L'experte judiciaire, spécialiste du traumatisme, Maryline Baranes était l'invitée de Midi News ce jeudi 2 janvier sur CNEWS. Elle s’est exprimée au sujet de la mort d'une quinzaine de personnes aux Etats-Unis, fauchées par une voiture-bélier conduite par un terroriste présumé, abattu par la police de Louisiane : «La diffusion de ces images va générer du stress et de l'anxiété»
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00:00Oui, en effet, ce n'est pas imaginable.
00:04D'abord, on est obligé de souligner, on a une pensée là pour ces gens
00:08qui sont le 31 décembre.
00:12C'est un jour particulier dans l'année puisque c'est le dernier jour
00:15avant la nouvelle année, etc.
00:17Et donc, c'est forcément un jour festif.
00:20Donc, les gens sont totalement insouciants.
00:22Ils sont en famille et ils sont sortis pour faire la fête.
00:25Ils sont sortis pour partager la joie, la fête, l'union,
00:29l'amour, la paix.
00:32Et dans ce contexte là, arrive un événement
00:35donc inimaginable, imprévisible.
00:38C'est la définition du traumatisme, quelque chose qui survient
00:41et qui n'est pas pensable par la pensée.
00:44Et là, on a effectivement un attentat, un terroriste manifestement
00:49qui vient avec une voiture bélier écraser les gens.
00:52Alors, je crois que ce qui est très important, c'est de comprendre deux choses.
00:57Il y a les victimes qui sont qui sont sur place
01:00avec les témoins et les victimes qui sont sur place.
01:02Et puis, il y a les gens qui regardent à la télévision
01:06et qui apprennent cette horreur.
01:08Et donc, on a un impact traumatique complètement différent.
01:14Et il y a une publication de l'Académie de médecine
01:19qui a bien séparé les choses et qui explique
01:23qu'il y a des réactions, évidemment, émotionnelles différentes pour chacun,
01:28mais que la diffusion de ces images, et c'est aussi le rôle des journalistes,
01:33mais va générer du stress, va générer de l'anxiété,
01:37même à des gens qui sont à l'extérieur, parce qu'il y a une identification.
01:42Quand on regarde la télévision, on regarde ces images.
01:44On est nous-mêmes projetés dans cette identification de on fait la fête
01:49parce que nous-mêmes, nous faisions la fête, parce que nous-mêmes,
01:51nous vivions ce 31 décembre.
01:54Et donc, par identification,
01:58comment dirais-je, cela génère des insomnies, des angoisses, du stress
02:02à regarder ces victimes qui, aujourd'hui, ont une vie détruite.