Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00– Bonjour Lionel Mauguin. – Bonjour William, bonjour à tous.
00:09– Alors, Lionel est chef de rubrique argent au magazine 60 millions de consommateurs
00:15et vous venez de publier donc la 8ème édition des cactus de la consommation.
00:19Vous nous rappelez l'objectif de cette distinction-là,
00:22quand on a un cactus, ça veut dire qu'on est quelqu'un de bien.
00:25– Vous l'avez dit en intro, c'est un peu le pire de l'année.
00:30Suite à nos enquêtes, à nos études, on décerne ces cactus
00:36pour pointer les entreprises qui peuvent faire beaucoup mieux l'année prochaine.
00:41– Dans un certain nombre de catégories, vous savez, c'est comme les Césars, les Oscars.
00:45Alors cette année, il y a une petite particularité dans le classement, vous allez voir.
00:48– Ben oui, une particularité qui n'est peut-être pas trop rigolote,
00:52c'est que cette année, on a décerné nos cactus
00:57aux entreprises qui ont mis en cause la santé et la sécurité des consommateurs.
01:01Donc les trois lauréats, on a fait un podium olympique,
01:05ont pour point commun d'avoir plus ou moins mis en cause
01:09la santé et la sécurité des consommateurs.
01:11– Ok, alors à la première place du podium, qui obtient le cactus d'or ?
01:15– Alors c'est une plateforme que vous connaissez sans doute,
01:18qui est arrivée il n'y a pas longtemps en Europe, Temu.
01:23Temu qui a un gigantesque bazar…
01:24– Alors ça c'est une P-E-M-U, ça se prononce Temu, c'est chinois.
01:27– Ah, ça se prononce comme ça.
01:29– Temu ou Temu, on peut le prononcer à la française.
01:32– Oui, Temu, comme vous voulez.
01:33– Temu, mais il n'y a pas beaucoup d'émotions par contre,
01:37puisque vous savez ce que c'est, c'est des produits à prix vraiment très très bas,
01:42donc qui peuvent être intéressants en ces temps où le budget est compliqué,
01:45notamment à Noël, les jeux et jouets, on était tenté d'acheter sur Temu.
01:5180% des jeux et des jouets sont non conformes ou dangereux.
01:57La plupart des cosmétiques, on a pris les crèmes solaires,
02:00les crèmes solaires indice 50 ne protègent qu'indice 2, 3, 4,
02:05et donc il y a vraiment un danger de ces produits qui…
02:11Et il y a une autre chose sur Temu,
02:12c'est que quand vous installez cette application sur votre téléphone,
02:17elle va aspirer toutes vos données personnelles,
02:20comme nul autre, c'est l'application qui accapare
02:24le plus de données personnelles quand vous l'installez.
02:27– Mais est-ce qu'elle n'a pas été créée pour ça ?
02:29– C'est la question qu'on se pose,
02:30est-ce qu'elle n'a pas été créée pour accumuler les données personnelles
02:33des Européens à des fins qu'on ne connaît pas ?
02:37– Qu'on ignore, d'espionnage industriel.
02:40– En tout cas, il a été calculé que chaque commande qu'on faisait à Temu,
02:43non seulement ça ne leur rapportait rien, mais ça leur coûtait 30 dollars en moyenne.
02:48Donc, il y a des interrogations sur cette plateforme.
02:50– Oui, mais quand on sait ça, grâce à vous, quand vous informez les autorités,
02:55est-ce qu'on peut fermer les frontières à ce genre d'objet dangereux ?
02:59– Alors, c'est compliqué, parce que vous avez quand même la répression des fraudes,
03:03vous avez les douanes qui vérifient et qui arrêtent à la frontière,
03:06mais il y a une telle cargaison de marchandises
03:09qui est déversée sur notre pays de la part de ces applications,
03:14on ne peut pas tout arrêter aux frontières.
03:18– Est-ce qu'on peut au moins essayer, non pas tout, mais un peu ?
03:22– Ils essayent et ils détruisent beaucoup de marchandises,
03:25mais pas assez par rapport à ce qu'on commande.
03:27– Mais ça ne suffit pas, parce qu'ils envahissent, ils noient le marché.
03:31– Clairement, il y a 90 millions de consommateurs en Europe,
03:35déjà un an et demi après l'arrivée.
03:37– Quand bien même on détruit, c'est un gâchis monstre.
03:40– Oui, ça vient de l'autre bout du monde, alors je ne vous parle pas de l'empreinte carbone.
03:43– Allez, quelle société maintenant on retrouve pour le cactus d'argent ?
03:48– Alors le cactus d'argent, il est allé aux eaux de Nestlé Waters,
03:54les eaux vaugiennes, épars, etc.
03:59On a appris, parce qu'il n'y a pas que nous qui avons testé ces eaux,
04:04mais enfin qu'elles n'étaient pas vraiment naturelles,
04:07puisqu'elles étaient traitées, et ceci depuis des années,
04:10avec souvent l'accord discret des autorités.
04:15Donc le problème de ces eaux, c'est qu'elles sont plus naturelles.
04:18Alors il faudrait enlever ce terme sur la bouteille.
04:21En revanche, elles sont traitées pour être potables, puisqu'il y a des bactéries.
04:28Donc on apprend que les eaux souterraines dans les Vosges sont plus terribles,
04:33et que Nestlé est obligé de les traiter depuis plusieurs années, et toujours aujourd'hui.
04:38– Donc là, c'est vraiment le mensonge que vous dénoncez ?
04:41– Alors c'est le mensonge, effectivement, c'est le fait que ce n'est plus du tout naturel,
04:45et que l'eau du robinet, elle est aussi traitée,
04:47et que voilà, par rapport au prix de l'eau du robinet, bon…
04:52– Sauf qu'on ne la payait pas le même prix, voilà, bien sûr.
04:55Allez, le bronze, va à qui ?
04:58– Alors c'est Stellantis, la multinationale française de constructeurs auto.
05:05Cette année, il y a eu quand même un scandale,
05:07c'est les airbags qui étaient défectueux sur les DS3.
05:12– C3, comme ça. – Comment ?
05:14– Sur les C3, modèle C3. – Oui, C3, DS3.
05:16246 000 automobilistes ont reçu, au printemps dernier, une lettre
05:20leur demandant d'arrêter immédiatement de conduire,
05:23parce que l'airbag pouvait exploser, et il y a eu plusieurs accidents mortels,
05:28mais pas qu'un ou deux, il y en a eu des dizaines aux États-Unis,
05:32il y en a eu beaucoup chez nous,
05:34et Stellantis a mis beaucoup de temps à rappeler ces véhicules défaillants.
05:38Alors le problème, c'est qu'ils n'étaient pas prêts, la logistique n'était pas là,
05:41246 000 airbags à changer, les gens ne peuvent pas arrêter de conduire
05:46du jour au lendemain sans avoir une solution, il n'y a pas eu de solution,
05:50et il y a beaucoup de gens qui, non seulement ont eu l'effroi
05:53d'apprendre que leur véhicule était dangereux, mais en plus,
05:56qu'ils devaient continuer, puisqu'ils n'avaient pas de véhicule de remplacement,
06:00de rendez-vous rapide chez le concessionnaire pour remplacer ces airbags.
06:05– Il y a un autre acucatus aussi qu'on retrouve, c'est celui de l'opacité.
06:10Alors qu'est-ce que c'est que ça, l'opacité dans votre domaine,
06:13elle est attribuée à qui ? À une marque très connue quand même.
06:17– Très connue qui a pris la décision d'enlever le Nutri-Score de ses paquets.
06:22– Parce qu'il n'était pas bon son Nutri-Score.
06:24– Alors il l'enlève.
06:25– Et bien il le vire.
06:26Danone a enlevé tous les Nutri-Score de ses yaourts à boire
06:30parce que la note était dégradée avec la nouvelle façon de calculer le Nutri-Score.
06:36Donc plutôt que d'assumer une note dégradée et essayer de revoir leur recette
06:40pour que ça soit mieux, ils ont décidé de ne plus du tout l'indiquer.
06:43– Parce que ce n'est pas obligatoire ?
06:45– Non, malheureusement, ce n'est pas du tout obligatoire,
06:48c'est sur la base du volontariat, mais enfin si on est tous…
06:51– Ce qu'on eut, ils décident de le mettre.
06:52– Une petite dernière là, quand même, c'est intéressant ça.
06:55Il y a Carrefour Bio qui a été épinglé aussi, mais pourquoi ?
07:00– Alors dans un de nos tests sur de la mâche en sachet, la salade en sachet,
07:05on a retrouvé Bio, on a retrouvé un résidu de pesticides, déjà c'est embêtant,
07:09mais en plus un pesticide qui a été interdit depuis plusieurs années,
07:12un herbicide pardon, qui était interdit.
07:16Et Carrefour aussi s'est fait épingler parce qu'on a retrouvé dans des merguez,
07:21on a retrouvé un peu de porc, ce qui est quand même très embêtant.
07:25– Et puis comme vous, nous sommes menacés, assez vite,
07:28mais vous aussi, 60 millions de consommateurs,
07:30menacés d'être vendus, le journal, le magazine.
07:33Alors où ça en est ? Nous ça ne va pas tarder, mais vous ?
07:37– Oui, on est un peu dans le même trou.
07:40Enfin nous, c'est une décision d'un ministre,
07:42d'une ministre, l'éphémère Secrétaire d'État à la Consommation…
07:46– Oui, mais elle n'est plus là.
07:47– Elle n'est plus là, donc on ne sait pas, avec le nouveau gouvernement Bayrou,
07:50on espère, et on souhaite évidemment, et pas que nous,
07:54il y a toutes les associations de consommateurs qui nous soutiennent.
07:57On a fait une pétition qui a déjà, je crois, 65 000 signataires.
08:01– Non, il y en a un petit joueur.
08:04– Ah, vous n'en avez peut-être plus ?
08:06– Non, on va vous indiquer comment on fait.
08:07Alors nous, on en est à un million, heureusement, ils nous aident beaucoup,
08:10vous savez, ceux qui nous regardent.
08:11– Et voilà, donc s'il y a une mobilisation des citoyens,
08:15chez vous, des spectateurs, on peut essayer de sauver,
08:17parce que, merci de nous avoir invités tout au long de ces années,
08:21ça fait 8 ans qu'on fait les Cactus.
08:23– Eh bien, nous, on va continuer à avoir 8 ans avec vous, il n'y a pas de problème.
08:26– On est avec vous.
08:26– Si vous avez besoin de faire une manière, il faut qu'on ait l'air.
08:28– Bah bravo, franchement, c'est passionnant.
08:31– Voilà, merci Lianelle.
08:33Alors, pour découvrir ça, l'ensemble des Cactus attribués, et pour quelle raison,
08:37c'est dans le magazine « 60 millions de consommateurs » que voici,
08:40c'est celui de janvier, qui est actuellement en kiosque.
08:43Merci beaucoup.