• il y a 7 mois
A l’aube de son 60e anniversaire, le news magazine se réinvente pour tenter d’enrayer la chute de ses ventes.

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00:00 *Musique*
00:04 Et votre invitée média Céline Baydarcourt est la directrice de la rédaction du Nouvelle Obs qui se réinvente à l'aube de ses 60 ans
00:10 notamment en reprenant presque son ancien nom.
00:13 Bonjour Cécile Prieur.
00:14 Bonjour.
00:14 Il y a eu le Nouvelle Observateur de 1964 à 2014 puis l'Obs et maintenant c'est un mélange des deux, le Nouvelle Obs, c'est d'ailleurs comme ça qu'on l'appelait il y a quelques temps.
00:23 Bon, on va pas se mentir, ça fait pas très tourner vers l'avenir que de retourner dans le passé un petit peu, ça renverse pas la table non plus.
00:29 Quelle est l'idée de ce changement de nom ?
00:31 Il s'agit d'une nouvelle étape pour notre titre, donc c'est toujours le même titre, Nouvelle Observateur, le Obs, le Nouvelle Obs, ça c'est certain.
00:37 Mais c'est aussi une marque de renouveau pour nous, il s'agit de s'inscrire un peu à la fois, c'est un trait d'union entre notre passé et notre avenir.
00:44 C'est un clin d'œil ?
00:44 C'est un clin d'œil aussi à notre histoire et c'est aussi un marqueur pour nous.
00:48 On est un titre qui a des grandes valeurs, des valeurs progressistes.
00:51 On est le seul news magazine clairement progressiste dans le paysage médiatique français.
00:56 Cette place ne nous a pas été contestée et on continue à l'occuper et plus que jamais.
01:03 Donc le Nouvelle Obs, c'est ça, c'est un magazine qui est toujours tourné vers l'avenir, qui est toujours tourné vers l'idée de progrès.
01:08 Avec un retour aux fondamentaux peut-être, c'est-à-dire de longues enquêtes, des débats, des reportages, des sujets sociétaux ?
01:15 Alors c'est des fondamentaux qu'on n'a pas besoin d'y retourner parce qu'on y est toujours.
01:19 Qu'est-ce qui change ?
01:20 On est vraiment un magazine qui a à la fois uni le débat intellectuel, le débat politique, la culture,
01:28 puisqu'on est le seul news mag à faire 20 pages de culture toutes les semaines.
01:32 On a beaucoup de contenu aussi numérique sur la culture et sur les idées.
01:35 Donc ça, ça ne change pas.
01:38 Par contre, ce qui change, c'est notre mue numérique puisqu'on a un nouveau site entièrement renouvelé,
01:44 clairement positionné comme un magazine numérique et qui apporte beaucoup de valeurs, beaucoup de profondeur
01:50 par rapport à un prolongement complètement de notre magazine papier.
01:54 Donc le Novel Ops, c'est un titre qui s'engage autant sur le numérique que sur le papier.
02:00 On sait que les usages changent.
02:01 Nous, on a beaucoup d'abonnés print, papier, très fidèles,
02:05 mais on cherche aussi évidemment à conquérir nos audiences numériques.
02:08 Et ça, notre nouveau site nous y aide beaucoup.
02:11 - Alors des abonnés papiers, quand même, la presse magazine est à la peine, on ne va pas se mentir.
02:18 En ce moment, c'est difficile pour tout le monde, pas uniquement pour le Nouvel Ops,
02:21 pour Le Point, pour Marianne et pour les autres.
02:23 Et le virage numérique, cette presse magazine, elle a pris tellement de retard.
02:28 Voilà, elle n'a pas vraiment pris ce virage, contrairement à la presse quotidienne nationale.
02:32 Est-ce que vous pensez pouvoir rattraper ce retard ?
02:35 - Oui, alors on ne rattrape pas un retard qui n'est pas le nôtre.
02:38 Donc on se compare au reste de la presse magazine.
02:43 C'est difficile de se comparer à des quotidiens qui ont une production éditoriale beaucoup plus importante, d'une part,
02:47 et qui sont dans un usage qui est plus direct avec les lecteurs.
02:50 Nous, on est dans une lecture qui est plus affinitaire.
02:54 On lit un Newsmag aussi parce qu'on se reconnaît dans son champ de valeur,
02:59 parce qu'on se reconnaît dans la ligne éditoriale.
03:02 Et donc pour nous, c'est vraiment important de creuser notre place.
03:06 On a une utilité sociale, on correspond à un champ du débat public.
03:10 Et c'est ça, en fait, qui pour nous est vraiment important de continuer à relever,
03:14 surtout dans un monde qui est extrêmement polarisé comme le nôtre.
03:17 On voit que le débat public se tend, c'est le moins qu'on puisse dire.
03:21 Et donc nous, notre rôle social, c'est d'apporter cette lumière différente aussi,
03:25 l'occasion d'explorer les grands débats, de porter des valeurs progressistes très, très, très clairement en une.
03:31 On est un journal humaniste, écologiste, féministe, universaliste.
03:35 C'est ça qu'on réclame.
03:38 Et c'est comme ça aussi que nos lecteurs nous rallient, nous aiment et nous rallient.
03:42 Donc c'est ça l'utilité d'un Newsmag.
03:44 - Mais pas d'affirmation politique ? Vous n'êtes pas positionnée politiquement ?
03:50 - Alors on est héritier de la deuxième gauche, on est héritier de la social-démocratie.
03:56 Ça a été toujours la ligne du journal depuis sa création par Jean Daniel et Claude Perdriel en 1964.
04:03 Donc on est absolument héritier de ça.
04:05 - Et vous le revendiquez ?
04:06 - On se revendique absolument de ça, mais on n'a pas de position partisane.
04:13 On n'est pas une écurie politique et donc on est un journal.
04:17 - Mais vous lancez de grands débats dans le Nouvelle Obs.
04:19 Il y a eu le premier numéro la semaine dernière, c'était un débat sur la jeunesse entre Salomé Saqué et François Hollande.
04:26 Vous dites que vous allez faire débattre pendant toute cette année toutes les forces progressistes de gauche.
04:32 Celles de droite, elles ne sont pas invitées dans vos colonnes ?
04:34 - Pas du tout. Alors bien sûr qu'elles sont invitées dans nos colonnes.
04:36 Mais on pense qu'on a aussi une utilité à faire débattre la gauche à l'intérieur d'elle-même.
04:42 On sait que la gauche est souvent fragmentée en elle-même, qu'on parle souvent des gauches irréconciliables.
04:49 Donc nous, ce qu'on cherche à faire aussi, c'est réfléchir sur les grands thèmes écologie, l'emploi, l'égalité homme-femme, l'immigration, la laïcité, etc.
05:00 Mais à l'intérieur du champ de la gauche, pour voir aussi ce qui nous rassemble et ce qui nous unit.
05:04 Et aussi ce que la gauche peut apporter, ce que ces idées progressistes peuvent apporter au débat.
05:08 - Sur ce principe, hors de question, par exemple, d'organiser un débat avec Jordan Bardella, par exemple, du Rassemblement National ?
05:14 - Alors, pour la manière dont on va structurer tous les mois, on aura dans les pages ID, qui sont au cœur de notre journal,
05:24 des grands débats de ce type, qui, en fait, à la fin, produiront un événement, qui sera pour nos 60 ans, le 23 et le 24 novembre, au Théâtre de la Concorde à Paris.
05:34 Et donc ça, ce sera les rencontres du Noé Lopes.
05:38 Donc c'est dans ce cadre-là qu'on va réfléchir.
05:42 - Les autres opinions politiques, c'est ça la question ?
05:47 - Bien sûr, elles sont absolument toujours présentes.
05:52 - Mais pas dans le cadre de ces débats que nous en sommes.
05:54 - Pas dans le cadre de ces rencontres, en fait, qui, elles, cherchent à faire débattre les valeurs progressistes entre elles.
06:04 - Le prochain débat, ce sera lequel ? Entre qui ?
06:06 - Alors, le casting n'est pas complètement fini.
06:09 Donc ce sera le 18 avril, dans nos colonnes.
06:13 - Vous vous êtes retiré des kiosques numériques.
06:15 - Absolument.
06:15 - Caféine, par exemple. Pour quelle raison ?
06:17 Ça ne vous rapportait pas d'abonnés, finalement ?
06:19 - Alors, ça rapportait des abonnés.
06:21 Ce sont des abonnés un peu virtuels, puisqu'en fait, c'est une comptabilisation que Caféine fait.
06:27 On a cherché à s'en extraire pour pouvoir justement réunir sur notre propre plateforme, sur notre propre titre, nos véritables abonnés.
06:35 On pense que c'est vers nous et vers notre propre Newsmag que les lecteurs doivent nous lire.
06:44 Donc pour nous, c'est simple, il faut se connecter à novelopes.com et s'abonner.
06:48 - Et il y a eu d'ailleurs un effet pour le premier numéro.
06:51 Vous me disiez tout à l'heure, il n'y a pas eu un effet sur les ventes papier.
06:54 En revanche, vous avez eu beaucoup d'abonnés numériques qui sont arrivés depuis une semaine.
06:57 - Absolument. Depuis une semaine, on a doublé, voire triplé les premiers jours les personnes qui ont accepté de s'abonner à notre site.
07:05 Donc on est extrêmement content.
07:06 - Autour de 60 000, du coup, de la Nouvelle Ops ?
07:09 - Non, pas encore 60 000.
07:11 - Mais on y arrive. C'est ce qu'on vous souhaite, en tout cas.
07:13 Merci beaucoup, Cécile Prieur.
07:14 - Ce sera pris, merci.
07:15 Merci directrice de la rédaction du Nouvelle Ops.

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