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Depuis lundi, le 12/13 et le 19/20 ont laissé la place à des éditions régionales, au grand dam des syndicats

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00:00 Votre invité médias, Céline Baidarcourt, est le directeur de l'information des régions pour France 3.
00:04 Il vient de lancer de nouveaux JT en remplacement des célèbres 12-13 et 19-20 nationaux.
00:09 Bonjour Éric Berg.
00:10 Bonjour.
00:10 Et oui, le 12-13 et le 19-20, c'est fini depuis lundi.
00:13 Vous mettez fin à une institution, à 37 ans d'existence pour ces éditions nationales qui marchaient extrêmement bien.
00:18 À la place, les téléspectateurs ont découvert ici 12-13 et ici 19-20 des journaux régionaux,
00:24 différents dans chacune des 24 antennes du réseau France 3.
00:28 Les syndicats sont vendebous, on va y revenir.
00:29 Pourquoi n'y a-t-il plus de rendez-vous d'info nationale sur France 3 ?
00:34 Il n'y a plus de rendez-vous national sur France 3 pour mieux prendre en compte aussi les demandes
00:40 qu'on avait régulièrement des citoyens, des téléspectateurs, des téléspectatrices
00:44 qui souhaitaient de plus en plus être informés en proximité.
00:49 Et il y avait besoin aussi d'une offre de clarification de l'information peut-être sur France Télévisions.
00:54 C'est ce qu'a souhaité la présidente.
00:56 Avec France 3, c'est d'abord la chaîne des régions, c'est d'abord le prisme de l'information
01:00 vu à travers les régions.
01:01 France Info, c'est l'information, le récit d'une information en continu, en temps réel.
01:07 Sur le canal 27.
01:08 Sur le canal 27.
01:09 Et puis France 2, c'est évidemment plus l'information nationale et internationale
01:15 qui a là toute sa place.
01:16 Et ça permettra peut-être aussi, parce que c'était une grande réussite, vous l'avez dit, c'est vrai.
01:20 Il y avait aussi ces derniers temps aussi quelques doublons.
01:24 On avait aussi beaucoup de reproches de "attention, dans la partie nationale de France 3, on voit
01:28 un peu le 20h avant le 20h, on voit des sujets qui se répètent un peu et qui sont peut-être
01:32 un peu plus éloignés des préoccupations du quotidien".
01:35 Donc je pense que là, il y avait besoin d'une offre de clarification.
01:37 Mais il y a du national et de l'international quand même dans ces journaux régionaux,
01:41 qu'on ne retrouvera donc pas dans le 20h de France 2 ?
01:44 Alors ça se verra beaucoup moins, il y aura beaucoup moins de doublons parce que c'est une fenêtre.
01:48 C'est une fenêtre sur le monde.
01:50 On pense que les téléspectateurs, il y en a qui ne regardent que France 3.
01:53 Donc il faut qu'ils aient aussi une offre nationale et internationale.
01:56 Elle sera plutôt positionnée sur 10 à 12 minutes aux alentours de 19h45.
02:04 Et effectivement, c'est une offre nationale et internationale.
02:08 Mais on se parle beaucoup et qui correspond, qui est très complémentaire de l'information
02:12 que font les régions.
02:13 Mais que se passe-t-il alors en cas d'événement majeur national ?
02:17 Un mort célèbre, une guerre, un fait politique important, c'est le régional quand même
02:21 qui prend la main ?
02:22 Alors, il y a plusieurs scénarii qui sont évidemment différents et possibles.
02:29 On a travaillé à toutes les hypothèses.
02:30 Ça dépend de l'heure où ça se passe, ça dépend de l'endroit où ça se passe.
02:34 Mais oui, ça peut être tout à fait régional.
02:36 Imaginons des grandes catastrophes, des incendies majeurs en Aquitaine.
02:41 Imaginons des inondations dans l'ouest de la France ou dans l'est de la France.
02:45 Imaginons toutes ces informations évolutives.
02:47 Effectivement, la priorité sera donnée à la région dans laquelle se produit l'événement.
02:51 Mais là, vous parlez de faits régionaux, Eric Berg.
02:53 Moi, je vous parle vraiment d'un événement national.
02:55 La mort d'un grand acteur, d'une grande actrice.
02:57 On le prendra en compte.
02:58 Ou un gros fait politique.
02:59 Oui, s'il meurt dans la région où tout le monde n'habite pas Paris, ça sera pris en
03:05 compte par l'information régionale.
03:06 Si c'est à Paris, ça sera pris en compte par France 3, Île-de-France.
03:11 Et puis, on fera des papiers nationaux, des nécrologies pour s'il y a des morts qui sont
03:15 déjà prévus et tout, et qui immergeront toutes les régions en même temps.
03:20 À mon avis, c'est ce que les journées savent le mieux faire, être réactifs.
03:26 Dans les différents scénarios auxquels on a pensé, les plus compliqués sont les informations
03:31 évolutives.
03:32 Un tremblement de terre avec des morts qui chantent tout le temps.
03:34 Des choses comme ça.
03:36 Mais autrement, moi, je n'ai aucune difficulté.
03:38 Ou ça sera la région qui le prendra en compte parce qu'il est de chez lui.
03:42 Ou ça sera Paris, si jamais c'est quelqu'un qui habite dans la région parisienne.
03:46 Vous n'avez pas été aidé pour vos débuts, parce qu'il y a eu une grève à l'appel
03:51 des syndicats, notamment du SNJ, le Syndicat National des Journalistes.
03:55 Grève lundi et mardi.
03:57 C'était la troisième en un an contre ce projet.
03:59 Où en est le dialogue social à France Télé ?
04:01 Le dialogue social, il n'est pas rompu.
04:03 Le dialogue social, c'est d'autant plus facile pour moi de le dire que j'ai rejoint
04:07 l'équipe en cours de route.
04:08 Ça fait maintenant un an que les équipes travaillent pour ce changement de prisme et
04:13 ce changement.
04:14 Elles n'ont pas rassuré les syndicats ?
04:15 Pas tous.
04:16 C'est une grève aussi.
04:19 Il y avait 7% de grévistes lundi.
04:21 14 pardon, 7 hier.
04:23 Il y a quand même un certain nombre de personnels.
04:25 J'ai eu des journalistes qui se sentent concernés et qui se sentent vraiment impliqués
04:30 par ce projet.
04:31 Qui ont envie de le voir changer.
04:32 Après, je pense que c'est moins sur le plan éditorial.
04:34 Je pense que sur le plan éditorial, les choses sont bien passées et que globalement, vous
04:38 savez, ce n'est pas facile.
04:40 C'est de la chair un journal.
04:41 C'est des hommes et tout.
04:42 On a fait partie longtemps d'éditions nationales et tout.
04:44 De voir disparaître ce qui a fait, ce qui nous a constitué.
04:47 Ce n'est jamais simple.
04:48 On est sur de la matière vivante.
04:50 Donc moi, j'ai un grand respect aussi.
04:51 Mais est-ce qu'il y a les moyens ?
04:52 48 éditions à produire chaque jour, ça fait beaucoup.
04:54 Est-ce que vous en avez les moyens ?
04:55 Oui, on a fait en sorte effectivement qu'il y ait eu des renforts en région.
04:59 Ils sont tous arrivés ?
05:01 Tous les renforts sont là ?
05:02 Tous les renforts sont là.
05:04 Alors après, il y a ce qu'on peut appeler des CDD pour ceux qui n'ont pas encore trouvé
05:08 la ressource et tout.
05:09 Mais en tout cas, tous les postes prévus sont là et effectivement, les régions peuvent
05:16 en bénéficier.
05:17 Ce que je voulais juste dire, et puis les directeurs régionaux, ils travaillent à
05:21 cette organisation.
05:22 Sur les conditions de travail, parce que c'est là que ça pose un problème notamment aux
05:25 syndicats sur charge de travail.
05:26 J'y reviens.
05:27 Je voulais dire que sur le plan éditorial, je pense qu'aujourd'hui, ce projet-là, il
05:30 est compris.
05:31 Il est compris, il est bien passé et tout.
05:32 Et puis après, c'est un tel chamboulement qu'il est normal aussi que les organisations
05:36 syndicales aient envie de profiter de cet événement pour questionner le temps de travail.
05:41 Ça ne nous arrive pas qu'à nous à France Télévisions.
05:43 Mais donc, les conditions de travail, le questionnement, c'est un dialogue qui n'a pas encore complètement
05:48 abouti, qu'il va falloir reprendre, qu'il va falloir remettre sur l'établi.
05:52 Moi, je comprends que tout ne se fasse pas en un jour et qu'il faille encore un petit
05:55 peu de temps et qu'on puisse améliorer les process.
05:57 Il y a 31 matinales communes entre France 3 et France Bleue et dans une interview au
06:02 Monde, hier, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, dit qu'en gros, elle
06:07 est pour une fusion entre France 3 et France Bleue.
06:09 Ça vous le confirmez ? Vous travaillez là-dessus ?
06:10 Alors, moi, je ne suis pas Delphine Ernotte, c'est ma présidente.
06:13 Je suis responsable de l'information des régions.
06:17 Mais elle n'a jamais été ambiguë, Delphine Ernotte.
06:19 Elle a toujours souhaité un rapprochement des services publics entre les maisons de
06:25 Radio France et de France Télévisions sur les matinales communes.
06:27 Chaque fois qu'il y a eu une volonté de travailler ensemble, je me rappelle quand
06:32 j'étais directeur dans le Nord, on a pu travailler ensemble parce qu'on est plus
06:36 fort ensemble avec les équipes de France Bleue sur les grands phénomènes, la braberie,
06:41 l'enduro du Touquet et tout.
06:42 Donc, elle a toujours souhaité que les services publics soient plus forts et travaillent mieux
06:49 ensemble.
06:50 Mais pour faire des économies aussi ?
06:51 Il y a toujours les deux choses.
06:53 On voit toujours des économies.
06:54 On est quand même beaucoup plus forts.
06:55 Aujourd'hui, vous avez un paysage audiovisuel qui change considérablement.
06:58 Quand vous êtes dans le Nord, vous avez aujourd'hui des journaux de l'APQR qui
07:03 ont installé leur propre télé audiovisuelle.
07:05 Vous avez BFM qui vient de s'installer dans beaucoup de régions de France.
07:08 Vous avez un paysage qui change.
07:11 Donc, quand vous voulez participer à des grands événements, quand vous voulez être
07:14 plus forts, vous avez intérêt à vous associer.
07:15 Quand vous mettez pour l'enduro du Touquet, d'une manière commune, toutes les forces
07:21 de France Bleue, toutes les forces de France 3 et que vous avez huit journalistes plutôt
07:24 d'en avoir quatre, c'est quand même aussi une offre, une puissance qu'on montre
07:30 en région et qui est pour le moment inégalée.
07:32 Merci d'être venu, Eric Berg sur France Info, Radio.
07:35 Directeur de l'information des régions pour France 3, merci à vous Céline.
07:38 Bonne continuation, merci.

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