30%, c'est ça qu'ils faisaient, les 100%, donc la société
02:01a été créée, et puis certains sont venus, par exemple, il y a une société qu'on appelle
02:10Africa 50, qui est du groupe de la Banque Africaine de Développement, il se fait que
02:14son CEO est d'ailleurs Camerounais, il a été intéressé, il est venu nous voir,
02:19il nous dit, il est intéressé, bon, mais c'était un peu tard, parce que les choses
02:24avaient déjà été déclarées, mais nous avons proposé, j'ai proposé au Premier
02:29Ministre que nous saisissions le chef de l'État pour dire que voilà, on a quelqu'un
02:34qui arrive, est-ce qu'on peut lui donner une partie de nos parts, ce qui nous permettait
02:39aussi de ne pas débourser beaucoup d'argent lorsqu'il fallait faire l'équité de
02:43capital de la société, donc les 30% que nous avions, nous lui avons donné la moitié,
02:48c'est comme ça que nous sommes restés à 15%, et Africa 50, 15%, et même SFI a donné
02:55une partie à Stora, Stora, 10%, ils sont restés donc 30%, voilà, donc c'est comme
03:03ça que la structuration s'effectue. Alors pourquoi ce mot de Project Finance, c'est
03:09que d'abord il fallait réduire le risque d'endettement de l'État, parce qu'il
03:16faut le rappeler, le projet Naktigala, c'est dans les 800 milliards, il fallait 800 milliards,
03:23comprenez que s'endetter à 800 milliards, ça faisait quand même beaucoup, il fallait
03:34attirer d'autres personnes, ceux dont j'ai déjà parlé, et surtout des prêteurs.
03:41C'est comme ça que MHPC, qui est chargé du développement, du financement, de la construction,
03:47et plus tard de l'exploitation du barrage, a levé, il y a beaucoup de marché, a fait
03:53venir 11 prêteurs internationaux de renom, c'est pour ça que c'est vraiment sur le
03:58plan de conception du projet, ce qui nous a valu beaucoup de félicitations, 11 prêteurs
04:03internationaux de renom, et 4 banques locales, qui ont accepté de participer au financement
04:11de ce projet. Comme j'ai dit, il fallait à peu près 800 milliards. Et ces prêteurs-là
04:16ont emmené dans la caisse à peu près 600 milliards. Et nous, les actionnaires, ce
04:23que j'ai cité là, les 200 milliards restants. Ça veut dire que dans la structuration, on
04:28a une structuration à peu près de 75-25, 75% par la dette, par les prêteurs internationaux,
04:37et les 20% restants, et les 25% restants par les actionnaires. Donc ça a été vraiment
04:45félicité. On a été primé par un magasin international de renom comme le meilleur projet
04:53dans le monde, dans le monde, financé par les grands prêteurs internationaux.
04:59Maintenant, dans la gestion, la gestion, là aussi, il y a eu un travail considérable
05:10que le gouvernement, les différents ministères ont réalisé, un travail considérable. Parce
05:14que pour aboutir à ce que vous voyez là maintenant, il fallait d'abord identifier
05:20tous les risques. Parce que lorsque les gens, ils viennent prêter de l'argent, on parlait
05:24de 11 prêteurs internationaux et 4 banques locales, c'est qu'ils croient au projet.
05:30Ils prêtent parce qu'il faut qu'ils soient sûrs qu'ils vont se faire endosser. Surtout
05:36que là, il n'y avait pas de garantie souveraine de l'État. Ce n'était pas un financement,
05:40un endettement souverain de l'État. Comment donc nous sommes sûrs que nous allons, tout
05:44va bien marcher ? Donc, il y a beaucoup de risques. Et la structuration a été faite
05:50de telle manière qu'on identifie à chaque fois le risque et qui doit le supporter.
05:55Bon, évidemment, NHPC qui est construit, gère le risque construction. Ils ont d'ailleurs
06:04eu quelques problèmes à un moment, parce qu'en co-contractant ou en sous-contractant,
06:09je crois du génie civil, il y a eu des problèmes, il a fallu prendre des décisions à leur
06:13niveau. Ils ont pris des décisions, c'est ce qu'il fallait faire, ils l'ont fait,
06:16ils l'ont changé. Mais il y a d'autres risques. D'abord, vous pouvez avoir l'énergie.
06:22Mais l'énergie, c'est pour faire quoi ? Quelqu'un doit acheter l'énergie, ce qu'on appelle
06:27dans leur langage technique le « off-take », qui est l'acheteur, Eneo. OK. Et maintenant,
06:33si Eneo a des problèmes graves, comment est-ce que, parce que NHPC doit effectivement rembourser
06:40tous ses crédits, qu'est-ce qui va se passer ? Donc, il y a eu beaucoup de conventions
06:45qui ont été négociées, des conventions d'engagement. Si Eneo n'arrive pas à payer,
06:48parce que quand on sera vraiment en période de croisière, c'est entre 10 et 15 milliards
06:52par mois que Eneo doit payer. Si Eneo ne paie pas, qu'est-ce qui se passe ? Il y a d'autres
06:58risques. On a construit le barrage. On a l'énergie. J'étais avec le ministre de l'Eau et de l'Énergie
07:04dernièrement pour voir quand on mettait, le ministre de l'Économie d'ailleurs, on mettait
07:09les premiers mégawatts. OK, on a l'énergie. Mais l'énergie, il faut la transporter. Il
07:14faut la transporter. Parce que pour que Eneo, qui est chargé de la distribution, parce
07:19que vous savez, en matière d'énergie, il y a la construction, c'est-à-dire la production
07:24de l'énergie, il y a le transport et il y a la distribution. Donc Eneo se charge de
07:28la distribution. Mais si, le transport, qu'est-ce qui se passe ? Il y a quelqu'un qui doit jouer
07:34son rôle. Il y a Sonatrène qui est chargée du transport et qui a aussi signé des conventions
07:39d'engagement avec Eneo. Parce que Eneo risque de dire, on va me demander de payer alors que
07:44moi-même, je n'ai pas eu d'énergie, etc. S'il y a un risque hydrologique, en cas de sécheresse
07:50sévère, il n'y a pas suffisamment d'eau. Qu'est-ce qui se passe ? Qui supporte ce risque-là ?
07:55C'est l'État, à travers EDC, parce que vous savez, EDC est chargé de la gestion de l'eau.
08:00Donc il y a une bonne allocation de risques et de déterminations de qui est responsable de quoi.
08:14In fine, nous nous estimons que le travail a été bien fait. C'est pour ça que, quand les travaux
08:20de construction ont commencé en février 2019, je peux dire que tout était pratiquement en place
08:25pour qu'il n'y ait aucun problème. Conséquence, vous avez un projet comme celui-là, 800 milliards,
08:32France EFA, qui est construit avec un apport de l'État réduit, parce que l'État a apporté
08:41quelque chose qui n'est pas les 800 milliards. Une bonne allocation, détermination des différents
08:50risques et qui les supporte. Et avec des réunions permanentes, nous avons reçu une espèce de
08:57consortium de tous les prêteurs qui veulent savoir comment ça se passe, etc. Les choses se passent
09:03plutôt bien et je suis heureux. Nous sommes très regardants sur la bonne fin, la bonne évolution
09:10de ce projet, parce que le problème n'est pas seulement le problème de construction. On a
09:16construit le barrage, il est là et tout, vous savez, 420 mégawatts. Mais il faut voir comment
09:22la suite va se faire. Le président de l'IA, le président de la République, il veut aller plus
09:33loin. Et l'instruction a été donnée qu'on lance un autre projet qu'on appelle le projet Kikot.
09:40Et notre idée à nous, c'est de penser que ce qui a été bien fait, il faut le refaire. Sauf si ça
09:48change, l'idée n'est pas trop de changer la structuration. Et nous avons déjà commencé à
09:54contacter les différents partenaires qui sont dans le projet avec nous. Et certains sont vraiment
10:04désireux de refaire cette nouvelle aventure avec nous. Mais ils seront beaucoup plus
10:09encouragés s'ils se rendent compte que ce qu'on a fait avec Natiga se passe bien. Et
10:16nous pensons, le ministre de l'Eau et de l'Énergie, celui-là, nous pensons que si tout se passe bien,
10:21on pourra lancer Kikot, dont la société de projet a déjà été créée, etc. Nous pouvons lancer Kikot
10:27avec une structuration qui ne serait pas totalement différente du projet de finance
10:31que nous avons mis en place et avoir un apport supplémentaire de presque 500 mégawatts.