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00:00Les fêtes ont été tellement très belles, il y avait l'effervescence, il y avait la famille, il y avait des amis, on s'est réjouis.
00:07On a bu des champagnes, on a bu de l'eau potable, on a bu des jus naturels, et que sais-je encore, on a servi des plus beaux repas,
00:16le conchap, le mbongo tchobi, l'ondjab, on a mangé, c'était bon ! Nous sommes en janvier, comment on fait ?
00:22Les salaires, c'est pas deux fois par mois, c'est une seule fois. Mais on s'est réjouis parce qu'on était en période de fêtes,
00:28il y avait des vêtements à acheter pour les enfants, pour nous-mêmes aussi on s'est offert des cadeaux,
00:32mais maintenant il faut gérer. Un mot typiquement camerounais, la janvier au sol, comment on fait ? Et si on en parle ?
00:59Bonsoir, merci de nous retrouver à cette autre édition de votre programme, et si on en parlait.
01:16On a fait la fête, nous sommes déjà en période, nous sommes en janvier 2025, par la grâce de Dieu,
01:22mais il y a une situation que nous devons gérer, c'est la janvier au sol, un mot typiquement camerounais en fait,
01:28c'est parce que les ressources ont été largement épuisées, utilisées pour les festivités, Noël et également la Saint-Sylvestre,
01:36qui était donc le 31 décembre pour entrer au 1er janvier. On n'a plus de ressources, comment on fait pour résister,
01:44pour survivre tout au long du mois de janvier, alors que les salaires prochains, c'est au mois de février ?
01:49Et si on en parlait ce soir, c'est avec Justin, Mireille et Bernard.
02:09Justin, Mireille et Bernard sont déjà sur ce plateau pour nous parler de comment eux, ils font pour résister et survivre au mois de janvier,
02:18alors qu'ils ont bien mangé, ils se sont empiffrés tout au long du mois de décembre, jusqu'au 1er janvier d'ailleurs.
02:25Bonsoir très chers invités, merci d'être là, c'est un plaisir pour moi de vous recevoir. Vous allez bien ?
02:30Tout à fait Sidonie.
02:31Bernard ?
02:32Oui.
02:33Ça va ?
02:34Ça va Sidonie.
02:35Bienvenue. Alors Mireille, bonsoir, c'est un plaisir de vous recevoir.
02:38Bonsoir Sidonie.
02:39Merci Justin d'être là.
02:41Merci.
02:42Alors, nous sommes au mois de janvier, par la grâce de Dieu. Mireille, vous êtes une femme, vous avez tout mis dans la marmite pendant les festivités ?
02:51Non, non, pas du tout.
02:52Comment vous avez fait ? Vous allez gérer janvier comment ? Il y a la janviose ?
02:56Généralement, je ne me sens pas trop concernée par la janviose.
03:01Dites-nous, comment vous faites ?
03:04Parce que tout au long de l'année, je sais que la nativité approche, la Saint-Sylvestre approche, alors comment faire pour éviter cette janviose ?
03:15Je procède par des cotisations, par des réunions, et la cassation c'est en décembre, ce qui fait que je n'empiète pas sur mon salaire.
03:26Je sais que lorsqu'on va casser la cotisation, la tontine, c'est cet argent-là qui va me permettre de résoudre certains problèmes à la maison,
03:34et de pouvoir faire la fête, habiller les enfants, décorer la maison, et bien d'autres.
03:39Dans le phénomène de janviose, pour moi, c'est souvent presque inexistant.
03:45Déjà, je ne vais pas au guichet chercher mon salaire.
03:49D'accord. Vous le réservez pour le mois de janvier ?
03:52Oui, parce que dans tous les cas, c'est un salaire qui est destiné au mois de janvier.
03:56Oui, c'est comme ça.
03:58Bernard, vous avez géré vos multiples bureaux, ou alors vous avez un seul bureau, mais vous êtes quand même le chef de famille,
04:06et en tant que chef de famille, souvent, ça casque.
04:09Oui.
04:10Comment vous gérez janvier maintenant ? Vous allez disparaître un peu ?
04:13Tout réside dans la mesure. C'est dans la mesure, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas faire plus que vous n'en pouvez.
04:19Ça, c'est la première chose. Et il faut avoir la notion de perspective, c'est-à-dire que vous devez programmer certaines choses à l'avance.
04:26Vous pouvez faire, par exemple, certaines courses à l'avance pour pouvoir tenir pendant les fêtes,
04:31tout en gardant présent à l'esprit que janvier est là et que janvier est un mois long et dur.
04:37Mais janvier n'est pas long. Janvier a 30 jours, non ? Ou 30 heures ?
04:42En termes de durée, oui. Mais en termes d'épreuve, janvier est un mois dur.
04:46Ah bon ?
04:47Oui, parce que lorsque vous avez abusé en décembre, vous avez si bien dit en piflé, vous vous êtes gavé et tout ça,
04:54et que vous devez affronter janvier, vous avez l'impression qu'il est plus long que les autres.
04:58Alors maintenant, vous faites comment au niveau de la maison ? Vous avez dépensé toutes vos ressources en décembre ? Non ?
05:07Non, non. J'ai parlé de la mesure.
05:09Vous avez épargné ?
05:10Oui, c'est-à-dire que forcément, lorsque approche la période des fêtes, vous avez... J'ai parlé de la perspective. Vous avez une approche...
05:19Non, on veut que vous nous disiez. C'est-à-dire qu'on parle de vous.
05:22Oui, je parle de moi. Ça veut dire que je parle un peu de moi à l'âme personnelle.
05:28Je dis donc que lorsque la période des fêtes approche, ce qu'il faut faire, c'est que j'ai un plan.
05:35Un plan, c'est-à-dire en fonction des ressources disponibles.
05:37Parce que vous ne pouvez programmer que sur ce que vous avez. Sur ce que vous avez, donc, on programme, on répartit les ressources selon les urgences,
05:45et après, on est sûr qu'on a dépensé à bonne échéance la qualité de la dépense. C'est le problème de la qualité de la dépense que vous posez.
05:53D'accord.
05:54C'est-à-dire qu'on doit dépenser d'une manière efficiente et rationnelle pour pouvoir affronter janvier sans trop souffrir.
05:59D'accord. Donc, on doit faire des dépenses, enfin, ce qui est nécessaire et utile.
06:03Voilà.
06:04On ne doit pas aller dans les abus.
06:05Non, non, non.
06:06Donc, ceux qui sont allés dans les abus, ils vont souffrir de la janvier aussi.
06:10Ils vont payer le prix.
06:11Ils vont payer le prix.
06:12Absolument, oui.
06:13Est-ce que vous avez déjà eu des voisins, des soeurs, des frères, des amis qui sont venus vous voir en vous disant,
06:18je ne sais pas comment terminer ce mois, c'est très difficile ?
06:21Oui.
06:22Comment vous faites ?
06:23C'est comme on fait la solidarité africaine aidant. Si on peut dégager un excédent pour eux, ce n'est pas le malvenu.
06:29Vous le faites souvent ou parfois ?
06:30Oui, je le fais souvent.
06:32Alors, Justin, vous avez trop mangé pendant les fêtes ?
06:36Pas, effectivement, parce que vivant comme un Camerounais ordinaire, moyen, avec des prévisions,
06:45sachant qu'avec le système D, on n'a pas forcément trop en esprit la fête.
06:54Et on s'est dit, les enfants, il y a janvier qui arrive et on anticipe.
07:01Mais il y a quand même beaucoup d'exigences pendant la période des fêtes.
07:05Vous savez, les commerçants, les hommes d'affaires, ils savent se faire beaucoup d'argent pendant cette période.
07:10Donc, on est souvent emmené à dépenser 2, 3, 4, 5 fois, voire plus pendant cette période.
07:17Plus que d'habitude, je veux dire.
07:19Peut-être que votre budget par mois, je dis n'importe quoi, c'est peut-être 20 000.
07:25Mais vous vous retrouvez en train de dépenser, pour le seul mois de décembre, 100 000.
07:32Vous allez 5 fois plus que d'habitude sur votre budget.
07:35Tout à fait.
07:36Est-ce que parfois, il y a des gens qui se retrouvent endettés aussi pour passer de bonnes fêtes quand même ?
07:41Oui, effectivement.
07:42Effectivement, c'est le quotidien parce que les dettes, vous avez des exigences.
07:48L'enfant veut ceci, la fiancée ou l'ami veut cela.
07:53Et vous allez vous retrouver contraints à aller au-delà de vos prévisions.
07:58Et vous allez gérer.
08:00Et comme ça, quand janvier arrive, on se sert l'écoute.
08:06Et on vit, on prend la chose telle qu'elle est.
08:11Alors, quand on est endetté au mois de décembre, on entre en janvier avec des dettes.
08:18Comment on fait ?
08:20Là, on va éponger progressivement.
08:26Si on a contacté une dette, peut-être pour l'habit, peut-être pour la nutrition, pour les commodités.
08:32Et on va aller progressivement.
08:34Parce que peut-être quand on prend la dette, on a eu une échéance de remboursement.
08:39Et on va gérer.
08:41Peut-être ça peut aller au-delà de janvier, février.
08:45Mais c'est clair et vrai qu'on ne finit toujours pas sans sortie.
08:48D'accord.
08:49Alors, que ce soit pour vous ou pour vos proches,
08:53qu'est-ce qui est le plus dur au mois de janvier en général ?
08:56C'est quoi ?
08:59Je dirais, c'est...
09:02Est-ce que c'est la transition ?
09:04Vous partez d'une année pour une autre, c'est quoi ?
09:07Et d'ailleurs, qu'est-ce qui change ?
09:09Ce n'est pas la transition.
09:11C'est le capital économique dont disposent ces personnes.
09:14Vous voyez, les ressources ont été épuisées à moins de 5 jours de l'action sylvaise.
09:22Nous dirons, de 25, 26, 27 jusqu'au 31.
09:26Les ressources sont épuisées.
09:28Alors, on se retrouve dans une situation où il faut vivre,
09:32ou alors il faut survivre pendant le mois de janvier.
09:36C'est ça le plus embêtant.
09:38Parce que si nous budgétisons notre mois,
09:43nous disons, quelle que soit la situation,
09:46bon, voici ce mois de décembre,
09:48pour ma famille, je vais donner ceci.
09:51Pour ma belle-famille, je vais donner ceci.
09:53Pour mes enfants, je vais donner ceci.
09:55Et qu'on commence à préparer cela à partir du 1er janvier de l'année.
09:59Donc, comme nous sommes au mois de janvier 2025 là,
10:02on doit commencer à préparer la Noël,
10:07on doit commencer à préparer le 25 décembre et le 31 décembre 2025.
10:14C'est juste une hypothèse.
10:16Pour nous qui sommes dans les réunions,
10:18au moins vous adhérez dans une réunion où la cassation c'est en décembre,
10:22forcément c'est pour préparer cela,
10:24pour éviter les agréments, les surprises et tout ça.
10:28Oui, d'accord.
10:30Donc, parfois même vous vous retrouvez que vous avez préparé tout ça,
10:34il y a certains cas de force majeure qui se présentent,
10:36et vous vous retrouvez toujours en train d'empiéter sur cet argent là.
10:42Mais, si c'est pour faire la fête,
10:45si c'est pour faire des folies, du champagne,
10:48manger n'importe quoi,
10:50moi je dirais, à ce moment-là, il faut savoir s'abstenir.
10:55On doit faire le jeûne ?
10:57Non, pas de jeûne, pas du tout.
10:59On n'est pas de l'abstinence, on s'abstient de manger ou de boire.
11:02Bon, éviter des excès.
11:04Éviter des excès.
11:07Si je peux boire du jus,
11:10je ne vais pas aller m'offrir par exemple un champagne qui coûte peut-être 200 000,
11:14parce que c'est la fin d'année,
11:17je vais boire mon jus comme d'habitude.
11:20Je ne vais pas sombrer dans les folies.
11:22Encore que le jus il est plus sain,
11:24je parle bien, je ne parle pas des sucreries,
11:27je ne parle pas de boissons gazeuses,
11:30je ne parle pas de boissons gazeuses,
11:32je parle du jus tel que vous parlez,
11:34le jus pressé, ananas, orange,
11:37pamplemousse, corosol,
11:40les jus de fruits en fait.
11:42Le baobab, ça rentre quand même, il y a du sucre qu'on ajoute, n'est-ce pas ?
11:46Parfois du miel.
11:48Parfois du miel, ok.
11:50Alors Bernard, vous me semblez triste,
11:52vous pouvez absolument me rassurer que tout va bien en janvier,
11:54mais moi j'ai l'impression que vous êtes un peu préoccupé.
11:56C'est quoi le problème ?
11:57Non, non, non.
11:58On est amis, c'est une causulée entre amis,
12:01ici on n'a rien à se cacher.
12:03Absolument, oui.
12:04Alors, pourquoi vous êtes préoccupé ?
12:06Vous avez mal géré les fêtes.
12:07Je ne suis pas un homme politique pour cacher quoi que ce soit.
12:09Tout simplement, je voulais dire que
12:12c'est des périodes dont il faut avoir une approche assez rationnelle,
12:16pas une approche émotionnelle.
12:18Quand on parle d'approche émotionnelle,
12:19c'est-à-dire qu'on ne doit pas succomber
12:21aux tentations,
12:22à l'ambiance environnementale,
12:24à la mouvance, à l'effervescence.
12:26Voilà, voilà.
12:27C'est-à-dire que,
12:28première chose, il faut faire la politique de ses moyens.
12:30Deuxième chose, il faut faire une perspective assez sérieuse et rigoureuse,
12:34parce qu'en fait,
12:35vous êtes seul à payer le moment venu.
12:38Parce qu'on a dépensé effectivement pour faire la décoration.
12:42Voilà.
12:43On a mis les sapins,
12:46même si les sapins ne sont pas très indiqués pour l'Afrique,
12:49mais bon, on a quand même aussi mis ça.
12:51Et ça nous a coûté de l'argent.
12:53Et on a mis les Pères Noël, là.
12:56Il était quel nationalité ?
12:58On ne le sait pas.
12:59Toujours est-il que c'est la fête.
13:00Et on a décidé qu'il y a un Père Noël qui viendra
13:04pour les enfants intelligents, les enfants sages,
13:06même si de plus en plus, avec l'ouverture, les enfants n'y croient plus.
13:10Bon, mais il y en a qui restent quand même enfants,
13:12donc ils croient encore aux Pères Noël.
13:14On ne va pas leur enlever ce rêve, là,
13:17de savoir que le Père Noël,
13:19pour ceux qui ont été intelligents, sages,
13:21voilà, il viendra.
13:23Maintenant qu'on est déjà en janvier,
13:25le Père Noël est passé.
13:26Peut-être qu'il n'est pas passé.
13:28On ne sait pas.
13:29Mais on est face à tout ce décor qui nous regarde,
13:32mais le ventre est vide.
13:34On peut revendre ça, non ?
13:36Ce n'est pas un système D ?
13:38On peut revendre.
13:39Qui va vous l'acheter ?
13:40Plus que la période où le sapin sollicité est passé.
13:45Qui va vous le racheter ?
13:46Si on vous le rachète, c'est peut-être...
13:48En prévision, c'est-à-dire que vous dites aux familles
13:51qui n'ont pas eu de grands arbres
13:55d'acheter chez vous, par exemple.
13:59Mais pour garder pour Noël 2015...
14:01Non, non, non, pas du tout.
14:04En fait, c'est une charge inutile.
14:07Donc personne ne va accepter ?
14:09Non, vous faites une immobilisation inutile.
14:11Mais comment vous faites donc pour résoudre vos problèmes de faim ?
14:14Parce que là, vous avez faim.
14:16Oui, c'est pour ça que je parle de l'approche rationnelle.
14:19Mais non, on a déjà fait des folies.
14:21Là, vous êtes dans la prévention.
14:23Vous nous dites désormais, voilà comment on doit se comporter.
14:27On va y penser.
14:28Mais en attendant, nous sommes au mois de janvier
14:30et nous avons faim, nous avons soif.
14:32Comment on fait ?
14:33Ce qu'on fait, on fait avec. C'est clair.
14:35Mais il n'y a rien.
14:36Non, il ne peut ne pas rien avoir.
14:39Même les restes dans le congélateur sont partis.
14:41On a vidé la morgue aussi.
14:44C'est quoi la morgue ?
14:45Les restes de nourriture sont là-bas.
14:51Écoutez, il faut être pragmatique.
14:55Lorsque vous mangez abusivement à cette période-là,
15:00attendez-vous à souffrir en janvier.
15:03C'est la conséquence logique.
15:05Si vous faites dans l'excès,
15:07il faut bien que la contrepartie, c'est le manque par la suite.
15:14Et qu'on ne soit pas surpris du manque.
15:17Et qu'on ne soit pas fâchés non plus parce qu'on n'a pas.
15:19Vous, vous allez vous fâcher contre qui ?
15:21Et qu'on regarde pas mal le voisin.
15:22On s'en fout.
15:23Votre regard ne guérira jamais le manque, non ?
15:26C'est vous-même qui l'avez organisé.
15:28Donc, vous devez en supporter les conséquences.
15:31D'accord. Mais est-ce qu'on doit être plus fréquents
15:33chez le voisin quand même qu'il y a un peu ?
15:35Parce que...
15:36Oui, parce que c'est nous.
15:37Non, non, par naissance.
15:38Par naissance, c'est rester chez vous avec vous.
15:40Comment rester chez vous ?
15:41Parce qu'il y a la genviose.
15:43Et que nous, nous voulons survivre.
15:45Est-ce qu'on ne peut pas aller chez le voisin
15:47ou alors être un peu plus gentil que d'habitude ?
15:49Est-ce que le voisin, lui, l'en a suffisamment ?
15:51Oui, je vous dis, des voisins qui ont un peu, non ?
15:53Déjà, la genviose est individuelle.
15:55Il y a tout ça.
15:56Mais nous, nous sommes en train de voir les méthodes
15:58pour gérer la genviose.
16:00Vous vous accrochez au serpent, quoi ?
16:02Bon.
16:03Est-ce qu'on ne peut pas proposer nos services,
16:05je ne sais pas, de nettoyage ?
16:07Aujourd'hui, il y a beaucoup de problèmes d'ordures, vous voyez ?
16:09On peut proposer ça aussi, non ?
16:11Attends, uniquement pour gérer la genviose ?
16:13Oui !
16:14Si vous avez un boulot, imaginez tel que vous êtes là,
16:16vous allez proposer quoi à votre voisin ?
16:18Vous ne serez pas présent au plateau, non ?
16:20Mais il m'attend.
16:21Comment il vous attend ?
16:22Quand je suis là le lendemain, la veille ou le matin.
16:24Il m'attend, il me dit,
16:25bon, madame, je vois qu'il y a un peu d'herbe là,
16:27je peux s'arcler.
16:28Il y a quand même un problème, non ?
16:30Il n'y a pas de problème.
16:31Si, il y en a un.
16:32Il y en a un.
16:33Il y en a un.
16:34Lequel ?
16:35Vous ne serez pas...
16:36Comment je vous dis ?
16:37Il faut que lui-même,
16:38il ait des ressources affectées à cette tâche.
16:40Parce qu'il y a la notion de programmation.
16:42Je dis, la notion de programmation, elle est fondamentale.
16:44Il faut qu'il ait les ressources qu'il a dégagées
16:46pour allouer à cette activité, non ?
16:48Et il va vous payer avec quoi ?
16:49Il ne vous payera pas, non ?
16:52Donc, il n'y a pas moyen de se débrouiller, en fait ?
16:54Non, on se débrouille en supportant ce qu'on a causé soi-même.
16:57On crache un lait, on reçoit...
16:58Moi, je connais une dame qui instaurait souvent
17:00le système de jeûne chez elle.
17:02Quand elle était foirée,
17:03elle disait que, bon, Jésus lui a parlé
17:05qu'il fallait neuf jours de jeûne.
17:07Donc, peut-être que c'est une astuce qui peut marcher.
17:09Ah ça ?
17:10On ne trompe qui ?
17:11On ne trompe personne.
17:12Le jeûne est même bien pour la santé.
17:14On ne trompe qui ?
17:16Mais les enfants étaient quand même...
17:18Ils étaient conscients de ce que...
17:21On a demandé qu'on jeûne.
17:23Alors, Justin, qu'est-ce que vous faites ?
17:26Eh bon...
17:27Quand vous êtes face à une situation de manque absolu, total,
17:30vous faites quoi ?
17:31Est-ce que vous restez dans le coin,
17:32comme Bernard veut nous laisser croire
17:35qu'il faut mourir de faim,
17:36ne pas aller chez le voisin demander de l'aide ?
17:38Non, non, non, pas forcément.
17:39On fait comment ?
17:40Parce que c'est une nécessité vitale.
17:41Exactement.
17:42Il va falloir satisfaire...
17:44Lui, moi, je peux supporter.
17:46Et peut-être l'enfant ne pourra pas supporter.
17:48Voilà.
17:49Et en ce moment-là,
17:50on aura recours.
17:53Mais il ne faut pas aussi devenir envahissant.
17:55Quelles sont les méthodes, les techniques d'approche ?
17:57Dites-nous.
17:58Comment on fait ?
17:59Pas le harcèlement, surtout.
18:00Non, il ne faut pas harcèler.
18:01Bon, là,
18:03lorsqu'on est sûr,
18:04on fait comme un bon Camerounais,
18:05un bon Camerounais face à l'adversité,
18:09on va se défendre,
18:10on va sortir,
18:11et on va...
18:13même si c'est la plonge,
18:15c'est ce qu'on pourra faire.
18:16D'accord.
18:17Le fait, l'essentiel, c'est que...
18:18Surtout pas la mendicité,
18:19parce qu'apparemment, il y a une loi.
18:20Pas apparemment.
18:21Il y a une loi sur la mendicité.
18:22Il y a une loi sur la mendicité au Cameroun.
18:23Tout à fait.
18:24Et il y a aussi la mendicité aggravée.
18:26Donc faites attention.
18:28Faisons attention.
18:30Nous devons faire attention.
18:31On ne doit pas être mendiant.
18:32Oui.
18:33Donc, c'est mieux,
18:34le conseil de Justin,
18:37de savoir se débrouiller,
18:38faire la plonge.
18:39Dans les restaurants
18:40qui ont peut-être eu beaucoup de clients
18:42pendant cette période,
18:43on peut se rabattre là-bas
18:44pour proposer nos services.
18:46Oui, tout à fait.
18:47Ça, c'est une bonne solution.
18:48Vous voyez, Bertrand,
18:49quand on veut, on peut.
18:50Non, non, non.
18:51Je dis...
18:53Même les restaurants
18:54qui ont eu beaucoup de clients,
18:55ils ont un problème de programmation.
18:57J'insiste sur la programmation.
18:58On ne va pas embaucher quelqu'un
18:59qu'on ne pourra pas payer.
19:00Non, c'est temporaire.
19:01Même si c'est temporaire,
19:02il faut bien louer des ressources
19:03à cette activité-là,
19:04même si elle est ponctuelle.
19:06On fait comment ?
19:07On va à l'église ?
19:08Bon, si vous pouvez.
19:10Si le prêtre, il est généreux.
19:12Puisque dans tous les cas,
19:13lui-même, il a eu beaucoup de ressources
19:15entre les baptêmes, les mariages.
19:18Tout ça, on a payé.
19:19C'est pour ça que je dis
19:20qu'il faut qu'il soit généreux.
19:21À l'église,
19:22on n'a pas de soumis de parole.
19:23Sidonie, s'il vous plaît.
19:24Oui.
19:25Et là, maintenant,
19:26ça va dépendre de notre attitude
19:30vis-à-vis de notre comportement habituel,
19:33vis-à-vis de ce qui nous entoure.
19:35Exact.
19:36Parce que là,
19:37ce qui est vrai,
19:38quelles que soient nos provisions,
19:40quel que soit ce que nous pouvons avoir prévu,
19:44nous serons butés un jour.
19:46Et là, la solidarité africaine,
19:49on doit la convoquer.
19:52On aura recours à un voisin,
19:55un frère,
19:56un oncle,
19:57on va crier
19:59pour gérer la situation ponctuelle.
20:01Mais il ne faut pas surtout tuer les gens.
20:03J'ai menti.
20:04On a deuil.
20:05Ce n'est pas bon.
20:06Et là, ça va interpeller
20:09ce qu'on va encore appeler ici
20:11l'amour fraternel
20:13que nous devons avoir au quotidien
20:15au-delà des festivités,
20:17que nous devons vivre dans la charité,
20:19le partage,
20:20en sachant que le jour que je serai...
20:24Lorsque je serai buté,
20:27j'aurai recours à mon voisin.
20:30Parce que l'individualisme va faire en ce que...
20:33Vous voyez, l'histoire de...
20:35Si nous revenons dans la Bible de Roi, chapitre 4,
20:38la femme veuve qui avait ses enfants
20:41endettés,
20:44elle était endettée,
20:45elle menait une vie de repli.
20:49Et en ce moment,
20:50elle n'avait pas de contact avec le voisinage.
20:53Mais lorsque l'homme de Dieu, le prophète, va arriver à l'Élysée,
20:56il va lui demander d'aller voir ses voisins
21:01et prendre des vases
21:03pour que la bénédiction soit non seulement pour elle
21:07et qu'elle apprenne à partager avec le voisinage.
21:10De telle sorte que le jour que elle-même sera coincée,
21:13le voisin va se rappeler de ce qu'elle a saimé.
21:17Elle moissonnera le moment venu.
21:20Je crois que c'est ça.
21:22Donc, Justin, vous voulez nous dire quand même
21:24que ce n'est pas parce qu'on a faim
21:26qu'on va se mettre subitement à dire bonjour,
21:28alors qu'habituellement, on ne sait pas dire bonjour.
21:30C'est ça ?
21:31Oui.
21:32Donc, vraiment, que chacun sache comment se positionner.
21:35Si vous n'êtes pas gentil, habituellement,
21:37ce n'est pas quand vous avez faim
21:38que vous allez subitement devenir gentil.
21:41Tout à fait.
21:42Et là, on voit l'hypocrisie.
21:44Tout à fait.
21:45D'accord.
21:46Bonsoir.
21:47Merci beaucoup d'être là.
21:49Alors, nous sommes au mois de janvier.
21:51Comment vous gérez ce mois
21:53qui paraît être le mois le plus long,
21:56le plus difficile pour les Camonais,
21:58au point où on l'appelle désormais la janviose.
22:02C'est une maladie qu'on attrape en janvier au Cameroun.
22:06C'est une maladie qu'on attrape en janvier au Cameroun.
22:09C'est une maladie qu'on attrape en janvier au Cameroun.
22:12C'est une maladie qu'on attrape en janvier au Cameroun.
22:16Alors, oui.
22:18Bonsoir.
22:19Bonsoir, c'est Denis.
22:21Oui, merci.
22:22Généralement, la janviose,
22:25peu importe vraiment la manière de gérer durant l'année,
22:30il arrive très souvent que nous soyons confrontés
22:33à cette épidémie, cette maladie.
22:37Lorsque ça a cuit en plein premier janvier.
22:42Le coquet a cuit d'un côté.
22:44Oui.
22:45Et que même les cadavres de la fête,
22:49l'endolé et tout sont finis.
22:51Qu'est-ce qu'il faut faire vraiment?
22:53J'encourage beaucoup ce que Justin vient de dire tout à l'heure.
22:58Notre attitude durant l'année a beaucoup d'impact
23:01sur la façon dont nous allons gérer la préfecture et autres.
23:06Ceci dit, lorsque ça cuit comme ça,
23:10il faut se rapprocher.
23:13Des frais.
23:15C'est ce que moi-même, je fais souvent.
23:17Mais il ne faut pas non plus que nous soyons sous le coup de la loi.
23:21Parce que je vous préviens qu'il y a la loi contre la mendicité.
23:25Parce que moi, je ne veux pas avoir affaire.
23:30Non, les mendiants peuvent être mendiants,
23:32mais qu'ils sachent qu'il y a la loi.
23:34C'est de ça qu'on parle.
23:36Donc, il ne faut pas importuner le voisin.
23:38Ici, nous n'allons pas parler de la mendicité.
23:41Ce n'est pas être mendiant.
23:43Il s'agit ici de s'entraider.
23:46Cela veut dire que durant l'année,
23:49ce n'est pas parce que nous sommes déjà confrontés à cette situation
23:53que nous allons commencer à nous rapprocher de nos frères.
23:56Durant l'année, nous devons, pourquoi pas,
24:00nous organiser des rencontres pour que lorsque ça va cuire,
24:05parce que ça va toujours cuire,
24:07comme le monsieur vient de le dire,
24:09Béna vient de le dire,
24:11même si on gère comment...
24:13Béna lui-même parle là.
24:14Peut-être qu'il est même avec le voisin à ce moment-là,
24:16en pleine négociation.
24:20Même si l'on gère comment,
24:22ça va toujours arriver au moment où ça va cuire.
24:27On n'y prévoit pas.
24:28La belle-mère peut débarquer,
24:30la famille peut débarquer,
24:32tout ça là, on n'y prévoit pas.
24:35Pourquoi les belles-mères semblent être doutables comme ça ?
24:37Vous ne dites pas que le beau-père...
24:39Non, le beau-père, c'est un manga de son attitude d'homme.
24:43Et sa dignité d'homme, c'est la raison pour laquelle nous,
24:46on parle beaucoup des belles-mères.
24:48Mais sinon, de façon générale,
24:49la belle-mère représente toute la belle-famille.
24:52Donc, vous voyez que même si ça cuit comment,
24:55vraiment, ne laissons pas les enfants mourir de famine.
24:59Même s'il faut réduire soit même son transport pour aller travailler.
25:04Marcher un peu à pied, faire un mini-parcours à pied et payer.
25:09Et réduire même les déplacements.
25:11Il y a souvent des déplacements que je joue souvent inutiles.
25:13Ah mais oui, pendant même cette période, puisqu'on en parle,
25:16il y a des hommes qui deviennent subitement casaniers.
25:22C'est pratique.
25:25Je pense que la meilleure façon, vraiment,
25:28c'est de ne pas laisser sa famille mourir de famine
25:31et de réduire peut-être son budget.
25:34Les déplacements, réduire d'autres budgets,
25:37de façon à ce qu'il y ait...
25:39Les alcools, tout ça.
25:40Les alcools, oui.
25:41Parce que nous, les hommes, souvent, même si on ne le dit pas,
25:44il y a souvent les budgets biens.
25:46Budget bien.
25:47Il faut réduire le budget de boisson,
25:49réduire les invitations avec les potes.
25:51Vraiment, je pense que ça sera une meilleure façon de gérer.
25:56Est-ce qu'une autre façon de gérer l'argent vieuse
25:59ne serait pas aussi de penser à donner de l'argent à Madame
26:02pour qu'elle l'attrape, comme ça, quand c'est difficile,
26:05elle sort la balle de chéri?
26:11Personne ne peut prévoir l'argent vieuse.
26:13Personne ne peut prévoir l'argent vieuse
26:15avec le coût de vie élevé de maintenant
26:18et les problèmes que nous racontons au quotidien.
26:21Parce qu'on peut bien avoir économisé de l'argent
26:24pendant toute l'année pour contrer ce problème de l'argent vieuse.
26:29Mais là, viennent des problèmes.
26:31Les décès, les visites, les maladies.
26:35On s'attend peut-être à l'achat de l'huile à 1 400.
26:39On se retrouve à 1 600 et autres.
26:42Alors, on se retrouve...
26:44Dans le panier de l'aménagère, qui n'est pas très stable.
26:47Qui n'est pas stable.
26:49Alors, janvier arrive.
26:51L'argent vieuse arrive, comme elle est là présentement.
26:54Qu'est-ce que je fais?
26:56Parce que je suis confrontée à ce problème,
26:58à ce moment précis.
27:02Parfois, la mendicité...
27:05On est avec la mendicité, excusez-moi.
27:08Parce que c'est dans les jeunes.
27:09Il y a des gens qui sont dotés d'une intégrité
27:13qui ne leur permet pas de faire certaines choses.
27:16C'est pourquoi, pendant toute l'année,
27:18il faut prôner l'esprit de partage.
27:20Quand on partage, un bienfait n'est jamais perdu.
27:24La main qui donne reçoit un retour.
27:27Donc là, il faut éviter d'être avare.
27:30Il faut éviter d'être concentrée sur soi-même.
27:33Il faut partager au courant de l'année.
27:36Parce que quand on va tomber,
27:38les mêmes personnes, même si...
27:40On a parlé de l'ingratitude quelque part.
27:42Tout le monde ne peut pas vous remettre en retour.
27:45Retourner l'ascenseur.
27:46Retourner l'ascenseur.
27:47Mais il y aura au moins quelqu'un, même le Seigneur,
27:50qui va faire...
27:51Si déjà, il nourrit les oiseaux,
27:53pourquoi ne pas nourrir son homme, son être ?
27:57Et qu'est-ce que moi, je fais présentement ?
28:00Parce que moi, je fais dans les champs.
28:03Je travaille au champ.
28:05Je garde les provisions à la maison.
28:08L'eau manure, je fais du couscous.
28:11Et autres, j'ai quelques réserves.
28:14On ne va plus bien manger, comme auparavant.
28:17Mais on mange, on fait tout.
28:20Je fais tout le possible pour que les enfants ne dorment pas en famille.
28:24Mais pourquoi vous misez tout sur les fêtes ?
28:27Est-ce qu'il y a un problème ?
28:29Pourquoi vous...
28:30Pourquoi tant de gaspillage ?
28:32Pourquoi tant de dépenses pendant la période des fêtes
28:35pour aujourd'hui venir attraper la jambiose ?
28:37Pourquoi ?
28:38Les fêtes nous imposent un rythme.
28:40Les fêtes nous imposent un rythme.
28:42Oui, ce n'est pas nous qui voulons.
28:45On ne veut même pas.
28:46Parfois, on dit...
28:47Avant la fête, on se dit que non, je ne veux même pas dépenser.
28:50Je veux faire ceci.
28:51Mais quand les carillons de la fête commencent,
28:54c'est comme si on était enivrés.
28:56Ensorcelés.
28:57Ensorcelés.
28:58On entre.
29:00Vous êtes là, des amis arrivent à la maison.
29:03Vous n'allez pas les regarder.
29:05C'est quand même la fête.
29:06Parfois, les gens ne se baladent pas.
29:08Vous allez leur offrir à boire.
29:11Vous allez leur offrir à boire.
29:13Oui.
29:16Parfois, même vous êtes à la maison,
29:18on vous appelle, vous vous dites que pendant 30 ans,
29:21pendant les 366 jours, je suis restée à la maison.
29:24Pourquoi ne pas aussi aller m'éclater ?
29:26Boum, vous sortez.
29:27Vous vous retrouvez dans une ambiance de grand-mère.
29:30Comme nous sommes déjà des mamans, vous vous retrouvez là.
29:33Vous dépensez un peu.
29:35Subitement, quand vous partez, guettez la poche.
29:37Elle est presque vide.
29:39J'avais un comédien qui se plaignait de ce que...
29:43Il a farauté toute la nuit.
29:45Il ne comprend pas.
29:46L'alcool.
29:47L'alcool n'a pas d'amis.
29:50Oui, quand vous avez déjà pris un verre de Crocs,
29:53tout est beau, tout est gentil.
29:55Tout le monde est gentil.
29:56Vous sortez de la chambre.
29:58Le lendemain, c'est sur votre lit que vous vous mettez à regretter.
30:01Oui, qu'est-ce que j'ai fait ?
30:03Vous envoyez l'enfant.
30:05J'ai 10 000 qui sont restés dans le porte-monnaie.
30:08Maman, je n'ai retrouvé que 300.
30:10Tu te mets à crier sur l'enfant.
30:12Vous m'avez volé.
30:20Les fêtes nous imposent un rythme.
30:22On ne peut pas s'en échapper.
30:24Mais quelqu'un disait quand même...
30:26Les enfants aussi ne nous laissent pas.
30:28Maman, les manèges...
30:30Les gens ont créé les choses ici dehors, les attractions.
30:33Les enfants ne nous laissent pas respirer.
30:35Maman, le cheval.
30:36Je veux monter sur le cheval.
30:38Le cheval, il faut débrousser peut-être 1 500.
30:40Vous avez peut-être 3 enfants.
30:42Ça fait 4 500.
30:43Maman, je veux aller à la fois.
30:45Maman, je veux aller à la fois.
30:47Vous n'amenez pas vos enfants à la fois.
30:50Mais il va se sentir aussi lésé.
30:52Un enfant à part.
30:54Maman nous a abandonnés.
30:55Pourquoi vous ne m'avez pas amené ?
30:57Maman, tu ne nous as pas amenés à la fois.
30:59C'est ça, c'est le rythme-là.
31:01Mais pourquoi ne pas expliquer clairement aux enfants
31:03que les choses n'ont pas changé ?
31:05En fait, c'est les jours qui se suivent, tout simplement.
31:08Vous êtes parents, pourquoi ?
31:10Vous devez faire plaisir à vos enfants.
31:12Oui, mais on peut leur faire plaisir dans la mesure de nos moyens.
31:15Il ne faut pas non plus s'asphyxier.
31:18Non, cela ne veut pas dire que nous sommes excessifs.
31:21Nous ne sommes pas excessifs.
31:22Mais les moyens à la base ne sont pas conséquents, c'est ça ?
31:25Conséquents.
31:26Ok, je comprends.
31:27Merci beaucoup.
31:29Moi, je...
31:30S'il vous plaît.
31:31Quand nous étions à l'école primaire,
31:34l'enseignant nous amenait souvent à chanter
31:37« prévenez vaut mieux que guérir ».
31:39Pendant toute l'année, comme Bernard disait tantôt,
31:41on a le temps de se préparer
31:45et plus que de se préparer contre la jambiose.
31:48Parce qu'on doit tirer des leçons des années précédentes.
31:51Et le cours de la vie est devenu très difficile et élevé.
31:54Et ce qui fait que, pour éviter d'être un mendiant
31:57dans les famouches des voisins,
31:59même la maman a parlé de Dieu.
32:01Dieu nous a tout donné,
32:02Dieu ne demande pas qu'il faut déranger les gens aussi.
32:04Il nous a donné la sagesse pour réfléchir.
32:06Je ne fais que vous dire qu'il y a la loi.
32:08Il y a la loi.
32:09Parce que même Dieu a établi une loi.
32:11Dieu nous a accordé la sagesse.
32:13Dieu ne va pas défendre au ciel ou des ennemis.
32:15Nous nous dit que l'on gère comme ça.
32:16Tu as ton argent, tu fais un budget, tu fais une durence.
32:18Ce qu'il faut acheter, tu achètes.
32:19Ce qu'il faut manger, tu manges.
32:20Ce qui n'est pas dans le budget, tu ne le dépends pas.
32:22Dans un voisin qui vient,
32:24ou une sœur, laissons les voisins,
32:26une sœur qui vient vous solliciter,
32:28si elle n'entre pas dans votre budget,
32:30vous lui dites clairement et gentiment que
32:32« Maman, je sais que la vie est difficile.
32:35Ici, il n'y a pas ton nom. »
32:37C'est ce qu'il faut lui dire ?
32:39Non.
32:40Non, on veut juste savoir la méthode.
32:42Est-ce que c'est ce qu'il faut dire ?
32:44Il n'y a pas ton nom ici.
32:45Je comprends la douleur.
32:46Ton enfant est malade.
32:47Mais ici, je lis, il n'y a pas ton nom.
32:50Comment je sors du budget ?
32:52C'est cassé, n'est-ce pas ?
32:53En faisant le budget,
32:54il y a des aides commerciales de côté.
32:56Imprévu.
32:58Maintenant, si le budget imprévu est déjà épuisé.
33:01Si il est déjà épuisé,
33:02je vais dire à ma sœur
33:03« Comme tu vois, ça ne va pas.
33:04Il faut être vrai.
33:05Je n'ai pas pour te donner, pour t'aider. »
33:08Là où tu es, moi-même, je suis au bas niveau.
33:10Il ne faut pas faire de fausses promesses.
33:12Dis-toi que moi-même, ça ne va pas.
33:13Tu es venue, j'ai bien l'intention,
33:15mais mes os sont brisés.
33:17Je ne peux pas t'aider.
33:18Si après trois ans, vous n'avez pas vu votre sœur,
33:21elle s'amène chez vous ?
33:22Si elle arrive que le climat n'est pas favorable,
33:24elle va d'abord s'asseoir,
33:25elle attend.
33:26Elle doit être patiente.
33:27Là où ça peut venir.
33:28Et si elle a son mari, ses enfants et tout ça ?
33:30Si j'ai le transport,
33:31elle peut rester.
33:32Attends quelques jours.
33:33Je vais voir comment avoir un petit truc.
33:35Je te donne.
33:36Tu rentres d'abord avec.
33:37Bon, aussi, il y a une chose, n'est-ce pas ?
33:39La parole de Dieu nous fait comprendre la proverbe
33:41que la fourmi, elle ne peut pas.
33:44Elle ramasse la nourriture pendant l'été,
33:46sachant que l'hiver arrive.
33:48Bon, tu ne vas pas réfléchir.
33:50Tu ne vas pas...
33:51Tu sais ce que tu as subi les années précédentes.
33:53Tu vas vivre le jour, le jour,
33:55pour quelques jours de fête.
33:56Tu vas tout...
33:57Tu t'as dit que tu vas vider tout ton grignot,
33:59sachant que mon oncle est ministre,
34:01ma voisine est directeur,
34:02elle travaille à C.I.A.T.V.,
34:03F.S.S.
34:04Ah, l'office du ministre a été supprimé par le rébat du bar.
34:06Oui, j'ai dit, voilà.
34:07Vous avez oublié la chanson.
34:09C'est ça.
34:10Donc, ce qui fait que le proverbe aussi dit quelque chose.
34:13Va rarement chez ton voisin
34:14de peur qu'il ne s'est rassasi de toi.
34:16C'est ça.
34:19Vous comprenez.
34:20Parce que vous allez dire que les gens sont égoïstes,
34:21ils sont ceci, ils sont ceci.
34:22Non.
34:23Ils ne deviennent pas à la charge des autres.
34:24Tu as eu toute une année.
34:25Tu as eu, je ne sais combien, en quatre jours de fête.
34:27Tu as tout brûlé.
34:28Tu as tout épuisé, tout brûlé.
34:29Et non seulement il a épuisé,
34:30il a aussi fait...
34:31Je vous dis qu'il y a des gens qui se sont endettés.
34:33En plus.
34:35Moi, c'est ça qui m'étonne même.
34:37C'est-à-dire que tu partes endetter pour manger et t'habiller.
34:40C'est pour cela qu'il faut avoir les désirs et les besoins parallèles.
34:44Voilà.
34:45Désirs et besoins parallèles.
34:48Donc, ce qui fait que voilà comment on devient mendiant,
34:50et ta vie est déjà...
34:51D'ailleurs, le moment qu'il y a la querelle avec le voisin,
34:52il t'insulte.
34:53Parce que tu as perdu ta dignité.
34:54Ce n'est même pas mauvais de demander.
34:55Tu deviens nuisible.
34:56Mais il faut se préparer.
34:59D'accord.
35:00Toute chose dans la vie, on se prépare.
35:01Et en plus, on a le Père Noël.
35:02Et en janvier, ça devient le Père Janvios.
35:07Le Père Janvios.
35:08Noël est passé avec le Père Noël.
35:09Oui.
35:10Et janvier est arrivé avec le Père Janvios.
35:14Allez-y.
35:16Bon.
35:17Moi, je pense qu'il faut faire la politique de ces moyens.
35:21D'abord au sein de la famille.
35:23Parce que vous savez, disons en général en Afrique,
35:26la janvier, c'est inévitable.
35:28Tu fais ton plan, la famille a son plan.
35:32Et ça, c'est clair.
35:33Ça, c'est clair.
35:34Parce que toi, tu as peut-être, tu as ton budget.
35:37D'accord.
35:38Tu dis bon, voilà.
35:39Ça, c'est peut-être pour les enfants.
35:40Bon, ça, c'est peut-être pour ma belle-mère.
35:42Ça, c'est peut-être pour mon beau-père.
35:44Bon, tu as déjà fait ton budget.
35:45Mais ne t'inquiète pas.
35:46Tu vas entendre là.
35:47Il y a peut-être une soeur qui a envoyé les enfants.
35:50Passer les fêtes de Noël.
35:51Passer les fêtes de Noël.
35:52Et sans suivi.
35:53Aucun suivi.
35:54Tu es là.
35:55Non, non, tu es là.
35:56C'est fini.
35:57Et tu vois, on dépose juste.
35:59Et dès que tu appelles, ça ne passe même plus.
36:03Donc, du coup, moi, j'insiste.
36:05Mais quand vous appelez là-bas, c'est pour quoi?
36:07Non, c'est pour savoir comment ça se passe.
36:11Oui, parce que moi…
36:13Comment on gère les enfants qui sont arrivés?
36:15Oui, on gère les enfants.
36:17Moi, j'ai déjà géré une jambionse qui m'a torturé.
36:21Face à la jambionse, tu n'es pas avec quelqu'un.
36:24Ça vous est arrivé?
36:25Oui, oui.
36:27Tu te réveilles comme ça.
36:28Même 5 francs, tu n'as pas dans la bouche.
36:30Parce que tu as eu à gérer ce genre de cas.
36:32Tu restes, tu regardes le ciel comme ça.
36:34Il n'y a que Dieu, il n'y a que toi.
36:35Et là, vous devenez aigri.
36:36Oui.
36:37Vous maudissez toute la république.
36:38Oui, oui.
36:39Oui, tu commences…
36:41Tout est nerveux, même d'abord.
36:43Oui, tout est nerveux.
36:45On dit souvent, quand la main donne quand même,
36:47Dieu fait des petites choses.
36:49Dieu fait des grâces.
36:50Oui, Dieu fait des petites choses.
36:51Merci.
36:52Nous allons recevoir notre très cher professeur, psychologue,
36:55le professeur Raymond Bédé,
36:57qui va donc nous retrouver sur ce plateau avec lui.
36:59On va continuer à parler de la jambionse.
37:10Le professeur Raymond Bédé est donc déjà sur ce plateau.
37:13Bienvenue, professeur.
37:15Vous avez attrapé la jambionse ou pas?
37:17J'ai tout écouté, entendu.
37:20J'ai suivi.
37:22Il faut d'abord dire que la jambionse,
37:26comme vous l'avez rappelé,
37:28c'est un terme camerounais.
37:29Typiquement.
37:30Typiquement camerounais.
37:32Je dirais plutôt que c'est un terme
37:35typiquement camerounais.
37:37Je dirais plutôt que c'est la jambiophobie.
37:42On a peur de ce « moi-là »
37:44parce qu'on ne sait pas ce qui va arriver.
37:48Deuxièmement, le camerounais aime la fête.
37:52Exactement.
37:53Vous ne pouvez pas enlever ça dans ses habitudes.
37:57Et qui dit fête dit dépense.
38:00C'est ça.
38:01Maintenant, ces dépenses se reposent sur quel budget?
38:05Budget?
38:06Déjà en temps normal,
38:09nous avons des problèmes de budget.
38:11À savoir, quel est l'état, la nature des salaires
38:16des fonctionnaires.
38:18Parce que là, nous parlons comme si ça nous regarde
38:20comme les fonctionnaires,
38:21enfin ceux qui travaillent.
38:24Donc déjà, ce qu'on a par mois
38:26est très difficile à boucler les mois ordinaires.
38:29Habituellement, c'est ça?
38:30Habituellement.
38:31Et si vous invitez à l'an janvier
38:35où on a pratiquement, je crois, le 21 décembre,
38:40les salaires vont passer, je crois.
38:43Bien évidemment.
38:44Ça veut dire que vous avez plus de 35 jours à vivre.
38:50Et vous avez aussi des dépenses incontournables.
38:54Ceux qui ont encore les enfants en bas âge.
38:58Il y a des scolarités à mettre de l'argent.
39:04Oui, parce qu'il y a effectivement les dernières tranches.
39:07Les dernières tranches.
39:09Il y a tout ça qui est derrière.
39:12Ensuite, combien de gens qui travaillent ont les cartes Visa?
39:19Les cartes Visa sont venues aggraver la situation.
39:23C'est une bonne chose, mais ça aussi,
39:25il faut gérer ça avec beaucoup de sagesse.
39:28Parce que dès que vous avez la carte Visa,
39:31vous allez à votre banque, même le dimanche.
39:33Oui, on fait les retraits.
39:34On fait les retraits.
39:35Et puis après cinq jours, il n'y a plus rien.
39:37Il n'y a plus rien.
39:38C'est vide.
39:39Après, on dit, c'est les banques qui nous volent.
39:41Ils vont commencer à bailler.
39:44Il y a une espèce d'utilisation irrationnelle de ce qu'on a.
39:48De la carte Visa.
39:51Il y a aussi le fait que...
39:53La carte de retrait.
39:55Oui, la carte de retrait.
39:57La carte de crédit.
39:58Dans les guichets automatiques en ville.
40:02Il y a aussi une autre dimension.
40:04C'est la dimension de...
40:07Souvent, quand nous parlons,
40:09je dirais que nous ne parlons que de ceux qui sont dans les villes.
40:12Il y a l'arrière-pays au Cameroun,
40:16qui doit aussi vivre.
40:18L'arrière-pays a généralement l'habitude des provisions.
40:23L'arrière-pays.
40:25Il y a le grenier, il y a ceci,
40:27il y a le petit champ qui est là.
40:29On va chercher des compléments.
40:30Alors qu'en ville, à Douana, ça n'existe pas.
40:33Exactement.
40:34Ils ne vivent pas les mêmes problèmes que nous.
40:36Généralement.
40:38Parce que là, on peut aller chercher le manioc,
40:40on peut aller chercher, on peut aller chercher.
40:42Et puis on a un peu d'arachide, on mange.
40:45Mais ici, qu'est-ce qu'on va faire ?
40:47D'où aussi la notion que ne restons pas cantonnés,
40:50pour ceux qui le peuvent.
40:52Dans les villes, ayons aussi la possibilité,
40:55je crois que même le gouvernement encourage,
40:57que les gens travaillent aussi dans leur village.
41:00Ça peut nous procurer des champs
41:02où nous pouvons prendre l'arachide,
41:04nous pouvons prendre le bâton de manioc,
41:07nous pouvons prendre les noix de palme et tout ça.
41:10Ça permet de diminuer les dépenses financières
41:13et d'avoir des apports qui nous permettent de vivre.
41:17Mais tout ça n'est pas négligé.
41:19En plus, quand nous faisons ces dépenses-là,
41:22vous allez arriver dans une famille.
41:25On a acheté la viande de porc,
41:27il y a le poulet, il y a la viande de bœuf,
41:30il y a... Pourquoi tant de viande ?
41:33En une seule journée.
41:34Et puis le lendemain, il n'y a plus rien.
41:37Il y a les gambas, vous n'avez plus...
41:39Oui, mais vous ajoutez tout ça.
41:41Les gambas, il y a tout ça.
41:42Ce qu'on ne pourrait pas diminuer ou mutualiser,
41:45c'est là que je reviens à la notion du quartier.
41:50Ce n'est pas le jour où nous avons des problèmes,
41:52on va voir les amis.
41:54On peut aussi organiser les repas collectifs
41:57où vous préparez le manioc,
42:00l'autre prépare le porc,
42:02le poulet préparé par l'autre,
42:04et on va rassembler tout ça pour manger.
42:07Ça peut diminuer les dépenses
42:09pour que je n'achète plus la viande de porc,
42:11je n'achète plus le bœuf, la viande de bœuf.
42:13Mais c'est une bonne approche, professeur.
42:15Pourquoi on n'avait pas proposé ça ?
42:16Décembre arrive encore.
42:18Dans tous les cas, les quartiers,
42:20on peut s'organiser comme ça.
42:21On peut s'organiser.
42:22Organisons-nous.
42:23Et on mangera toujours le poulet
42:24parce que le voisin va le préparer.
42:26On mangera toujours le porc
42:28parce que l'autre va le préparer
42:30et moi, je vais préparer le poisson.
42:32Au lieu que je mette tout ça dans mon busin.
42:35Mais prof, si on fait ça,
42:37le voisin ne peut pas...
42:39Parfois, ça peut aussi ramener des problèmes.
42:41Le voisin va juger que
42:43vous n'avez pas préparé assez de poissons
42:45alors que c'était votre rôle.
42:46Non.
42:47Vous ne commencez pas
42:48à faire ce genre d'opération
42:50au mois de janvier
42:51ou bien le 25 décembre.
42:53C'est que vous avez l'habitude.
42:55Il y a des moments, parfois,
42:57où vous vous retrouvez dans ce contexte-là.
42:59C'est pas quelque chose à commencer là
43:01parce qu'on a peur.
43:02Et avec la méfiance ambiante ?
43:04C'est-à-dire, on est devenu très méfiant
43:06les uns avec les autres.
43:07Est-ce que la méfiance peut arranger les choses
43:09dans un pays ?
43:10Mais pas du tout, justement.
43:11Comment on fait ?
43:12Justement, il faut briser cette méfiance
43:13qui est inutile.
43:14Exact.
43:15Or, quand vous êtes même dans un quartier,
43:17quand un voisin a des problèmes...
43:19Ma voiture a servi plusieurs fois d'ambulance.
43:24C'est-à-dire que le voisin,
43:25l'enfant est malade la nuit,
43:27il sait que le professeur,
43:28il a sa voiture,
43:29on vient cogner.
43:31J'ai un cas là, je fais comment ?
43:33Je prends la voiture,
43:34je dis à mon fils
43:35d'aller l'accompagner à l'hôpital.
43:36Très bien.
43:37Donc, ce n'est pas le problème.
43:40Il ne s'agit pas de commencer ça immédiatement.
43:43Le jour est fait.
43:44C'est une habitude qu'on prend,
43:47de vivre dans un quartier.
43:48C'est un style de vie qu'on doit adopter.
43:50Un style de vie qu'on n'est pas renfermé,
43:52même si on a des biens,
43:53qu'on peut aider,
43:54parce qu'il y en a qui ont des biens
43:56qui sont complètement renfermés,
43:57qui cherchent des amis ailleurs,
43:59qui sont de la catégorie.
44:01Exact.
44:02Les gens marchent par catégorie.
44:04Par catégorie.
44:05Par catégorie.
44:06Mais de temps en temps,
44:07il faut libérer la main.
44:09Il y en a qui sont quand même généreux.
44:12Je ne vais pas citer les noms.
44:13Par exemple, les fêtes arrivent,
44:15ils amènent un bœuf,
44:17ils amènent des poulets,
44:19qu'on partage aux gens du quartier.
44:22Ils font ça sans demander la contribution
44:24de qui que ce soit.
44:26Ce qui est une très bonne chose.
44:28Pour cuire un bœuf au quartier.
44:30Il faut cultiver
44:32ces habitudes de convivialité.
44:35Tant qu'on reste bloqué,
44:36on a peur de tout.
44:38Finalement, on va vivre où ?
44:40On ne veut pas mourir.
44:42Quel que soit le cas,
44:44la mort est là.
44:46Il faut prendre quelques précautions.
44:49Mesures de prudence.
44:51On ne part pas.
44:53Mais un bandit peut aussi arriver.
44:55Il va se trouver dans votre bunker.
44:57Exactement.
44:58Donc, si donné ces choses-là,
45:01elles sont aussi liées à la mentalité.
45:04Et au manque de structures,
45:06d'encadrement et de soutien.
45:09Disons par exemple,
45:11si je suis malade et que j'ai une assurance
45:13qui peut me prendre en charge,
45:15je n'ai pas à aller voir le voisin.
45:17Je n'ai pas à aller le voir.
45:19Si je suis dans telle situation,
45:21je sais qu'il y a quelque chose qui est prévu.
45:23Pas les structures qui sont là.
45:26Je n'ai pas besoin du voisin.
45:28Prenons le secteur des deuils.
45:30C'est des dépenses incroyables chez nous.
45:33Mais ailleurs, le 2CG,
45:36quelqu'un meurt dans la famille.
45:38C'est vraiment dans l'intimité.
45:40Les assurances vont s'occuper de ça.
45:42On vous demande si vous allez à l'église.
45:45Il y a des structures qui sont prévues pour ça.
45:48Mais qui sont financées d'avance.
45:51Et vous savez que vous cotisez dans ces structures-là.
45:54Oui.
45:55On cotise.
45:56Ça va alléger nos charges ponctuelles.
46:00Et puis, on a parlé de la prévision.
46:02C'est une bonne chose.
46:04Mais la prévision...
46:06Au Cameroun, on connaît ça.
46:08Quelle famille...
46:09On va apprendre.
46:10Oui, mais on n'apprend pas tout de suite.
46:12Oui, mais c'est ça qu'on fait déjà.
46:14Je dis que c'est des prévisions.
46:16Vous voulez que le 25...
46:18Je ne sais pas, vous avez...
46:20Je dirais 300 000.
46:22Ou 200 000.
46:24Ce n'est pas grand-chose.
46:25Prenez 50 000.
46:2650 000 ?
46:27Oui.
46:28D'abord, vous faites quoi avec 50 000 ?
46:30Non, on n'achète pas le poulet.
46:32J'ai dit donc, au lieu d'acheter tout ça,
46:35partageons-nous les repas.
46:38Et si vous allez, vous avez aussi les enseignes lumineuses.
46:43C'est bien de les avoir,
46:45mais c'est des endroits extrêmement où on doit dépenser.
46:48Exactement.
46:49On a parlé de...
46:50Des manèges et tout ça.
46:53C'est aussi la période où on est tellement sollicité.
46:57Et les hommes d'affaires,
46:58ils savent comment se faire du beurre.
47:00Ils vont faire le bilan.
47:02Vraiment, c'était une bonne période.
47:04Exactement.
47:05Où j'ai gagné.
47:06Mais ils tablaient sur notre argent,
47:08alors que nous ne tablons pas sur leur économie.
47:11Mais comme nous succombons...
47:13Et puis, j'allais dire à madame
47:15que nous ne devons pas être esclaves de nos enfants comme ça.
47:18Voilà.
47:19Je dois dire à mon enfant, voici ce que je peux faire.
47:22La situation.
47:23Voici mon budget.
47:24Parcourir les boutiques,
47:27mais qu'est-ce qu'il y a comme jouets ?
47:30Il y en a tellement.
47:31Il y en a tellement.
47:32Qu'est-ce qu'il ne faut pas là-dedans ?
47:33Il y a des jouets qui sont restés.
47:35Oui.
47:36Et puis, on va les ressortir en décembre prochain.
47:38On va les ressortir.
47:39Et les parents...
47:40Ça chante partout, ça danse partout.
47:43Et puis, il faut manger à côté.
47:47Pendant ce temps, vous laissez la voiture
47:49où la communauté urbaine vient mettre le sabot.
47:52Quand vous ressortez de ces endroits déjà un peu dingues,
47:57vous trouvez le sabot.
47:59Il faut mettre 25 000.
48:00Vous n'avez plus rien dans la poche.
48:02La fourrière.
48:06C'est très difficile le mois de janvier.
48:08Le mois de janvier est difficile par rapport à nos propres contextes.
48:13À nos comportements.
48:14À notre mentalité, à nos comportements.
48:16Il faut quand même être plus réaliste
48:19qu'à l'heure actuelle.
48:20Nous n'avons plus les mêmes moyens
48:22de faire face à tout ce qui est comme sollicitation.
48:25C'est ça le problème ?
48:26Exactement.
48:27Au village, il n'y a pas d'enceinte lumineuse
48:29pour aller acheter les jouets et tout ça.
48:31Mais la maman là-bas, le papa,
48:33leur problème c'est quoi ?
48:34C'est la nourriture.
48:35Exactement.
48:36Mais nous, à Douala, il y a tout ça.
48:39Et quand vous entrez là-dedans, vous êtes abrutis.
48:42Exactement.
48:43Et puis les enfants vont voir les autres jouer
48:46avec ces jouets, les pistolets.
48:49Il y a même des mitraillettes.
48:51Encore que ce ne sont pas des jouets
48:53que je conseillerais aux parents d'offrir aux enfants.
48:55Il y en a sur le marché.
48:58Alors prof, ce mois de janvier nous surprend toujours.
49:02Oui.
49:03Et on attrape pratiquement la même maladie.
49:05Oui.
49:06Mais c'est quoi le vaccin ?
49:07Il n'y a pas de vaccin ?
49:09Le vaccin, en attendant, il semble qu'on cherche le vaccin
49:14contre le paléotisme.
49:16On cherche.
49:17Donc nous cherchons encore le vaccin.
49:19Contre la jambiose aussi.
49:20Contre la jambiose.
49:22Parce que les méthodes ne nous permettent pas encore
49:24de cerner le problème.
49:26Donc la jambiose a trop de...
49:28C'est comme le virus.
49:30Ça dit que dès qu'on le trouve ici, ça apparaît là-bas.
49:33Ça apparaît de l'autre côté.
49:35Donc ça fait beaucoup de microbes.
49:37La jambiose est très difficile.
49:39Très difficile.
49:40Justin a peut-être une proposition.
49:41Oui, moi je disais, je disais, je dis ceci.
49:44Si nous quittons parce que la jambiose n'est que la conséquence de Noël,
49:49je crois bien.
49:50Oui.
49:51Donc quand nous revenons...
49:52Noël et la Saint-Sylvestre.
49:53Voilà, Saint-Sylvestre.
49:54Quand nous revenons sur Noël.
49:56Parce que Noël, c'est les enfants.
49:58La Saint-Sylvestre, c'est les adultes.
49:59Voilà.
50:00Et on sait même qu'il y a des adultes qui organisent des fêtes
50:03où les couples doivent participer pour les réveillons à hauteur de 200 000.
50:08Tout à fait.
50:09500 000.
50:10Oui.
50:11Oui.
50:12On vous dit, si vous voulez venir en couple, madame, bon, c'est 500 000.
50:15Si vous venez seul, bon, c'est 300 000.
50:17Voilà.
50:18Donc c'est à vous de voir.
50:19Vous avez quand même un petit gap là, vous gagnez si vous êtes deux.
50:21Donc vous voyez, il y a une pression.
50:23Tout à fait.
50:24Et j'en viens sur un point.
50:26Si nous quittons l'essence de Noël,
50:30et nous allons peut-être, je dis, bon, on va un peu aller dans le cadre occidental,
50:36où Noël reste...
50:38Mais c'est là-bas que les mauvaises habitudes, l'habitude de Noël.
50:43La Noël n'est pas à vous.
50:44À apparaître, je crois, je dis quoi, festif, beaucoup plus que spirituel.
50:48Or...
50:49À vous, c'est spirituel ici.
50:50Noël, déjà, a priori, je dis, à l'essence.
50:53Si nous venons, Noël, nous souhaitons Jésus-Christ, non ?
50:56Et quand Jésus-Christ vient dans l'humanité, c'est pour faire quoi ?
51:00C'est pour réconcilier l'homme avec Dieu.
51:02Mais depuis là, on n'est pas réconcilié.
51:04Et maintenant, l'autre aspect, dans le sens vertical.
51:08Dans le sens horizontal, c'est pour aussi la réconciliation familiale, fraternelle.
51:13Je crois que c'est généralement les moments où, dans des familles, on se retrouve.
51:19Mais on peut se réconcilier sans faire mille plats.
51:22C'est de ça qu'on nous parle.
51:24Oui, tout à fait. Maintenant, quand je parle du cadre festif,
51:28c'est qu'on peut réduire, comme le professeur l'a dit, à nos moyens.
51:33À nos moyens, et nous restons modestes.
51:37Mais on ne veut pas ça.
51:38C'est ça le problème.
51:40L'environnement n'invite pas la modestie.
51:42La modestie.
51:43La modestie, c'est plutôt à la dépense.
51:45C'est ça.
51:46À l'extravagance.
51:48Et même à l'arrogance.
51:49Oui.
51:50Parce que des fois, on fait des comparaisons de table.
51:52On était chez le voisin, là, il n'y avait même rien.
51:55Oui, voilà.
51:56Tout ça, c'est à quelque chose.
51:58Pour revoir, ce que je vous ai entendu dire, nous disons, il faut revoir la mentalité.
52:04Lorsque je crois que les chrétiens, que nous sommes, pour certains,
52:09nous avons quand même une attitude qui est parfois différente.
52:15On va gérer l'affaire avec les moyens qu'on a,
52:19et sans toutefois extrapoler.
52:22Merci beaucoup.
52:23Professeur, on est arrivé au thème de cette émission.
52:26Comment on fait pour bien gérer la genviose, mais surtout pour prévenir ?
52:29Parce que c'est quand même récurrent.
52:31Genviose, genviose.
52:32Mais on tourne dans le même panneau.
52:34Il y a donc cette prévention.
52:37En réalité, il faut quand même lui laisser ses initiatives.
52:40Je vois beaucoup de dames qui sont dans des tontines,
52:43qui prévoient qu'en janvier, il y a la troisième tranche à payer.
52:48Et quand toutes ces tontines ont de l'argent,
52:52elles vont payer cette tranche-là.
52:54Donc il y a des possibilités, quand on est un peu acculé,
52:57de voir qu'est-ce qu'on peut faire.
52:59Mais au départ, qu'est-ce que je vais manger en janvier ?
53:03Qu'est-ce que je mange le 25 décembre et le 1er janvier ?
53:08Et pouvoir résister à la frénésie des dépenses liées aux festivités.
53:17Mais ce n'est pas facile.
53:19Ce n'est pas facile.
53:20Donc il faut un peu vivre, je dirais, un peu comme dans les villages.
53:24Il n'y a pas toutes ces dépenses dans ces données.
53:26Mais c'est surtout en vie qu'on a toutes ces dépenses,
53:29toutes ces sollicitations.
53:30Non, et il faut un peu copier le modèle de vie des personnes en zone rurale.
53:35Oui, qui sont plus modestes.
53:37Qui sont plus modestes dans leurs dépenses.
53:39Merci.
53:40Qui ne sont pas non plus dans la...
53:42Ils sont aussi dans la fête.
53:43Mais pas à outrance.
53:45Ils pensent à demain.
53:46Ils pensent à demain.
53:47Merci beaucoup.
53:48On ne doit pas vivre aujourd'hui sans penser à demain.
53:51Quelqu'un disait vivre chaque jour comme le dernier.
53:54Mais quelqu'un d'autre disait vivre aujourd'hui,
53:56mais penser aussi à demain, même si demain ne nous appartient pas.
53:59Merci beaucoup à nos très chers invités d'être venus.
54:02Merci à notre très cher public.
54:04Merci à nos amours de téléspectateurs que nous aimons tant.
54:08Merci très cher professeur d'être venu une fois de plus nous éclairer
54:11et nous donner votre sagesse.
54:13Merci énormément.
54:14On se dit donc à très prochainement pour une autre édition de notre programme,
54:18et si on en parlait.
54:19D'ici à ce qu'on se retrouve, j'ai honte très bien la Janvios,
54:22tout en priant notre bon Dieu de bénir mais alors très abondamment
54:26notre très cher et beau pays, le Cameroun.
54:29Au revoir et à très vite.